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    Un grand voyage vers la nuit
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    Tumtumtree
    Tumtumtree

    150 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 février 2019
    Comment vous dire...? C'est exactement comme si le Andreï Tarkovski de Stalker et du Miroir avait décidé d'adapter Mulholland Drive de David Lynch dans le pays de Jia Zang Ke. Vous voyez ? "Un grand voyage vers la nuit" n'est pas un poème visuel, ni une prouesse technique. C'est le récit très concret d'un homme parti à la recherche d'une femme disparue dont l'enquête est entrecoupée de résurgences du passé. Cette première partie, magistrale dans la forme, est peut-être, au fond, la plus réussie. Des plans séquences vertigineux de sophistication et de beauté racontent en pointillés cette recherche à travers une Chine contemporaine en plein délitement. Aucun de ces plans n'est raccord avec le suivant ; on oscille entre les périodes et les lieux, guidé par une voix off grave et inquiète, et par une musique superbe. Et puis tout à coup, tout s'arrête. Le titre du film apparaît à l'écran et les plus récalcitrants à cette expérience cinématographique ultime se croient enfin libérés. Mais non, s'ouvre alors la seconde partie du film, un plan séquence unique de 30 minutes non stop. Un rêve, car il n'y avait que dans un rêve que les fils de ce récit pouvaient se démêler. La continuité temporelle et spatiale de cette séquence qui nous mène du fond d'une mine à un spectacle de karaoké après avoir franchi un ravin au bout d'une corde est si rare qu'en sortant du cinéma, on se croit encore dans les songes du personnage... Et comme alors on a le fin mot de l'histoire, on n'a qu'une envie...: y retourner !

    Pour ceux que ça intéresse, voici l'histoire remise dans l'ordre chronologique, telle que je l'ai comprise après avoir vu le film deux fois :
    spoiler: Adolescent, le héros a vu sa mère partir avec un autre homme. C'était une femme excentrique qui se teignait les cheveux en rouge. Elle disait à son fils de manger une pomme en entier quand il est triste. On le voit faire cela étant jeune avec une femme inconnue derrière lui, sans doute après que sa mère l'ait quitté. Il travaille dans un salon de coiffure et est ami avec "Le Chat". Celui-ci meurt dans une embuscade organisée par le méchant au chapeau blanc alors qu'il allait lui livrer des pommes (symbole de tristesse pour les hommes dans le film). Le héros récupère un revolver dans le tas de pommes. Le cadavre du chat est jeté au fond d'une mine (scène du wagonnet). A la même époque, le héros est amoureux d'une femme. Ils se sont rencontrés quand notre héros enquêtait sur la mort du Chat ; il l'interroge brutalement puis cherche à s'excuser ; elle lui réclame des pomelos pour cela (voir plus loin). Elle est cambrioleuse et a volé un livre vert dans la maison d'un couple. Ce livre parle de deux amants dont la maison tourne sur elle-même quand on récite une incantation. Elle veut donner le livre à l'homme qu'elle aimera, donc notre héros. Ils se voient dans une maison abandonnée qui est implicitement assimilée à celles des amants du livre. Cette femme ressemble à sa mère, ce que démontre une photo ancienne qu'il détient. L'histoire d'amour est impossible car elle est sous la coupe du méchant qui a tué le Chat. Elle tombe enceinte, le héros dit qu'il veut apprendre le ping-pong à son fils, mais elle dit avoir avorté. Quand elle est triste, elle ne mange pas des pommes, mais des pomelos, un fruit qu'on ne trouve qu'en hiver ; on la voit pleurer en en mangeant dans un cinéma. Le méchant les surprend alors qu'ils veulent s'échapper, leur histoire est finie, ils se perdent de vue. Il semble que le héros ait tenté de tuer le méchant dans un cinéma, mais on ne sait pas si cela se concrétise. Plus âgé, l'homme repart à la recherche de la femme. Elle a changé d'identité, a été mariée à un homme qui tient un hôtel et à qui elle racontait des histoires pour le payer. Elle se dit stérile (peut-être suite à son avortement). Elle a quitté cet homme et est devenue chanteuse dans un dancing. On voit sa photo sur un camion que suit par hasard le héros. Celui-ci mène l'enquête. Le film commence en une scène où il vient de faire l'amour avec une femme inconnue, se réveille et sort d'un rêve avec la femme disparue. Dans son rêve, la femme a une montre cassée. Lors de son enquête, il retrouve la photo ancienne dans l'horloge de la maison abandonnée (horloge qui est assimilée à celle que son père regardait peu de temps avant de mourir (mais ce n'est pas la même)). Il va en prison interroger la complice du cambriolage de la maison des amants. Un ami policier lui donne la nouvelle identité de la femme aimée. Il retourne dans sa ville natale pour la retrouver et rend visite à son ancienne patronne coiffeuse puis va à l'hôtel où l'ex-mari de la femme lui apprend qu'elle est devenue chanteuse. Il va au dancing et n'a qu'à attendre 9h pour que le spectacle commence et donc pour retrouver la femme qu'il aime. Il sait que c'est sa seule et unique chance de la retrouver car c'est la dernière du spectacle ; tout le quartier sera détruit le lendemain matin. Il attend dans un cinéma porno, met des lunettes 3D et s'endort. Le rêve commence (plan-séquence de 30 min). Tout ce qui précède est métamorphosé, comme dans nos rêves. Il se trouve au fond de la mine où a été jeté le chat. Il y rencontre un enfant, son fils avorté, avec qui il joue au ping-pong. Son fils lui donne le manteau qu'il dit être à son père. Or le père, c'est lui. Il quitte la mine, il dit à l'enfant qu'il n'est pas son père et ne peut pas lui donner un nom (il se trompe) mais accepte de lui donner un surnom : "jeune chat" (sauf erreur de ma part). Il retrouve la femme qu'il aime mais elle ne l'admet pas, ou ne le sait pas. Elle joue à un jeu pour gagner trois pomelos ce qui la rendrait riche (la tristesse est ici inversée avec le bonheur ; le rêve est en hiver alors que la réalité était en été). Ils quittent le billard grâce à la raquette de ping-pong magique donné par leur fils. Elle veut lui montrer la maison des amants qui tourne sur elle-même. Il voit un enfant remplir de pommes les sacs d'un cheval ; les pommes tombent, elle shoote dedans (sans doute par inversion du thème de la mère). On découvre alors qu'elle est chanteuse, comme dans la vraie vie. Là, une femme à moitié folle apparaît. C'est la mère, elle a les cheveux teints en rouge (comme évoqué dans la discussion avec la coiffeuse). Elle va retrouver son amant avec qui elle veut fuir. Le héros, donc son fils, la suit et l'aide à partir. Il rejoue donc la scène qu'il a vécu enfant, mais cette fois, aide sa mère. Il lui réclame un objet précieux. Elle lui donne une montre cassée. Elle part. Il pleure et mange la pomme qu'il voulait lui offrir. Il retrouve la femme qu'il aime et lui offre la montre cassée de sa mère. Elle l'emmène voir la maison des amants et sous-entend qu'elle l'a cambriolée (elle dit que le meuble avait beaucoup de cadenas mais qu'il n'y avait que du linge dedans). Il se souvient de l'incantation, la récite, ils s'embrassent et la maison tourne sur elle-même. Le film prend fin sur l'idée de l'éphémère de la vie incarné par le feu de bengale.

    En fait, tout ce film est une réflexion sur des degrés de réalité divers qui s'interpénètrent : la vie, la mémoire, le rêve, le roman, le cinéma. Beaucoup de scènes se passent dans des salles de cinéma. Et c'est là que le rêve commence dans une logique d'imbrication. Il semble que pour l'auteur le rêve soit supérieur à la vie car le récit se résout dans le rêve, alors que le héros était à deux doigts de retrouver la femme dans la vraie vie. La structure du récit est circulaire : le film commence par un rêve où la femme a la montre cassée de la mère et se termine par une séquence rêvée où cette montre est donnée à la femme aimée. Il est clairement dit que rêver est un moyen de ne pas oublier, que la mémoire est faite de vérité et de mensonge et que le cinéma est composé de mensonges ordonnés en séquences successives. Le thème du temps est aussi omniprésent, par les montres, les horloges, le feu de bengale, etc.
    J'ai probablement commis des erreurs dans mon résumé. Il faudrait voir ce film 4-5 fois pour tout maîtriser.
    traversay1
    traversay1

    3 086 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2019
    Au milieu d'Un grand voyage vers la nuit, le héros s'assoit dans un cinéma et chausse ses lunettes. C'est le signal que le film passe soudain en 3D avec un plan-séquence qui va durer pas moins d'une heure. Vous avez dit Bi Gan ? Oui, c'est bien de ce cinéaste prodige chinois de moins de 30 ans, auteur du déjà très remarqué Kaili Blues, qu'il s'agit. Mais avec ce deuxième long-métrage, il passe à la vitesse supérieure, du moins par son ambition. Un grand voyage vers la nuit semble en effet se placer entre Wong Kar-wai, pour l'esthétisme et le romantisme, et David Lynch, pour l'opacité labyrinthique de la narration. Le résultat ne comblera pourtant pas tous les spectateurs car le film peut aussi passer pour un exercice formel un brin prétentieux et dénué de fond véritable. On peut cependant l'apprécier pour ses qualités visuelles et sonores qui en font un objet hypnotique (malgré une voix off très sentencieuse) à partir du moment où on se laisse entraîner sans chercher véritablement à comprendre sa finalité. Le film évoque la porosité de la mémoire et la fausseté de souvenirs qui prennent davantage l'aspect d'une rêverie trafiquée et embellie. Bi Gan a manifestement beaucoup de talent mais aussi, sans aucun doute, une grande conscience de sa propre virtuosité. L'on peut sortir d'Un grand voyage vers la nuit très agacé ou bien complètement séduit. Ne rien en savoir avant la projection et plonger dans ce songe nocturne sans a priori est encore la meilleure façon d'apprécier le voyage.
    Dandure
    Dandure

    151 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 février 2019
    Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: Selon la Lagoai Research Foundation (cf wikipedia), la mine de Kaili servirait de camp de rééducation par le travail. Ambiance

    Un long voyage vers l'ennui (oui, celle-là est facile) est un film euh...chinois. Dépaysement garanti ! On ne sait pas qui sont les personnages, ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils veulent, ni vraiment ce qu'ils se racontent. Même avec les sous-titres. Oui, je suis un abruti, je n'ai rien compris. Je suis tellement nul que je ne sait pas s'il y a un ou deux hommes, c'est dire. Reste une abstraction sur le souvenir. Que reste-t-il de vrai dans un souvenir ? Peut-il être la source d'une mémoire refoulée ? Ou le catalyseur de fantasmes jamais vécus ? Tout un programme. Cette abstraction s'avère poétique à qui est capable d'apprécier l’invitation audio-visuelle du réal. Ses plans affichent 1000 nuances de teintes dans ses décors décrépis, (longs) tableaux animés à l'image particulièrement soyeuse. Clapotis d'eau et gimmick musical. Pour les autres, hum, ce sera moins plaisant. Et puis finalement, dans la partie en 3D, certains éléments précédemment cités ou montrés se voient représentés et rassemblés : spoiler: l'enfant à la raquette de ping-pong, la mine, les pommes, les pomélos, la mère aux cheveux rouges, l'histoire de l'incendie...
    Ils viennent faire basculer le...récit dans un onirisme en escalier. Bref, un film probablement brillant puisque des images, des sons et du montage émergent habilement les thèmes abordés, irréels, fragiles et intimes. C'est beauuuuuuuuuuu mais c'est lonnnnnnnnng.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 801 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2019
    J'ai finalement réussi à ce voir ce film à la dernière séance, j'ai cru que je l'avais raté... je l'ai vu en 2D malheureusement, mais malgré tout, quelle claque !

    En fait je dois dire que je n'ai pas nécessairement compris grand chose, mais que l'expérience globale est juste folle. Folle parce que la mise en scène est sublime, surtout lors du plan séquence final, même si le début du film n'est pas en reste non plus... Il se dégage surtout une ambiance onirique, où tout se mélange, les femmes, les discours, les personnages, les lieux... voire même les époques...

    En faisant ça, le réalisateur permet à son film de rentrer dans la catégorie des films qui vont marquer durablement le spectateur, ce genre de film où le spectateur va y repenser encore et encore.
    On n'a pas les solutions, le film ne dit pas tout explicitement, il faut chercher si on veut comprendre. Et je ne suis pas certain que comprendre soit nécessaire tant le voyage suffit en lui-même.

    Le film est donc composé en deux parties, une première partie que je n'ai pas trop comprise, composée de bribes de souvenirs je dirais, mais sans trop de certitude et ensuite une seconde partie en plan séquence unique.
    Et ce qui est fabuleux c'est que j'ai beau ne rien avoir capté à la première partie, toute la seconde fait sans arrête des allusions à ce que l'on a vu, entendu dans la première... On a des sortes d'échos qui semblent prendre des proportions hallucinantes et qui laissent le spectateur totalement pantois.

    Ceci contribue d'autant plus à l'onirisme du film, que a quelques très beaux dialogues sur les rêves et le souvenir, notamment cette phrase où on dit que les rêves se sont les souvenirs que l'on a oublié... D'où mon hypothèse où la seconde partie est un rêve...

    J'aime beaucoup la transition entre les deux parties, le titre apparait comme ça au beau milieu du film, mais surtout avant le personnage principal va dans un cinéma et met des lunettes 3D. Façon de dire au spectateur de mettre les siennes. Et puis lorsqu'il émerge, il ne sait plus où il est, comme le spectateur... il s'est perdu dans le dédale de souvenir de cette salle de cinéma.

    Bref, tout ça est brillant, il y a plein de choses à interpréter, mais quelque part ça serait déflorer la beauté pure de cette œuvre.

    Œuvre qui finit magnifiquement exactement comme elle devait finir.
    gamorreen
    gamorreen

    15 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mars 2019
    quelle grosse déception! c'est beau mais c'est ennuyeux; enfin plutôt c'est un peu beau et c'est très ennuyeux. Un film qui n'a aucune ambiance (l'ennui, ce n'est pas une ambiance). Je m'attendais à une sorte de rêve, mais rien, c'est plat. Il faut dire que je n'aime pas Tarkovsky (enfin ce que j'en ai vu) et je ne vois que maintenant qu'on l'a comparé à lui, alors que je m'attendais plutôt à du Gaspard Noé (que j'aime beaucoup). Vraiment un film qui ne me laissera que le souvenir d'avoir lutté contre le sommeil. Pour donner quand même du positif, la dernière partie en 3D est par moment mieux à condition de mettre son cerveau en veilleuse et également en mode patience (que c'est long la descente en téléphérique par exemple, mais quand on a déjà patienté 1h30 on n'est plus à 1mn près), notamment quand il traverse la place avec le karaoké géant je ne sais pas pourquoi (musique?) j'ai bien aimé.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 septembre 2019
    Envoûtant, hypnotisant, fascinant et vertigineux,
    Un grand voyage vers la nuit est une invitation à planer à travers les souvenirs et les rêves où le subconscient transcende le réel par la poésie.
    Le chef-d'œuvre de l'année 2019.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 février 2019
    "Techniquement hallucinant, complètement hypnotisant, et visuellement sidérant. Une expérience cinématographique"... tout à fait inutile. Exercice purement formel, au scénario inabouti. Mais propagande du softpower chinois redoutablement efficace
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    795 abonnés 374 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 février 2019
    Bi Gan, jeune réalisateur chinois talentueux déjà derrière Kaili Blues, revient pour son 2e film avec une des propositions de cinéma les plus singulières de ces dernières années.

    "Un Grand Voyage vers la nuit", présenté à Cannes dans la sélection "Un Certain Regard" nous conte la quête de Luo Hongwu, de retour dans sa ville natale de Kaili 12 après, afin de retrouver son grand amour nommé Wan Qiwen.

    Durant toute la 1e heure du film, Bi Gan utilise une narration mêlant présent, passé et souvenirs, sous forme de gigantesque puzzle mental, où la beauté des plans nous illuminent à chaque instant et où les discours par voix-off nous invitent dans un réel sentiment d'effervescence et de questionnements.

    Éclatements des unités d'espace et de temps, symbolique de l'eau pour le romantisme, cadres maîtrisés tels des peintures, photographie par 3 chefs opérateurs (Yao Hung-I, Dong Jinsong et David Chizallet), le film lorgne clairement du côté de Tarkovski, Wong Kar-Wai et David Lynch, via notamment son ambiance crépusculaire et planante, alliée à des jeux d'ombre et d'utilisation des décors conférant au long-métrage des airs de poésie mélancolique.

    Si le côté cryptique de la 1e heure peut parfois rebuter, en distribuant ses cartes au détriment de l'émotion de cette relation amoureuse qui est la quête principale de Luo, le tout est balayé d'un revers de la main cosmique par la seconde partie du film, où le titre du film apparait, comme pour nous annoncer que tout ce qui a précédé était un prologue géant avant la réelle entrée en matière.

    Une 3D intra-diégétique débarque au même moment que le spectateur/Luo met ses lunettes, et le film nous invite dans une plongée onirique, fantasmagorique et hypnotique sans précédant, au moyen d'un plan-séquence hallucinant d'1h (soit jusqu'à la fin du film) d'une virtuosité absolue, mêlant scènes dans une mine, voyage en scooter jusqu'à un village reculé et luminescent au multiples ruelles.

    L'image gagne en profondeur et en netteté, à aucun moment la magie est brisée, et ce malgré les multiples rencontres ou séquences improbables, autant de tour de force pré-calculés au millimètre près par souci d'immersion, conférant au tout une maîtrise absolue de l'espace dans un souci d'immersion totale.

    De par ce nouveau rythme imposé, l'action y est donc dilatée, interdisant toute coupe et où chaque déambulation filmée confine au génie dans cette errance à l'issue lyrique impériale.

    Véritable tour de force, "Un Grand Voyage vers la nuit" mérite bien son titre, qui après une très bonne 1e partie sans issue, se révèle à nous dans une magnifique chrysalide, véritable rêve éveillé autant que révolution de pure mise en scène qui met tout le monde à genoux.

    Du jamais vu tout simplement.
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 février 2019
    Il est des films qui sont plus une expérience de vie qu'une séance de cinéma. La vision du deuxième film du réalisateur chinois Bi Gan est de ceux-ci.

    Il manque des mots pour décrire l'état de sidération qui me saisit lorsque commença dans la salle Debussy du dernier Festival de Cannes le fameux plan-séquence en 3D de près d'une heure qui conclut le film. Jamais je pense je n'ai eu autant l'impression d'évoluer à l'intérieur d'un rêve, d'être au contact d'une matière aussi purement onirique.

    La presse et Bi Gan lui-même rivalisent d'expressions qui paraîtront plus ou moins fumeuses à ceux qui n'ont pas vu le film (Bi Gan dans Libération : "Le plan-séquence est comme une cage pour l'oiseau du temps") mais qui toutes tentent maladroitement d'exprimer l'indicible exaltation que procure ce moment.

    Comparé à ce choc esthétique et mental, le reste du film (la première heure) paraît presque anecdotique, alors qu'il est d'une qualité exceptionnelle : une idée de mise en scène par plan et des images somptueuses.

    Le propos de Un grand voyage vers la nuit est pour le moins elliptique : on comprend qu'il s'agit d'un homme (probablement un tueur) qui cherche la femme aimée, ou son souvenir. La narration est déstructurée, dans un style qui rappelle à la fois Wong Kar-Wai (l'association amour / temps / beauté / mise en scène), Jia Zhang-Ke (la précision du montage et la qualité de la photographie) et David Lynch (les objets fétiches récurrents, le labyrinthe des souvenirs).

    Une expérience immanquable pour les amoureux de découvertes cinématographiques.
    Y Leca
    Y Leca

    20 abonnés 903 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 décembre 2019
    Lent, lent, lent....tout est lent dans ce film: dialogues, scènes, voitures. ..dur de ne pas s'endormir dans cette chinoiserie aux sombres couleurs et à l' histoire fumeuse. On a droit au karaoké et aux cigarettes pour faire trendy. Allez plutôt revoir Lost in Translation dans le genre, film bien plus réussi.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 374 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 décembre 2020
    Un grand voyage vers la nuit n'est pas un bon film car qu'il n'y ait pas de complot. Il y a une intrigue mais le réalisateur a fait de son mieux par de nombreux sauts et flashbacks pour ne pas vous la donner et je me suis demandé pourquoi est ce une nouvelle forme d'art que d'avoir des dizaines de flashbacks ?. Il y a des personnages irréalistes et une connexion bâclée entre eux. De nombreux personnages inutiles sont introduits pour dire une ou plusieurs phrases et ils disparaissent. La dame en prison, la dame qui a eu le restaurant, deux voyous à la table de scrutin. Enlevez-les et il ne se passera rien. Par exemple le type demande à la dame en prison pourquoi vous êtes ici. Elle lui répond qu'il y a beaucoup de choses à dire vol, fausses cartes d'identité. Je ne suis pas sûr de l'utilité de ce dialogue et de l'impact sur le film si on l'enlève. Pourquoi diable ai-je besoin de regarder un gars mordre dans une pomme pendant trois minutes ?. Etait ce nécessaire de regarder ce plan d'ensemble pour connaître l'importance de la pomme dans le film ?. L'utilisation inutile de la 3D. Le réalisateur pense-t-il que si le deuxième volet n'était pas tourné en 3D nous ne pourrions pas réaliser ce rêve ?. Et de nombreux autres éléments c'est-à-dire la narration, la musique, l'éclairage leur contribution à l'essence et au message n'est pas claire et directe. Il pleut attention elle a disparu et réapparu et bien d'autres choses encore...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 3 février 2019
    Les images sont peaufinées, le rythme est entraînant mais très vite on devine qu'il faudra se concentrer pour ne pas perdre le fil. Il y a un certain snobisme à porter aux nues des oeuvres très personnelles qui ne parlent pas à tous.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 391 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 juin 2021
    Porté par les critiques dithyrambiques, je suis allé voir ce film qui je dois le reconnaître m'a ennuyé comme rarement. Je me suis dit que j'étais dans un mauvais jour et j ai revu le film plusieurs semaines plus tard. Rien n'y a fait. Ma conclusion est la même : un ennui sidéral. J'ai parcouru des critiques avant d'écrire celle ci et je dois dire que les bras m'en sont tombés. Prendre en référence ce film avec ceux de Tarkovsky, ou même de Lynch c"est très osé. Ce film n'arrive pas à la semelle des moins bons films de Lynch. Et pour ce qui est des films de Tarkovsky ( un des mes réalisateurs préférés) qui n'a frayé qu'avec l' excellence, voire a signé plusieurs chefs-d'œuvre, je n'en parle même pas. J'aurais pour ma part évoqué à titre de comparaison le premier opus de lars Von Triers ( élément of crime) pour établir un parallèle avec ce "grand voyage vers la nuit". Mais Lars Von Triers réussissait avec panache, là ou l'auteur du "grand voyage ..." nous conduit finalement dans un grand voyage vers l"ennui. Certaines critiques tentent de raconter le film dans son ordre chronologique : c'est très louable et utile. Mais mon désintérêt est tel pour ce film, que je cherche une nouvelle position pour poursuivre confortablement ma sieste.
    Hotinhere
    Hotinhere

    413 abonnés 4 735 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 décembre 2019
    Une œuvre d'atmosphère onirique esthétiquement sublime grâce à des plans-séquences virtuoses mais, malgré quelques scènes envoûtantes, la narration est tant décousue et confuse que le film ne parvient pas à captiver. Vraiment dommage.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 février 2019
    Déroutant? Pour le moins. Le jeune prodige chinois, Bi Gan, nous emmène dans un monde flou (d'ailleurs la mise au point ne se fait souvent que sur une petite partie de l'image), où l'on ne peut situer la frontière entre réalité et délire.

               Le héros, Luo (Huang Jue) revient dans sa ville natale de Kaili, dans la province du  Guizhou, région pauvre et montagneuse où vivent de nombreuses minorités ethniques, pour l'enterrement de son père. Luo n'avait aucune affection pour ce père qui est remarié; sa mère a disparu quand il était enfant, celle qui lui apprenait que quand on est malheureux, il faut manger une pomme tout entière, trognon compris. On reverra des pommes, dans le film, des pomelos aussi, petits cailloux blancs qui jalonnent un chemin qui ne mène pas à grand chose. Il retrouve une photo -et l'idée de rechercher la belle Wan Qiwen (Tang Wei), femme de mafieux, qu'il  a tant aimé et qui a disparu. Première moitié du film: on suit tant bien que mal cette recherche qui alterne avec des images du passé. Luo entre dans un cinéma, chausse des lunettes 3D (le spectateur aussi) et zou! nous voilà embarqué dans un interminable plan séquence, exercice obligé pour tout jeune réalisateur en quête de gloire, d'abord enfermés dans un souterrain, puis montant et descendant les escaliers d'une incroyable ville délabrée qui escalade les collines....  Le tout se passant la nuit, pour tout arranger.  Il ne retrouvera pas Wan, mais peut être sa mère (Sylvia Chang

               C'est beau, déroutant, abscons, un peu vain sans doute, comme cette utilisation d'un 3D assez peu performant qui n'apporte rien. Mais intéressant. On aimerait bien retrouver Bi Gan dans un film plus structuré, moins exercice de style, maintenant qu'il a fait ses preuves!
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