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    L'Île au trésor (Treasure Island)
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    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2018
    La base de loisirs de Cergy-Pontoise est un lieu que tous les cinéphiles connaissent, en tout cas tous ceux qui apprécient Éric Rohmer, puisque ce dernier y a tourné des scènes de l’un de ses meilleurs films (« L’amie de mon amie » en 1987). Guillaume Brac, lui, s’y est tellement plu qu’il y a tourné deux films : une fiction (« Contes de juillet », bientôt sur les écrans) et ce documentaire, projeté dans les cinémas depuis début juillet.
    L’endroit mérite bien qu’on lui consacre ces deux nouveaux films : la base de loisirs de Cergy-Pontoise se présente comme une île au milieu des étangs, une île recelant de multiples possibilités que, bien sûr, le cinéaste se fait une joie d’explorer tout en déjouant allégrement la ronde des clichés qu’on se plaît à égrener dès qu’il est question de la banlieue. Certes, dès le début du film, Guillaume Brac filme des adolescents parvenant à entrer dans la base de manière frauduleuse (car les mineurs non accompagnés n’y sont pas admis), deux d’entre eux essayant à nouveau, dans une autre scène, d’y pénétrer en escaladant un portique, mais ce ne sont là que des gamineries, ce que comprennent parfaitement les gardiens qui, chaque fois, les refoulent en douceur.
    C’est sur les modes de la découverte et des rencontres que se déroule le film, comme s’il fallait explorer chaque recoin du parc tout en ne manquant aucune occasion de donner la parole aux uns et aux autres. En filmant le temps qui passe lors de belles journées d’été (sauf à la fin du film où la survenue d’un orage annonce la saison suivante et donc la fermeture de la base de loisirs), le cinéaste se déplace de lieu en lieu, offrant à nos regards les multiples aspects de son champ d’investigation : la plage où l’on vient se prélasser en famille et se baigner, la diversité des jeux proposés (pédalo, toboggan, plongeoirs, jetlev flyer, etc.), mais aussi les endroits plus secrets, plus retirés, voire plus sauvages, où l’on peut s’isoler de la foule. Guillaume Brac va même jusqu’à glisser sa caméra dans le bureau de la direction où le directeur et son adjoint débattent de questions de sécurité : des emplacements qui conviennent le mieux pour l’installation de nouvelles caméras de surveillance ou de ce qu’il faut faire si l’on repère des individus ayant réussi à entrer dans le parc avec un NAC (c’est-à-dire un Nouvel Animal de Compagnie, rat, perroquet, serpent ou autres espèces n’étant ni des chiens ni des chats) !
    On rencontre de tout à la base de loisirs de Cergy-Pontoise : des jeunes hommes occupés à draguer des jeunes filles, des sportifs qui se livrent à des exploits, des enfants qui jouent, des nostalgiques qui se mettent à l’écart pour essayer de retrouver un peu de ce qu’était le lieu avant qu’il ne devienne, comme le dit l’un d’eux, « un luna-park », des femmes chantant d’une voix stridente lors d’une fête portugaise, un homme expliquant comment il est parvenu à sortir d’une geôle de Conakry, un Afghan ayant échappé à la griffe des Moudjahidines et expliquant combien sa femme et lui ont eu du mal à apprendre le français et à s’intégrer lorsqu’ils sont arrivés dans l’hexagone…
    Cette énumération non exhaustive pourrait donner à croire que l’on a affaire à un film fourre-tout, mais il n’en est rien. Si Guillaume Brac s’est laissé surprendre par des rencontres imprévues, il n’en a pas moins réussi, assez subtilement, à indiquer une sorte de fil conducteur ou, si l’on préfère, un thème sous-jacent à tout le long-métrage. Ce thème est d’ailleurs énoncé clairement par un jeune homme faisant la démonstration de ses talents de plongeur avant de raconter sans vergogne ses libertés concernant la réglementation du parc : chaque fois, le garçon exulte non pas tant à cause de ses exploits mais, simplement, parce qu’il s’émerveille d’être vivant. Ses actions éclatantes lui procurent davantage que d’ordinaire ce sentiment d’être doté du plus beau des cadeaux, celui de la vie !
    Mais ce sont les enfants, très présents dans le film, qui magnifient le mieux le don de la vie : leurs jeux, leurs rires et leurs émerveillements en sont la manifestation la plus authentique. Le cinéaste se plaît tant à les filmer qu’il s’attarde assez longuement sur deux d’entre eux, deux frères qui, avec trois fois rien, des bouts de bois, une flaque d’eau, des broussailles, un chemin pentu, s’inventent le plus trépidant des terrains d’aventure. Ces deux-là, sans le savoir, ont trouvé le trésor de l’île, le fameux trésor : il a pour nom la joie de vivre !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 800 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mars 2020
    L'île au trésor est un film que j'ai peut-être un peu de mal à cerner. Je veux dire que partout le film est présenté comme un documentaire et j'ai un peu de mal à croire que certaines scènes ne sont pas jouées, certes, c'est criant de vérité, mais j'ai du mal à imaginer certaines scènes se dérouler comme ça devant lui, innocemment et lui juste capturer ce moment, avec des gens aussi naturels devant la caméra. Donc ça m'intéressait pas mal de savoir comment il a pu tourner ce film, comment il a réussi pour faire en sorte qu'un tel naturel des situations se dégage.

    Outre cette interrogation, le film est vraiment bon. J'ai plusieurs fois eu l'impression de me retrouver dans Contes de juillet qu'il a aussi tourné (en partie) à la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Les animateurs qui draguent les visiteuses, qui leur promettent de s'amuser le soir dans un endroit isolé du parc... avec le lot de malaise qui va avec ce type de drague ouverte où parfois la fille n'est juste absolument pas réceptive.
    Et en fait en alternant différentes petites histoires, des fraudeurs, des dragueurs, des types qui semblent diriger le parc, des surveillants ou bien juste des jeunes qui s'amusent Guillaume Brac arrive à toucher du doigt ce que c'est que d'être jeune, au soleil et de vouloir s'amuser, rencontrer des filles...

    Il y a une certaine innocence à tout ça, comme si en fait ce parc arrivait à un peu s'isoler du reste du monde, de la ville autour, l'affiche d'ailleurs est pas mal pour ça, on voit les immeubles dépasser au loin. Mais Brac a l'intelligence de présenter quelques témoignages pour justement contre-balancer un peu le côté idyllique, bon déjà on voit un peu de l'aspect gestion du bordel, on voit les jeunes éconduits, mais surtout a cet afghan qui parle de pourquoi il a quitté son pays, ce prof qui raconte comment cet endroit arrive presque à être encore un havre de paix...

    Le monde extérieur existe toujours, Brac ne l'a pas oublié, mais cette base de loisirs permet un moment de s'échapper, de retomber en enfance, comme ces deux gamins qui sur la fin se mettent à explorer. Et donc à travers ce film j'ai vu une certaine ode à l'enfance ou du moins à l'innocence de la jeunesse, l'âge où on explore les lieux, mais aussi l'autre sexe.

    Je dirais juste que malheureusement toutes les petites saynètes ne se valent pas forcément et on a un long passage avec un vigile qui semble parler tout seul, mais j'ai juste trouvé ça inintelligible, comme s'il n'articulait pas assez. Bon c'est du détail, mais dans l'ensemble, c'est vraiment touchant et une véritable bouffée d'air frais.
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 282 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juillet 2018
    L'île de loisirs est une base nautique construite dans un méandre de la Seine près de Cergy-Pontoise. Guillaume Brac y a posé sa caméra l'espace d'un été, y filmant ses usagers : des ados dragueurs, des retraités nostalgiques, des gamins resquilleurs, un veilleur de nuit guinéen, un Adonis du pédalo, des Philippins qui jouent à la balle à la nuit tombée...

    Guillaume Brac fait partie de ces nouveaux réalisateurs qui avec Antonin Peretjatko ("La Fille du 14 juillet"), Justine Triet ("La Bataille de Solférino") et Thomas Salvador ("Vincent n’a pas d’écailles") sont en train d'insuffler un grand courant d'air frais dans le cinéma français. Il a tourné dans l'île de loisirs de Cergy Pontoise un marivaudage rohmérien qui sortira le 25 juillet. En ouverture de rideau, il nous livre son making of inspiré qui en décrit le cadre dépaysant : une base de loisirs aux portes de la capitale, un morceau de banlieue loin des clichés de la banlieue.

    On pourrait y voir à première vue un documentaire dans la veine des chefs d'oeuvre de Frederik Wiseman ("Ex Libris", "In Jackson Heights"...) : le décryptage d'une institution et de ses règles de pouvoir. C'est l'impression que donnent les scènes filmées avec le directeur et son adjoint sécurité qui tentent tant bien que mal de faire régner l'ordre sur la base.

    Mais là où Wiseman ausculte les règles, Brac préfère montrer leur transgression. Il filme avec tendresse des gamins resquilleurs qui tentent de s'introduire sur la base sans payer, des plongeurs qui attendent que les vigiles aient le dos tourné pour nager dans une zone de baignade interdite, des moniteurs qui se sont laissés enfermer dans le parc à la nuit tombée...

    De briques à Brac. Le documentaire procède de rencontres en rencontres, sans logique apparente, au risque parfois de la platitude et de la répétition. Il aurait pu durer une demie heure de moins ou, comme un documentaire de Wiseman, trois heures de plus. Autre défaut : il cède parfois à la célébration béate d'un vivre-ensemble sans accroc, comme si les pathologies des banlieues (pauvreté, enclavement, communautarismes, incivilités) trouvaient soudainement leur antidote en maillot de bain.

    Pour autant, la caméra de Guillaume Brac a une vertu rare : sa bienveillance. Chacun des personnages qu'elle filme est fait du lait de la tendresse humaine, même ce retraité qui se lance dans une histoire scabreuse qu'on craint l'espace d'un instant de voir dériver. Brac filme un bout d'Eden, la magie de l'enfance éternelle, où le temps semble suspendu, sans ignorer que l'été se terminera bientôt et que la pluie de septembre obligera les estivants à quitter le parc.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 mai 2019
    "L'île au trésor" est pour Guillaume Brac une occasion de filmer l'été et un lieu qu'il apprécie, la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Le cinéaste est toujours aussi habile pour camper un décor en quelques plans et nous faire ressentir son atmosphère mais, en privilégiant la forme documentaire à la fiction, il perd en fluidité d'écriture et n'évite pas les longueurs. Les idées sont très vite amenées et très clairement présentées : on suit quelques gamins qui veulent accéder à l'étang sans payer, des ados qui passent leurs journées à draguer des filles qui ne les calculent pas, une direction qui réfléchit à une meilleure organisation du site. Entre recueils de témoignages authentiques et pure attention aux mouvements des "personnages", le film trouve un bel équilibre avant de rabâcher ses thèmes dans une seconde moitié plus anecdotique. S'il manque de souffle, "L'île au trésor" réussit néanmoins à faire rejoindre la mélancolie de Brac à travers son souvenir d'enfance et la mélancolie future de jeunes étudiants qui travaillent à Cergy-Pontoise pendant l'été et qui prennent conscience qu'ils regretteront ce lieu une fois qu'ils l'auront quitté : plus que la volonté de restituer l'ambiance d'un endroit dans ses moindres détails, c'est par cette mise en scène d'une émotion collective que le film nous touche.
    Jean-Marc P.
    Jean-Marc P.

    28 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juillet 2018
    Poilant et tendre, un regard empathique sur une certaine idée de la République. Ados dragueurs, familles de tous pays, gosses seuls viennent ensolleiller leur Été dans le paradis d'une base de loisirs de la grande banlieue. Sous le regard bienveillant d'un personnel rompu aux petites fraudes et porteurs humanistes du service public.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2018
    Une chronique estivale drôle et touchante doublée d'une fine observation sociologique dans un lieu de tous les possibles.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    908 abonnés 4 829 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mai 2019
    Le regard est poétique.
    Chacun y mène sa petite vie et respecte plus ou moins les règles dans la bonne humeur générale.
    Le portrait montre des gens heureux de vivre dans la simplicité. C’est idyllique mais ça reflète bien des moments d’évasion nécessaires.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    61 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 décembre 2021
    On retrouve dans ce documentaire la patte de Guillaume Brac, cette mélancolie douce sur fond de carte postale estivale qu'il affectionne particulièrement. Cette fois il pose sa caméra à la base de loisirs de Cergy pour y saisir de petites tranches de vie, de petits moments d'évasion. On ne peut pas dire que l'exercice soit vraiment réussi : l'abondance de personnages, à la qualité très inégale, et que l'on ne suit pas forcément assez longtemps, rend l'ensemble trop impersonnel et décousu. Il eût sans doute été plus judicieux d'en isoler certains pour pouvoir créer une récurrence et donc une progression narrative.
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 juillet 2018
    On retrouve le ton de Brac dans ce documentaire sur la base de loisirs de Cergy. Ecoute des différents personnages, humour, mélancolie font partie des caractéristiques de ce film attachant. Manque un regard un peu plus personnel, qui aurait fait basculer le long métrage parmi les oeuvres dont on se souvient, entre Marker et Depardon.
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    110 abonnés 236 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mai 2019
    L’ÎLE AUX TRÉSORS

    un documentaire réjouissant. Une parenthèse enchantée dans le monde de la banlieue. On y rencontre les enfants et ados gouailleurs et enjoués, jouant avec les règles en se donnant des frissons, se régalant de l’espace de liberté qu’offre cette nature ( pas si naturelle que ça en fait).
    En filigrane on sent qu’ici ils ont la paix , l’innocence et la joie auxquelles ils devraient avoir toujours le droit. Mais cette île a un coût et n’est pas donné à tout le monde, limite et symbole de nos sociétés parcellisées.
    A voir pour se faire du bien quand même.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 juillet 2018
    Un très beau film , comme aussi les contes de Juillet. Guillaume Brac a cette aptitude à filmer presque rien, les instants suspendus, l’éclat du moment , on retient son souffle, on rit, on est touché, les personnages sont formidables , tout conspire à éveiller les sens
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 juillet 2018
    Du grand art! De la poésie, de la simplicité. Un regard bienveillant sur la société. Encore un beau film de ce cinéaste qui ne cesse de nous toucher
    Scénario Catastrophe
    Scénario Catastrophe

    27 abonnés 156 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2018
    Un film qui fait du bien, surtout pour ceux qui ne sont pas en vacances. La caméra vaque aux rytmes des visiteurs, des familles, des enfants, des jeunes. Ce sont des rencontres comme on en fait à la plage, en vacances, des personnes qu'on oubliera mais qu'on est ravi d'avoir croisé entre deux baignades. Il y a des histoires surprenantes, d'autres droles, on se prend au jeu des petits fraudeurs, du dragueur, du surveillant. On ressent une sérénité objective, mais aussi de la tendresse, parce que c'est aussi un film sur la bienveillance et le fait de prendre soin des autres: quand on est maître nageur, ou bien que l'on souhaite apprendre la vie et l'aventure à son petit frère. Très beau, très tendre, très nostalgique !
    Arnaud A.
    Arnaud A.

    5 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 novembre 2023
    Je pense qu'on peut parler ici, malgré quelques maladresses, de chef-d'œuvre du film documentaire au sens où ce que Guillaume Brac capte ici, et la manière dont il le monte, font une proposition esthétique et poétique. Ces gamins gentiment fraudeurs, ces gardiens faussement sévères, cette administration débonnaire et légèrement hystérique, ces play-boys de pédalos et ces réfugiés politiques, c'est notre identité idéale dans le paradis cheap de Cergy-plage. Quel miracle de l'avoir cerné, d'être aussi près du sol et si proche du rêve en même temps.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 22 janvier 2020
    J'ai était obligé de le regarder donc je n'ai pas pu arreter de le voir malheuresement. Ce documentaire (bien que je ne vois pas en quoi s'en est un) est simplement nul je sais pas à quoi il sert.
    Les meilleurs films de tous les temps
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