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    L'Empire de la Perfection
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Empire de la Perfection" et de son tournage !

    La rencontre du cinéma et du sport

    C'est alors qu'il suivait un cursus d'histoire à la faculté de Nanterre dans les années 90 que le réalisateur Julien Faraut a rencontré un enseignant de cinéma qui travaillait à l'INSEP (Institut national du sport qui accompagne les sportifs de haut niveau). Faraut découvre ainsi qu'il existe une cinémathèque à l'INSEP à laquelle il finit par travailler en 2003 et qui comprend près de 2.500 films d’instruction, de captations de grands matchs et de documentaires réalisés pour inciter à la pratique du sport. Il signe des portraits d’entraîneurs puis des films de montage à partir des images très souvent inédites conservées là-bas, notamment Paris Jeux t’aime sur les J.O de 1924 à Paris ou Un regard neuf sur Olympia 52, sur le premier long métrage de Chris Marker, tourné lors des J.O de 1952.

    La découverte des archives

    Julien Faraut a découvert les images que l'on voit dans L'Empire de la perfection alors qu'il fouillait les archives de la cinémathèque de l'INSEP avec un de ses collègues qui réalisait un film sur Gil de Kermadec : "j’ouvre pour la première fois les boîtes rouillées contenant les rushes en 16mm qui vont devenir la matière première de mon film. Il y avait sur les étagères 25 boîtes de 600 mètres de pellicules correspondant à une vingtaine d’heures de rushes très mal identifiées. Au fur et à mesure que je les ouvrais, je prenais conscience de la rareté de ces images qui auraient dû être détruites depuis longtemps."

    Ces images ne sont ni des images de télévision ni des images d’amateurs. Elles ont été utilisées pour étudier la technique des grands joueurs et enseigner le tennis. Les rushes trouvées sur McEnroe ont été réalisées tous les ans à Roland-Garros, durant au moins 5 ans. Certaines ont été montées pour la Fédération Française de Tennis par Gil de Kermadec dans Roland Garros avec John McEnroe, film d’instruction dont Faraut a réutilisé certaines modélisations de gestes sportifs réalisées par un chercheur à l’INSERM.

    Un travail de longue haleine

    La gestation de L'Empire de la perfection a duré trois ans, notamment parce qu’il a d’abord fallu faire un long travail de dérushage et d’identification des images.

    Gil de Kermadec

    Les rushes trouvées par Julien Faraut ont été réalisées par Gil de Kermadec, joueur de tennis devenu en 1963 le premier Directeur Technique National. Ses deux premières missions étaient d’organiser des tournées à l’étranger pour confronter les joueurs français, dont le niveau n’est à l’époque pas très élevé, aux plus grands joueurs internationaux, et de lancer un programme de réalisation de films d’enseignement. En 1966, trois ans après son entrée en fonction, il réalise ainsi lui-même le film en noir et blanc qui ouvre L’Empire de la perfection intitulé Les Bases techniques du tennis. Faraut le décrit comme "une personnalité perfectionniste, tout aussi obsessionnelle que McEnroe. Il a passé toute sa vie à Roland Garros à regarder et filmer des matchs. Il ne s’arrêtait pas de tourner, à la recherche du secret du jeu de chaque joueur."

    McEnroe

    Le réalisateur revient sur McEnroe et son tempérament explosif : "jamais ses colères n’ont été provoquées dans une visée stratégique. L’ambiguité naît du fait qu’il a su les exploiter. Il met un tel enjeu dans chaque point qu’il ne peut pas envisager de perdre, et il y a une vraie souffrance chez lui. Ce qui fait que dès qu’il est sur un court de tennis, il est d’une expressivité et d’une théâtralité incroyables. C’est un joueur qui n’est pas sous contrôle, ses colères sont des émotions qu’il ne peut pas réfréner."

    Il ajoute : "Dans les années 80, McEnroe énervait beaucoup. Au contraire, mon film génère, je crois, une grande empathie à son égard. J’espère qu’en regardant le film, on comprend mieux la logique et l’ambiguïté de ce joueur perfectionniste jusqu’à l’extrême, et en même temps perdu dans ce sport si compétitif."

    Voix off

    La narration de L'Empire de la perfection est assurée par Mathieu Amalric sur les conseils du producteur William Jéhannin. Le réalisateur ne voulait pas d’une voix off impersonnelle comme on en entend à la télévision : "Je savais qu’il pourrait lui apporter la dimension cinématographique que je recherchais. C’est presque une mise en abyme, une personnalité du cinéma qui parle de tennis parlant du cinéma, dans un film qui parle aussi de cinéma. Il a de lui-même immédiatement compris les intonations qu’il fallait mettre dans la voix durant l’enregistrement. Je crois qu’il aimait l’ironie du texte que j’avais écrit."

    Bande-son rock

    Le réalisateur a fait le choix surprenant d'accompagner ses images d'une musique rock, dictée par "le personnage de McEnroe qui a ce côté sale gosse punk mal élevé". Le sportif joue d'ailleurs dans un groupe de rock. Julien Faraut a utilisé les compositions de Sonic Youth, groupe originaire de New York à l'instar de McEnroe, et souhaitait également prendre celles des Ramones mais "cela ne marchait pas du tout, ils ramenaient trop d’ironie, trop de joie de vivre". Il se tourne finalement vers Zone Libre, duo formé par Serge Teyssot-Gay après Noir Désir avec le batteur Cyril Bilbeaud : "Il y avait une véritable symbiose entre leur univers musical et les images de la finale. Ils ont été séduits par le film et ont accepté d’improviser directement sur les images en deux jours de studio, comme lors d’un ciné-concert".

    Duel

    Pour reconstituer à l'écran la finale Lendl - McEnroe de 1984, le réalisateur a souhaité s'affranchir des matchs de tennis tels qu'ils sont représentés à la télévision et faire de L'Empire de la perfection un film de cinéma : "La seule solution était d’assumer de jouer pleinement avec les ellipses, ce qui dans le fond est une des techniques principales du cinéma. J’avais deux références en tête : les opéras dans lesquels on connaît souvent au départ l’issue tragique de l’histoire, et Hitchcock chez qui le suspens ne vient jamais de savoir qui a tué. Dans un match, la télévision se focalise toujours sur le résultat, le score est presque constamment à l’image. J’ai voulu au contraire me débarrasser du score, ce qui fait qu’on s’intéresse plus à la dramaturgie, chaque point devient une petite histoire. On est dans du récit."

    Un joueur et une année d'exception

    John McEnroe a dominé le tennis au début des années 1980 avec Björn Borg, Jimmy Connors et Ivan Lendl. Sa technique, basée sur une grande économie de geste, son fabuleux toucher de balle, son service très particulier dos au filet, son aisance à la volée, son coup d’oeil et ses réflexes hors norme, en font un joueur unique dans l’histoire du tennis. En 1984, s'il échoue face à Lendl à Roland Garros, il ne perdra que deux autres matchs cette année là, ce qui fait de lui le recordman du pourcentage de victoires sur une saison, avec 82 victoires pour seulement 3 défaites (96,47 %).

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