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    L'Amour l'après-midi
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     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2014
    "L'Amour l'après-midi" est une belle réflexion sur l'amour et le désir, inscrite dans un lien étroit avec ce que représente la vie de couple. Peut-on aimer deux êtres en même temps? Peut-on coucher avec deux femmes sans que ce soit immoral? Ces deux questions centrales (qui en appellent d'autres) sont exprimées avec une finesse et une intelligence rares, propres à Rohmer qui fait quelques ajustements dans sa direction d'acteurs (le décalage dans la diction des personnages est moins fort qu'à l'accoutumée) ou encore dans l'écriture de sa fin (moins cruelle et plus pulsionnelle). Parfois drôle, le film parvient surtout à être sérieux tout en restant léger; cette prouesse est rendue possible grâce à des dialogues élégants et à une interprétation originale et rafraîchissante. Un très bon Rohmer, une fois de plus.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 804 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2015
    Bon je ne vais pas mentir ce n'est pas le meilleur des Rohmer et je ne suis peut-être pas fan des contes moraux, c'est le troisième que je voie sur les six et j'en ai adoré aucun, même si la collectionneuse c'était très sympa. Celui-ci est à peu près du même niveau... En fait j'ai beaucoup aimé le début, j'ai adoré la fin, mais le milieu ça ne m'a pas parlé outre mesure et ceci pour une raison toute simple : la fille ne me plaît pas. C'est tout con, mais c'est comme ça.

    Je m'explique, le héros rohmérien c'est sans doute l'une des plus belle chose qui soit, si ce n'est la plus belle chose qui soit, pourquoi ? Parce qu'il est infiniment vrai et d'une grande justesse dans ses émotions, ses sentiments, ce qui fait que le spectateur ne peut que éprouver de l'empathie pour le personnage et s'identifier totalement à lui. Et ici ça marche franchement bien, puisque le début il expose son point de vue son l'amour, sur les femmes, ces femmes qu'il regarde dans la rue... et j'aime cette expression : "faire la cour".

    Cependant voilà, la tentatrice me dit rien, elle me parle pas, je la trouve vulgaire et elle ne m'intéresse donc pas du tout et ça rompt du coup l'empathie que j'avais avec le héros vu que de toute façon cette fille ne me tenterait pas et je ne lui aurait même pas adressé la parole. Alors le héros aussi au départ ne l'apprécie pas trop, mais ça change, mais voilà, moi ce changement je n'y crois pas trop parce que je suis incapable de changer d'avis sur elle, elle m'insupporte et m’indiffère. Du coup contrairement à quasiment tous les Rohmer où quelque part j'ai envie, comme le héros de céder à la tentation, ben pas là...

    Lorsque la tentation grandie, j'étais mal, parce que je voyais évidemment ce qui se tramait, mais parce que je préférait mille fois sa femme. J'étais un peu comme lorsque je jouais à Catherine, où un type trompe sa copine, j'étais en empathie avec le personnage, mais j'éprouvais beaucoup plus d'intérêt pour la compagne "légitime".

    Du coup la phase de flirt pour ces deux raisons m'a un peu déçu, par contre la fin est assez monumentale et rattrape tout le reste. Entre une scène d'une tension érotique inimaginable, une scène comme seul Rohmer sait les faire... et une scène finale d'une immense émotion, tout en pudeur, en justesse et vraiment minimaliste... La fin est grandiose.

    Je suis donc un peu partagé, entre un début et une fin que j'aime beaucoup et un milieu, assez long et un peu en-dessous du reste.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2017
    J'avais 15 ans quand j'ai vu "l'Amour l'après-midi" un dimanche après-midi sans amour dans un petit cinéma de la petite ville de province où se traînait mon adolescence. On était en 72, ou peut-être bien début 73, et le film m'avait marqué, presque traumatisé : on y (entre-) voyait plusieurs très belles femmes nues, et le triste "héros" du film s'enfuyait en courant plutôt que de coucher avec la sublime Zouzou. Tout cela m'avait semblé certes fascinant, mais quand même bien mystérieux ! Puis au fil des années, étant devenu le fan numéro 1 (j'en suis persuadé) d'Eric Rohmer, j'ai tourné et retourné autour de "l'Amour l'après-midi" sans vouloir lui attribuer plus qu'un strapontin en tant que "Conte Moral" un peu mineur, faisant pâle figure, comme son héros blafard et un peu mou, devant les chefs d’œuvre l'ayant précédé, et ceux qui suivraient... Mais à le revoir une fois de plus, cette fois, son prologue m'a scotché, hypnotisé même, avec cette superbe voix off (un exercice pourtant difficile, on le sait) décrivant une vie citadine et une attraction pour les femmes qui furent régulièrement miennes, et aboutissant à un stupéfiant retour rêvé de Rohmer sur ses héroïnes antérieures. Après une telle introduction, le reste du film en devenait presque superflu...

    Il s'est avéré que le problème que m'avait longtemps posé sa très amère (voire douloureuse) conclusion - ce retour prudent à la norme, alors que j'avais toujours désiré quant à moi le triomphe de la liberté de vivre et de penser, symbolisée par la belle Zouzou, archétype séduisant de la jeune femme soixante-huitarde, sur le conformisme bourgeois (d'ailleurs assez malmené à l'époque...) - ne me semblait plus désormais aussi grave ! La belle lucidité de cette peinture de la lâcheté (et de la mauvaise foi) masculine, contrebalancée par l'indiscutable empathie que Rohmer nous fait ressentir vis à vis de son "héros", brouillant ainsi très efficacement son discours "moral", me paraît aujourd'hui élever le film au dessus de la légèreté qu'on lui avait attribuée à l'époque. Défiant toujours largement toute interprétation simpliste, "l'Amour l'Après-Midi" résiste bien au passage du temps et pourrait bien continuer à fasciner longtemps le spectateur du XXIème siècle.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juillet 2009
    Un film à l'efficacité constante, peut-être le conte moral le plus abordable d'Eric Rohmer. Oeuvre à la portée passionnante, L'Amour l'après-midi reprend les thèmes propres au cinéaste ( à savoir - entre autres - le destin, le choix des actes à entreprendre ou encore l'infidélité ) tout en faisant la part belle à un style moins emprunté qu'à l'accoutumée. Ce sixième et dernier chapitre s'affirme effectivement comme un métrage moins grandiloquent que les précédents, sans pour autant laisser de côté la verve littéraire de notre auteur. Le phrasé rohmerien et la simplicité stylistique sont donc encore au goût du jour, mais avec moins d'insistance qu'auparavant. Il s'agit par conséquent d'un film étrangement maîtrisé, d'une évidence naturelle... Assumant pleinement la banalité de son intrigue, Eric Rohmer dirige la charmante Zouzou avec une précision désarmante. Quant au dénouement, émouvant dans sa manière de mettre à nu les sentiments des personnages, il finit de nous charmer. Le film le plus abouti de la série à mon sens. Excellent !
    Matthias T.
    Matthias T.

    39 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2016
    Alors qu'il a une femme, un enfant et un poste respectable de président directeur-général, un jeune cadre voit son existence chamboulée, lorsque s'immisce dans sa vie une ancienne camarade de lycée, libre, révoltée et attirante.
    A partir de ce pitch simple et somme toute classique, Éric Rohmer a tiré un long-métrage puissant et limpide, d'une imparable fluidité et force.

    En fait, tant par des dialogues soigneusement ciselés ("Maintenant quand je vois une femme je n'arrive plus aussi nettement qu'autrefois à la classer dans le clan des élus ou dans celui des réprouvés.", "En étreignant Hélène j'étreins toutes les femmes. Mais d'autre part je sens que ma vie passe et que d'autres vies se déroulent parallèlement à la mienne et je suis comme frustré d'être resté étranger à ces vies, de ne pas avoir retenu chacune de ces femmes, ne serait-ce qu'un instant, dans leur marche précipitée vers je ne sais quel travail, vers je ne sais quel plaisir..."...) que par une image aussi belle qu'épurée ou des comédiens inspirés (le regard bleu de Bernard Verley vous hantera longtemps), le film s'impose à nos yeux avec évidence, malgré le sujet éculé qu'il traite (triangle amoureux, figure de la Femme Fatale, adultère...).

    Pendant tout le film, l'usage de la voix-off est certes abondant. Néanmoins celle-ci n'envahit jamais le récit de façon maladroite. Bien au contraire, elle est un vecteur à part entière du plaisir cinématographique éprouvé devant L'amour l'après-midi (les deux "amants" se rencontrant chaque fois l'après-midi). Elle contribue au charme vénéneux du film, et crée une ambivalence intéressante: elle remplit une fonction explicative tout en nous laissant percevoir tout ce que nous savons pas. Elle ne comble jamais complètement notre attente, laisse percer le mystère.

    Après s'être longuement battu avec sa conscience, le personnage principal se laisse faire, se laisse prendre dans cette toile d'araignée tissée avec malice. Il se rend chez la sulfureuse Zouzou, regarde bouche bée comme elle se déshabille, s'accroche à ce dos, à cette taille, à ces jambes, comme ivre, comme ensorcelé... Puis il se rend à la salle de bain pour se déshabiller de son pull. Mais, lorsqu'il est sur le point d'enlever ce vêtement et qu'il se voit, le miroir de la salle de bain lui renvoyant son portrait, il se rappelle d'une scène de famille, où il avait joué avec ce même pull pour amuser son fils, et s'était retrouvé exactement dans la même position. Par ce souvenir, il retrouve le courage suffisant pour quitter l'appartement de celle qui allait tout détruire. Dans un ultime plan-séquence fixe, Rohmer, secondé de l'impérial Almendros, filment les retrouvailles de ce couple, où larmes, rires, chuchotements, plaintes, gémissements et exclamations se côtoient confusément.

    Réflexion sur l'adultère, la polygamie et l'amour; renouvellement original d'un sujet éculé; drame poignant d'une intensité rare; L'Amour l'Après-Midi prouve avec maestria que c'est dans les plus vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 juin 2012
    Le film se penche traditionnellement sur la question de l'amour, et sur un homme, en l'apparence parfaitement heureux, marié, qui va être tiraillé entre sa femme et une jeune amie dont il va éperdument tomber amoureux.
    Le sujet peut donc paraître banal, et finalement l'est. Mais cela est sans compter le talent de Rohmer, qui parvient à nous compter cette histoire de bien belle manière.

    Le prologue, long, est saisissant. Très long, il propose un constat de la vie de cet homme rangé, de son amour par sa femme, les femmes en général, et que ce soit par les plans ou l'écriture, ce que nous offre Rohmer est d'une pure beauté. Selon moi le plus beau moment du film (bien que celui-ci le soit ensuite), notamment avec cette séquence du rêve, aussi belle que drôle.

    L'histoire s'impose donc naturellement, et il faut le dire n'a rien de révolutionnaire. Mais pourtant c'est magnifique. Cela me fait penser un peu à Une Nuit chez Maud de Rohmer également. Il filme des instants de vie, entre hommes et femmes, et confrontent leurs existences, leurs doutes, d'une fabuleuse manière. C'est toujours intelligent, et souvent drôle.
    Dans ce film il pousse le manège très loin, cette amie qui va réussir à le séduire, et dont il va y succomber. Mais un élément, presque anodin, en l'occurrence le fait de remonter son pull-over, comme il l'avait fait devant son enfant pour lui faire peur, va lui rappeler sa vie, ses promesses, son amour, et la raison va finalement prendre le dessus sur le désir. La dernière scène est extrêmement troublante, à la fois symbole d'espoir mais également d'inquiétude (les pleurs de la femme).

    Il n'y a donc visiblement aucune ambition, et pourtant on passe un très bon moment. L'écriture est toujours juste et parfaite avec Rohmer, les acteurs très bons (sauf un truc bizarre je trouve que pour pas mal de personnages la voix ne correspondait pas vraiment avec leur physique, pourtant j'ai mis en français, par exemple Chloé avec une voix très rauque, Hélène un accent presque italien...), il y a des plans vraiment splendides, je pense au début, le prologue est réellement parfait.

    Un très beau film donc qui analyse les relations hommes/femmes, assez banal j'ai envie de dire mais c'est dans l'intérêt du film, le sujet est porté magnifiquement par le style Rohmer, ce n'est pas excellent certes, mais par l'intelligence des dialogues, la beauté de la mise en scène, on passe un agréable moment.
    Louis Morel
    Louis Morel

    37 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2013
    Du très grand Rohmer, tout simplement ! Encore un sommet de beauté et de poésie, sur fond d'amour et de hasard.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    916 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mai 2019
    Les gens passent et disparaissent. On ne les voit pas vieillir.
    Le film est un long fantasme de la femme
    « Je rêve que je les possède toutes »
    Et en même temps c’est une transformation que filme Rohmer. Un homme renversé dans son quotidien qui intellectualise tout, même une relation d’amitié qui devient petit à petit un besoin d’être ensemble.
    Le couple est charmant et attendrissant comme l’est également la femme qui pleure d’amour à la fin.
    Il est rare de finir presque bouleversé chez Rohmer. Ici c’est le cas.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    361 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 août 2018
    Tout était réuni pour que j'adore ce film mais je reste plutôt déçu, pourtant il y a des moments très réussis mais quelque chose m'empêche de réellement apprécier le film, je trouve par exemple la tension sexuelle peu crédible, du moins je n'y crois pas assez, je ne me suis pas senti autant impliqué que je ne l'aurais espéré. Bien que les bases et la conclusion soient remarquables, bref j'en sors passablement frustré.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 958 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 juillet 2010
    Avec sa sèrie de contes moraux (celui-ci est son sixième), Eric Rohmer traite le point de vue fèminin et à imposè la mèmoire du spectateur une galerie de portraits de femmes, de caractères analysès en fonction de leur condition face à la sociètè et à l'homme: èpouse et femme libre de "L'amour l'après-midi" ou il est bien èvident que le point de vue de Rohmer n'est nullement celui d'un fèministe, c'est à dire quelqu'un dont le souci idèologique serait l'illustration et la dèfense de la condition fèminine: mais simplement d'un homme passionnèment intèressè par les femmes essayant de les mieux comprendre et montrer! Tournè dans des dècors quelconques de la règion parisienne, Bernard Verley et Zouzou (ègèrie des annèes 60, du swingin' Paris et du Grand Londres) se montrent excellents! Avec cette capacitè de poursuivre des dialogues intelligents et de sa bouleversante conclusion, ce joli film dècrit bien la dèrive du couple et l'infidèlitè qui rôde en chacun de nous...
    Starwealther
    Starwealther

    48 abonnés 1 161 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2011
    Un très bon film de Rohmer qui montre la complexité dans le désir d'un homme pour deux femmes en même temps! Intellectuel, auteuriste mais très intéressant.
    Hotinhere
    Hotinhere

    417 abonnés 4 736 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2022
    Sixième et dernier conte moral, un marivaudage très rohmérien autour du désir et du fantasme de l’homme marié, servi par des dialogues bien écrits et une interprétation convaincante, avec notamment la séduisante Zouzou, excellente en femme émancipée de son époque. 3,25
    VOSTTL
    VOSTTL

    66 abonnés 1 772 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 août 2022
    La loi des séries après « Le Bonheur » d’Agnès Varda, « L’amour l’après-midi » d’Eric Rohmer.
    Le point commun à ces deux films : le personnage principal masculin joue avec sa vraie femme dans le film et celle-ci compte, après ce film partagé avec son homme à la ville, qu’UN FILM !
    Il faut dire que les vraies épouses jouent relativement mal ! J’exagère à peine ; une filmographie, si tant est le mot est approprié, une expérience cinématographique dirais-je plutôt, famélique.
    Ce qui m’amène tout naturellement au deuxième point commun : la direction d’acteurs.
    Quelle direction d’acteurs ?!
    Quand c’est professionnel (Drouot pour « Le bonheur » ou Verley « L’Amour l’après-midi » ), ça passe ; mais quand c’est amateur, c’est insupportable.
    Et puis c’est offenser l’amateur, car il y a des amateurs qui jouent très bien. Seulement, si les non-professionnels jouent mal, la faute en revient à une direction d’acteurs inexistante !

    Agnès Varda comme Eric Rohmer se contentent de très peu. Les actrices récitent plus qu’elles n’incarnent mais à défaut d’incarner - c’est réservé top niveau -, au moins jouer… Elles ne jouent pas, elles récitent en s’efforçant de mettre le ton. Ce ton est artificiel. D’où ce ton souvent monotone.
    Les secrétaires de Frédéric par exemple dans « L’Amour l’après-midi » sont du même acabit ; il en est de même du type que rencontre Frédéric au moment où ce dernier déjeune aux alentours de 14h. Que cet acteur joue mal.
    A sa décharge, est-il vraiment acteur ? Peut-on l’affubler du titre acteur ? C’est peut-être un personnel du film à qui on a demandé de jouer pour le fun.
    Un passant ? Un client du restaurant ?
    Affligeant ce manque de rigueur !
    Exemple récent : "Albatros" de Xavier Beauvois, il fait jouer des non-professionnels, des gendarmes et un agriculteur. Ecoutez la diction, l'intonation, rien à voir avec ce que fait Rohmer ! Et Agnès Varda dans "Le bonheur".
    On peut en trouver des amateurs ou non-professionnels qui sont bien dirigés. Le jeu n'est peut-être pas mirobolant, mais on est loin de ce ton monocorde, chantant, récitant insupportable.

    A leur décharge, ces acteurs, actrices non-professionnels ne sont pas gâtés car ils doivent débiter un texte à caractère littéraire. Ce n’est pas facile de le rendre fluide, comme sait le faire Bernard Verley sous les traits de Frédéric dans « L’Amour l’après-midi ».
    Ben moi, désolé, quand ça joue mal, j’ai du mal à rentrer dans le film, ça me démange aux entournures, je n’ai qu’une hâte : le générique de fin.
    Eh oui, il est très rare que j’abandonne un film. Je bois le calice jusqu’à la lie !

    Je suis méchant me direz-vous, je le concède.
    Françoise Verley, l’épouse de Bernard Verley qui interprète Hélène épouse de Frédéric ne s’en sort pas trop mal mais ça démange quand même. On ne la voit pas trop, tant mieux.

    Malgré l'ennui, je reconnais que les réflexions mentales de Frédéric me parlent. Il m’est arrivé de me poser le même genre de questions sur la femme qui partage depuis de longues années ma vie, pourquoi elle et pas une autre, prendre plaisir à regarder les femmes sans arrière pensée, à regarder les couples, à les imaginer dans leur intimité sans pour autant avoir de pensées graveleuses ; et d’autres réflexions posées par Frédéric.

    Le film tourne trop en rond en ce qui me concerne avec cette Chloé (Zouzou) même si la fin emprunte une issue pas si prévisible que ça.
    Un bon point.
    Voilà pourquoi, je vais être clément dans ma note ; les réflexions de Frédéric et cette fin m’amènent à penser que Rohmer maîtrise bien la condition humaine à défaut de maîtriser le jeu des acteurs non-professionnels !
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 août 2016
    Le film est quand même en-dessous de Ma nuit chez Maud, ne serait-ce que parce que Bernard Verley n'a pas le charisme de Trintignant. "Depuis que je suis marié, je trouve toutes les femmes jolies" dit le héros. La voix off alourdit un récit en cercles concentriques tout en badinage autour du désir, plus cérébral que physique, on est chez Rohmer, hein, pas chez Oshima. Le film reste en surface, moins profond que certaines autres oeuvres de Rohmer et le contexte boboïsant avant la lettre a quelque chose d'un peu agaçant. La fin est assez convenue, aussi, et franchement pas convaincante. Il y a bien la petite musique de Rohmer dans L'amour l'après-midi mais la mélodie n'est pas aussi entraînante qu'on le souhaiterait.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2020
    C'est le sixième et dernier opus de la série des Contes moraux de Rohmer (1962-1972). En guise de clin d'œil, le cinéaste y fait d'ailleurs réapparaître, lors d'une séquence onirique, les actrices principales des films précédents (Françoise Fabian, Marie-Christine Barrault…). Au menu de ce sixième conte moral : une réflexion à bâtons rompus sur les thèmes rohmeriens de toujours : l'amour, la séduction, la liberté, l'engagement, la morale, le conformisme bourgeois… S'y ajoutent ici quelques variations sur la vie parisienne. Dans ce canevas qui modernise une certaine tradition littéraire des 18e et 19e siècles, quelque part entre Marivaux et Musset, le point de vue est masculin. L'analyse de la confusion des sentiments et des désirs y est très fine. On retrouve le style si caractéristique du cinéaste : intellectuel, doté d'un verbe très élaboré, trop parfois, à la limite de la préciosité. Mais ici, la raideur artificielle dans le dispositif des dialogues est plutôt moindre que dans bien des films du réalisateur. Elle paraît en tout cas moins décalée dans ce monde adulte que dans le monde adolescent ou post-adolescent que Rohmer s'est souvent plu à explorer, avec les mêmes artifices. Affleurent également un soupçon d'érotisme vers la fin du film, ainsi qu'une émotion, quelque chose qui sonne juste sur le cœur des hommes (leurs envies contradictoires, leurs lâchetés…) et quelque chose de touchant qui émane du personnage féminin central et de l'actrice qui l'interprète (Zouzou).
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