L'Illusion verte : les secrets du tournage

Werner Boote a signé plusieurs documentaires sur l'écologie. Dans Plastic Planet, il incitait les gens à vivre sans plastique tandis que dans Population Boom, il appelait à une répartition équitable des ressources et à dissiper la vision dominante d’un monde surpeuplé. Pour L'Illusion verte, il est accompagné devant la caméra par Kathrin Hartmann, journaliste, auteure et experte en éco-blanchiment habituée à dénoncer les déclarations mensongères des hommes d’affaires et à dévoiler les stratégies des entreprises qui détruisent l’environnement.

Le réalisateur a souhaité se pencher sur l'éco-blanchiment ou "greenwashing", soit le mensonge écologique qui permet à des grandes entreprises de bénéficier d'une image positive et responsable sur le plan écologique alors qu'elles continuent de polluer massivement : "Si vous n’avez rien de mieux à faire et que vous tapez sur Google 'sustainable', vous obtiendrez 300 millions de résultats. Si vous les parcourez, vous remarquerez que tout ce qui était jadis considéré comme nuisible et honteux contribue maintenant à sauver la planète. Steaks de thon, voitures de luxe, Formule 1, fonds d’actions, voyages en avion, huile de palme, soja génétiquement modifié, centrales thermiques au charbon, pétrole – aujourd’hui, toutes ces choses sont 'durables', 'vertes' ou 'éco-responsables'."

Chaque année, le Global Footprint Network calcule le jour du dépassement de la Terre. C’est le jour où toutes les ressources pouvant être utilisées de manière respectueuse du climat ont été exploitées pour l’année et où la capacité de la planète à traiter les déchets et les émissions de gaz à effet de serre a été épuisée. Ce jour arrive plus tôt chaque année : en 2015, c’était le 13 août, le 8 août en 2016 et le 2 août en 2017. En 2000, c’était le 8 octobre.

Entre 1980 et 2000, l’utilisation mondiale des ressources végétales, minérales et fossiles a doublé, c’est-à-dire qu’elle est passée de moins de 40 à plus de 80 milliards de tonnes par an.