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    Pororoca, pas un jour ne passe
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Pororoca, pas un jour ne passe" et de son tournage !

    C'est quoi Pororoca ?

    Le Pororoca est un phénomène de mascaret, avec des vagues pouvant atteindre les 4 mètres de haut et qui parcourt 800 km sur la rivière Amazone et ses affluents. Son nom provient du dialecte Tupi, signifiant « le grand rugissement » ou « ce qui détruit tout sur son passage avec grand fracas ». C’est aussi une association des mots poroc (embarquer, déchirer) et oca (maison).

    Faits réels

    Pororoca est inspiré d'une histoire vraie mais surtout d’une expérience personnelle du réalisateur Constantin Popescu. Un deuil qui a transformé le cinéaste en profondeur. "Cette transformation a été un long périple qui m’a permis de me débarrasser de mes regrets et de mes peurs, et qui m’a obligé à répondre à quelques questions douloureuses – mais essentielles – sur moi. Ce film a été la première étape importante de ce périple."

    Travail de recherche

    Constantin Popescu a rencontré des policiers, des psychologues et des profilers qui ont bien voulu répondre à ses questions et qui l’ont convaincu que ses idées pouvaient donner lieu à plusieurs récits. "Du coup, j’ai choisi de réunir des éléments propres à ces deux approches – ce que sait le personnage et ce que seul le spectateur sait ou semble savoir. À partir de là, une histoire s’est esquissée. Ce qui au départ n’était qu’une simple hypothèse est devenu un scénario. Le fait que je connaisse les deux comédiens, Iulia Lumânare et Bogdan Dumitrache, m’a été très précieux : j’ai pour ainsi dire écrit le scénario en pensant à eux dans le rôle du couple, Cristina et Tudor et la réalité qui vous entoure. On est sans cesse en quête de réponses et en train de se demander ce qu’on ferait à sa place. On a envie que le film se termine bien. Il y a des moments où on a le sentiment que le dénouement pourrait être tout autre, si bien qu’on se referme sur soi, comme lorsqu’on essaie d’oublier des souvenirs désagréables. Ce n’est qu’un autre mécanisme de survie. Tudor suit la même voie. Du coup, la distance entre Tudor et le spectateur change en permanence, d’un moment serein à un autre, plus délirant, entre ce qui est la normalité et ce qui semble anormal, en fonction de notre regard – même si dans la vraie vie, on sait que certaines décisions sont extrêmement difficiles à prendre."

    Un plan-séquence fascinant

    Pororoca contient un plan-séquence de 20 minutes dans un parc lorsque la fille du personnage principal disparait ; il a nécessité un tournage à 360° et mobilisé 200 figurants et comédiens, des enfants, des chiens et des chats constamment en mouvement. "Je voulais qu’on sente progressivement qu’un événement se prépare. Le plan qui le précède immédiatement pousse le spectateur à remarquer quelque chose de caché. Jusqu’à ce moment-là du film, les plans sont de plus en plus longs, comme si le temps se dilatait peu à peu. Ce changement de rythme intervient en raison de la tension que la simplicité apparente des premières scènes du film impose au spectateur – un rythme qui pourrait même être considéré comme un peu ennuyeux. Et pourtant, il existe pas mal de détails dissimulés au premier plan aussi bien qu’en arrière-plan, ou encore à travers les sons, dans toutes les directions : tandis que la caméra se déplace librement quasiment à 360°, on perçoit des sons qui proviennent de partout, et même les sons les plus faibles sont importants.

    Ce plan-séquence a été difficile à chorégraphier. Il a nécessité plusieurs angles de prises de vue, et mobilisé plus de 200 figurants et comédiens, des enfants, des chiens et des chats constamment en mouvement, évoquant comme dans un tableau détaillé tout ce qui constitue un dimanche banal au parc : des joggeurs, des cyclistes, des enfants en skate-board, des dialogues entrecoupés, de simples passants – le tout dans un mouvement permanent qui fait de nous un témoin de la scène au même titre que n’importe quel personnage. Ce plan contient la clé du film : des détails cachés, et donc des informations cachées. Il n’y a qu’avec de la patience et de l’attention aux détails qu’on peut trouver une réponse à la fin du film… si tant est qu’on en cherche une !", explique Constantin Popescu.

    Direction d'acteurs

    Constantin Popescu ne voulait pas faire de répétitions. "Je pensais que la fraîcheur de leurs réactions servirait les scènes les plus dures – celles qui peuvent désarçonner et perturber un acteur. Je savais que la trajectoire de leurs personnages était clairement définie, si bien qu’ils n’avaient pas besoin qu’on leur signifie les limites de leur souffrance. On a parlé en amont de leurs dialogues parce que je préférais que pour les scènes les plus difficiles, on se concentre, au moment du tournage, sur leur gestuelle et le rythme de la scène. Mais en dehors de ça, on n’a fait que quelques ajustements pendant le tournage, sans modifier l’essentiel. Je ne les ai pas poussés à improviser, mais s’ils souhaitaient apporter un changement à la scène, je ne les en empêchais pas, bien au contraire. Car dans un film comme celui-ci, il faut savoir mêler l’inconnu à la réflexion – et l’équilibre entre les deux est toujours difficile à délimiter."

    Désaturer les couleurs

    Les couleurs, d’abord vives, sont de plus en plus désaturées au fur et à mesure que le film avance. "J’ai imaginé un monde tel que Tudor l’envisage. C’est un point de vue personnel mais pas forcément original. En revanche, ce qui est peut-être plus surprenant, c’est que le processus de désaturation est subtil si bien que le regard s’accoutume lentement au changement. Au bout du compte, cette évolution n’entraîne pas la gène car à peine perceptible. Et pourtant, on ressent l’étrangeté et la tension suscitées par un tel changement. Par ailleurs, Elie Akoka, notre formidable étalonneur, m’a apporté du grain, de plus en plus visible, mais tout aussi subtil que la désaturation. C’est une manière supplémentaire de décrire ce monde brutal où évolue Tudor", explique Constantin Popescu.

    Pourquoi le Scope ?

    "J’ai toujours considéré que c’était le format du cinéma. Notre vision est plus proche du Scope que du 1:33. C’est donc plus simple pour notre cerveau de reconnaître une image proche de la réalité que si on avait le sentiment de regarder à travers un trou dans le mur. J’ai toujours considéré le spectateur comme un témoin direct des événements. Par ailleurs, je me suis dit que c’était intéressant, visuellement, de tourner en Scope dans l’espace exigu de l’appartement. De même, la ville se rapproche davantage d’un labyrinthe étouffant grâce aux plans-séquences. C’est ainsi que j’étais mieux à même de souligner la distance qui s’est installée entre Tudor et le monde extérieur dont il se retranche progressivement", analyse Constantin Popescu.

    Influences

    Constantin Popescu évoque ses influences : "J’aime beaucoup de cinéastes et de genres différents, mais je voudrais mentionner quelques personnages comme Travis Bickle, Harry Caul, le capitaine Benjamin Willard et Jeff Costello. Ou encore l’oeuvre monumentale de Haneke (surtout Le Septième Continent, chef d’oeuvre en matière de rythme), Cassavetes, JarmuschTruffaut et, pour certains de leurs films, Sam Peckinpah et George Roy Hill."

    Prix et sélections

    - Festival de San Sebastian – Prix du Meilleur Acteur 2017 

    - Festival de cinéma Européen des Arcs – Sélection Officielle 2017 

    - Festival International du Film de Rotterdam – Sélection Officielle 2017

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