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    Dans la terrible jungle
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Dans la terrible jungle" et de son tournage !

    Genèse

    Caroline Capelle et Ombline Ley, qui se sont rencontrées aux Arts Décoratifs de Paris, ont un parcours assez similaire : l’une en photographie et l’autre en vidéo. "Nous avons passé quatre ans dans la même classe, et en sortant nous avons fondé un collectif (le collectif NOU ) avec d’autres artistes. Depuis trois ans nous programmons ensemble des séances de projection dans différents cinémas alternatifs", expliquent-t-elles. A leur sortie d'école, elles cherchaient un sujet qui leur permette de s'immerger dans un environnement à part. Dans leurs précédents projets, les deux artistes avaient "pas mal galéré", seules et chacune de leur côté, et avaient hâte de se retrouver pour construire un film ensemble, sans contrainte de temps. Caroline Capelle précise : 

    "Ombline a découvert la Pépinière par le biais de deux amis, un duo plasticien-chorégraphe, qui y avaient séjourné lors d’une résidence d’artistes. L’endroit est un domaine entouré de murs, fermé au monde extérieur. C’est cette situation quasi insulaire qui nous a intéressées notamment du point de vue des jeunes, qui semblent parfois évoluer en autarcie. Cet aspect-là, nous avons cherché à l’explorer en nous concentrant sur des moments intimes de leur quotidien, où les éducateurs leur laissent le temps de vivre leurs histoires d’adolescents. En participant à un atelier musique, nous avons découvert que certains jeunes avaient de grandes aptitudes en musique, chant, danse ou improvisation théâtrale, certains ne maîtrisant parfois ni le langage ni la communication dans le quotidien et devant surmonter d’énormes difficultés pour apprendre les gestes les plus simples."

    La Pépinière

    Caroline Capelle et Ombline Ley n'avaient pas envie de faire un film sur le handicap. La seconde s’intéressait aux territoires autonomes et autarciques et la première voulait travailler sur l’adolescence, période de grands chambardements. La Pépinière, espace clos où les jeunes vivent tous les émois de l’adolescence, s’est donc avéré, pour les réalisatrices, l’endroit idéal pour démarrer quelque chose. Elles se rappellent :

    "Nous devons beaucoup à Richard Huet, l’un des chefs de service du centre, qui nous a accordé sa confiance, nous a laissé carte blanche et a mis les choses en place pour que le tournage puisse advenir. Nous avons passé beaucoup de temps en observation dans le centre, puis les jeunes ont fini par nous demander ce qu’on fabriquait avec notre caméra. De là sont nées des discussions sur le film, des idées de micro-fictions et de personnages à partir de leurs propres personnalités, de leurs aspirations. Léa voulait devenir réalisatrice, Médéric a écrit une histoire, Alexis aimait se déguiser, Valentin sollicitait notre expérience pour ce qui est des questions de l’amour, et nous avons trouvé en Ophélie notre personnage mystique, avec qui nous avons partagé de multiples expérimentations musicales farfelues. Ils se sont emparés du film parce qu’ils avaient des choses à dire, sur leur adolescence particulière, décalée par rapport à la norme. Très vite, ils ont compris les enjeux qu’un tel film allait impliquer. L’envie de faire ce film était réciproque, nous avions comme une petite équipe d’acteurs, qui regardaient les rushes, dessinaient leurs personnages plus finement, avec notre aide. On a commencé comme ça, petit à petit, en suivant des fils rouges pour chacune de leurs histoires personnelles."

    Le tournage

    Caroline Capelle et Ombline Ley étaient logées dans l’un des bâtiments de La Pépinière, un peu à l’écart des pavillons d’habitation des jeunes. Elles sont restées sur place pour des sessions de une à deux semaines, presque chaque mois pendant un an et demi. Les premiers jours, elles passaient leur temps à naviguer d’un groupe à l’autre, à vadrouiller sur le domaine à la recherche de pistes possibles. Certaines scènes devaient être mises en place en avance, programmées avec le concours des éducateurs (les scènes musicales complexes), d’autres ont été insufflées par les jeunes eux-mêmes ou ont surgi au gré des tournages.

    "La scène de la crise de Gaël, par exemple, n’est pas survenue miraculeusement alors que nous tournions. En fait, nous commencions à connaître Gaël, ses frustrations, ses musiques favorites... Nous savions qu’il était sujet à des crises très impressionnantes, toujours autocentrées, jamais dangereuses pour les autres. C’était un peu une blague avec les éducateurs, car on loupait systématiquement toutes les crises, et à l’IME il y en a beaucoup. Ça les faisait rire, et ils se demandaient si on allait pas faire un teen movie à force de ne filmer que les meilleurs moments. Finalement, on est allées filmer Gaël pendant l’atelier Espace Vert. Nous savions que la tondeuse, c’était son truc, et qu’il n’aimait pas faire de pause. Et cette crise est arrivée, plus violente que nous ne l’aurions imaginée. C’est l’attitude de Éric qui nous a rassurées ; tous les éducateurs ont tellement l’habitude des jeunes qu’ils encadrent que ça devient une forme de quotidien. Il faut savoir gérer ces situations, en sachant qu’on ne peut pas les empêcher. Nous avons fait le choix de ne jamais sortir du centre, sauf à une exception : filmer l’ESAT de Seclin, un centre de travail adapté où les jeunes que nous suivons faisaient un stage, dans une entreprise de “conditionnement de produits” ; pour certains un des rares métiers accessibles à l’âge adulte."

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