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5,0
Publiée le 19 août 2020
Après avoir regardé le premier film de fiction d'Ilan Klipper une chose est sûre le jeune réalisateur a quelque chose à dire. Tourné en urgence Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête (une citation de la "Critique de la raison pure" de Kant) s'intéresse à Bruno un écrivain qui une fois célèbre avec son premier roman n'a jamais atteint le deuxième livre. Depuis vingt ans maintenant il vit dans la solitude, se négligeant, confondant jour et nuit, écrivant des brouillons de romans qu'il ne termine jamais. L'histoire s'ouvre sur un échantillon de la vie quotidienne de Bruno. Au milieu de la nuit, on le voit seul dans son appartement, vêtu de simples sous-vêtements, faisant les cent pas, gesticulant, se parlant à lui-même, envoyant un ou deux messages provocants depuis son ordinateur, cherchant, trouvant et tapant des phrases. Merveilleusement interprété par Laurent Poitrenaux capable d'exprimer toutes sortes de sentiments et d'émotions le film met également en valeur quelques talents notables : Marilyne Canto dans un rôle à deux visages, Michèle Moretti comme une mère abusive trop convaincante et Frank Williams comme le faux bon ami. Ne manquez pas ce délicieux cocktail de légèreté et de sérieux. Vous ne serez pas déçu...
Le Ciel Étoilé Au-Dessus De Ma Tête est en proie à un conflit insoluble, celui qu’incarne son personnage principal : peut-on penser le geste punk, ancré dans la contestation politique, après l’avoir mis au goût du public, lui avoir conféré une reconnaissance institutionnelle, être parvenu à le publier – et donc à le figer dans le marbre – chez un grand éditeur français (Gallimard, la NRF) ? Les coupures de presse cisèlent la spontanéité punk ; exposées dans les toilettes, elles offrent à au romancier un miroir dans lequel contempler sa gloire et constater l’inertie de sa situation présente, puisqu’incapable de recouvrer un esprit contestataire qu’il a préalablement prostitué contre du succès. Voilà des années que Bruno n’a rien publié. Ce ne sont pas les idées qui manquent, pourtant. Il tape frénétiquement, par colère ou poésie, des bribes de réflexions, des fulgurances qui relèvent de la performance artistique, les cérémonials mis en scène pour y parvenir étant aussi importants que les mots qu’ils ont contribué à faire jaillir. D’abord, un long et raisonné dérèglement de tous les sens : perte des repères spatio-temporels, alcool, sexe sont les conditions sine qua non à une descente en soi que l’ordinateur capture par le biais du clavier. Nous, spectateurs, nous perdons d’abord dans ce dédale de pièces et d’étages reliés par des escaliers étroits ; devant nos yeux semble s’agiter un Des Esseintes vivant à l’ère numérique, l’espace se transformant au gré de ses fantasmes, à l’instar de la cuisine type asiatique. C’est un microcosme en connexion avec un macrocosme, en témoigne le titre de son ouvrage, qui constitue également le titre du long métrage. Le Ciel Étoilé Au-Dessus De Ma Tête interroge ainsi le droit à la bizarrerie dans une société où la marginalité apparaît comme une tare à soigner, un mal dont il faut se débarrasser à grands coups de psychanalyse (et d’antidépresseurs). Mais au fur et à mesure de la progression du long métrage, la polarité axiologique tend à se renverser, l’énergumène se baladant en slip devenant plus sensible et humain que sa famille agressive et méprisante qui profite de la situation pour régler ses comptes, non pas avec la société – le propre du punk – mais avec l’individu isolé et fragilisé. Les plus fous ne sont pas ceux que l’on croit, et chacun porte en lui une forme de folie avec laquelle il est autorisé à vivre si et seulement si elle coïncide avec les mœurs du temps. Le film oppose à la constance des mœurs une mutation permanente de sa structure, traverse les genres sans jamais s’y arrêter, trouve un équilibre interne qui est celui d’un déséquilibre profond et d’un credo dans la libération des formes et des arts. Une œuvre immense, immensément punk.
Ça fait plaisir de voir un film français aussi original, animé d'un tel esprit doux-dingue. Un écrivain quinqua, reclus, excentrique, reçoit la visite surprise de tous ses proches et d'une inconnue, venus lui témoigner une affection très appuyée... Le réalisateur brouille avec inventivité les frontières entre réalité, fantasme et délire parano, embrasse avec une énergie loufoque les notions de liberté, de création, de désir, de folie. Laurent Poitrenaux, plus habitué aux seconds rôles, incarne formidablement le personnage central. Avec toutes ces qualités, on regrette d'autant plus le dénouement, peu convaincant, qui laisse l'impression d'un excellent projet non abouti.
J'ai l'impression d'un film sous contrôle. Mise en scène, jeu, dialogues, rapports à l'autre et au monde extérieur, Tout me semble trop retenu, trop calculé...La bride est toujours là bien qu'on sente une volonté de lâcher prise, une orientation dadaïste. Le film d' un pseudo génie incompris, peut-être un double du réalisateur? Bref on s'ennuie sans se poser de questions, on attend au moins une réplique ,une situation qui débloquera la mécanique enrayée par un statisme névrotique. Les personnages sont assez ridicules dans leur caricature lacanienne. Bref un film qui m'est largement passé au dessus de la tête et qui avec mes deux étoiles ne rentrera pas dans la lumière.
c est très particulier soit on rentre dedans soit on s éjecte aussi vite il a un vrai travail d écriture avec des moment drôle et touchant j 'ai failli plusieurs fois décroché car la réalisation est un peu cocasse mais j 'ai " tenu " jusqu'au bout. alors je sais que dit comme ça c 'est pas trop vendeur mais si vous êtes dans de bonne disposition et que vous aimé ce genre , assez rare, il pourra s intercaler entre deux films plus faciles
Bruno Weintraub a écrit un premier roman encensé par la critique. Mais depuis vingt ans, il n'a pas transformé l'essai. De romans avortés à des histoires d'amour sans lendemain, sa vie fait du surplace. Il ne quitte plus guère l'appartement en étages qu'il partage avec une jeune Femen. Ses parents décident de l'interner. Ils demandent à une psychiatre, à un ancien ami, à une ex fiancée de l'en convaincre.
Quel beau titre, emprunté à la conclusion de "La Critique de la raison pure" où Kant oppose la loi morale en chacun de nous et le ciel étoilé qui nous surplombe... et quel film décevant !
Ilan Klipper tenait pourtant deux beaux sujets. Le premier : la malédiction d'un succès trop précoce pour un homme incapable de s'en relever. Le second : l'HDT (hospitalisation à la demande d'un tiers). Deux sujets graves qu'il décide de traiter sur le mode de la comédie.
S'ensuit un de ces petits films français, comme on en a déjà vu treize à la douzaine ("Ouf" de Coridina, "Anna M." de Spinosa...), filmé à l'arrache dans un appartement mal éclairé. Petit par l'ambition et petit par la durée : soixante-dix-sept minutes seulement. Laurent Poitrenaux, souvent repéré dans des seconds rôles, en campe le premier : celui d'un cinquantenaire en slip kangourou glissant lentement mais sûrement dans la folie douce, dont l'hystérie devient vite lassante. Autour de lui s'agitent une galerie de personnages caricaturaux : des parents possessifs, un pote un peu lourd, une ex contrariée, une psychiatre bientôt dépassée par les événements... Le tout se termine par un grand n'importe quoi et une pirouette qui se voudrait tendre.
Excellent, réjouissant : joyeusement loufdingue, poétique et rigolo, bien enlevé sans peser ! Dissout la morosité sans faire de tâches, à boire frais !
Le genre de film caricatural du cinema Français. Pas d'histoire , base sur un personnage d'ecrivain nevrose avec un scenario creux. Vu pour camille chamoux. Pour le reste on pourrait croire une parodie faite par les nuls et de ce point de vue , c'est presque amusant.
Tout simplement catastrophique... J’ai quitté la salle passablement énervé. Énervé que les fondamentaux d’une histoire ne soient même pas présents dans un film PROFESSIONNEL. La mise en scène est prétentieuse, les événements qui se succèdent n’ont ni queue ni tête. Quant à la psychologie des personnages elle est digne des nanards des années 70. Les acteurs jouent juste mais le scénario a été écrit à la truelle. Impossible pour eux pour d’éviter le naufrage.
Il y a deux façons de considérer ce premier film d'Ilan Klipper.
La première, un peu critique, pourrait souligner les faiblesses du film : une photographie approximative, des facilités gratuites dans le montage, une indigence décontractée dans la direction d'acteur.
La seconde mettrait en avant sensiblement les mêmes éléments, sous un angle plus engageant : une fantaisie convaincante, un mode de narration particulièrement original, une performance hors du commun du formidable Laurent Poitrenaux.
La vérité est que Le ciel étoilé au-dessus de ma tête m'a successivement énervé, étonné, surpris, convaincu, déçu et enthousiasmé. Sa façon délicate et mesurée d'aborder la folie, et surtout la folie relative vue par ceux qui diligentent une hospitalisation à la demande d'un tiers, est particulièrement appréciable. Elle justifie à elle seule qu'on se déplace pour cette oeuvre fragile et sensible.
J’y suis allé pour les acteurs, peu connus mais que j’apprécie particulièrement. J’ai essayé de trouver, en vain, quelques qualités au film mais franchement, après quelques jours, mon avis n’a pas évolué. Je n’ai pas du tout adhéré. D’entrée, le personnage m’a agacé et cela n’a fait que se dégrader. Je ne suis donc jamais entrer dedans. Et puis ça vire très vite au grand n’importe quoi. Des scènes grotesques voir ridicules ou même hystériques, pas drôles et sans aucune émotion. La mise en scène et le scénario de Ilan Klipper (premier long métrage de fonction) laissent perplexe. Et rendent Laurent Poitrenaux horripilant alors que c’est un excellent acteur qui trouve ici seulement, à cinquante ans, son premier premier rôle. Dommage que ce soit dans ce film. On retrouve aussi les excellentes et toujours impeccables Maryline Canto, Michèle Moretti et Camille Chamoux. Mais qui ne sauvent rien. Le film n’a finalement qu’une seule qualité : sa durée 1h17. Bref, je n’ai pas du tout aimé.
Quel plaisir de voir des acteurs différents au cinéma. Différents et excellents, ils sont tous succulents dans leurs rôles. Le personnage de la psy est particulièrement caricatural, il parodie à la perfection les psys que l'on trouve dans les TV réalités. Ce film est d'ailleurs un point de rencontre entre cinéma, théâtre (et se joue à huis clos), et télé réalité, avec des membres de la famille qui donnent leurs opinions face caméra. C'est super bien interprété, Alain, personnage malsain est extraordinaire, tout comme l'ex, les parents et la perruche, qui occupe une place de choix. Le réalisateur semble s'amuser dans des espaces saturés de choses, en jouant avec les hauteurs et cet appartement dont la répartition des pièces est étrange. Il utilise aussi le corps de son acteur, dans le rôle du Bruno, avec ses bras trop longs et ses jambes fines. Je regrette toutefois quelques surenchères : je n'ai pas compris l'intérêt de la coloc Femen. Et puis, malgré beaucoup de qualités, je n'ai pas pu m'empêcher de trouvé ce film prétentieux et imperméable.