Avis : La Vie scolaire - Page 8

Il arrive que l'on ait de belles surprises au cinéma. On va voir tel ou tel film sans grande conviction, mais seulement parce qu'il est à l'écran et que tout le monde en parle. Eh bien, le film réalisé par Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, et Mehdi Idir a de quoi étonner - et pour le meilleur. D'autant que le sujet traité présentait des risques évidents : un scénario simpliste, une vision caricaturale de l'enseignement dans les banlieues difficiles, une démagogie à toute épreuve, une cascade de bons sentiments, etc. Or, tous ces écueils ont été magistralement évités. Au contraire, nous avons découvert un scénario parfaitement construit, une vision humaine et nuancée d'un collège réputé difficile en Seine-Saint-Denis et qui plus est par moments un modèle de cinéma virtuose. La force et l'originalité du scénario ont consisté à faire d'une jeune femme à qui revient le rôle de CPE dans un collège de banlieue (excellente Zita Hanrot), le pivot du scénario autour duquel gravite une myriade d'adultes et d'adolescents d'où émerge progressivement un jeune à la bouille ronde et sympathique, un certain Yanis. On apprendra du reste qu'un point commun relie le gosse de banlieue à la CPE et que tous deux vivent le même drame de la séparation. Mais le film vaut aussi par les portraits - parfois seulement esquissés - des profs et surtout des ados qui constituent l'univers du collège des Francs-Moisins. On devine l'empathie qui a relié les deux réalisateurs à ces acteurs pour beaucoup amateurs, même si certains constituent des têtes d'affiches. On ne saurait sous-estimer de ce point de vue la dimension autobiographique (pour les deux réalisateurs) qui parcourt le film. Toujours est-il que l'apparence de désinvolture et de facilité à endosser des rôles pas si éloignés de leur vécu rend les ados très attachants et sympathiques. Et peut-être que Liam Pierron, qui interprète à la perfection le rôle de Yanis, connaîtra le destin que dans le film la CPE promet à son personnage, celui de s'accomplir dans le domaine du cinéma. On comprend ainsi tout l'intérêt sociologique que présente "La vie scolaire", un film que parcourt un irrésistible optimisme - même si la fin est entachée d'un rendez-vous inattendu avec la mort. Ajoutons cependant le fini artistique qui est ici indéniable. Tout en demeurant toujours à hauteur d'homme, la caméra réalise quelques prodiges dont un superbe plan-séquence qui suit un duo de copains auquel vont s'agréger d'autres "potes", depuis le bas d'un immeuble jusqu'au collège distant d'une centaine de mètres. On a beau traiter un thème qui invite au réalisme, il n'est pas défendu d'y apporter cette touche esthétique qui lui donne une plus grande force et offre de surcroît un plaisir pour les yeux.

Un film qui, par bien des aspects, témoigne de la réalité du fonctionnement d'"un collège en France. Les réalisateurs ont le louable souci de réhabiliter les banlieues, si souvent montrées du doigt. Mais cela conduit à un film "Bisounours" qui préfère laisser croire qu'il n'y a pas de vrais voyous et une réelle violence dans ces collèges. Zita Hanrot, comme d'habitude, est lumineuse.

Une vrai petite surprise ce film je pensais aller voir un massacre et bas non j ai kiffer à mort drôle plaisant à voir de l'émotion et un très bon casting chapeau l'équipe !!!

Excellente comédie, qui mêle rires et gravités dans un film superbement joué par des acteurs confirmés ou débutants, mais tous excellents, dialogues parfaits. Déjà vu 2 fois la 1ère semaine et on ne s'en lasse pas ! Bravo GCM et Mehdi !

Un film qui décrit la réalité des quartiers en banlieue parisienne et non des clichés ou stéréotypes pour y avoir vécu. J'ai adoré l'humour tout au long du film, les acteurs sont incroyables, petits ou grands. Le film est rythmé, on ne s'ennuie pas, se laisse regarder facilement, entre amis ou en famille. Je l'ai revu deux fois donc vous pouvez également le revisionnier sans hésitations. Vous l'avez compris, je vous le recommande fortement. Grands Corps Malade ce surpasse avec ce deuxième film après Patients.

Encore un bon film en réalité avec la vie actuelle et une morale qui touche énormément passez un moment fort agréable à ma surprise

Une merveilleuse comédie pétrie d'humour et d'humanisme avec des acteurs de talent qui jouent à la perfection leur rôle

La période du collège est un moment de vie très délicat. Lorsqu'on le traverse en banlieue, c'est peut-être encore parfois plus complexe ou éprouvant. Qui est respecté, qui est respectable ? Qui est digne de respect, qui se sent digne de respect ? Chaque protagoniste direct.e ou indirect.e est concerné.e par ces questions : élèves, professeurs, parents et celles et ceux de la vie scolaire. Des paroles et des actes peuvent être fédérateurs ou à l'inverse destructeurs. L'image narcissique de chacun.e est sur la sellette au quotidien. Le dedans et le dehors du collège, comme de l'école s'interpénètrent à foison. Comment maintenir l'espoir malgré tout, comment faire crédit coûte que coûte à celles et ceux, qui sont l'avenir de notre société. Une photographie de notre société telle que d'aucuns ne veulent rien en savoir.

Le film est très loin d'être mauvais, mais Grand Corps Malade utilise abondamment les clichés sur les banlieues pour construire son film, ce qui rend parfois quelques scènes caricaturales. L'ensemble est très bien filmé, un montage propre et des images soignées. C'est fluide, le film se regarde sans temps mort, on passe par toutes émotions. Coté casting, chacun joue son rôle avec finesse et donne du caractère à son personnage. Seul Zita Hanrot, me semble perdue, et m'a peu convaincue. Au final La Vie Scolaire se regarde avec plaisir.

Certainement très juste dans le rendu de l'atmosphère des banlieues (je ne les connais que par les faits divers), ce film est envoûtant, et les presque deux heures de sa projection passent e un éclair.
J'ai aimé cette ode à une profession scolaire, les CPE qui comme Samia se dépense sans compter pour sortir deux ou trois gamins dont elle devine le potentiel de leur vie sans issue.
J'ai aimé ces vies qui se croisent au collège, parents, enfants et enseignants, et qui nous racontent simplement un collège de la région Parisienne.
J'ai aimé le jeu de tous ces jeunes acteurs qui ont étés très convaincants dans leur façon de raconter cette histoire.
J'ai aimé l'originalité de la réalisation de ce film, avec une mention spéciale pour le générique.
Un film que je recommande d'aller voir

On suit une cpe qui intègre un college difficile, elle doit faire face à des éleves en pleine crise d adolescence. Ces derniers ont souvent une vie personelle mouvementée, c est d ailleurs le cas de la cpe. De plus ils doivent faire face à un univers précaire et se tirent les uns les autres vers le bas. J ai adoré le film qui est plein d humour et qui dépeint une triste réalité celle des enfants de banlieues abondonnés.

Une comédie hyper attachante, spontanée et fraîche qui ne tombe jamais dans la caricature !
Samia Zibra débute comme conseillère principale d'éducation (CPE). Originaire de l'Ardèche, elle a demandé un poste en région parisienne. Elle découvre ainsi le collège en zone d'éducation prioritaire (ZEP) de la cité des Francs-Moisins, à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis. Elle y rencontre de nombreux problèmes, notamment le manque de discipline et la réalité sociale du quartier. Elle découvre cependant l'incroyable vitalité et l'humour (des élèves comme des surveillants) qui règnent dans l'établissement. Dans l'équipe des surveillants, Samia peut notamment compter sur Moussa, le « Grand » du quartier, et Dylan, le chambreur. Samia va peu à peu s'adapter à ce nouvel univers. Sa situation personnelle la rapproche de Yanis, un élève vif et intelligent avec un potentiel gâché par son insolence et mis dans la classe des « SOP » (sans options). Samia va cependant essayer de le sortir de son échec scolaire pour lui proposer un avenir meilleur.
C'est très ingénieux et super bien construit : filmer des moments simples de vie dans un collège tout sauf normal comme Moussa accrochant son manteau sur le porte-manteaux, les élèves descendant ou montant les escaliers... Une BO absolument géniale qui colle parfaitement au climat morose et mélancolique qui règne dans la vie de ces jeunes. Et que dire des acteurs, amateurs pour la plupart, qui sont exceptionnels. Une galerie de personnages tantôt attachants, tantôt tête à claques, le quotidien du 93 quoi ! Que ce soit le personnel encadrant ou les élèves, chacun apporte sa touche d'humour et d’affection : spoiler: Zibra la CPE s'investissant à 200% autant dans sa vie personnelle que professionnelle, Dylan le surveillant roi du Simpson challenge, Yanis ce collégien loin d'être bête mais à l'environnement peu propice à la réussite ("Madame, vous êtes belle"), Dewey le clown de service, Issa le géant doué en maths, Seikou dans une scène à mourir de rire avec sa gomme, Messaoud le sage prof de maths, Farid le mytho notamment la scène où il traduit des mensonges à sa mère ou encore le retard à cause d'un chien de la taille d'une antilope, Cindy (il y en a toujours une dans un collège ou lycée) la jeune fille précoce et sexy, Redouane le prof de sport au langage châtié et aux idées incongrues (ou novatrices c'est selon), Mamadi (?) le marathonien qui adore rappeler à Moussa que c'est le mec de son bâtiment, Driss (je sais plus exactement le prénom) le fan de musique qui a un réel talent...

Une conclusion de Yanis lucide et particulièrement vraie lors de son conseil de discipline sur la logique de regroupement des gens à problèmes en général : "et vous votre idée c'est de regrouper tous ces fous ensemble, c'est ça votre projet pour nous ?"

Après patients, le nouveau film de Grand corps malade et d'Idir, ne déçoit pas. Il est moins drôle que ce dernier mais il décrit avec réalisme une année scolaire dans un collège de banlieue. Les jeunes acteurs sont parfaits, notamment celui qui joue Yanis. Un film optimiste qui décrit un quotidien pas toujours facile mais qui grâce à des hommes et des femmes bienveillants permet à des jeunes en difficulté de trouver un cadre stabilisant. La banlieue en ressort grandit.

17/20

Ça se plaint de l ecole... Le jour où ça la respectera tout ira bien.. Comme le reste voilà tout...

Je ne sais pas quelle est ma logique actuelle quant à mes choix cinématographiques du moment mais j’ai enchaîné deux films français orientés documentaires sociaux et tous les deux avec Alban Ivanov.
Donc premier des deux films concernés, avec cette oeuvre, je voulais plus voir l’envers du décor de cette fameuse salle des profs. J’ai quitté les bancs de l’école il y a de ça quelques années mais c’est vrai que la porte du conseiller d’orientation et de la salle des profs, je ne les ai que très rarement franchies.
J’ai aussi l’avantage de connaitre dans mon entourage quelques enseignants et donc j’ai déjà un petit aperçu de ce qui peut se passer dans un établissement scolaire. Là, je dirai que l’on est très proche de la réalité. Des situations ubuesques, des relations qui peuvent paraître tendues mais finalement tout simplement humaines et surtout un certain recul à avoir de la part du corps enseignant qui n’est si facile à gérer.
La Vie Scolaire nous montre tout ça avec un jeu d’acteurs simple et efficace. Une image qui n’en fait pas trop, des clichés présents mais pas surdimensionnés et un environnement qui montre que même aux portes de Paris, la vie existe et qu’elle n’est pas que pessimisme et violence.
Vraiment un beau film, juste et équilibré.