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    L'Amour Debout
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Amour Debout" et de son tournage !

    Qui est Michaël Dacheux ?

    Michaël Dacheux naît en 1978 dans les Landes. En 2008 il réalise son premier film, Commune présence, tourné entre Paris, les Landes et le Larzac. Le film est présenté en compétition au FID à Marseille. En 2009, Sur le départ, écrit avec Christophe Pellet, gagne le concours de scénarios du festival de Brive. Tourné en 2011 dans sa ville natale, Mont-de-Marsan, le film raconte les adieux et les retrouvailles de deux jeunes musiciens pendant une douzaine d’années. Par ailleurs, Michaël Dacheux encadre des films d’atelier avec la Cinémathèque française, Ciclic, l’Université Paris Diderot. L’Amour debout, son 1er long métrage, était en sélection à l’Acid à Cannes en 2018.

    La genèse du film

    Le réalisateur Michaël Dacheux a été pendant plusieurs années intervenant en cinéma dans un centre de vacances pour adolescents. "J’ai pu y observer un monde clos dans lequel circulaient des envies très sincères, et parfois naïves, de faire du cinéma. Le centre permettait aussi une mise en perspective sentimentale. Je suis parti de là pour l’écriture d’un scénario mais ce film n’a pas pu finalement se faire. J’ai décidé de tourner malgré tout une histoire inspirée de cette première source, en abandonnant l’idée du centre de vacances qui impliquait trop d’acteurs et de complications. J’avais toujours envie de raconter l’histoire de ces personnages mais je suis passé d’un huis clos (le centre de vacances, sur la période éphémère de l’été) à quelque chose de beaucoup plus ouvert et d’éclaté dans le temps et dans l’espace. Et nous avons tourné pendant un an, au fil des saisons. J’ai écrit les dialogues au fil des mois."

    Un film personnel ?

    Le cinéaste Michaël Dacheux parle de ce qu'il connaît dans L'Amour debout. "Je suis né et j’ai grandi en province et Paris était loin. Je viens des Landes et mon précédent court-métrage Sur le départ parle frontalement de cette question de rester ou de partir. Par ailleurs, je trouvais intéressant de filmer la réalité d’un jeune intervenant qui anime des ateliers cinéma : voilà qui n’a apparemment aucun exotisme mais qui documente une réalité sociale peu montrée. Comme s’il y avait une indécence à représenter cela au cinéma, alors même que ces activités appartiennent au quotidien de beaucoup de gens que je connais. C’était un enjeu autant ethnographique que fictionnel que de mettre en scène ces différents frottements, entre les débuts à Paris d’un jeune homme non introduit socialement dans le milieu du cinéma, mais qui a le souhait de faire des films, et d’autres personnages qui appartiennent à des réalités sociales très différentes, comme des collégiens de banlieue, un animateur socio-culturel ou un critique de cinéma", analyse le réalisteur.

    Pas fan des castings

    Michaël Dacheux n’aime pas les castings, cette idée de démultiplier les rencontres quand on a déjà approché une personne intéressante pour un rôle. "J’ai donc demandé aux personnes que j’avais envie de filmer si elles acceptaient de tourner dans mon film et elles ont toutes dit oui. Paul Delbreil, qui interprète Martin, je l’ai découvert dans un film que mes étudiants de Paris 7 avaient réalisé. Je l’ai trouvé formidable. Il introduit cet écart avec ma propre personne et c’est ce qui m’a séduit chez lui. Il y a, dans son physique, quelque chose dans lequel je peux me projeter, mais sans que ce soit trop. Sa singularité m’intéressait et elle amène quelque chose d’un peu comique au personnage. Je ne voulais pas que le film soit plombé par une figure d’artiste romantique, mais au contraire qu’il soit très vivant, concret, et Paul amène tout cela."

    La révélation Adèle Csech

    Adèle Csech terminait sa formation au Théâtre National de Bretagne à Rennes quand Michaël Dacheux lui propose le rôle de Léa. "Elle était récitante il y a une dizaine d’années dans le film de mon ami Gaël Lépingle, Guy Gilles ou le temps désaccordé. Elle a une humeur et une mélancolie que je trouve très belles. De manière générale, il s’agissait de filmer des singularités. À part Paul Delbreil, Adèle Csech, Pascal Cervo et Françoise Lebrun qui sont des acteurs professionnels, tous les autres personnages sont interprétés par des non acteurs. Ils font la même activité que dans la vie : le jeune homme fait vraiment des exposés au Palais de la Découverte, la colocataire de Léa est bien hôtesse de l’air. Jean-Christophe Marti, qui joue JC, exerce, comme dans le film, le métier de compositeur. Il avait d’ailleurs fait la musique de mon film précédent."

    L'Amour debout ?

    À l’origine, il y avait un dialogue dans lequel Martin (Paul Delbreil) racontait que la honte et la peur l’empêchaient d’aller au lit, de s’allonger et de faire l’amour avec un autre homme. Pour lui, l’activité sexuelle avec un garçon est possible mais rapide, sans parole, avec une peur réelle de l’intimité, représentée par le lit. "Le fait de vivre son homosexualité de façon clandestine et honteuse l’encourage à cloisonner, à compartimenter la sexualité et les sentiments. Historiquement, les homosexuels ont davantage connu ce type de clivage puisqu’il fallait s’accommoder de situations, de lieux, de rapports qui ne devaient pas être dans la sphère publique. « L’amour debout » renvoie aussi à une forme de vaillance, de dignité et de fierté. Cela peut aussi sonner comme un manifeste. L’amour peut tenir debout, une fois que le personnage accepte de s’allonger. C’est l’idée d’accepter de vivre son propre désir. Le couple hétérosexuel que formaient Martin et Léa correspond à une figure reconnue de la société. En se quittant, ils vont pouvoir aller davantage vers leurs vrais désirs. « L’amour debout », c’est l’amour au plus près de soi, plus libre, plus profond, moins inventé par les autres", confie Michaël Dacheux.

    La place de la musique

    "La musique appartient tout d’abord à l’histoire car l’un des personnages est compositeur", explique Michaël Dacheux. "Le film s’ouvre avec l’une de ses chansons puis, à la fin, on voit un concert. Il y a aussi un personnage de grand-mère mélomane qui fait visiter la maison de Ravel à Montfort-L’amaury. Le film peut être vu comme une balade, dans Paris, avec aussi des échappées. Il y a une forme d’exploration dans l’espace et la musique accompagne cette idée de promenade. Le tout dans un esprit qui peut être lyrique, parfois romantique, mais aussi dissonant, comme ce concert à plusieurs voix. Je ne voulais pas que l’itinéraire de ce jeune homme qui monte à Paris reste vissé sur le récit personnel initiatique. J’avais envie, au contraire, que ce soit très vivant et peuplé et que la musique accompagne tout cela. Peut-être aussi la musique vient-elle prendre le relai, quand, pour les personnages, la parole ne suffit plus."

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