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    L'Incroyable histoire du Facteur Cheval
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Incroyable histoire du Facteur Cheval" et de son tournage !

    La genèse

    Quand la productrice Alexandra Fechner a proposé le film à Nils Tavernier, d’après une idée originale de Fanny Desmarès, le réalisateur l'a pris comme un cadeau. "A l’époque, je ne savais rien du Facteur Cheval, mais je suis allé visiter son Palais. J’y ai découvert qu’un homme avait construit un terrain de jeux pour sa fille, pendant 30 ans, avec des cailloux… un vrai héros de cinéma ! L’histoire de cet homme qui, à force d’obstination et d’entêtement réalise son rêve, était au fond du même ordre que celle de De toutes nos forces ; une success story un peu à la Billy Elliot. Après m’être documenté sur Joseph Cheval, j’ai eu envie de raconter son parcours à travers un film romantique, et sur sa famille."

    Le scénario

    Nils Tavernier et Laurent Bertoni (son co-scénariste depuis plus de 15 ans) ont trouvé assez vite le ton et le rythme du scénario. "Nous avons fait de nombreuses recherches pour imaginer au mieux le profil psychologique de nos personnages, notamment celui de Joseph Ferdinand Cheval qui évolue tout au long du film. Cet homme peu bavard, d’apparence plus à l’aise dans la nature, au milieu des oiseaux, qu’avec les humains, finit par trouver un fabuleux mode d’expression à travers la construction de son Palais. En ce qui concerne sa seconde femme, Philomène, la mère de sa fille tant aimée, nous n’avions que peu d’éléments. Nous savions juste qu’elle avait vécu jusqu’au bout de sa vie avec lui, pendant trente-six ans. J’ai voulu mettre en avant cette femme qui aime et soutient pleinement son mari ; et si elle râle parfois et lui reprochant son entêtement, jamais les colères et emportements ne prennent le dessus. Pour avoir beaucoup travaillé sur le handicap et la différence, j’ai connu des femmes comme elle, entièrement « dévolues » à leurs hommes (selon l’expression de Françoise Dolto). Il ne s’agit pas d’un amour inconditionnel comme on peut en porter à un enfant, mais d’un amour solide, résistant à tout, aux deuils comme à la dureté de la vie."

    Jacques Gamblin est le facteur Cheval

    Jacques Gamblin est un acteur hors norme selon Nils Tavernier. "J’étais allé le chercher, lui et personne d’autre, pour jouer le père dans De toutes nos forces.", confie le cinéaste. "Face à l’acteur handicapé moteur cérébral qui devait jouer le fils dans ce film, j’avais besoin d’un comédien sur lequel, quoiqu’il arrive, je savais pouvoir m’appuyer. Jacques a assumé ce rôle au-delà des mes espérances. C’est un interprète dont toutes les prises sont bonnes et qui est d’une précision de métronome. Lui qui fut d’abord danseur a gardé de cette discipline la maîtrise du rythme. Il peut vous faire plusieurs propositions de jeu pour une seule scène, il la jouera toujours dans le même temps, à une seconde près. A part Isabelle Huppert, je ne connais pas d’autre acteur qui ait cette faculté-là. Lorsqu’il arrive sur le plateau, sa concentration et sa détermination imposent le silence et le respect. J’ai écrit le scénario de L’Incroyable Histoire du Facteur Cheval pour Jacques. En perdant quelques kilos, avec une heure trente de maquillage quotidien (visage et mains comprises), il a réussi à ressembler tellement à Joseph Ferdinand Cheval que, dans le film, certains ne l’ont pas reconnu tout de suite. Il s’est approprié ce rôle d’une manière hallucinante. En amont du tournage, il a énormément travaillé. Il a appris les textures des pierres et le maniement des instruments des maçons en répétant leurs gestes pendant des heures. Il est allé au-delà de la précision que demandait le film, tout en faisant évoluer son personnage sur un demi-siècle. Son travail est celui d’un orfèvre. Il nous a stupéfiés ! S’il avait refusé ce rôle, je n’aurais peut-être pas renoncé au film, mais franchement, je ne vois pas qui aurait pu l’incarner aussi bien."

    Tournage au Palais Idéal

    L’une des appréhensions que Nils Tavernier avait sur ce film était liée au tournage dans un lieu classé par les Monuments Historiques,le Palais Idéal situé à Hauterives dans la Drôme. "Mais tout s’est merveilleusement bien passé. Ils ont lu le scénario et l’ont approuvé, nous recevant comme des rois. On a travaillé main dans la main. Les restaurateurs du lieu ont même aidé Jacques Gamblin à se préparer. J’ai d’ailleurs tellement tourné sur cet apprentissage, que j’ai de quoi faire un documentaire sur la préservation et la restauration des monuments ! Les difficultés du tournage ont été principalement techniques. Reconstituer le début de la construction du Palais a nécessité des trucages qui ont relevé des casse-têtes chinois. Il a fallu détourer le monument, travailler sur des fonds verts, jouer à tout va avec la palette graphique. Par exemple, lorsque Claire Philomène regarde sa fille et son mari jouer dehors, on a dû redessiner, dans l’arrière-plan, la réflexion du Palais, car, en fait, celui-ci n’est pas devant la maison mais éloigné de plusieurs kilomètres… On a beaucoup « storyboardé », réfléchi aux directions de lumière et sollicité le décorateur. Le seul élément qu’on a vraiment reconstitué en dur a été l’arche, car j’aimais bien l’idée que la première chose que construit le facteur soit une porte qui ouvre sur la montagne. Il y a en tout 90 plans truqués sur ce film, assez titanesque, mais… passionnant !"

    La photo

    L’Incroyable Histoire du Facteur Cheval dresse le portrait de cet homme mystérieux à la vie parfois rugueuse mais qui se déroule au milieu d’une nature majestueuse, les magnifiques paysages de la Drôme. "Je voulais que la photo rende compte de ce contraste, qu’elle soit à la fois splendide et ultra-tenue, soulignée, mais pas démonstrative, en adéquation avec le jeu des acteurs. Avec le directeur de la photographie, on s’est beaucoup inspiré des toiles de Fantin-Latour qui ont des ocres et des dégradés de gris et de noirs magnifiques, toujours rehaussés, quelque part, d’une touche de rouge ou de bordeaux. La lumière de ces toiles est somptueuse. Elle nous a donné du fil à retordre, car Fantin-Latour triche constamment, invente des directions de lumière irréalistes et donc a priori irréalisables ! On a beaucoup, beaucoup travaillé, jusqu’à repeindre les fonds des intérieurs en fonction de la colorimétrie de yeux des comédiens, jusqu’à introduire de plus en plus d’ocre dans les plans au fur et à mesure que le film avance et que l’existence du facteur devient un peu plus douce et lumineuse", explique Nils Tavernier.

    La musique

    La problématique de la musique était la même que celle de la photo. Il fallait qu’elle soit soignée, présente, sans être démonstrative ni ostentatoire, comme la mise en scène en général. "Des rythmes de valse me trottaient dans la tête… J’avais deux références : Marc Perrone dont j’avais adoré la musique qu’il avait écrite pour La Trace de Bernard Favre, et surtout Philippe Sarde, qui a baigné mon enfance parce qu’il est le compositeur des films de mon père et aussi celui du Train de Pierre Granier-Deferre, dont je suis un fan absolu. Je me suis adressé à Baptiste et Pierre Colleu, deux frères. Je les ai contactés très en amont du tournage. On a choisi les instruments et gambergé sur des mélodies, tout en écoutant du Sarde et des valses. Baptiste et Pierre ont travaillé pendant 8 mois. Leur musique n’est pas illustrative, elle fait corps avec l’image. Elle est, je trouve, formidable", relate Nils Tavernier.

    Le costume du facteur Cheval

    Quand Jacques Gamblin a enfilé pour la première fois l’uniforme du facteur, qui était encore bourré d’épingles, il a "chialé comme un gosse, mais pas à cause des épingles !", se souvient l'acteur. "Je ne sais pas pourquoi j’ai été submergé d’émotion. J’ai pris conscience à ce moment-là et de façon concrète et organique que c’était pour moi. Je me suis identifié d’un seul coup à Cheval. Je me suis senti légitime à cet instant. J’en profite pour dire que Thierry Delettre, le créateur des costumes a fait un travail magnifique. Et ça a été pareil à chaque fois que je renfilais ce costume et que je partais en tournée sur les chemins avec ma sacoche. J’avais l’impression de partir à sa rencontre, d’aller marcher avec lui, en lui. Pareil pour les mains choisissant des pierres ou maniant des outils. Ce qui m’a fasciné, c’est que le coeur de cet homme ait tenu bon face à ses émotions et sa vie de grand labeur. Ce type, qui a travaillé toute sa vie comme un boeuf, s’est tapé plus de trente kilomètres par jour et a soulevé des tonnes de pierres, est mort à 88 ans - ce qui est en 1924 relève de l’exploit ! - en ayant enterré toute sa famille, ses enfants, ses deux femmes. C’est la preuve irréfutable des bienfaits de la passion non ?!"

    Dans la peau du facteur Cheval

    Pour incarner Ferdinand Cheval, Jacques Gamblin a perdu quelques kilos, son visage s’est émacié. Il a aussi calqué sa coupe de cheveux à peu près sur celle du facteur. Quant à la moustache, elle a juste eu le temps de pousser. "Je tirais dessus sans arrêt, je l’arrosais tous les matins. On peut devenir con pour un rôle ! Ce n’était pas un détail cette moustache, c’est un masque mais fait avec du vrai. Je n’avais pas du tout envie d’un postiche, c’est chiant les postiches, ça pique, ça gratte, dès que tu te marres ça se décolle !!… J’ai terminé ce tournage sur les genoux à cause de la concentration que demandait le rôle. Cheval est un personnage qui se contrôle et se contient tout le temps. Il traverse des moments d’émotion insensés, mais, quoi qu’il arrive il reste de marbre. C’est difficile de jouer ça, de tout garder à l’intérieur. Donner à faire ressentir, ne rien extérioriser est exténuant", confie le comédien.

    4 heures de maquillage pour vieillir

    Le film se déroule sur cinquante ans. En une heure quarante, Cheval vieillit d’autant. "Nils Tavernier avait d’abord envisagé le morphing, et finalement il a abandonné et décidé de faire appel au seul maquillage.", révèle Jacques Gamblin. "La maquilleuse, Marie-Anne Hum, a fait un boulot incroyable. Me transformer en Cheval vieillissant lui demandait quatre heures. Et en plus du visage, il y avait les mains. Maquillage, très compliqué, très minutieux. Et ensuite, l’attitude, la gestuelle. En faire assez, mais pas trop. Toujours rester dans le vrai. C’était délicat, fragile. Il fallait donner cette idée de l’obstination, de l’acharnement, presque naïf, d’un personnage qui n’a jamais cessé de creuser le même sillon, jusqu’à sa mort. En vieillissant, Cheval a réussi à évoluer. Après le choc de la mort de sa fille, pour laquelle il a commencé à construire son palais, il s’est (un peu) sociabilisé. Mais, de quarante à 88 ans, même en devenant plus lent, plus noueux, il est resté un homme « granitique ». C’est ce qui en fait sa beauté et sa grandeur. Il fallait le respecter."

    Laetitia Casta est Philomène

    Laetitia Casta incarne Philomène, la femme du facteur Cheval, soutien indéfectible de son mari : "Chaque fois que j’aborde un nouveau rôle, je ne m’inquiète jamais de savoir si on va me trouver bonne actrice, parce que, ça, je m’en fiche. Que je joue Brigitte Bardot ou Philomène Cheval ou la Marianne des « Scènes de la Vie conjugale », ce qui me tarabuste, c’est de savoir si, oui ou non, je vais arriver à être dans la vérité des femmes que j’interprète, c’est comment je vais m’y prendre pour éviter de tomber dans la démonstration ou la performance. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à échapper à ce stress « d’avant tournage ». Après, sur le plateau, en général, ça va. Je suis mon instinct et la plupart du temps, il suffit qu’on dise « moteur ! » pour que tout se mette en place. C‘est assez inexplicable. Quand j’ai travaillé Arletty par exemple, je n’avais jamais répété la voix. Ni le metteur en scène ni moi, n’avions donc la moindre idée du son qui allait sortir de mon gosier… On a gardé l’intonation de la première prise. C’était la bonne ! Quand on est bien centré sur son personnage, tout se met en place le jour J. Plus on est spontané, moins on en fait, mieux c’est. Cela vaut pour tous les personnages, quel que soit leur âge et leur condition", explique la comédienne.

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