Pom !
Depuis un bon moment, ce film était posé là, dans ma pile de trucs à voir. C’est l’actu cannoise de 2022 qui l’a repositionné au sommet de ladite pile. Ce sera au moins une des vertus du remake improbable de Hazanavicius (que je n’ai pas vu).
Pour le pitch, moins on en sait, mieux on se porte alors on va faire court. Une équipe de bras cassés tourne un film de zombies fauché. Rien ne va et en plus viennent se greffer quelques vrais zombies histoire de pimenter le truc.
Le film est très très bien. Voilà. Si vous tenez absolument à en savoir plus, vous pouvez continuer la lecture. Pour les autres, arrêtez-vous là et trouvez-moi le moyen de regarder ce bijou ! Je parie un billet qu’il est bien meilleur que son remake !
Vous êtes encore là ? OK, on passe à la suite.
En voila un exercice de style réjouissant ! Il faut dire que ça n’y va pas avec le dos de la cuillère. Fidèle à mes habitudes, je m’étais contenté des quelques infos qui étaient arrivées malgré moi jusqu’à mes yeux. Et donc, je suis rentré dans ce film de zombie comme prévu par le projet, en me disant « sympa ce très long plan-séquence mais bon, c’est un peu too much et déjà vu ». Et quand le générique de fin arrive après 30 minutes, c’est l’étonnement. Car maintenant, un autre film commence, celui qui consiste à raconter la genèse et le tournage du court métrage que l’on vient de voir. Et c’est vraiment là que les réjouissances commencent. Si la partie de transition entre le film dans le film et le tournage de celui-ci n’est pas forcément la plus dynamique, elle est tout à fait nécessaire pour comprendre et pimenter la suite. Car le tournage en lui-même est dantesque … et à mourir de rire. Et sacrément malin et virtuose. On revoit le film dans le film tourné sous un autre angle avec en apport supplémentaire, les péripéties « behind the scenes ». Que tout colle tient du tour de force. Et surtout, cette joie communicative est celle d’une déclaration d’amour au cinéma, art de la triche et de l’illusion. Le film nous rappelle que tout se joue hors du champ et que celui-ci n’est que le chapeau de l’illusionniste, pas le magicien lui-même. On applaudira également, outre l’idée originale, la prestation des acteurs, volontairement faux.
Au final, ce film d’étudiants (véridique) est une véritable réussite et on pourra s’étonner que le remake français vienne d’Hazanavicius tant le nom de Gondry paraissait tout indiqué. Bref, une véritable comédie réjouissante, ludique, libre et amoureuse. Un instant de fraîcheur devenu rare.