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    L'Usine de rien
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    3,4
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    velocio
    velocio

    1 163 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2017
    Un film social de 2 h 57, vous êtes tenté.e ? N’essayez pas de tricher, on le voit d’ici : on sent chez vous quelque chose qui s’apparente à de la réticence. Et, si l’on vous dit que ce film social est en même temps une farce, un conte, un documentaire et qu’il lui arrive même de devenir une comédie musicale, vous sentez vous mieux ?

    Lorsque la Direction d’une usine est surprise en train de faire déménager nuitamment les outils de travail de ses ouvriers, ce n’est jamais bon signe : cela sent à plein nez la délocalisation, le licenciement, le chômage. Reste comme arme pour les travailleurs : la grève avec occupation de leur usine. Une occupation illégale qui, curieusement, ne semble pas gêner les patrons outre mesure. Bien sûr, ces derniers vont chercher à diviser les ouvriers en proposant des primes de départ que certains vont accepter. La majorité d’entre eux, cependant, n’entend pas se faire acheter et préfère rester sur place, dans ce qui est, plus que jamais, leur usine. Y rester, mais pour faire quoi ? On évoque la possibilité d’une reprise de la production en autogestion. Toutefois, il est difficile de produire quelque chose avec des machines qui sont à l’arrêt.

    Quand on plonge dans des luttes ouvrières, il est normal de rencontrer des syndicats parfois ambigus, des débats acharnés, avec, ici, des partisans de l’autogestion face à ceux qui ressentent le besoin d’une hiérarchie, plus, bien sûr, des problèmes économiques personnels car il faut bien un salaire pour faire bouillir la marmite. Même si on sent que le film est du côté de la lutte, on retrouve tout cela dans "L’usine de rien".

    A côté des palabres et des frictions que la situation ne manque donc pas de générer, le film prend quelques chemins parallèles qui constituent un contrepoint plus léger et parfois savoureux au thème principal. C’est ainsi que le collectif de scénaristes nous fait rencontrer Zé, un trentenaire plutôt décontracté qui chante dans un groupe de rock et qui vit avec Carla, sa petite amie brésilienne, et Nowgly, le fils de celle-ci. Quant à son père, l’idée d’une révolution n’est pas pour lui déplaire, une révolution qui, espère-t-il ne serait pas, cette fois ci, une révolution des œillets. Autre chemin parallèle emprunté par le film, l’arrivée d’un cinéaste italien venu couvrir un sujet lié à l’austérité au Portugal. Tout cela avant de faire prendre au film un virage vers une forme « low cost » de comédie musicale et de nous faire rencontrer des autruches au bord d’un fleuve.

    Un esprit chagrin trouvera matière à ronchonner face à "L’usine de rien" : trop long, parfois un peu trop didactique, bavard, utilisant souvent une voix off, foutraque (une partie comédie musicale qui arrive un peu comme des cheveux sur la soupe, la rencontre avec les autruches), une foultitude de « défauts » que d’aucuns pourront même trouver rédhibitoires. Il y a une autre façon de voir et de commenter le film : un film qu’on pourrait presque qualifier de godardien, d’une grande actualité, libre, créatif, bourré d’énergie, aux facettes nombreuses, un film ouvertement politique qui aide à sortir des cadres qui nous sont imposés.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 décembre 2017
    Avec ses trois heures de durée et un discours que l'on devine militant, L'usine de rien fait un peu peur a priori même avec la promesse d'un final musical. Et on a raison de le craindre, ce film portugais effectivement engagé, et qui n'a pas peur de parler dialectique durant de très longs tunnels narratifs. Même si le film fait parfois preuve de légèreté ou s'aventure parfois sur le terrain de la comédie ou de la chronique sociale, il est clair que le réalisateur, Pedro Pinho, en fait avant tout un acte politique qui passe par des discours et des démonstrations dont on ne discutera pas la pertinence et l'acuité mais qui, à moins d'être prêt à écouter plutôt qu'à voir, ne devrait pas prendre le pas sur d'autres aspects, purement cinématographiques, eux. S'il se permet parfois quelques respirations bienvenues, L'usine de rien assomme par sa parole débordante. Et cela, sur près de 180 minutes, c'est assez difficilement supportable.
    Nathanaël Bechdolff
    Nathanaël Bechdolff

    22 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2017
    Pedro Pinho, à travers le portrait de ces ouvriers devant se battre pour leur usine et conserver leur travail aborde foule de sujets avec un humour un peu décalé parfois et en jouant sur plusieurs styles cinématographiques. Les personnages très bien joués et attachants qui doivent se battre pour leur travail, leur subsistance, leur vie...
    Présenté en avant première aux 19e Rencontres des Cinémas d'Europe en présence du réalisateur Pedro Pinho, le film est une pure fiction (et non un documentaire comme il est parfois présenté)
    En fait la fiction à rejoint la réalité ! En cherchant le lieu du tournage, ils ont découvert l'usine OTIS Portugal qui a été en autogestion pendant 40 ans et qui a accepté que soit tourné le film dans leur usine.
    Une des forces de ce film est d'avoir un seul acteur professionnel José Smith Vargas (qui joue le rôle principal) et un réalisateur qui joue son propre rôle puisqu'il a fait des documentaires (notamment sur une usine en autogestion en Argentine) Danièle Incalcaterra. Il fait un peu le lien dans le film et en fait on a un film dans le film. Tous les autres acteurs ont été recrutés parmi des ouvriers !!! Cela donne une intensité, un vécu, un côté authentique au film qui ne vous déplaira pas !
    Le format long est sciemment voulu pour pouvoir développer tous ces sujets qui en fait n'en sont qu'un : rechercher le bonheur !
    Certains pourront penser "être dans une impasse" mais au contraire le film est plein d'espoir car il montre notre possibilité, en tant qu'humain, de pouvoir réfléchir, trouver des solutions et aller vers un mieux qui remplit nos vies de bonheur !
    Alors allez le voir ! Vous ne regretterez pas cette expérience d'un film sortant de l'ordinaire pour nous montrer notre ordinaire !
    Xavier B.
    Xavier B.

    12 abonnés 269 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mai 2018
    2 h 57 de désarroi prolétaire face à la mondialisation et au post-capitalisme. Certains trouveront ça sans doute long, mais je n’ai jamais eu l’impression de perdre mon temps.

    Aucune scène n’est inutile et, en sortant du film, on a encore envie de creuser le sujet.

    Le récit commence avec la tentative de déménagement nocturne d’une usine, interrompue par les ouvriers. Il se poursuit avec les phases successives du conflit social [tentatives de la DRH de diviser les ouvriers, décision d’occupation de l’usine, tentative d’auto-gestion]. En parallèle, on est immergé dans la vie familiale et sentimentale de Zé, l’un des principaux protagonistes, également directement concernée par la mondialisation.

    Plusieurs scènes viennent en contre-point du récit, l’enrichissant et le relativisant, nous faisant entrevoir par exemple des aspects de la révolution des œuillets, ou nous mêlant à une belle discussion politique, superbement improvisée, naturellement un peu trop intello, mais heureusement non conclusive...

    Un dernier contre-point nous rappelle que nous voyons un docu-fiction réalisé par un documentariste : joli pied de nez, il critique, à la façon des structuralistes la subjectivité du documentariste, avec le personnage un peu troublant de Daniele, le cinéaste [qui filme le conflit mais tente de tricher avec le scénario].

    Davodeau a fait l’affiche. On aimerait qu'il en fasse une BD...
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 12 février 2019
    Pour éviter d’être licenciés, des ouvriers décident d’occuper leur usine qui se démantèle sous leurs yeux. Mais la direction disparaît soudainement, les laissant sans directive. Dans un espace qui perd tout son sens lorsque le travail humain disparaît mais où il est possible de le réinventer, s’entrevoit alors une ample et convaincante réflexion sur la place de l’individu dans le monde du travail. Le film porte un discours clairvoyant sur le capitalisme, alors qu’il aurait pu être affaibli par sa durée (presque trois heures). C’est parce que le réalisateur Pedro Pinho et ses acteurs, dont certains jouent leur propre rôle, utilisent un cocasse mélange des genres pour pointer les dérives d’une société déconstruite par la crise économique. Drame social, interviews façon documentaire et même comédie musicale, L’Usine de rien à l’ambition d’être l’entreprise de tout. C’est la singularité et la pertinence de ce film déconcertant qui lui a valu, au même titre que 120 battements par minute, le prix de la critique internationale au dernier festival de Cannes.
    BigDino
    BigDino

    7 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 février 2018
    On peut trouver ça long, mais le fait est que cet hommage protéiforme a de beaux moments et tient bien sa durée sans jamais sombrer dans l'auto-apitoiement.
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