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Philippe C
78 abonnés
1 004 critiques
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4,0
Publiée le 22 juillet 2013
Excellent film de Luis Bunel, sévère, acerbe sur l'humanité... il y a du cynisme même chez la femme de chambre interprétée par Jeanne Moreau. Bourgeois, valets, curés, hommes, femmes, chacun en prend pour son grade. Bien écrit, bien réalisé, bien joué. Images et dialogues au service d'une jolie oeuvre
Bunuel est énervé ! On est ici en pleine critique de tout ce qu'il a pu y mettre : bourgeoisie, vice et perversion, politique, religion... etc... Le tout enveloppé d'un cynisme qui n'est pas non plus dénué de réalisme ! D'ailleurs Jeanne Moreau, héroïne si on veut, mais pas plus vertueuse que les autres protagonnistes. A voir !
J’imagine que Buñuel a relu « ses » Renoir (la première version de l’adaptation de l’œuvre de Mirbeau et « La Règle du jeu ») avant de reprendre l’itinéraire de cette femme de chambre qu’il déplace dans la France des années 30 : la France xénophobe coule des jours douloureux. Célestine, loin de l’agitation des grandes villes, et dans le confort bourgeois de sa nouvelle affectation entend tirer un bon parti de la petitesse de ses employeurs qu’elle charme à sa façon et en fonction de chaque individu. Les hommes sont maintenant tous amoureux d’elle et la belle tire les marrons du feu qu’attise une propriétaire revêche et bigote à souhait. Le cadre est parfait pour asséner à la bourgeoisie provinciale quelques coups de griffes dans ses travers éloquents. Chaque personnage figure une emblématique distorsion des sentiments et Célestine, pas mieux au milieu de cette fange, réussira le bon parti. Avec elle aussi, les apparences seront sauves. Jeanne Moreau excelle ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Je commençais quasiment mon entrée dans le monde de Bunuel la semaine dernière grâce a une rétrospective des cinéma studio. A la base je n'avais vu que "le charme discret de la bourgeoisie" et "Viridiana" qui m'avait laissé un sale goût en bouche l'an passé. Et puis l'annonce de la mort de Jeanne moreau tombant quasi au même moment m'ont définitivement convaincu de la voir évoluer dans ce film. Etant fan du style de Jeanne Moreau, je pense qu'on pourrai parler ici d'une de ses cinq meilleurs performance, elle est délicicieuse. Et que dire d'un Michel Piccoli pas en reste et d'une galerie d'acteur de l'époque tous aussi bon les uns que les autres (les bonnes, le voisin antisémite, les concierges, etc...). un film d'époque qui n'a pas veillit plus qu'un autre grâce a ses acteurs et au sujet que Luis Bunuel sut maitrisé à la perfection. Un classique
Une valeur sûre en matière de Cinéma. Ici pas d'esbrouffe à l'américaine, Luis Buñuel nous offre une oeuvre soignée, de qualité, avec un noir et blanc délicieux et des acteurs convaincants.
Un des meilleurs films du cinéaste, une trame plutôt classique mais la galerie de personnages dressée est perspicace et subtile cela va du plus pathétique au plus immonde. Jeanne Moreau tient là un beau rôle, la mise en scène est belle.
Exercice de style qui évoquera pour beaucoup les films de Chabrol sur les petits travers des bourgeois de province, cette adaptation d'Octave Mirbeau est l'occasion pour Bunuel de livrer une réflexion sur l'esprit de revanche pris dans toutes ses dimensions: revanche sur la vie, sur la société, sur soi-même... Jeanne Moreau livre une performance de qualité et est très bien entourée dans ce récit sans véritable fin, où tout est question d'atmosphère. La mise en scène est très juste et le texte finement écrit.
Une fable acerbe et cruel dénué de moral porté par la prestation saisissante de Jeanne Moreau, moins abstrait et absurde que Le charme Discret de la bourgeoisie et L'ange exterminateur,cette autre peinture de la bourgeoisie est d'une noirceur saissante,c'est un monde médiocre que nous présente Bunuel fait de pervers d'assassins, de fascistes.Un film d'une grande audace , preuve que la période française de Bunuel à livré de très bonnes surprises, à voir pour les cinéphiles et afficionados au travail du maitre du surréalisme espagnol.
Du tres grand Luis Buñuel, du tres beau... "Journal d'Une Femme De Chambre" est une fresque magnifique s'attaquant a la bourgeoisie de façon tres subtile, par le biais de la femme de ménage, n'étant par nature pas du tout des mêmes mœurs. On rencontre dans ce film des personnages tous plus étrangement détestables les uns que les autres, mystérieux, dérangés... Buñuel n'hésite pas a exagérer le comportement de ses personnages (sauf bien sur celui du touchant personnage de l'extraordinaire Jeanne Moreau) sans jamais tomber dans l’excès, ce qui le rend incroyablement crédible et pertinent. Un magnifique film, et un des meilleurs de son réalisateur.
Le film porte mal son nom, il aurait dû s'appeler "Séjour chez les pervers". Entre le vieux qui prend son pied à tripoter des chaussures [vous avez remarqué le subtile jeu de mots...], son rejeton qui a le feu au cul, le domestique pédophile, ou encore le vétéran qui passe son temps à jeter des cochonneries chez le voisin et à en raconter à la boniche, c'est un festival. Les dialogues sont incisifs et le tableau que le réalisateur dresse de la nature humaine bien sombre, j'adore. Jeanne Moreau joue en plus le rôle principal, faut reconnaître qu'elle a quelque chose d'envoûtant. Le seul point faible du film, c'est la fin. Elle est abrupte et laisse un goût d'inachevé.
A mon sens, le meilleur film de Bunuel dominé par l'interprétation magnifique de Jeanne Moreau. Quelle audace pour un film réalisé au début des années 60. Jeanne Moreau, une fois encore après Jules et Jim campe une femme libre qui ne poursuit que d'autre but que la justice et la liberté. Un grand moment de cinéma orchestré par un Bunuel visiblement conquis par le talent de son actrice principale.
Cest lillustration de la bourgeoisie campagnarde des années 20 que Luis Bunuel met en images. «Le journal dune femme de chambre» (France, 1964) confronte le fascisme ambiant, les crimes inévitables, fruits de lemmurement des campagnes, à la justice des villes, incarnée par la femme de chambre Célestine/Marie (Jeanne Moreau). Le problème dune telle dichotomie qui tend à opposer les rats des villes des rats des champs, cest quon flotte parfois dans le cliché, Jeanne Moreau, incarnation de la perfection (hormis in fine) est seule, pure, face au reste de la distribution, personnages éclairés sous un affreux jour. Cependant, force de Bunuel en action, le cliché du «Journal dune femme de chambre» ne demeure pas, ne restant quen filigrane. Le film, daprès les dires de Bunuel lui-même, est une version améliorée de «Susana» (Mexique, 1951). Comme dans le film mexicain, il sagit dune femme aimée par plusieurs hommes. Là où «Susana» prône la passion et le charnel, «Le journal » illustre des enjeux politiques comme lautarcie des campagnes ou lultra-nationalisme présent. A travers lil de Bunuel, tout ça est tourné en ironie, grinçant derrière chaque acte. Jeanne Moreau est ici en neutre, appareil pivot entouré des folies de cette micro-société. Bref, «Le journal dune femme de chambre» est une expérience intéressante sur la société par Bunuel comme «Robinson Crusoe» (Mexique-USA, 1952) la été sur le manque de société. Le sens obsessionnel de la justice, le pouvoir dangereux de la féminité, les affres du détachement social, lirrationalisme de lextrémisme nationaliste, où tout simplement une peinture dune campagne, voilà ce qui résume ce film important de Luis Bunuel.
encore une fois il n' y a rien à redire de ce film, il est parfait comme "presque" tous les films de Bunuel; certaines scènes et certains propos sont d'une actualité éclatante; il s'est un peu éloigné du roman de Mirbau, mais au final il est resté fidèle à l'idée principal du roman, une certaine hypocrisie de la bourgeoisie et une vision extrémiste du "petit peuple"
Un classique un peu déroutant avec un scénario à tiroirs mais très réussi, avec une belle analyse des moeurs de la bourgeoisie, un vrai suspense psychologique, une atmosphère troublante et une composition subtile de Jeanne Moreau qui fait un beau fil conducteur dans un personnage à la fois candide et manipulateur très bien écrit.