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    A Ciambra
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "A Ciambra" et de son tournage !

    La famille Amato

    Les deux longs métrages de Jonas Carpignano, Mediterranea et A Ciambra, se passent à Gioia Tauro, une ville du sud de l’Italie. Le premier était centré sur deux migrants africains et leur arrivée en Italie après leur dangereuse traversée et le second sur la famille Amato, qui appartient à la communauté rom. Le metteur en scène se rappelle :

    "La première fois que j’ai rencontré les Amato, c’était en 2011, quand on m’a volé la Fiat Panda dans laquelle était stocké tout le matériel de tournage de mon équipe. C’était à Gioia Tauro où nous tournions A Chjana (le court métrage qui devait devenir plus tard Mediterranea). Dans cette ville, quand une voiture disparaît, la première chose à faire est « d’aller voir les gitans ». Et c’est comme ça que j’ai pu découvrir la Ciambra pour la toute première fois. Je suis immédiatement tombé amoureux de cet endroit, de son énergie. Quand je raconte cette histoire, Pio dit toujours qu’il se souvient très bien quand il m’a vu, alors que moi, je n’ai aucun souvenir de lui à ce moment-là il y avait bien trop de choses à voir. Nous avons dû attendre trois jours pour voir réapparaître la voiture car le grand-père de Pio (dans le film, le personnage d’Emilian en est inspiré) venait de mourir et ils ne voulaient en aucun cas en négocier la rançon pour que le véhicule soit rendu avant ses funérailles. Cérémonie d’enterrement qui a d’ailleurs dû me marquer tout particulièrement puisque j’ai décidé, cinq années plus tard, de la mettre dans mon scénario. Inutile de dire que tout cela a eu un tel impact sur moi que très rapidement j’ai écrit une première version courte du scénario d’A Ciambra."

    Direction d'acteurs

    Jonas Carpignano a l'habitude de travailler avec des acteurs non-professionnels, que ce soit pour les rôles principaux (Pio Amato et sa famille dans A Ciambra et Koudous Seihon dans Mediterranea) ou secondaires (les habitants du village). Le metteur en scène explique par rapport à la direction de ce type de comédiens :

    "C’est vraiment différent pour chacun. Ma façon de travailler avec Pio n’avait rien à voir avec mon travail avec Koudous, Iolanda, Pasquale ou même mon père qui joue l’homme à la gare. Le seul élément qui me paraît constant dans mon travail avec eux tous est peut-être l’ambiance que j’essaie de créer sur le plateau. Je fais très attention à combien de personnes peuvent venir sur le plateau de tournage, combien regardent, etc… Comme nous tournons toujours en extérieurs, souvent même chez l’habitant, je ne veux jamais avoir l’impression de modifier quoi que ce soit dans le rythme naturel du lieu. Je dis toujours à l’équipe que c’est à nous de nous adapter aux autres, au lieu de chercher à leur imposer la façon traditionnelle de faire un film, laquelle, ici, n’aurait jamais fonctionné. Grâce à cette sorte d’élan, de dynamique, nous avons réussi à créer une ambiance dans laquelle les gens ne se sentaient pas observés. Je ne suis pas sûr qu’on aurait pu arriver à la même chose si j’avais demandé aux acteurs d’A Ciambra de tourner ces scènes dans un studio de Rome, par exemple."

    Pio Amato

    Pio Amato jouait déjà dans Mediterranea et le court métrage "A Ciambra" que Jonas Carpignano avait réalisé en 2014. Lorsque le réalisateur voyageait pour présenter ce film, il a rencontré beaucoup de gens qui exprimaient plusieurs avis différents mais qui se rejoignaient sur le fait que le jeune comédien leur aspirait une sorte de sympathie unanime. Le réalisateur raconte :

    "Comme mes amis de La Nouvelle-Orléans disent, Pio a "ce quelque chose" de vraiment spécial, et je m’en suis aperçu dès que je l’ai rencontré. Ceci dit, j’avais décidé de tourner un film à la Ciambra avant d’avoir rencontré Pio, avant même de commencer le tournage de Mediterranea. Faire le casting de la version courte d’A Ciambra était exactement la même chose que faire le casting d’A Chjana. Je suis arrivé à la Ciambra avec une vague idée de l’histoire. Quand j’ai rencontré Pio, j’ai réécrit l’histoire pour les intégrer, lui et sa famille. Des éléments biographiques de la famille Amato ont fini par reconstruire et transformer cette histoire, de la même façon que Koudous Seihon et son histoire avaient fini par transformer Mediterranea. Dans les deux cas, après avoir trouvé mon héros, j’ai tenté de faire des films aussi fidèles que possible à leurs vies et à leurs expériences, tout en conservant un semblant de structure dramatique. Pour A Ciambra (le court métrage), ce qui m’intéressait était de raconter l’histoire de deux frères. Pendant l’hiver 2013, je me suis rendu de façon régulière à la Ciambra pour faire mon casting, et la toute première personne que j’ai remarquée a été le frère aîné de Pio. Au début, il était contre le fait d’être dans un film, à tel point que l’un des producteurs m’a demandé de trouver quelqu’un d’autre. Mais je n’arrivais pourtant pas à voir quelqu’un d’autre jouer ce rôle, donc je me suis accroché à ce choix pendant plusieurs mois. A peu près une semaine plus tard, Pio et moi avons commencé à devenir plus proches. Il n’était plus aussi méfiant qu’au début vis à-vis d’un étranger, et surtout il paraissait évident que lui et moi pouvions devenir amis."

    Martin Scorsese producteur exécutif

    Martin Scorsese endosse le poste de producteur exécutif sur A Ciambra. A l'origine, les deux sociétés de production RT Features et Sikelia ont créé un fond de soutien aux premiers et deuxièmes films et les producteurs de la première, après avoir vu Mediterranea, ont montré le film à Scorsese et la productrice qui travaille avec lui, Emma Tillinger Koskoff. Ces derniers ont alors souhaité apporter leur soutien au nouveau long métrage de Jonas Carpignano, A Ciambra. Le jeune cinéaste se rappelle :

    "Quand on fait un film à Gioia Tauro, le monde extérieur semble très, très abstrait en comparaison avec ce qui se passe sur place. J’ai passé cette dernière année en sachant bien que Martin Scorsese était l’un des producteurs du film, mais je n’ai pas vraiment réalisé ce que cela représentait avant d’en aborder le montage. J’ai eu la chance d’avoir avec moi ses notes sur les différentes versions du montage, et ses remarques personnelles ont eu sans aucun doute une grande influence sur le film. De façon plus générale, j’ai une immense admiration pour son travail, mais aussi pour l’approche et le respect du cinéma dans son ensemble qui sont les siens."

    Difficulté de tournage

    Pour Jonas Carpignano, la principale difficulté de tournage a été d’avoir à réveiller Pio Amato tous les matins, et de filmer les scènes où il y avait beaucoup d’enfants. "Je sais bien qu’ils ont tous l’air très mignons à l’écran, mais quand ils ne veulent pas bosser, alors là… J’ai quelques images intéressantes du making of !", se rappelle le metteur en scène.

    Côté bande originale

    Comme à son habitude, Jonas Carpignano a souhaité que la bande originale de son film comprenne à la fois une musique originale et des chansons pop. Le réalisateur revient sur ce choix : "J’adore la musique pop. J’ai très souvent eu cette question quand j’accompagnais Mediterranea et voilà ce que je répondais : la musique pop est le dénominateur commun. Peu importe la langue que l’on parle, peu importe l’origine de chacun, quand on entend une chanson que tout le monde connaît, on est tous sur la même longueur d’onde, on bouge tous ensemble sur un même rythme, et je trouve que c’est la meilleure façon de se rapprocher et de faire connaissance quand on n’est pas en terrain familier. Avec Pio, le fait que nous partagions la même musique en dit beaucoup sur notre relation. Même si nous sommes nés et avons grandi dans des environnements complètement différents, quand j’écoute de la musique avec Pio, on se comprend bien mieux qu’avec une autre personne qui serait née et aurait grandi avec lui et dans la même ville, ou parlerait le même dialecte, connaîtrait les mêmes docteurs ou aurait eu les mêmes professeurs mais qui ne partagerait pas les mêmes goûts en musique. Donc je pense qu’il est important que le spectateur puisse entendre ce que les personnages écoutent. C’est une façon d’entrer dans le film, une façon pour le spectateur de se rapprocher des gens qu’il voit à l’écran."

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