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    Meltem
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Meltem" et de son tournage !

    Basile Doganis ?

    Basile Doganis est un scénariste-réalisateur gréco-français. Après des études de philosophie (ENS-Paris, agrégation, Thèse), il réalise un documentaire au Japon (Kami Hito E – On The Edge (2008)) et travaille en tant que 1er assistant réalisateur de Jean-Pierre Limosin sur son documentaire sur la mafia japonaise Young Yakuza (Cannes 2007). Il réalise deux courts-métrages de fiction, Le Gardien de son frère (20’, 2012), et Journée d’appel (21’, 2014), sélectionné dans plus de 50 festivals en France et à l’étranger, ainsi qu’un documentaire sur le danseur de butô Kô Murobushi dont le tournage s’est étalé sur les 10 dernières années de sa vie, Altérations / Kô Murobushi (49’, 2019). Meltem est son premier long-métrage de fiction.

    Meltem, c'est quoi ?

    Meltem désigne le nom du vent du Nord qui souffle en été entre la Grèce et la Turquie. C'est un vent très dangereux et imprévisible, il peut se lever d’un coup et déclencher de vraies tempêtes en quelques heures. On imagine souvent que la mer Méditerranée, et plus particulièrement la mer Égée sont calmes, mais ce n’est pas du tout le cas. "Meltem est aussi un prénom féminin turc, et ce nom ancestral, transmis à la protagoniste Elena comme un fantôme familial par ses ancêtres grecs d’Asie mineure, permettait d’ancrer le film dans un univers à la fois proche et lointain. Et il s’avère qu’en turc, le mot est aussi utilisé comme un nom commun pour désigner les femmes fortes. En français, on dit parfois d’une personne qu’elle est « une tornade », en turc, c’est un meltem. Cette polysémie du mot me plaisait", confie le réalisateur Basile Doganis.

    Daphné Patakia, diamant brut

    Actrice gréco-belge formée à l’école d’art dramatique du Théâtre National Grec. Daphné Patakia fait ses débuts au théâtre en jouant dans « Faust » de Goethe et dans la « Cerisaie » de Tchekov avec des metteurs en scène importants du théâtre grec. Au cinéma elle travaille dans Spring Awakening de C.Giannaris qui lui vaut le Prix de Shooting Star 2016 au Festival de Berlin et Interruption de Y.Zois sélectionné au Festival de Venise en 2015. Ses débuts au cinéma français sont marqués par Djam de Tony Gatlif projeté en sélection officielle au festival de Cannes 2017 où elle tient le premier rôle. Elle sera prochainement à l'affiche de Benedetta de Paul Verhoeven.

    Tournage avec des réfugiés

    Plusieurs réfugiés de l'île de Lesbos ont participé au tournage de MeltemBasile Doganis tenait particulièrement à leur donner cette chance. "La première mesure a été de faire savoir qu’un tournage allait avoir lieu sur l’île, et que tous les réfugiés étaient les bienvenus, pouvaient participer, en touchant la rémunération prévue pour les figurants classiques de cinéma. On a ensuite organisé des rencontres dans les camps. Ont-ils été nombreux à vous rencontrer ? Beaucoup nous ont approchés. Les réfugiés étaient heureux de pouvoir s’impliquer activement dans un processus de création, sans être cantonnés au statut d’éternelles victimes de bulletins d’informations. Il y a d’ailleurs beaucoup de remerciements au générique final car il nous a tenu à coeur de citer tous ceux que nous avions rencontrés, même ceux qui ne sont finalement pas dans le film."

    Grèce, juillet 2015

    Basile Doganis a choisi de situer l’histoire de Meltem sur l’île de Lesbos, en juillet 2015. Cet été-là a été très difficile pour la Grèce et pour Lesbos en particulier, entre menace de « Grexit », référendum contre les politiques d’austérité, crise économique et crise migratoire inédite, avec le passage de près d’un demi-million de migrants en moins d’un an sur une île d’à peine 86 000 habitants. "J’ai été frappé par ce choc de deux mondes dont la Grèce en crise était le théâtre, entre l’insouciance des touristes aisés occidentaux en vacances, et la misère bien réelle des dizaines de milliers de familles du Moyen- Orient en exil. Il y avait là comme deux régimes d’images normalement incompatibles, et pourtant réunies dans le même cadre, comme si deux films antagonistes avaient monstrueusement fusionné dans le réel. J’entrevoyais dans cette situation surréaliste un véritable enjeu de cinéma, exprimant toute la folie et la violence géopolitique de notre temps", se souvient le metteur en scène.

    Daphné la solaire

    Daphné Patakia a dû beaucoup composer pour le rôle d’Elena, "elle a quelque chose de très solaire et d’insouciant dans la vie", confie Basile Doganis. "J’appréhendais un peu de lui donner un passé aussi sombre, avec ce deuil, cette déchirure identitaire et linguistique, qui la met souvent en dissonance avec la bonne humeur des garçons ou la bienveillance de Manos, son beaupère. Elena porte un lourd fardeau, et sa gravité peut la rendre distante, voire cassante, au moins au début. Mais j’aimais le défi de ne pas la rendre immédiatement sympathique pour qu’elle ait une trajectoire forte tout au long du film. Je voulais aussi marquer, par cette distance, un léger écart social avec les deux garçons : ce ne sont pas trois potes de quartier, la relation est déséquilibrée, ce qui donne au groupe une dynamique intéressante. Et Daphné a fait un travail remarquable, elle a ce regard intense, profond, qui captive très vite, mais elle a aussi dû courageusement puiser dans des régions enfouies en elle pour trouver des émotions dont elle n’était pas familière."

    Deux jeunes prometteurs

    Rabah Naït Oufella (Grave) et Lamine Cissokho jouaient déjà dans le court-métrage de Basile Doganis, Journée d’appel. "Le parcours de Rabah est étonnant, c’est littéralement le cinéma qui est venu à lui, et non l’inverse : il faisait partie de la classe qui a servi pour l’atelier du film Entre les murs de Laurent Cantet. Rabah, qui devait avoir 14 ou 15 ans à l’époque, hésitait même à participer au tournage du film, qui l’empêchait de partir en vacances en Algérie. Je l’ai revu dans Rengaine de Rachid Djaïdani et il a accepté le rôle que je lui ai proposé pour Journée d’appel. Maintenant, sa carrière est bien lancée, on l’a vu dans Grave, Nocturama, Patients... Lamine, je l’ai rencontré quand il avait à peine 14 ans, dans un atelier cinéma de la MJC de Trappes à l’époque de mon premier court-métrage, Le Gardien de son frère, et lui ai également proposé de jouer dans Journée d’appel. Tous deux ont un immense talent, et j’ai écrit les personnages de Nassim et Sekou en les ayant en tête, pour Meltem", révèle le cinéaste.

    De réfugié à comédien

    Karam Al Kafri, qui interprète Elyas, était un réfugié palestinien de Syrie ayant réussi à obtenir un permis de séjour en France après un périple très compliqué. Son parcours a fortement nourri son personnage, d'après Basile Doganis. "C’est dans une émission de France Culture que j’ai entendu Karam pour la première fois. Il témoignait de son vécu et j’ai été happé par sa voix, qui avait quelque chose de triste, tout en étant étonnamment vive et solaire. Je n’avais aucune idée de son apparence, mais son témoignage m’a tellement ému que j’ai voulu le rencontrer. Il était parfait, avec ses yeux clairs et une extrême mélancolie dans le regard, quelque chose qu’on ne peut pas composer. On sent dans ce regard le poids des fantômes de l’histoire. En dépit de son fort sentiment d’illégitimité à endosser un rôle de cinéma, il m’a bouleversé durant le tournage."

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