Encore une production européenne à vocation patriotique qui a pris la liberté de faire les poches à la série ‘Vikings’ : entre la fin de l’Empire romain et la Renaissance, tous les habitants des côtes nord-européennes n’étaient certes pas des vikings mais enfin, tous avaient des dégaines, des fringues et des armes de vikings, ce qui permet probablement de mutualiser les coûts de production. Après les Hollandais primitifs, ce sont les Lettons primitifs qui sont à l’honneur dans ce spécimen, et plus particulièrement la légende de l’anneau de Namay, symbole régalien de la Semigallie, le royaume à la base de l’identité lettone contemporaine. Comme dans les autres films, histoire de respecter la réalité historique, le centre du gouvernement de ce royaume est une grosse hutte et les batailles mettent en présence au maximum quelques dizaines d’hommes. Pour le reste, ‘The pagan king’ fonctionne de manière rigoureusement identique à toutes les épopées historiques du cinéma nord-européen : un type qui voulait juste vivre tranquillement et manger du poisson cru au bord de la rivière, se retrouve obligé d’endosser les responsabilités royales, tombe amoureux d’une sauvageonne, se fait contester et trahir, mais rétablit son autorité en repoussant les envahisseurs (et en la matière, on n’a pas encore trouvé plus crapuleux que les missionnaires chrétiens). Enfin, quand il fatigue un peu à force de fracasser des crânes, il invente la démocratie et la liberté : comme ça, sur une inspiration soudaine, même que dans un méchant pays, on appellerait ça une “oeuvre de propagande’ ! . Bref, à force de savoir ce qui va se passer, on s’ennuie un peu, on ne vibre pas autant que ne vibrera le Letton moyen sans compter que, même si les paysages de landes et de marécages sont magnifiques, les acteurs laissent une impression plus que douteuse.