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Olivier Barlet
263 abonnés
382 critiques
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4,0
Publiée le 7 juin 2018
Le film adopte largement les codes lui permettant de toucher le grand public, tant il cherche à convaincre d’une idée simple : une relation homosexuelle est une histoire d’amour, point barre. Tout cela reste très fleur bleue et très prude à l’écran : nous ne verrons que des baisers et quelques caresses. Pas de quoi donc affoler tout le monde, si bien que le fond du problème de l’interdiction du film au Kenya et des menaces proférées contre sa réalisatrice est bien que dans ce pays l’homosexualité est considérée comme un crime. Pour convaincre, Wanuri Kahiu adopte un style jeune, un rythme soutenu, une caméra volontiers proche des visages, captant les regards qui se cherchent puis interrogent les incertitudes. (lire l'intégralité de la critique et les raisons de l'interdiction au Kenya sur les site Afrimages et Africultures).
J'ai beaucoup apprécié ce très joli drame sentimental qui se passe au Kenya. L'actrice qui joue le rôle de Ziki est particulièrement belle et lumineuse. Ce qui est dommage c'est que le film est trop court (1 h 20) car on aimerait bien rester davantage en présence de ces deux jeunes filles. Aussi la musique qui accompagne ce film est très bien choisie et le film est à la fois dynamique, coloré et très délicat.
La réalisatrice est d’une délicatesse infinie avec ses acteurs et actrices, sa manière de filmer sensible rend à merveille les émotions si difficiles à exprimer en public dans la société conservatrice kényane. Mention spéciale aux deux actrices principales dont la sensibilité du jeu étonne et émeut. L’intérêt du film ne se limite pas à la cause de l’homosexualité féminine – le film n’est devenu militant que grâce à la censure au Kenya. La réalisatrice s’est attachée à replacer ces jeunes de la classe moyenne de Nairobi dans leur environnement, finalement assez proche du nôtre et auxquels il est facile de de s’identifier : ils ressentent les mêmes choses, ont les mêmes envies, toutefois corsetées par les conventions très fortes de la société. Tel l’amoureux de Kena qui lui dit : je peux t’offrir tout ce que veulent les femmes kényanes : de l’argent, un prêt immobilier… alors que bien entendu ce n’est justement pas ce que veut Kena. Pas sûr que la société française soit beaucoup moins conventionnelle, même si bien entendu les « déviances » par rapport aux comportements standards y sont beaucoup mieux acceptées. La capitale kényane, personnage à part entière vu le grand nombre de plans larges, apparaît relativement proche de nos villes européennes, moderne, vivante. Les images colorées des immeubles et des tissus flottant au vent, les plans fixes du ciel entre les immeubles ne sont pas anodins, ils offrent de nombreux moments de respirations : ce film est tout sauf un huis clos concentré sur les deux héroïnes, et, même si certaines scènes sont difficiles, conserve un esprit optimiste et gai.
Tout le film est tout en intensité et en retenue, et à ce titre les scènes d'amour sont tout particulièrement réussies. Non seulement cette histoire d'un amour lesbien interdit est d'actualité, mais l'autre force du film est le portrait de Nairobi et de sa jeune génération, dans ses loisirs, son quotidien et ses rêves. C'est beau, dans ses images, sa BO, son montage. On a envie d'être amies avec ses personnages. Bref, un film d'amour d'aujourd'hui qui porte tout un projet politique. A soutenir et revendiquer !
J’ai bien aimé ce film fait avec beaucoup de pudeur, délicatesse et sobriété, un film que parle d’oppression sociale et du jugement qui nous empêche de vivre, d’être vrai ... 🤩
Outre qu’on croit à cette histoire et qu’on s’attache à ces héroïnes, on est vraiment contents d’avoir sur grand écran des nouvelles de Nairobi, de ses bistrots, commerces, moto-taxis, de cette jeunesse qui y pulse et vibre insolemment malgré tous les obstacles. La mise en scène est à la fois rythmée et délicate, les actrices sont magnifiques, et la musique détonante. https://www.iletaitunefoislecinema.com/rafiki/
Ceux qui voient dans Rafiki un film sur l’homosexualité n’ont rien compris. Même si les deux héroïnes, Kena et Ziki, s’aiment et sont filmées avec une jolie sensualité, le film vise essentiellement l’intolérance d’une société coincée dans le conservatisme mais aussi la jalousie, moteur de tous les drames du récit. La jeune réalisatrice Wanuri Kahiu, a choisi le drame classique et éternel des amours impossibles (Roméo et Juliette) pour montrer la modernité et le dynamisme du Kenya, la vie de jeunes urbains africains, leur culture, leurs passions et comment ils essayent de bâtir leur avenir à travers les conflits intergénérationnels… Le film se déroule donc dans le Nairobi des ‘’vrais gens’’, loin du bidonville de Kibera (La constance du jardinier) ou des beaux quartiers, à mille lieues bien sûr du Kenya touristique. Le Kenya ‘’que l’on ne s’attend pas à voir’’ dirait Kena, l’une des deux héroïnes. Wanuri Kahiu nous montre aussi ce qu’il y a de mieux en matière de jeune culture urbaine au Kenya (bande-son, générique de début, discothèque...). Le film est enfin un chef d’œuvre d’écriture cinématographique, qualité somptueuse de la photo (portraits, paysages urbains, escaliers, ciels mauves en harmonie avec la coiffure de Ziki…), rythme des plans, richesse des images etc. Si le film reprend bien la trame de Roméo et Juliette, la tension du récit demeure avec une fin plus subtile que celle choisie par William…
Superbe film sur une belle histoire d amour au kenya. On suit le quotidien de ces 2 jeunes filles et leur entourage entre passion et rejet. Je vous le recommande
Premier film issu de la production kenyanne a être sélectionné au Festival de Cannes (Un certain regard 2018), Rafiki s’est vue parallèlement interdit de diffusion dans son pays, accusé de « heurter la culture et les valeurs morales du peuple kenyan » avec un « but évident de promotion du lesbianisme ». Finalement, suite à une lutte acharnée de la réalisatrice (accompagnée d’avocats, journaliste, et politiques) le film sera montré pendant sept jours sur les grands écrans du Kenya. Cette romance à la Roméo et Juliette, s’est ainsi peu à peu imposé comme une œuvre militante en faveur des droits des personnes LGBT, l’homosexualité étant toujours considérée comme un crime au Kenya. Le film décrit en effet les mécanismes des réactions homophobes et une place des femmes encore très réduite dans l’espace public d‘une société assez conservatrice. C’est pourtant le portrait d’une jeunesse très active culturellement dans la ville de Nairobi que l’on retient, à travers un univers pop coloré, une énergie débordante, et une très bonne bande originale réalisée par très la jeune artiste Jebet Nava.
Ce film parle d'une relation entre 2 filles dont leurs pères respectifs s'affrontent en politique pour devenir le maire de la ville, ça fait penser à l'histoire de Roméo et Juliette. Le sujet est délicat car dans certains pays l'homosexualité est tabou mais le fait de le transposer en Afrique avec des chansons est bien trouvé.
Très beau film pleins de poésie, sujet difficile dans un pays ou cela est tabou. Très belle bandes son, et des images léchées, les deux actrices principales sont justes magnifiques.
Si vous pouvez avoir accès au commentaires de la réalisatrice, vous découvrirez les difficultés auquel ce film s'est confrontés et la détermination de toute l’équipe pour qu'il arrive sur nos écrans!
Très beau film qui raconte les difficultés d'être homosexuel au Kenya sans violence inutile et avec beaucoup de nuances. La qualité photographique du film est excellente ainsi que la musique sans oublier les belles prestations des deux actrices principales mais aussi des rôles secondaires.