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    Blanche Comme Neige
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Blanche Comme Neige" et de son tournage !

    Genèse du projet

    Avant Blanche comme NeigeAnne Fontaine venait de réaliser deux films plutôt sombres (Les Innocentes et Marvin). La cinéaste a donc eu envie cette fois de créer un personnage féminin qui s’émancipe et aborde la sensualité sans notion moralisatrice ou mortifère. Une fille libre d’envisager des relations différentes, partageuse, avec un goût, un désir et un appétit emplis de joie de vivre et dont la gaité et l’humour seraient communicatifs. "Il y a longtemps que cette fille me trottait dans la tête. Assez vite, je me suis amusée avec le chiffre 7. Au fur et à mesure de sa libération, mon héroïne allait rencontrer 7 hommes différents donnant matière à 7 portraits et avec lesquels elle vivrait 7 histoires distinctes. 7 semblait un bon chiffre", confie la réalisatrice.

    Relecture de Blanche-Neige ?

    Les réflexions autour des rencontres avec ces 7 hommes ont rapidement mené Anne Fontaine au célèbre conte des frères Grimm. "Il y avait quelque chose de jubilatoire à mêler la trajectoire de cette jeune femme moderne aux codes d’un récit qui fait partie de l’imaginaire collectif et auquel on peut facilement s’identifier. C’était la promesse d’une comédie originale. Une « Blanche-Neige » rock’n’roll, ancrée dans un monde réel, mais déconnectée du naturalisme. Très loin de la femme sacrifiée qui fait le ménage, la cuisine et se retrouve totalement aliénée par les nains", analyse la réalisatrice.

    Lou de Laâge retrouve Anne Fontaine

    Pour incarner Claire, Anne Fontaine souhaitait une fraîcheur, une aura, une joie de vivre et une générosité rare ; une actrice qui fasse rêver. Curieusement, la cinéaste a mis longtemps avant de penser à Lou de Laâge, avec qui elle avait pourtant tourné Les Innocentes. "Je la voyais toujours comme le personnage du médecin qu’elle incarnait dans ce film. Puis je suis partie au Japon présenter Les Innocentes. Lou était avec moi, elle portait une jupe très courte, je lui ai trouvé quelque chose d’impertinent et j’ai commencé à la regarder autrement. Un mois plus tard, je la recroise dans un bar d’hôtel. Et là, en une fraction de seconde, les choses ont basculé. Je lui ai donné le scénario à lire. Elle m’a rappelée dans la journée."

    Récit en 3 chapitres

    Selon Anne Fontaine, tout le monde connaît l’histoire de Blanche-Neige. C'est la raison pour laquelle la cinéaste a scindé son récit en 3 chapitres. Elle explique : "En « cassant » la construction par l’introduction de chapitres, on s’échappe du récit attendu, on introduit une tension différente entre les parcours de Claire (Lou de Laâge) et de Maud (Isabelle Huppert), avant de les réunir dans le dernier chapitre. Et c’était aussi une manière de revisiter les deux archétypes ( Blanche-Neige et la Reine ). Comme souvent, mais peut-être encore davantage pour ce film-ci, l’écriture a été un moment délicat. C’est la première fois que je construis un film de cette façon et nous faisions face à trois difficultés : comment infiltrer la structure du conte et celle de la rencontre avec tous ces hommes ? Quelle marge de progression donner au personnage de la belle-mère ? Le conte nous guidait mais, en réalité, tous les protagonistes restaient à inventer."

    Complicité scénaristique

    Blanche comme Neige marque la 3ème collaboration entre Anne Fontaine et le scénariste-réalisateur Pascal Bonitzer après Gemma Bovery et Les Innocentes. "C’était important d’avoir déjà cette complicité : on pouvait tout se dire et on dit beaucoup de soi dans ce type d’exercice qui n’est adapté de rien. Tous les deux, nous avons avancé à vue, par couches successives, et toujours à quatre mains", confie la réalisatrice.

    Des hommes et des nains

    Dans Blanche comme Neige, 7 hommes adoptent Claire (Lou de Laâge), comme dans le conte, mais ils ne sont pas de petite taille. Leur psychologie s’inspire, sans que cela soit littéral, de celle des nains : Grincheux, Prof, Timide… Un violoncelliste, un libraire, un curé, un sportif, un vétérinaire… ; des hommes aux personnalités différentes, certains beaux et d’autres moins mais tous, avec des failles et aux antipodes de la représentation binaire d’hommes forts. "Ceux-là ne m’intéressaient pas, ils ne représentent pas la vérité des êtres humains. Les hommes du film sont spéciaux, complexes, ils doutent en permanence, Pascal Bonitzer sait mieux que personne rendre de la drôlerie aux personnages masculins un peu dépressifs. Et nous savions tous deux que l’énergie de Claire les entraînerait vers un univers plus solaire", déclare Anne Fontaine.

    Une Claire parfaite

    Lou de Laâge correspond parfaitement à Claire, selon Anne Fontaine. "Dans la vie, malgré son visage, magnifique, Lou est quelqu’un qui ne joue pas la séduction et entretient un rapport assez pudique à son corps", confie la réalisatrice. "Elle m’a amenée sa joie de vivre, sa vulnérabilité et en même temps une énergie incroyable. Les gens sont très surpris de la découvrir ainsi, si hardie, si joyeuse et si belle. Elle et moi nous nous sommes beaucoup amusées à tourner les scènes érotiques, chercher des situations différentes pour chaque homme. Il faut une actrice très complice pour ce genre de séquences. Et notre complicité était d’autant plus grande que nous avions déjà cette expérience du tournage des Innocentes en commun. Lou est de ma famille, j’aime son physique et ce qu’elle est à l’intérieur. Je pourrais faire beaucoup de choses avec elle."

    Les scènes érotiques

    Pour Anne Fontaine, plutôt que de tomber dans le voyeurisme, il était plus intéressant de trouver les différentes manières d’incarner l’érotisme : capter, par exemple, la sensualité et l’intensité de la relation de Claire avec le personnage de Vincent Macaigne, à travers l’exécution d’une partition de Bach au violoncelle et au violon, une sensualité platonique puisqu’il est phobique du contact physique. Beaucoup de scènes d'amour renvoient également à la nature et aux animaux. "J’ai beaucoup travaillé, c’est vrai, sur le domaine animalier et sur la sensualité des paysages. La proximité de la nature joue évidemment un rôle dans l’épanouissement sensuel de l’héroïne. Cela sublime, je trouve, l’acte amoureux", déclare la cinéaste.

    Isabelle Huppert en marâtre

    Anne Fontaine ne voulait pas que Maud, la belle-mère, soit uniquement dans la méchanceté ou qu’elle ait pour seul objectif d’éliminer sa rivale. Elle souffre, elle a perdu l’amour de celui qu’elle aime et c’est ce déficit affectif qui met sa violence en route. "Derrière sa proximité avec le diable, Maud a une certaine foi. Tout cela la rend ambiguë ; opaque et sensible en même temps. Elle a presque les larmes aux yeux lorsque la tueuse (Agata Buzek, elle aussi déjà dans Les Innocentes), qu’elle retrouve au chapitre deux dans son cabinet de soins obscurantistes, lui affirme que le seul moyen d’éloigner Claire de son amant joué par Charles Berling est de la tuer. J’ai essayé qu’on l’aime un peu. J’ai tout de suite pensé à Isabelle Huppert pour ce rôle. Est-ce les personnages mythiques qu’elle a interprétés ? Cette chose incroyable qui passe dans ses yeux dont on ne sait jamais s’il s’agit d’attirance ou de haine ? Elle seule sait rendre ce trouble."

    Les références

    Pour trouver l'inspiration esthétique, le directeur de la photo, Yves Angelo, a montré à Anne Fontaine beaucoup de photos, dont celles d’un photographe américain, Gregory Crewdson : des visages de femmes, des corps, des positions. "Nous avons aussi visionné beaucoup de films, beaucoup d’érotiques asiatiques. De l’eau tiède sous un pont rouge, de Shohei Imamura, l’histoire d’une femme qui vit au bord d’une rivière et fait jaillir de l’eau lorsqu’elle jouit, nous a particulièrement inspirés pour les scènes d’amour. L’absence de naturalisme de ce film me frappait."

    La méthode Fontaine

    Anne Fontaine déteste les lectures. Selon la réalisatrice, elles n’apportent rien. En revanche, elle aime les répétitions. "J'en fais depuis Perfect Mothers et c’est comme si j’attrapais déjà - et les acteurs avec moi - une partie du ton du film. Il n’y a pas d’exigence de performance, pas de contrainte de résultat, juste le sentiment de trouver une petite musique. Trois semaines avant le tournage, avec Yves Angelo, nous avons donc emmené une partie des comédiens - Lou de Laâge, Vincent MacaigneJonathan Cohen et Damien Bonnard - dans la maison du Vercors. J’ai ensuite beaucoup travaillé avec Isabelle Huppert. Sa fraîcheur au travail m’impressionne. C’est toujours comme si, pour elle, tout pouvait s’arrêter demain."

    La musique

    La musique de Bruno Coulais joue un rôle capital dans Blanche comme Neige. "Elle devait être de l’ordre de l’hypnose, de l’envoûtement, sensualiser encore davantage les scènes où Lou de Laâge sent précisément sa sensualité s’éveiller, elle devait entrer dans son corps. Bruno Coulais a travaillé très en amont. Sa musique a vraiment une fonction de plaisir. Il y a une autre dimension musicale dans Blanche comme neige. Celle de la renaissance de Claire à sa vocation de violoniste à travers la pièce de Bach qu’elle interprète avec Vincent Macaigne (en fait, un arrangement de Bruno Coulais pour violon et violoncelle sur la 1ère Suite pour violoncelle)", confie Anne Fontaine.

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