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    Deux Moi
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    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    591 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2019
    Voilà un film qui fait du bien au moral et qui devrait être vu par le plus grand nombre. Au départ, on sait pas trop où le scénario nous emmène car sa simplicité s'apparente d'avantage à une idée astucieuse de court-métrage plutôt qu'à un long. Mais force est de constater que c'est parce qu'il ne se passe pas grand chose qu'il capte toute notre attention ! En effet, "Deux moi", c'est le miroir d'une génération de trentenaire pommés, connectés, malheureux sans le savoir et mauvais dans les rapports humains. Même si on est pas en pleine dépression, comme le sont les deux personnages principaux, on se reconnait et la morale porteuse d'espoirs fait son effet. Les décors parisiens, si on y habite, contribuent beaucoup à cette identification. Il y a d'ailleurs une certaine poésie qui s'en dégage. Cédric Klapisch signe un très beau film, juste et sensible, léger et direct. La comédie romantique, ici, n'a pas encore eu lieu, mais nous raconte les prémices d'une folle histoire d'amour où il faut d'abord apprendre à s'aimer soi-même avant d'aimer les autres. François Civil et Ana Girardot sont touchants et drôles, totalement à côté de la plaque ! Camille Cottin et François Berléand, dans le rôle de leur psychologue respectif, apportent une nuance décalée et subtile. En sortant, je trouvais le film anecdotique, presque sans intérêt mais "Deux moi", sans que je m'y attende, reste en tête des jours et des jours après la séance. Il questionne notre rapport à la vie, à l'amour, aux autres, à nos valeurs, à la famille. Il pousse notre entrain et notre optimisme a prendre le dessus, à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide ! Un peu comme le ferait une thérapie, sauf que là, ça coûte 12 euros et que ça dure moins de deux heures.
    RedArrow
    RedArrow

    1 527 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2019
    Rémi et Mélanie formeraient un couple idéal. Tous deux trentenaires et célibataires, ils sont même carrément des voisins se croisant quotidiennement sans le savoir. Le destin devrait normalement y aller de son coup de pouce pour les réunir mais il n'en est rien. Pas dans le monde d'aujourd'hui et encore moins dans la jungle urbaine parisienne où l'anonymat du nombre permet de faire disparaître l'individualité.
    Pour le moment, Rémi et Mélanie sont donc prisonniers de leurs solitudes grandissantes, une condition déjà similaire pour ces deux âmes sœurs mais dont les raisons ne sont pas totalement identiques même si elles partagent certaines racines.

    Au-delà du seul décor de la capitale, "Deux Moi" s'attarde d'abord sur les facteurs externes qui renforcent leur isolement, tous ces maillons essentiels de la société dont le but primaire était de rassembler les personnes mais qui se sont mis à dérailler en les faisant s'éloigner toujours un peu plus. Le monde professionnel par exemple ? La vie de Mélanie est régie par une importante présentation qui l'obsède et ne la quitte plus jusque dans les murs de son petit appartement pendant que Remi, lui, travaille pour une grande entreprise "amazonienne" déshumanisant toujours plus son personnel. On pourrait supposer également que la famille est encore une boussole suffisante de réconfort afin de nouer des liens ou, au moins, nous rassurer sur nos capacités dans ce but mais, face à des frères et sœurs qui connaissent une plus grande stabilité ou l'impossibilité de communiquer réellement avec un parent, l'isolement et le manque de confiance en soi ne peuvent que s'accroître...
    Que reste-il alors pour relier les individus entre eux ? Les réseaux sociaux avec ces applications de rencontres censées unir des couples mais qui, par leur fonctionnement, mettent la recherche d'un(e) conjoint(e) au même niveau que celle d'un repas ou créent des addictions par les illusions virtuelles qu'elles induisent ? Bref, espérer une rencontre par les moyens les plus basiques en 2019 n'est désormais plus une chose aisée.

    En mêlant l'absurde à la gravité, la caméra de Cédric Klapisch saisit donc toute la largesse de cette pression sociétale exercée sur ces personnages pour ensuite se recentrer sur ce qui se cache en eux, l'essentiel, et que cette dernière s'évertue à gommer.
    En plus de tout cela, chacun a en effet ses propres maux, des failles profondes issues d'un passé douloureux ou d'expériences amoureuses désastreuses, qui les maintiennent dans leurs solitudes sans pouvoir aller de l'avant. Dès lors, "Deux Moi" va s'attacher à retracer l'ensemble du processus de guérison effectué par Rémi et Mélanie pour les amener à se rencontrer, à devenir ces personnages de comédie romantique rêvés que l'on découvre habituellement lors de leur premier échange. Par l'intermédiaire de connexions toujours plus nombreuses entre eux, ces "Deux moi" vont être inévitablement amenés à s'aimer mais il leur reste encore des faux-pas à accomplir et des épreuves à surmonter avant d'y être totalement prêts.
    Et, si la thérapie (littérale et par la vie en elle-même) de leur solitudes qui va se dérouler sous nos yeux ne sera pas sans heurts pour eux, elle va donner un des plus beaux films de Cédric Klapisch où la justesse du regard du réalisateur ne faillira jamais grâce à sa subtile combinaison de rires et de larmes qu'il véhicule par son analyse toujours pertinente des rapports humains.
    D'ailleurs, lorsque viendra le moment de quitter Rémi et Mélanie (et leurs deux interprètes en état de grâce) là où tant d'autres films débutent, le bonheur ressenti devant un regard enfin échangé suffira à résumer toute la maestria du chemin emprunté pour en arriver là. Nul besoin d'en savoir plus sur ces "Deux moi" désormais devenu un "Nous" naissant, ils vont être heureux, c'est certain.
    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 septembre 2019
    « Deux Moi » est à l’image de ces deux trentenaires dépressifs, un film assez triste et sans relief...
    Il offre certes un constat pas très nouveau sur la vie de ces plus tout jeunes, qui refusent de s’assumer, plus à l’écoute de leur « Moi » profond que de celui d’autrui...
    Si ce dernier opus de Cédric Klapisch veut nous en faire la démonstration, c’est à ce niveau réussi, mais encore fallait-il y mettre un peu de peps, d’originalité, de dérision et d’humour !
    On a plus d’une fois envie de secouer ce film, et par conséquent ces deux célibataires presque trop lisses et polis pour être vraiment crédibles dans leurs histoires personnelles et respectives.
    Rémy qui se glisse dans la peau de François Civil paraît même le plus souvent complètement décalé et perdu dans ses pensées, quant à Mélanie (Ana Girardot), elle manque aussi d’une certaine présence pour convaincre réellement, même si pour tous les deux, on a compris qu’un mal être existentiel les ronge.
    Ce n’est pas parce que ce film nous montre un état de fait sociétal évident et plutôt consternant, qu’il doit être aussi plat et linéaire.
    On se doute bien sûr de l’issue positive de ces deux vies qui se croisent, se retrouvent tant le cinéaste insiste avec un peu de lourdeur sur les coïncidences de lieu, d’emploi du temps, et qu’un événement déclencheur arrivera tôt ou tard pour tout arranger...
    De même que ces deux psychothérapies qui sous couvert de poncifs trop connus, vont évidemment tout régler pour chacun des deux !
    Il n’en reste pas moins que ce qui est certain, c’est qu’il aurait été intéressant de montrer par contre qu'il n’est pas bien compliqué de donner du sens à sa vie en luttant par exemple pour une société meilleure et solidaire, en s’engageant dans des actions humanitaires, en donnant aux autres, en manifestant sa colère de citoyen au sein d’actions diverses, ce que beaucoup trop de nos trentenaires avec leurs réseaux sociaux ou applications de rencontre, ont malheureusement complètement oublié dans leur existence très repliée !
    Un angle de vue qui aurait été ici utile et même judicieux à un âge où l'on doit croquer la vie à pleines dents !
    Mais le « Moi » a décidément pris beaucoup trop d’importance dans notre société et contrairement à ce qu’affirme cette psychothérapeute incarnée par Camille Cottin, on s’aime sans doute maintenant plutôt un peu trop, pour pouvoir aimer véritablement les autres !
    C’est le message que l’on retiendra de ce film à l'enjeu ma foi limité, un peu trop sage et un peu trop terne pour nous emballer et nous interpeller vraiment...
    mimi8
    mimi8

    10 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 octobre 2019
    C'est très long, trop long. Il ne se passe rien, on attend quelque chose de plus fort, de plus intense.
    C'est dommage car il y a de bons moments avec les psys respectifs ou le magasin mais ça se limite à ça.
    Caroline C
    Caroline C

    24 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2019
    Comme toujours chez Klapisch, il y a cette faculté assez unique à capter une époque. Ses films sont des sortes d'études sociologiques, qui impriment sur pellicule notre façon de vivre dans les années 90, puis 2000, puis 2010.... En approchant de 2020, le constat est assez amer. Les gens ne se parlent plus ou si peu, les réseaux sociaux et le "tout immediat" bousillent notre rapport au monde, et la jeunesse se flétrit dans des villes où l'anonymat prime. On s'attache au parcours de 2 jeunes gens, pris dans une grisaille et solitude quotidienne. Leur chemin vers un peu de lumière ne se fera que par des vrais contacts, de chair et d'os, qui seuls permettent l'ouverture d'esprit nécessaire aux vraies rencontres. Si le sujet est passionnant, il est quand même difficile d'être totalement conquis car la solitude et la déprime ne sont pas ce qu'il y a de plus trépidant en terme de plaisir de cinéma. François Civil et Ana Girardot sont très bien, et un coup de coeur pour Simon Abkarian en épicier malicieux.
    tupper
    tupper

    116 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 septembre 2019
    Plutôt agréable à suivre grâce à ses acteurs et la réalisation de Cédric Klapisch, on ne peut par contre pas dire que le propos et les messages soient transcendants. Critique des réseaux sociaux, éloge de la vie de quartier, psychothérapie de comptoir, ... le film empile les lieux communs en les enrobant joliment certes mais on attend plus.
    SYLVIE B.
    SYLVIE B.

    21 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2019
    Les difficultés de deux jeunes un peu paumés et solitaires. Qui se croisent sans se voir tout en cherchant le bonheur. Les 2 psys qui les suivent - Berléand et Cottin- sont au top.
    Bien sympa
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 septembre 2019
    "Savoir mettre des mots sur les maux" (recommandation fourre-tout, et, nonobstant, frappée au coin du bon sens), plus la solitude qu'engendre la vie dans les métropoles (observation de tout un chacun) - et voilà les deux directions prises par "Deux Moi", qui finiront bien par se rejoindre (fond de la ligne narrative).... grâce au divan (et autres sièges)... "Rémy" (Pelletier) est passionné de moteurs à explosion, mais n'a pas son permis, et vivote dans différentes positions de bas de l'échelle, salarié d'une multinationale de la distribution en ligne sans scrupules, quand "Mélanie" (Brunet) est chercheuse en immunologie. Le premier est provincial (et même montagnard), la seconde sans doute parisienne de longue date (mais avec un père perdu de vue depuis la petite enfance, parti refaire sa vie aux E-U, et une mère habitant Amiens avec son "type"...épithète éclairant la mésentente entre elles). Rémy a une famille proche pléthorique, et Mélanie seulement sa soeur, Capucine. Le jeune homme est solitaire, la jeune fille a des copines - et fraye sur les sites de rencontres... Rémy est insomniaque, Mélanie dort trop ! Rien donc ne les rapproche a priori, sauf leur âge - le début de la trentaine. Sauf qu'ils sont en fait voisins - et même ce qui se fait de plus proche en la matière ! Klapisch signe là (si j'ai bien compté...) un 13e "long" de cinéma - assez réussi. Le (futur) couple central y est pour beaucoup : incarné par François Civil (à nouveau cette année dans le registre "sentimental" - décalé, après "Mon Inconnue") et la déjà chevronnée Ana Girardot, une talentueuse (double) "fille de" (le modèle existe donc..) - notons le bien meilleur emploi fait par CK des deux jeunes interprètes, par rapport à son précédent (et raté) "Ce qui nous lie". L'écriture, aussi - bien sûr (ici en nouvelle collaboration avec l'ex de Julie Gayet, Santagio Amigorena - dont les deux parents étaient psychanalystes...quand seule la mère de Klapisch l'était), celle du dialogue plus encore que celle de l'histoire-même (avec de nombreuses saynètes pour personnages secondaires pittoresques : spoiler: ainsi les retrouvailles avec un ancien condisciple, pour Rémy - Pierre Niney à la manoeuvre, ou les scènes Rémy/Djena, la collègue de "plateau" - Eye Haïdara, ou celles avec l'épicier "oriental" - Simon Abkarian, sans parler des séances avec les thérapeutes, celui du garçon, joué par François Berléand, et celle de la fille, alias Camille Cottin...).
    Il y a même des clins d'oeil, pour les fidèles de la filmo Klapisch, spoiler: avec une affaire de félidé perdu ("Chacun cherche son chat"...)
    , et/ou des participations de familiers, comme Garance Clavel, Zinédine Soualem ou "Madame" Renée Le Calm (morte récemment, centenaire !). Récréatif...
    ffred
    ffred

    1 498 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2019
    Nouveau film de Cédric Klapisch. S'il a un peu perdu de son inspiration depuis Paris, Ce qui noue lie redorait un peu son blason. Ce nouvel opus ne fait guère mieux, mon avis est assez similaire. Bien fait mais plan-plan, cousu de fil blanc. Avec quand même une petite différence, voilà une comédie romantique qui finit par le commencement, plutôt rare. Déjà réunis dans le précédent film du réalisateur, François civil et Ana Girardot sont très biens. Grâce à eux, on s'attache facilement aux personnages. De solides seconds rôles (un peu sacrifiés tout de même) les entourent, les toujours impeccables Simon Abkarian, Camille Cottin, Paul Hamy ou François Berléand entre autres (dernier film de Madame Renée, disparue cette année à l'âge de cent ans). Voilà une chronique du présent sur la solitude urbaine, dans l'air du temps donc, entre réseaux sociaux et psychothérapies, qui manque tout de même un peu de nerf et de mordant. Le tout reste un peu trop en surface et manque un peu d'émotion. Mais cela se laisse regarder sans problème. Ce Deux moi possède donc un certain charme, dû surtout à ses interprètes, qui nous fait passer un joli moment, même s'il peut rappeler un certain quotidien, mais qui ne restera pas dans les mémoires bien longtemps...
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 169 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 décembre 2019
    Bien qu’il conserve souvent sa fibre parisienne, Cédric Klapisch a su s’adapter tout au long de sa carrière en embauchant les comédiens français qui font la tendance du moment. Ana Girardot et François Civil vont se croiser tout au long de ce drame amoureux. Rémy et Mélanie sont de jeunes trentenaires et vivent dans le même quartier de Paris. Leurs vies amoureuses sont assez désespérantes et ressemblent pourtant à bien des relations. Nombreux seront les spectateurs qui se retrouveront dans leurs mésaventures. Dans “Deux moi”, on espère plus que tout que ces deux âmes échappées se rencontrent pour ne former qu’un. Voici une histoire mise en scène de manière originale et qui nous touche profondément.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    jerome s.
    jerome s.

    15 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 septembre 2019
    des personnage sympathiques mais le scénario traîne on attend que ça commence et ça ne commence réellement jamais .... très décevant
    Narnet
    Narnet

    19 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 août 2019
    Vu en avant première le 26 aout. Comedie thérapie psychologique. Comment surmonter une vie maussade et changer les choses ? J'ai préféré les 2 acteurs principaux dans d'autres rôles (on est un peu trop dans la déprime, même si ça finit par s'expliquer). À voir mais sans plus.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 septembre 2019
    Cédric Klapisch n'est jamais aussi bon que lorsqu'il ausculte l'air de temps et livre une de ces chroniques générationnelles dont il a le secret. Avant tout, Deux moi est un long-métrage très écrit, joliment dosé entre tendresse et mélancolie. Sur le papier, cette histoire de deux trentenaires solitaires et urbains, en pleine dépression, a dû effrayer les financeurs mais sans doute ont-ils assimilé que Klapisch donnerait du style au récit et trouverait un équilibre précis pour toucher la fibre émotionnelle des spectateurs. Cette comédie romantique contrariée, cette préhistoire d'une rencontre, comme Klapisch la qualifie dans ses interviews, où chacun cherche toujours son chat et une certaine idée de l'épanouissement personnel et du bonheur, fait parfois penser au sublime The Shop around the Corner de Lubitsch et n'a presque pas à rougir de la comparaison. Réalisme social il y a bien, vie quotidienne de quartier aussi, mais transfigurés par un grand sens du romanesque et quelques touches d'onirisme, osera t-on le terme de réalisme poétique ? Par ailleurs, le film joue plaisamment avec nos nerfs en retardant à l'infini la rencontre attendue de ses deux héros. Ce qui permet, chose qui se fait rare dans les productions françaises, mais pas chez Klapisch, de faire exister de vrais seconds rôles lesquels interviennent comme des facilitateurs de réappropriation de deux identités en jachère, bien mieux que les réseaux sociaux et autres applications de rencontre que le film épingle sans acrimonie excessive. Admettons toutefois que le versant psychanalytique de Deux moi n'est pas l'aspect le plus probant du film mais cela n'est que vétille. Protagonistes de deux vies parallèles, François Civil et Ana Girardot se complètent parfaitement pour incarner une génération connectée et sans cesse en quête de sens sans vraiment y parvenir. L' immarcescible François Berléand mais aussi le chaleureux Simon Abkarian, la suave Camille Cottin et d'autres comédiens encore se glissent sans ostentation et avec subtilité dans ce conte des villes au charme indubitable et qui raconte notre époque "formidable" avec finesse bien mieux qu'un traité de sociologie.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    676 abonnés 1 416 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2019
    Quelle petite pépite !
    Dans une comédie romantique classique, on a plutôt l'habitude de suivre deux personnages, de leur première rencontre jusqu'au début de leur idylle.
    Ici, nous sommes bien en amont de cette possible romance, le scénario va habilement nous montrer, en alternance, deux trentenaires célibataires habitant la même rue de Paris, avec pour chacun ses angoisses, ses névroses mais aussi ses envies.
    Dans cette époque hyper connectée où les contacts devraient être faciles et où les codes sociaux ont été très chahutés depuis des années, on se rend compte que le terrain psychologique propice à un vrai début de relation amoureuse n'est pas si facile à trouver.
    C'est là où le réalisateur Cédric Klapisch est excellent, il orchestre de façon intelligente et magistrale deux comédiens talentueux (Ana Girardot et François Civil) dans une pré-histoire d'amour totalement contemporaine.
    Les seconds rôles sont également superbes : les deux psys François Berléand et Camille Cottin et le délicieux moment Pierre Niney !
    Du très bon cinéma, original, touchant et subtil : foncez !
    Site www.cinemadourg.free.fr
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    579 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 février 2020
    Deux Moi a l’intelligence de tout redoubler, des situations vécues par chacun des deux protagonistes principaux – et qui s’ouvrent aux autres personnages en présence, notamment les deux psychologues, les deux familles – au cinéma de Cédric Klapisch lui-même qui trouve ici une synthèse brillante de ce qui le fonde. Tout redoubler ? non ce n’est pas vrai. Il n’y a qu’un seul chat. Et c’est ce seul chat qui est à l’origine de la rencontre : son évasion hors du domicile de Rémy intervient au beau milieu du film, coupe ce dernier en deux parties d’un miroir qui, tendues l’une face à l’autre, décuplent les possibles, révèlent la pluri-dimensionnalité du monde et la propension de l’amour à en être le véhicule (ou le moteur, pour parler mécanique). Du chat à l’épicier, de l’épicier au cours de danse. L’amour au rendez-vous. La société contemporaine dans laquelle s’activent péniblement nos deux personnages est une collection d’instances de dépossession de soi : le travail enferme, le restaurant se livre à domicile, la technologie donne l’illusion d’une rencontre humaine entre deux êtres et qui n’est en réalité que le résultat matériel d’un algorithme tout-puissant destiné à pallier un besoin sexuel, puis recommencer de plus belle. Encore et encore. Pour accentuer leur isolement, Klapisch n’a pas son pareil pour composer des plans à la fois superbes et forts d’un symbolisme diffus : quand Mélanie reçoit la visite d’Agathe, quand les deux femmes se parlent dans la cuisine, c’est dans deux couleurs qu’elles apparaissent, correspondant à la couleur de leurs vêtements – le vert d’Agathe, le rose orangé de Mélanie. Pas de dialogue possible, seulement la juxtaposition de deux conceptions du monde qui ne peuvent entrer en contact. De même Rémy souhaite-t-il emprunter un chemin qui mène à l’église ; ses parents refusent, il vaut mieux se contenter de suivre le parcours habituel, ne pas innover, ne pas parler des choses qui fâchent ou qui font mal. Pourtant c’est par la parole que les cœurs se pansent, se pensent : en témoignent les séances de psychanalyse qui de faire-valoir grotesque se changent progressivement en espace de méditation et de médiation par l’autre vers soi. D’où le titre. D’où son singulier. Deux Moi est un chef-d’œuvre d’immunothérapie qui se propose de soigner le cancer de la solitude par l’échange qui s’établit entre deux corps étrangers, d’abord étrangers et qui s’apprivoisent le temps d’une dance. Cédric Klapisch apporte à cette renaissance par l’autre et en soi une beauté plastique prodigieuse, preuve que le cinéma français est capable de s’emparer de sujets de société sans laisser de côté l’art, sans laisser de côté le cinéma avec lequel il communie merveilleusement. Un immense film.
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