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    Les Chatouilles
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    Léa B
    Léa B

    11 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 novembre 2018
    Je n'ai pas aimé. C'est surtout la forme qui m'a dérangée. Première raison: Andréa Bescond que je trouve tout simplement insupportable (j'en soufflais!). La caricature de la fille qui se veut cool et cash genre "ouais je suis vulgaire et alors?" bref pathétique... Et la seconde raison c'est le procédé de retour en arrière/ souvenirs parfois arrangés à sa sauce, ça se voulait original mais je n'ai pas accroché. Et tous ces moments de danse qui auraient pu être sympa mais pareil, vraiment pas adhéré. Bon en gros je pense que j'ai surtout un problème avec le personnage/l'actrice. C'est dommage car j'en oublie le sujet pourtant pas anodin.
    Jorik V
    Jorik V

    1 194 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 novembre 2018
    Le sujet est éminemment grave. Le genre d’histoire qui peut vite sombrer dans le glauque, le trop démonstratif ou s’avérer à côté de la plaque. Il s’agit ici d’attouchements sexuels sur enfants. Andréa Bescond qui en a été victime durant son plus jeune âge en a tiré une pièce de théâtre à succès qu’elle porte aujourd’hui sur grand écran. « Les chatouilles » devient alors une espèce d’œuvre psychanalytique, en forme d’exutoire, de catharsis. Ce qui pourrait devenir pesant ou lourd se révèle ici totalement lumineux alors que le sujet est traité de front, avec pudeur mais sans concession. Et ce n’était pas gagné. Le fait que la cinéaste ait écrit, réalisé et qu’elle joue son propre rôle dans le film lui assure également une caution d’authenticité non négligeable. Qui plus est, il recèle plein de trouvailles de mise en scène que l’on voit rarement dans une première œuvre française. Doublé d’un montage étonnant, le film brille par son inventivité formelle. « Les chatouilles » est d’une puissance émotionnelle rare et ne tombe jamais dans le portrait à charge en parvenant même, sur un fil ténu, à mélanger les genres entre comédie, drame, film de danse et même, par moments, des scènes surréalistes.

    Et c’est peut-être le seul défaut du film. Parfois, les ruptures de ton sont brusques et pas toujours bien négociées. Les séquences avec la psychologue, entre souvenir, fantasme et fantasme de souvenir s’entremêlent parfois de manière incongrue et maladroite. Notamment au début du long-métrage où on est un peu surpris et malmené par cette construction pour le moins originale voire bancale au premier abord. Mais Bescond et son co-réalisateur de mari osent. Ils vont au bout de leur vision et parviennent finalement à nous la faire partager, à nous faire entrer dans leur univers. Cette psychanalyse par l’image est d’une force rare et « Les chatouilles » se positionne alors comme un film nécessaire et poignant, un film qu’il semble impossible de contester face au côté définitif de sa démonstration. Les moments plus dramatiques, que ce soit ceux situés dans le passé où l’on assiste à la manière dont sont pratiqués les attouchements sans jamais aucun voyeurisme ou ceux où l’on voit une Odette ne réussissant pas à se reconstruire une fois adulte, sont d’une puissance émotionnelle incontestable et d’une justesse inouïe. Mais Bescond instaure également un second degré salvateur ainsi qu’une distance appréciable par le biais de moments assez drôles et légers où elle essaye de se réconcilier avec son passé. Cet aspect comique, loin de désamorcer la gravité de la situation ou de la rendre acceptable, permet de faire souffler le spectateur et d’entériner intelligemment un message de prévention.

    « Les chatouilles » jongle donc avec nos émotions avec malice et pudeur. Il a l’effet d’un ouragan à l’image de la personnalité d’André Bescond. Une actrice au tempérament incroyable qui donne tout ce qu’elle a et qu’on devrait retrouver à la prochaine cérémonie des Césars en bonne place. Mais il y aussi des séquences qui vous scotchent sur votre siège par leur dureté psychologique. On pense notamment à celles avec Karin Viard, littéralement et une nouvelle fois époustouflante, en mère indigne qui préfère fermer les yeux. Mais aussi à la scène poignante avec un amant compatissant mais à bout de forces finissant par renoncer joué par un impeccable Grégory Montel. Cette œuvre a l’effet d’un tsunami et pourrait être l’étendard de tous les gens abusés dans leur enfance et qu’on n’a pas écoutés. Alternant phrases chocs, moments comiques, répliques qui claquent ou encore séquences pétries de délicatesse, le film passe à une vitesse folle et nous emporte. Il faut juste assimiler les digressions inattendues et des ruptures de tons d’abord dérangeantes puis finalement en adéquation avec un film d’une sincérité à toute épreuve. Plein de vie et d’espoir, un film coup de poing, qui, vu dans sa globalité, s’affranchit de ses quelques maladresses de style. Bescond a réussi le pari de rendre accessible et de vulgariser un drame de tous les jours que beaucoup préfèrent taire. Et c’était un sacré challenge, gagné haut la main et avec une originalité folle et un sens du tempo hors du commun.

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    islander29
    islander29

    755 abonnés 2 270 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 novembre 2018
    Un film traité avec une sensibilité particulière…..Parfois "bande dessinée", parfois poésie, parfois humour décalé, parfois histoire d'amour impossible et pour finir drame presque glauque devant les tribunaux…..Le fil rouge est la danse et le ballet, et bien sûr les souvenirs rétrospectifs du viol par ascendant ayant autorité….Cela se suit avec un mélange d'émerveillement et de panique devant les faits, mais le film ne provoque pas de haine, au contraire, on est presque dans la douceur pendant les 100 minutes….Le film est servie par deux actrices presque inconnues ( cyrillé Mairesse, trop mignonne petite fille, et Andréa Bescond l'adulte résiliente et délurée)…..On parle de résilience au travers des rencontres ( danse, ballet, rappeurs, psychiatre, parents )…...Les deux parents jeunes et plus âgés, brillamment grimés ( Clovis Cornillac, Karine Viard) apportent un éclairage plus amer, sur la famille…..Le film est superbement construit, découpé, mis en scène, avec des séquences ballets émouvantes, des musiques plutôt riches, et par sa délicatesse étaye un sujet qui rend souvent mal à l'aise…..C'est un pari réussi et qui ne vaut pas que par son sujet grave, mais aussi par sa belle mise en scène cinéma….je conseille
    Chris58640
    Chris58640

    183 abonnés 725 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 novembre 2018
    Difficile de sortir indemne d’un film comme « Les Chatouilles », c’est une évidence… En mettant en scène son propre récit, celui de sa propre enfance, Andrea Bescond va au bout de sa démarche de résilience. J’imagine mal la dose de courage qu’il lui a fallu pour filmer le traumatisme qui a été le sien, et avant même de parler des qualités et des défauts du film, il faut le souligner, ce film est plus qu’un film de cinéma, pour elle d’abord, mais aussi pour le spectateur que nous sommes. Pour déminer un tout petit peu la lourdeur de son sujet, Andrea Bescond et Eric Metayer ont choisi de déstructurer un maximum leur récit : mélangeant la passé et le présent, le rêve et la réalité, filmant les souvenirs comme des scènes de théâtre que la patiente met en scène elle-même. C’est un peu déroutant au début, c’est même carrément bizarre et au premier abord, on ne comprend pas bien cette démarche : insuffler du surréalisme, voire de la poésie, et même de l’humour dans la mise en scène d’un film comme celui-là peut paraitre incongru. Sauf qu’à bien y réfléchir, c’est ça qui rend le film supportable à regarder. Parce que lorsque Bescond doit montrer les attouchements, les viols, elle a beau y mettre toute la pudeur et la retenue du monde, les scènes sont abominables. Si l’acte lui-même est seulement suggéré, la pression psychologique, la honte de la petite Odette, la perversité de Gilbert sont belle et bien montrées, sans fard, sans allégories, sans faux semblants. Alors, pour pouvoir supporter ces quelques scènes il faut que le reste du film soit différent, sinon on sort de la salle… Le montage nerveux, l’enchevêtrement des scènes, le télescopage entre la psychanalyse d’Odette, ses souvenirs et son présent chaotique rendent le film techniquement très intéressant, maîtrisé et cohérent. J’imagine que cette forme originale, assez rare au cinéma, va dérouter quelques spectateurs mais elle sert, encore une fois, à rendre le sujet intelligible : les sujets graves doivent aussi, parfois, se traiter avec une certaine légèreté, ça n’est pas manquer de respect à quoi que ce soit, c’est une façon de montrer le contraste entre la normalité et la monstruosité. On peut juste trouver que, à deux ou trois occasions, la réalisation abuse un peu et que le film est a deux doigts de se perdre en route, de devenir confus et même abscons. Le surréalisme c’est bien, en abuser c’est dangereux ! Bescond a choisi de jouer son propre rôle, c’est courageux, et on ne peut que s’incliner devant la force, l’énergie, la puissance de son jeu. Son Odette est une boule d’énergie, une pile électrique qui ne s’arrête jamais, car si elle s’arrête, elle sombre. Son personnage adulte n’est pas follement attachant, il est même parfois exaspérant mais nous, spectateur, nous savons pourquoi, ce qui n’est pas le cas de tous ceux qui la côtoient, qui l’aiment. Si elle accorde à ses seconds rôles des personnages truculents (et assez drôles), comme celui d’Ariane Ascaride, Eric Metayer ou encore Carole Franck, c’est sur le trio formé par Clovis Cornillac Karin Viard et Pierre Deladonchamps qu’il faut se pencher. Clovis Cornillac d’abord, très juste en père aimant mais maladroit, qui refuse de voir quoi que ce soit (même quand on attire son attention) parce que lui, en père normal, en type bien, il n’imagine tout simplement pas qu’on puisse faire des choses comme celles-là, c’est hors de son schéma de pensée. Karin Viard, de son propre aveu, a incarné un rôle sans le comprendre. Elle donne corps à une mère sèche, cassante, dont on sent bien qu’elle a des comptes à régler mais on ne sait ni quoi, ni avec qui. Sa cécité, on peut l’admettre, mais sa réaction lorsque la vérité éclate est incompréhensible, sans aller jusqu’à être dans le déni (encore que…), elle minimise, sa colère se tourne plus vers sa fille que vers le coupable. Il y a surement quelque chose à comprendre de son attitude, c’est effleuré dans sa dernière scène mais le film ne livre pas la clef et du coup, cette femme nous apparait comme à la limite de la maltraitance. De point de vue de la psychologie, c’est un des rôles les plus complexes que je lui ai vu incarner, et ce personnage fascine autant qu’il déboussole le spectateur. Il y aurait presque de quoi faire un second film rien que sur ce personnage ! Pierre Deladonchamps a accepté le rôle de l’agresseur, et j’imagine qu’il lui a fallu un sacré courage pour jouer les quelques scènes (particulièrement celle de la voiture) où il abuse d’une gamine de 8 ans. Parfaitement normal dans ses relations avec les autres, il use de toute la palette de pervers lorsqu’il est avec Odette, il fait pression sur elle, lui fait du chantage psychologique et/ou affectif, et il ira jusqu’à nier son non-consentement, bien entendu, comme le font les pervers lorsqu’ils sont acculés par la justice. On a envie de coller une balle entre les deux yeux de son personnage au bout de 10 minutes de film, c’est dire s’il a réussi son coup et si sa performance d’acteur fonctionne. Je souligne aussi la performance de la petite Cyrille Mairesse, dans un rôle difficile qui j’espère, ne lui aura pas donné trop de cauchemars ! Le scénario du film peut s’interpréter comme une longue séance de thérapie, mettre des mots sur le traumatisme pour commencer, puis lentement comprendre qu’il n’y aura pas d’issue sans que la vérité n’éclate. Odette va repousser indéfiniment cette issue parce qu’elle sait que l’onde de choc va briser ses parents mais le déclic se fera un jour, en un seul regard, en une seconde. Le dernier quart d’heure, qui consiste à régler les comptes devant les parents, la police puis la justice, sont vécues par Odette (comme par le spectateur) comme une sorte de délivrance, presque dans le sens obstétrique du terme ! Au final, et malgré ce qu’on aurait pu craindre, il y a dans « les Chatouilles » un vrai souffle de vie, une énergie, une vraie puissance qui est tout le contraire de mortifère. C’est une mise en image de ce que la psychiatrie appelle, je crois, la résilience : une démarche courageuse, forte, douloureuse mais qui pousse puissamment vers l’avant.
    Vanessa W
    Vanessa W

    20 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2018
    Une énorme claque !
    Entre l art et l horreur ,il y a viard et bescond , la rage et la colère. Il y a tout ce qu on oublie ou qu on évite.Il y a la danse et la folie, la vérité et l allégorie. le fantasmé pour passer outre. Il y a Outreau et son déni. Une poésie à fleur de peau! Il y a le corps et l âme blessé, une mise en scène pour faire passer l horreur , des fuites pour se cacher ...mais 20 ans plus tard tout se "révèle" mais ne "s avoue" pas. Il y a l image que l on se donne et ce corps que l'on donne parce que c est plus facile de le donner que de (se) savoir aimer . ce film est violent parce qu il renvoie a tous les sentiments face a ce drame et nous laisse la, en spectateur en apnée, jusqu'à a ce que ça sorte ...et quand ca sort ca fait mal .viard est glaçante , Cornillac touchant et bescond si fragile derrière ce coté teigne.
    Daniel T.
    Daniel T.

    1 abonné 13 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 novembre 2018
    Un film un peu trop déjanté pour donner le poids mérité à un sujet aussi important. Le bon jeu des acteurs mérite largement d’être souligné.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 163 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mai 2018
    Andréa Bescond est danseuse de formation. Dans le but de se reconstruire après un viol, elle met en scène la pièce « Les Chatouilles ou la danse de la colère ». Aujourd’hui la pièce devient un film et il est présenté à Cannes 2018 dans la catégorie Un Certain Regard. Le film débute avec une femme qui danse, façon Sia, sur un fond noir. Cette femme c’est Odette qui se plonge corps et âme dans sa carrière. Mais Odette a un secret et il est temps pour elle de se libérer. C’est chez sa psy qu’elle va se remémorer son enfance, lorsque que le meilleur ami de sa famille la violait régulièrement et que ses parents ne voyaient rien. Andréa Bescond va y jouer son propre rôle et nulle autre qu’elle n'aurait pu insuffler une telle force à ce personnage qui vous empoigne le cœur. Karin Viard et Clovis Cornillac jouent les parents fictifs. L’actrice habituée aux rôles colériques va ici vous outrer à un point que la farce va très vite résonner dans la vérité dérangeante. En effet, ses réactions peuvent s’avérer improbables et scandaleuses mais sont pourtant crédibles. L’acteur est un peu moins à l’aise mais sait apporter la tendresse nécessaire à l’histoire. Pierre Deladonchamp est quant à lui le pédophile. Habitué aux rôles d’homosexuels, nous n’avons pas trouvé ce choix judicieux du fait que certains amalgames peuvent être faits par certains spectateurs homophobes. « Les Chatouilles » est une comédie sur fond douloureux, violent, troublant, presque voyeuriste et c’est justement là que le film réussi à faire passer un message poignant dans la légèreté. Préparez vos mouchoirs.
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    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2018
    La forme est discutable (une analyse discontinue en "fil rouge" - fantasmes, souvenirs et expression corporelle, fort agressive souvent : le tout très insuffisamment dosé et maîtrisé), et le fond, glaçant (Andréa Bescond, qui porte crânement à la scène, et maintenant à l'écran, un patronyme bien lourd..... se livre sans fard, comme dans une catharsis utile - à tant d'autres victimes d'horreurs semblables....). Beaucoup de maladresses dans ce travail à deux voix - avec son compagnon de 20 ans plus âgé qu'elle, le père de ses deux enfants, le talentueux Eric Métayer (celui, notamment, des "Trente-Neuf Marches", au théâtre). Mais le récit est sauvé par l'interprétation - celle de Karin Viard, en mère indigne, cynique et acide, tout particulièrement.
    Michel C.
    Michel C.

    233 abonnés 1 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 novembre 2018
    Un thème tellement fort....des acteurs jouant des rôles durs et surtout Andrea Bescond qui est est à l'origine à plus d'un titre, plus qu'une histoire, son histoire, sa pièce de théâtre, son combat ! D'une gravité maximum, le montage du film adoucit le propos, par une scénarisation surprenante, mise en perspective du travail de psychothérapie d'Odette - ce cygne blanc, réfugiée dans la danse et dans des consommations illicites. Innattendues et même perturbantes, les images "sautent" dans le passé avec les personnages - psy, parents, agresseur - d'aujourd'hui dans un mélange confus. Insupportables aussi, les décibels échangés entre la maman - incarnée par Karine Viard - résolument détestable, refusant la vérité, on le comprend, mais c'est violent ! Je n'inverse pas l'origine de la Violence - entendons nous - car la source c'est Gilbert - joué, pardon je ne pense pas qu'il joue, mais que Pierre Deladonchamps a approché au plus près ce rôle difficile. Quant au papa, Clovis Cornillac, ne semble rien voir, il n'a d'yeux que pour sa petite fille. Mais ça ne suffit pas (C'est sans doute la terrible conclusion). Car c'est à ces maux, à ces déviations que nous devons - parents ou amis - être attentifs et ne pas hésiter à dénoncer et punir ces crimes ! J'aurais insisté peut être plus sur le procès, pour essayer de comprendre, afin de mieux traiter.... Mais j'adore ce cinéma, ces acteurs, qui font avancer les hommes, du moins j'espère..... !! **
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 novembre 2018
    Comment trouver le ton juste quand on choisit de mettre en scène ses propres traumatismes ? Qui plus est lorsqu’il s’agit de viols subis durant l’enfance, viols perpétrés par un « ami » qui avait su gagner la confiance des parents de la victime. On comprend que Andréa Bescond, aidée par Alex Métayer, ait éprouvé la nécessité d’exorciser, en quelque sorte, ses blessures et ses colères en les exprimant tout d’abord dans un spectacle scénique et, aujourd’hui, dans un film. Mais, encore une fois, comment parvenir à le faire sans jamais tomber dans l’outrance, sans jamais céder à un excès de pathos ?
    Ce qui gêne, dans le film tel qu’il nous est proposé, c’est que tout se focalise sur la colère éprouvée par le personnage d’Odette (l’alter ego d’Andréa Bescond, jouée par Cyrille Mairesse quand elle apparaît en tant qu’enfant et par la réalisatrice elle-même quand elle apparaît en tant qu’adulte). Sa colère, dont il ne s’agit pas de contester la légitimité, envahit le film en dénaturant le jeu non seulement d’Andréa Bescond elle-même mais de plusieurs autres acteurs ou actrices (Karin Viard, par exemple, dans le rôle d’une mère terrifiante d’égoïsme). L’impression qui demeure tout au long du film, c’est que, nonobstant la gravité des faits dont il est question, beaucoup des intervenants du film en font trop, qu’ils exagèrent leur jeu.
    Cela étant dit, il faut saluer quelques qualités de mise en scène d’un film abordant un sujet on ne peut plus inconfortable. Odette éprouvant une grande passion pour la danse, celle-ci intervient constamment pendant le film et de manière judicieuse, ouvrant des passages entre l’âge de l’enfance et l’âge adulte ou encore entre des séquences se déroulant sur une scène de théâtre et d’autres dans la rue. Le parcours d’Odette est ainsi évoqué, tout entier imprégnée de rythmes et de danses. C’est aussi par ce moyen que l’artiste exprime sa souffrance et sa révolte.
    L’autre chemin de vérité se fait dans la relation qui se noue entre Odette et la psy à qui elle se confie. Bonne idée, peut-être, sur le papier, mais qui accentue la théâtralité du film, un peu comme si la thérapeute assistait en permanence à un spectacle organisé dans le but d’emporter son adhésion. Le film paraît donc à la fois très inventif mais presque démonstratif. De ce fait, alors que son sujet gravissime devrait provoquer chez le spectateur un surcroît d’émotion, on peut fort bien le regarder sans rien éprouver de tel. En abordant un sujet similaire, Catherine Corsini, dans « Un amour impossible », a, me semble-t-il, bien mieux réussi à transmettre des émotions, sans jamais recourir à de grosses ficelles de mise en scène, comme le font outrageusement Andréa Bescond et Éric Métayer.
    KingJulian
    KingJulian

    26 abonnés 91 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 novembre 2019
    La piètre qualité du jeu d'acteur ainsi que le scénario brouillon (changement trop brutal des étapes dans la vie d'Odette, jeune, avec sa psy, adulte) ne m'a pas permis de m'immerger dans le film et le rend peu crédible. Je m'attendais, pour un sujet aussi grave et important un traitement plus sérieux comme avait pu le faire le film Polisse. Très déçu
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 novembre 2018
    Il faut prévenir : ce film est d'une grande violence, physique et psychologique. Il est poignant, fort, on est avec Odette. Il est indispensable. Ce long métrage comporte une part de poésie qui le rend supportable mais aussi encore plus fort. Du grand cinéma, utile.
    spoiler: Un exemple de la violence : Mado la mère à Odette enfant pour la "punir" : "Tu ne voulais pas aller à la montagne avec Gilbert? Eh bien tu iras!" Elle ne sait pas ce qu'il se passe, cependant elle voit que sa fille est réticente et elle "l'envoie à l'abattoir", expression que la mère utilise pour l'agresseur en reprochant à sa fille adulte d'avoir déposé plainte.
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 novembre 2018
    C'est un film extrêmement dur à visionner
    En effet, ce qu'a subi la dame étant enfant c'est abominable et son histoire sur grand écran est vraiment trop éprouvant.
    Aussi la mise en scène est très dure, agressive.
    En effet il y a beaucoup de passages agressifs, de disputes, de violences entre les protagonistes, de cris, le film est complètement "survolté" et c'est particulièrement pénible.
    vinae
    vinae

    7 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 novembre 2018
    certain(e)s penseront que c'est un film courageux, moi je n'aime pas trop cette psychothérapie par le cinéma que pratique andréa bescond en filmant comme un règlement de compte son histoire avec un max de pathos. ça manque de subtilité à mon goût et ces allers- retours entre passé/ présent, réalité /fantaisie alternant sans cesse, finissent par être assez lourds. par contre les acteurs assurent (surtout viard et deladonchamps, les "méchants" du film). quant à andréa bescond, personnage principal bien sûr , (elle avait déjà exhibé son traumatisme au théâtre-pas vu-) cela m'aura permis de connaître son parcours artistique...survolté.
    la pédophilie, un film aussi démonstratif est-il nécessaire pour l'enrayer?
    Ismael
    Ismael

    63 abonnés 172 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 novembre 2018
    A des années-lumière de l’archétype du film dramatique à la Chabrol, c’est plutôt à une sorte d’éxutoire et de catharsis personnel que se livrent ici Andréa Bescond et Éric Métayer. Un type de cinéma libre et résolument moderne, assez loin des sentiers battus et qui rappelle un peu le travail mené par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim dans leur film autobiographique La guerre est déclarée.
    Certes, la structure narrative est atypique : c’est désorganisé, jalonné d’ellipses et de flashbacks. Mais toute cette confusion colle complétement à l’image du personnage d’Odette (interprété par Andréa Bescond elle-même) : femme brisée qui cherche désespérément une issue dans le brouillard de sa vie chaotique.
    Ce qui ressort de ce brouillard c’est évidemment le côté écorché vif, tant du personnage que du film lui-même. L’un comme l’autre sont crus, imprévisibles et ont le mérite de pas prendre de gants et ne jamais aller où on les attendrait.
    Pour toucher un plus large public, les auteurs ont misé sur la présence de stars au générique. Un choix qui n’était pas forcément évident sur une histoire aussi personnelle, mais un pari réussi. Karin Viard et Clovis Cornillac sont parfaits en parents terre à terre et à côté de la plaque. Mais c’est vraiment Pierre Deladonchamps qui crève l’écran dans une incarnation à visage humain de ce que Hannah Arendt appelait lucidement la banalité du mal.
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