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    Royal Corgi
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Royal Corgi" et de son tournage !

    Les débuts du projet

    L'acte de naissance de Royal Corgi remonte à 2002. C’est un scénario que Johnny Smith et Rob Sprackling avaient vendu à la société de production américaine Montecito. Le projet est resté dans ses armoires jusqu’en 2016 : le réalisateur Ben Stassen l'a acheté et retravaillé avec les auteurs sur plusieurs points. "Nous avons dû attendre le résultat des élections américaines pour finir le premier acte, puisque le Président joue un rôle-clé dans le périple que va vivre Rex, le héros du fi lm. La victoire de Trump a bien servi le comique de certaines situations. Il est montré comme un homme... disons un peu grossier (rires). Il est obsédé par ses fameux selfies; il est parfois sans gêne, voire irrévérencieux lors du dîner avec la Reine. Il y a d’autres exemples de réécriture: les scènes de combat entre Rex et Tyson avaient été pensées dans la veine de Fight Club. J’ai préféré en faire une course-poursuite endiablée qui correspond à l’esprit de nWave. Le troisième acte a également fait l’objet de débats: les auteurs avaient imaginé que Rex revenait à Buckingham, juste accompagné de sa copine Wanda, ce qui manquait de piquant. J’ai choisi de convoquer toute la bande du chenil à l’intérieur du Palais et l’eff et de chaos me plaît beaucoup !"

    En quête de projets

    Il existe très peu de scénarios d'animation en circulation comparé aux scénarios d’action réelle qui se comptent par milliers. À l’inverse des studios américains qui font tout en interne, le cinéaste Ben Stassen est régulièrement en quête de projets. "Au fil de mon parcours professionnel aux États-Unis, j’ai eu la chance de côtoyer des personnalités liées à l’animation, y compris des agents d’auteur. J’ai ainsi accès à un grand nombre de scénarios, dix à quinze par an, ce qui me facilite la tâche ! Certains auteurs écrivent en solo, sans acheteur défi ni, espérant pouvoir trouver un producteur qui sera intéressé par leur script. Bigfoot Junior et Royal Corgi en font partie."

    Co-réalisation

    Ben Stassen co-réalise Royal Corgi avec Vincent Kesteloot. Ils ont travaillé ensemble pour la première fois sur Sammy 2. À l’époque, Stassen multipliait des allers-retours en Afrique sur un autre projet, African Safari 3D. "C’est un processus qui me convient : je gère tout ce qui concerne le scénario, l’enregistrement des voix à Los Angeles et la mise en place jusqu’à la finition de l’animatique. J’adore aussi m’occuper de la musique: Ramin Djawadi a travaillé sur quasiment tous nos films. C’est un partenaire très talentueux et fidèle alors qu’il est devenu une star avec Game of Thrones et Westworld. D’un point de vue technique, Royal Corgi réclamait beaucoup d’attention quant à la multiplicité des personnages. Vincent se charge du travail quotidien de façon méticuleuse. L’animation est un processus tellement long et fragmenté que c’est important de pouvoir s’en extraire, avoir du recul sur l’ensemble d’un film. Travailler avec un coréalisateur me permet de rester concentré sur la vue globale pendant que le co-réalisateur se concentre sur les détails et donne vie au projet jour après jour."

    Made in Belgique

    En dehors des Américains, nWave Pictures est le studio le plus prolifique au monde : Fly me to the moon est sorti en 2008 et Roya Corgi est leur neuvième long métrage. La production du film s’est étalée sur deux ans, alors qu’un film d’animation prend en moyenne quatre à cinq ans. "Notre plus grand atout est que le processus de production entier est concentré en un seul endroit : notre studio Bruxellois. Nos films coûtent entre 17 et 20 millions d’euros, comparés aux budgets américains qui dépassent régulièrement les 100 millions. Il est crucial de toujours garder deux projets en superposition, afin d’enchaîner les productions sans période creuse. Ainsi, notre studio a toujours plusieurs films à des stades de développement différents. Aujourd’hui, notre équipe est composée de 120 personnes à plein temps: ceux qui ont fini leur travail sur Royal Corgi sont déjà en immersion sur Bigfoot Superstar. À la différence des Américains, qui semblent fragmenter les tâches à l’extrême, nos animateurs ont tous une bonne compréhension de toutes les facettes de la production", explique Ben Stassen.

    Un problème de violence ?

    Le ton de Royal Corgi est plus énjoué que grinçant. "On a beaucoup appris de certaines expériences passées", confie Vincent Kesteloot. Dans Fly me to the moon, deux mouches se bagarraient dont l’une de manière déloyale, en filant un coup de tête à l’autre. Les retours du public ont été négatifs. Sammy 2 montrait deux barracudas pourchassant les tortues. Dans certains territoires, le montage a été modifié, car considéré comme trop violent pour les enfants de moins de six ans... avec pour effet de saborder la mise en scène.

    "Un autre pays a censuré un baiser entre deux tortues, ce qui a également ruiné l’effet du plan-séquence dans lequel il s’insérait !" ajoute le réalisateur. "Comment anticiper ce genre de réactions sans affadir le film ? Mon travail consiste notamment à trouver le bon compromis, en optant pour une mise en scène affirmée mais qui emprunte un chemin moins clivant. Par exemple, des animateurs souhaitaient plus d’actions violentes lors des combats entre chiens dans l’arène du Fight club. Je leur ai expliqué le sens de mon parti-pris : à quoi bon mettre en scène un combat logiquement perdu d’avance entre un chien de salon et un pitbull, créer un malaise et être censuré dans certains pays ? J’ai préféré mettre en scène dans un premier temps la fuite logique de Rex, qui est source de rebondissements et de suspens, puis orchestrer sa victoire sur Tyson, à force de bravoure et de détermination."

    La patte nWave Pictures

    La patte spécifique de nWave Pictures réside dans l’attachement au réalisme, selon Ben Stassen. Dans Royal Corgi, l’équipe a pu travailler à partir d’images existantes, dont celles de Buckingham et de ses intérieurs qui ont été photographiés sous tous les angles depuis des années. "Nous nous sommes également servis du film réalisé pour les J.O de Londres où Daniel Craig arpente un couloir aux côtés de la Reine et de ses chiens. Ce couloir-là est devenu un élément-clé des décors de Royal Corgi. Notre objectif était de rester fidèle au look de Buckingham et des Corgis de la Reine. Sans verser dans la stylisation et la surenchère propres à trop de productions hollywoodiennes. Outre ce que raconte Royal Corgi, la simplicité de sa mise en images était primordiale en termes de faisabilité, comparée à des films où tout un univers est à inventer, où l’imaginaire transcende le réalisme. Même notre vision de Bigfoot, qui est un personnage de légende, reposait sur une imagerie peu complexe : un humain avec des poils, pour être bref (rires)."

    Un vrai défi

    L’abondance de personnages présents dans le scénario original était la première difficulté à surmonter, selon le co-réalisateur, Vincent Kesteloot. "Lorsque Rex se retrouve dans les rues de Londres, il croisait des foules entières, ce qui n’était pas essentiel au récit. Respecter le scénario à la lettre, c’était dépenser la moitié du budget pour cette séquence ! Même souci pour les scènes de garden-party de la Reine où se croisaient une centaine d’invités, d’autres membres illustres et une armada de serviteurs. On a donc dû se concentrer sur l’essentiel. On en a fait un film plus intime. J’ai dû fusionner plusieurs personnages et procéder à des coupes intelligentes qui ne dénaturent pas le récit. In fine, c’était plus drôle de se concentrer sur trois serviteurs de la Reine, récurrents et soumis aux caprices de 4 Corgis, au lieu de 6 dans la version originale. On peut leur donner davantage de relief et de profondeur."

    Du storyboard au film

    Les storyboards font partie de la pré-production qui est composée à partir du scénario, du storyboard, du layout et des artworks. C’est la première mise en image du scénario. La marge de manoeuvre est à cette étape maximale. Les séquences, les personnages et les décors sont plusieurs fois modifiés et parfois abandonnés. Par la suite, la création va s’affiner en profondeur et s’enrichir avec les interventions des autres départements. En contrepartie, la marge de manoeuvre se restreint. "Lorsqu’une bonne idée apparaît après la préproduction, cela nous place devant un dilemme : abandonner une pépite ou modifier ce qui était prévu, ce qui implique de consacrer moins de temps aux autres plans restants", explique Vincent Kesteloot.

    Des animateurs impliqués

    Les animateurs apportent aussi énormément de nuances et de créativité. Ils font un travail d’acteur, certains se sont même filmés directement pour nourrir la caractérisation d’un personnage. Leurs interprétations vont modifier la perception du personnage, la durée des plans, le silence entre les répliques. "Ce principe est répété à chaque étape du film. Par exemple les costumes, les coiffures, les décors et l’éclairage déterminent l’ambiance tout autant que la musique du film. C’est une chance de ne pas travailler avec de simples exécutants. L’animation est un travail d’équipe : je m’efforce d’être chaque jour au coeur des différents métiers, quitte à encaisser toutes les critiques et tous les doutes (rires)", relate Vincent Kesteloot.

    Rex le héros

    Pour Vincent Kesteloot, l’enjeu était de trouver le bon timing pour que le héros, Rex, ne franchisse pas les limites de l’exaspération auprès du public. Le premier enregistrement des voix de l’acteur incarnant Rex donnait l’impression qu’il se plaignait constamment. En animation, le risque est de tout miser sur un héros tellement mignon et parfait qu’il en devient lisse et fade, ce qui focalise l’attention sur les personnages secondaires. L’une des singularités de Royal Corgi est de débuter le récit avec un personnage tellement privilégié et arrogant qu’il n’est pas d’emblée sympathique. "On a envie que Rex en prenne pour son grade (rires). Je n’ai pas cherché à atténuer son caractère ; je l’ai même dans l’introduction du film qui retrace sans dialogue les débuts de Rex à Buckingham."Nous lui avons fait rejouer certaines parties pour obtenir plus de nuances. Le spectateur a tendance à retenir les morceaux de bravoure et les scènes spectaculaires mais c’est l’évolution de Rex qui a été l’un des défis narratifs majeurs."

    Un bon méchant !

    On mesure souvent la réussite d’un film d’animation à la flamboyance de ses méchants. Dans Royal Corgi, il y a Charlie, Tyson et l’odieuse Mitzy ! "C’est ce qu’on dit pour beaucoup de films : quand le méchant est génial, le film est forcément réussi... ce qui n’est pas toujours vrai (rires)", déclare Vincent Kesteloot. Le cinéaste a pris énormément de plaisir à mettre en scène les vilains. Tyson n’est qu’une brute qui oblige Rex à s’imposer, à se dépasser pour défendre celle qu’il aime. Le véritable antagoniste de Rex, c’est Charlie. À la fin, il était supposé mourir dans un accident de mauvais goût. "C’était plus mordant de le voir arriver au sommet de ce qu’il avait souhaité – le pouvoir – et de réaliser qu’en sacrifiant son âme et ses amis, il se retrouvait seul. Ou plutôt mal accompagné, en l’occurrence par Mitzy. Mitzy est une miss Sans-Gêne incontrôlable qui n’obéit qu’à ses pulsions. Trouver son look a été compliqué : elle est tellement détestable que tout le monde est parti sur l’idée d’une chienne moche (rires). C’était rigolo, mais peu crédible vu le statut du couple Trump. Jouer le décalage entre les chiens de races de la Reine et le côté « bling-bling » de Mitzy s’est révélé bien plus payant !"

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