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Xavier B.
12 abonnés
269 critiques
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4,0
Publiée le 14 avril 2019
Au nord de la Turquie, dans un village isolé au milieu d’un massif montagneux luxuriant, Sibel a 25 ans est muette et vit avec son père et sa soeur, un peu plus jeune. Elle surmonte son handicap en utilisant une langue sifflée traditionnelle spécifique à la région (Küskoy) mais aussi en se forgeant un rôle social de sauvageonne et de chasseuse de loup.
Ceci ne l’empêchera pas de tomber amoureuse et d’être brutalement confrontée aux règles qui s’appliquent aux femmes, mais qui lui étaient épargnées du fait de son handicap… Elle utilisera alors sa force de caractère pour chercher à améliorer le sort de ses congénères, qui la méprisaient jusque là.
Les paysages, le personnage de Sybel, le charme de cette langue sifflée (authentique), la description précise mais pleine de nuance du statut des femmes dans cette région, le rythme du film…
Aux fins fonds de la Turquie, une jeune sauvageonne muette se révolte contre la condition féminine. Le scénario est solide, crédible, romantique, les acteurs principaux sont convaincants et la photo très belle.
Un film superbe évoquant les coutumes de ce village turc bien différentes de celles que nous connaissons en France. L'actrice principale réalise un exploit en utilisant la langue sifflée. Un film à voir
Film réalisé par un duo de réalisateurs franco-turc, leur première fiction semble-t-il. Dans un village où la langue sifflée est le mode d’expression ordinaire (mode parlé qui existe en réalité), Sibel est une jeune femme muette. Rejetée par les autres femmes du village, son handicap lui permet de ne pas être soumise aux traditions familiales et de disposer d’une liberté bien plus grande que les autres femmes. Un jour elle rencontre un fugitif dans la forêt… Ce film est servi notamment par deux acteurs remarquables, Dania Sönmez pour Sibel et Emin Gürsoy pour son Père. Des images belles et variées, entre la lumière des paysages, l’ombre de la forêt, le village, les intérieurs d’habitations. Un scénario qui nous tient en haleine, parfois impressionnant, et se rapproche un peu d’une fable… Le film oppose en effet le monde du village, dans lequel la réalité et la société des hommes s’imposent avec leur flot de duretés, et le monde de la forêt, monde de dangers et de liberté, dans lequel la part animale de nos êtres peut se révéler pour le meilleur. Une fable qui est donc là pour nous livrer des messages et nous faire réfléchir. Sur le plan social et politique d’abord, c’est un film engagé sur la Turquie d’aujourd’hui, dans laquelle on trouve à la fois des traditions familiales sclérosantes pour les femmes, des hommes qui ne les respectent pas, l’exclusion des handicapés, un pouvoir politique répressif contre ses opposants… Et glisse l’idée qu’il pourrait en être autrement. Sur un plan philosophique, le film met en lumière la force intérieure que confère la confiance reçue, l’impasse et l’imbroglio auxquels conduit la jalousie et la dénonciation, l’usage de la liberté pour libérer les existences. Le film est habité par une grande délicatesse et une force vitale tout à la fois, et par les « signaux faibles » d’une rédemption possible. Très beau.
Très beau , interprétation remarquable - quasi reportage sur le mode de vie des villages reculés du NE de la Turquie et la pratique très étonnante d'une langue sifflée.
Sibel raconte l'histoire d'une jeune femme en marge de sa société, rejetée par beaucoup, elle continue d'avancer, digne et courageuse. La performance de l'actrice principale est vraiment incroyable !
une ode à la liberté ! une lutte contre l'exclusion de l'handicape.... une actrice qui crève l'écran avec sa force du regard, sa présence entre sensibilité et violence.... le cinéma comme on l'aime : hors des sentiers battus , accompagné de superbes paysages . A conseiller vivement .
Très beau film franco-turc, qui brosse le portrait d’une jeune femme rebelle et muette, courageuse et indomptable, symbole d’une rébellion féministe dans son village perdu au cœur des montagnes.
Les réalisateurs s'empressent de présenter le contexte : la vie d'un village dans les montagnes turques. Il montre rapidement l'héroïne et tous ceux qui l'entourent. Il passe donc très vite sur son handicap pour mettre en scène l'inconnu. L'handicap ralentit les échanges entre les deux protagonistes ce qui permet au film de prendre (trop?) le temps de montrer les réactions des personnages, voire leurs évolutions. Les réalisateurs filment les regards qui sont des langages qui parlent très fort, comme dans la dernière séquence. La photographie capte non seulement le langage des regards, mais aussi la magie des us et coutumes du village : en un plan unique, elle capture le reflet du feu, fondant la montagne dans le village, où la lumière se mélange à l'obsurité de manière festive. La séquence pourrait même faire référence à l'allégorie de la caverne. Il y a aussi ce plan où Sibel regarde la télé en zappant : en quelques secondes, le film fait référence au contexte politique du pays. Ce n'est pas un film sur la différence ou sur l'étranger (au village) : c'est une oeuvre anti-militariste, anti-conformisme, féministe, bref révolutionnaire.
Quelque longueur par moment, une ressemblance avec les frères Dardenne (caméra à l'épaule) et quelques clichés mais cela reste un très bon film. Une découverte et un film bouleversant par sa thématique et son jeu d'acteur. Les sujets abordés sont très intéressants : la famille, le poids des traditions, le handicap, la politique turque, la vie des femmes....
J'ai aimé ce film à l'esthétique certaine, avec gros plans sur les personnages et les visages, et qui nous délivre une leçon d'émancipation face à l'asservissement de la femme considérée comme un objet de procréation et mariée sans qu'on lui demande son avis. Sibel, en tant que muette, s'est affranchie de ces obligations et va peu à peu en affranchir les autres, à l'ultime fin du film. J'ai apprécié le personnage du père, partagé entre son rôle de mâle devant se faire obéir de ses filles, son amour et sa complicité avec sa fille muette, et son rôle de chef du village. A noter le côté délétère des toutes ces villageoises, soumises, et encore plus virulentes à dénoncer les efforts d'émancipation de quelqu'un que son handicap rend différente.
Nul. Il n'y a pas d'autres mots... un film qui traine en longueur sans aucun scénario. Il ne se passe rien. On attend désespérément qu'il se passe quelque chose mais il n'arrive jamais rien ... des incohérences flagrantes dans le scénario.
Intéressant pour cette langue sifflée qui donne envie d'en savoir plus; mais hélas très faible par ses deux acteurs principaux, surtout Sibel, caricaturale dans le genre enfant sauvage en permanence surjoué. Dommage.