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Laurent C.
237 abonnés
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3,5
Publiée le 10 septembre 2019
Tout le monde a oublié qu'avant la guerre, disons avant la prise de pouvoir des Talibans, l'Afghanistan était un grand pays, avec une culture ancienne et importante. Désormais, les professeurs doivent enseigner dans des endroits clandestins, la musique s'écoute dans le silence, la représentation picturale ne doit pas sortir de l'intimité des maisons. Sinon, la justice religieuse guette et elle peut se révéler impitoyable.
"Les Hirondelles de Kaboul" est formellement un très beau film. L'animation, très proche de la peinture, permet aux spectateurs de prendre un certain recul. Si les deux réalisatrices avaient choisi de mettre en scène de façon réelle cette histoire, on aurait pu les accuser de manichéisme et de manipulation occidentale. En fait, la mise en scène assume à la fois le point de vue d'une défense de la femme et de la démocratie à l'occidental, mais aussi le fait que nécessairement cette vision est loin d'être objective. Ainsi, l'animation ouvre droit à la fantaisie et même à l'inimaginable, comme cette jeune-femme qui ôte son tchadri en prison.
Le scénario sur la fin n'est par contre pas ce qu'il y a de mieux. On sent bien pour des raisons de cohérence narrative, l'issue qui va être donnée au destin terrible de cette femme accusée de meurtre. Néanmoins, la profondeur des caractères, la lumière, la photographie et la musique sauvent véritablement ce film qui aurait pu se réduire à un pamphlet caricatural contre le régime Taliban.
La douceur des traits et des couleurs contrastent avec la dureté et la violence du propos. Des femmes fortes, courageuses, libres opposées à des hommes faibles, soumis, lâches dans le ko de la guerre. Le tableau est sombre mais l’espoir d’une éclaircie existe. Seul un manque de rythme vient un peu nuancer le bilan de ce beau et touchant film d’animation.
Un film au message plus que louable et aux intentions les plus respectables, mais pour autant il m'a manqué un engagement, que la forme n'a peut-être pas la possibilité de retranscrire vu le propos et ce malgré la qualité indéniable du graphisme. Un manque cruel d'émotions fait que l'adhésion n'est pas totale.
Quelle merveille! Les paysages aquarellés de couleurs tendres d'Eléa Gobbé-Mévellec qui forment la toile de fond devant laquelle se déroule l'action, sont de véritables petits chefs d'oeuvre. Splendides les montagnes arides, mais même ces ruelles encadrées de ruines, traitées en nuances d'ocre, sont poétiques... Alors, est ce que cet esthétisme n'affadit pas la cruauté du roman de Yasmina Khadra? Peut on considérer qu'au contraire, il la fait ressortir? Ces femmes dans leurs tchadors, déshumanisées, comme des espèces de poubelles ou de bouches d'incendie sur roulettes.... Ces voitures déglinguées remplies d'islamistes qui tirent en l'air traversant la ville à toute allure..... En tous cas, un film classique aurait eu un côté insupportablement gore. Et le procédé très subtil utilisé par Zabou Breitman (filmer les acteurs puis ensuite, les peindre) permet de donner beaucoup de réalisme à l'animation. D'ailleurs, on les reconnait: Atiq, c'est 100% Simon Abkarian; Mussarat, 95% Hiam Abbass; Mohsen, 75% Swann Arlaud. Pour la sublime Zunaira, la dessinatrice s'est sans doute plus éloignée de Zita Hanrot. Et puis, il y a aussi une troublante histoire d'amour.... Atiq est un ancien combattant de la guerre contre les Russes. Il est maintenant gardien de prison, une prison pour femmes promises à une lapidation prochaine, marié à une femme qu'il n'aime pas, Mussarat, qu'il n'a jamais aimée sans doute, et qui l'ennuie depuis qu'elle se meurt d'un cancer, sans aller jusqu'à la répudier comme lui conseillent ses bons collègues "aucun homme ne doit quoi que ce soit à une femme". Et voilà qu'arrive Zunaira, qui a tué son mari, au cours d'une dispute conjugale banale -Mohsen lui a fait un aveu très dérangeant- Justement, il va y avoir un meeting dans le stade, qui doit pour être vraiment réussi commencer par quelques pendaisons et quelques lapidation. Zunaira arrive à point nommé.... Elle et Mohsen formaient un couple progressiste, rebelle, hostile à la tyrannie religieuse, et elle provoque Atiq en enlevant son tchador, montrant sa gorge et ses bras, réveillant soudain chez lui des sentiments "humains" dont il était totalement déshabitué... De beaux personnages secondaires aussi. Talibans arrogants et fanatiques ou brutes sadiques; un vieux sage, à demi aveugle (Jean Claude Deret)... Un professeur d'université qui essaye de monter des classes clandestines où l'on apprendra autre chose que le Coran (Michel Jonasz)..... Un film à ne rater sous aucun prétexte, intelligent, original, intelligemment militant, originalement superbe....
C'est une très jolie histoire, interprétée de très belle façon, le graphisme est très réussi, c'est une expérience cinématographique réussie pleine de magie et d'émotion, de tristesse aussi mais que c'est joli !
Très, bon film d'animation c'est dur bien entendu émouvant on ce dit que nous avons de la chance d'être en France l'histoire est simple mais belle bien racontée les acteurs sont excellents et j'ai remarqué que les personnages d'animation ressemblaient aux acteurs qui les doubles exemple Swan Arlaud grand le visage émacié , ou Zita Henrot belle plante ect ect bref ce film est des plus émouvants et les dialogues cohérents et constructifs
Cette histoire est bouleversante. Dans Kaboul envahit par les talibans et la barbarie où l'oppression des femmes est constante un jeune couple rêve encore de liberté. Difficile d'y croire dans ce pays (l'Afghanistan) ravagé par la guerre et l'obscurantisme. Un film captivant.
"Kaboul est devenue l'antichambre de l'au-delà. Une antichambre obscure où les repères sont falsifiés ; un calvaire pudibond ; une insoutenable latence observée dans la plus stricte intimité." Tels étaient les mots de Yasmina Khadra au début de son livre publié en 2002. Quelque quinze ans plus tard, alors que les talibans ne règnent plus sur la capitale afghane mais constituent toujours une terrible menace, deux femmes, Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, ont le courage d'adapter au cinéma le roman de l'écrivain algérien, véritable dénonciation du fanatisme religieux et des pires atrocités qu'il engendre. Et qui plus est sous la forme d'un dessin animé, genre traditionnellement réservé au divertissement. On sait toutefois que des films d'animation ont constitué de véritables réussites tout en abordant des sujets hautement sensibles ('Persépolis" ou "Valse avec Bachir" pour ne citer que deux des plus célèbres). Le film de Zabou Breitman se situe donc dans cette lignée ambitieuse et exigeante dont la trame est alimentée par les incessants conflits du Proche et du Moyen Orient. L'histoire, on la connaît : un jeune couple est uni par un amour très fort jusqu'au jour où tout bascule dans l'horreur et où la femme est tenue pour responsable de la mort de son compagnon, emprisonnée et condamnée à mort. De son côté, un gardien de prison voit son épouse lentement dépérir et s'acheminer vers une mort prochaine : or il devra surveiller la prisonnière injustement détenue. Le roman de Yasmina Khadra avait bouleversé à sa sortie les lecteurs par la violence et le réalisme déployés. Eléa Gobbé-Mévellec, déjà connue pour son travail de graphiste dans "Le prophète" ou "Le chat du rabbin", opte cette fois pour un dessin aquarelle aux teintes délicatement claires et nuancées. On peut du reste trouver que le décalage entre la douceur du trait et du pinceau et la réalité évoquée est choquante là où l'on s'attendait à une violence de tous les instants et donc à un dessin expressionniste et à des couleurs criardes. Mais c'est sans doute la force paradoxale de ce film que de rendre compte d'un univers insoutenable sous un semblant de légèreté. Là réside la profonde originalité du film dont on appréciera par ailleurs la bande son et tout particulièrement les voix d'acteurs et d'actrices de grand talent dont Hiam Abbas, Simon Abkarian, Swann Arlaud et Zita Hanrot. Or, au-delà de simples voix prêtées à des personnages dessinés, la réalisatrice a exigé de ses acteurs un engagement total au point qu'ils ont dû jouer costumés et même parfois armés comme le sont les personnages du film, de sorte que c'est à une véritable captation de mouvements que le film doit son caractère profondément émouvant et humain malgré la lenteur imposée. C'est dire l'extrême exigence de Zabou Breitman qui, unie à la qualité esthétique du travail d'Eléa Gobbé-Mévellec, constitue un véritable tour de force dans l'univers du dessin d'animation.
Difficile d'être négatif sur ce film tant son propos mérite d'être défendu. Beau film d'animation sur la résistance qu'il faut défendre sur le fond. Sur la forme, on aurait aimé plus d'audace, plus d'émotion et un graphisme plus réaliste.
L'histoire ne réserve aucune véritable surprise, et n'apporte pas d'éclairage neuf sur la domination des Talibans en Afghanistan. Pour autant, 'Les Hirondelles' reste un film d'animation émouvant, agrémenté de beaux dessins.
Visuellement magnifique et d'une tristesse infinie. Ce film bouleversant et révoltant doit nous faire prendre conscience de notre chance de vivre dans un pays de liberté, où les femmes ont leur place, où l'éducation et la culture sont accessibles à tous, et où les armes se sont tues il y a 75 ans. Les dessins en aquarelle sont époustouflants, et véhiculent une melancolie qu'il est difficile de dissiper quand les lumières se rallument. Attention à ne pas y emmener de jeunes enfants sous prétexte qu'il s'agit d'un film d'animation !
Un dessin animé pour dénoncer les dérives extrémistes d'une religion. Une expérience originale qui provoque réflexions et émotions. L'intrusion d'une dérive religieuse dans la vie d'un jeune couple d'afghans à Kaboul. L'insupportable privation des plaisirs de la vie provoque une chaîne de réactions jusqu'à l'imparable. La poésie de l'œuvre et l'incroyable beauté des dessins emportent certes le spectateur dans une réalité violente et étouffante mais avec des lueurs d'espoir au bout du cauchemar. Malheureusement, ce pamphlet ne convaincra que les convaincus. Les autres n'iront pas….
« Excellent film » Techniquement, c'est magnifique : les couleurs, le montage, la musique et un superbe graphisme. L’histoire est prenante, elle nous fait ressortir des sentiments au plus profond de nous-mêmes. Nous percevons l'oppression dans lequel vivait le peuple sous les Talibans. Un manque de liberté bien mis en avant par ce jeune couple auquel on s'attache immédiatement. Il m’a manqué un je ne sais quoi, une certaine lenteur à un moment alors que le roman mérite d’être vécu plus en profondeur. L'horreur est omniprésent et le dénouement est déchirant et à la fois plein d'espoir. Un film d'animation très réussi, malgré la noirceur de la situation, nous ne ressortons pas indemnes. Les réalisatrices, les metteurs en scène, les actrices et les acteurs ont très bien réussi ce film d’animation en dénonçant le vécu du peuple afghan. J’ai mis du temps à écrire mon avis tellement ce film d’animation est bouleversant ! Je recommande fortement !
Les Hirondelles De Kaboul est un brillant constat de l'islamisme radicale, et de la suprématie des talibans. Grâce à une animation minimalist et gracieuse, et une écriture intelligentf, le long métrage est d'une puissance imposante, et son dénouement pesant.
Histoire bien menée, au final peut sembler un peu attendue, facile, mais je ne pense pas qu on puisse la deviner rapidement.
Le film évolue avec le temps dans son message. Il commence par le quotidien de la vie, que la vie est pesante. Environ à partir du moment de la visite chez le médecin, le film s intéressé de plus près aux gens, à leurs petits mensonges et compromission.