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Shelby77
139 abonnés
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4,0
Publiée le 7 janvier 2017
Critique de "Le limier". Titre de ma critique : [Mensonge ou vérité] Si vous vous attendez à un film d'action bourrin passez votre chemin, c'est bien mieux que ça. On est plongé dans un thriller mystère épaulé par deux comédiens qui nous offre des séquences de dialogue excellentes et une prestation éblouissant. Que dire de Michael Caine quel classe !!!. Le film va de rebondissements en rebondissements alors on se dit qu'on va plus se faire avoir, le scénario s'amuse à nous retourner la tête, on se fait avoir quand même. Un petit chef-d'oeuvre théâtral. 4/5
Dernier film de Manckiewisz, un duel fascinant et passionant, brillament écrit (hormis l'énorme invraisemblance de la balle à blanc), baigné dans un humour noir typiquement britanique, portrait saisissant d'un monstre de cruauté et d'orgueil piégé à son propre jeu, magnifiquement interprété par un Laurence Olivier au sommet de son art.
Un scénario absolument dantesque, des acteurs impressionnants, une mise en scène digne des lus grands. Bref, dans ce film à l'ambiance glaçante et au suspense permanent, on ne peut qu'apprécier la maestria de Mankiewitch et cette facilité à manipuler le spectateur. A n'en pas douter l'un des plus grands huis clos du Cinéma !
Ultime film de Joseph L. Mankiewicz qui avait laissé le public avec deux de ses plus mauvais films : «There was a crooked man» (1970) et «The Honey Pot» (1967), «Sleuth» (1972) s’avère favorablement l’un de ses meilleurs. S’il est l’un des zénith de l’art de Mankiewicz c’est bien davantage que pour sa très intelligente trame narrative. Les retournements de situation audacieux, bien mieux agencé que dans «The Honey Pot», s’entassent et s’accumulent jusqu’au crime cynique, note la plus acéré de tout le cinéma de Mankiewicz. Dans cette chute mortifère jusqu’au bas fonds de la fausse noblesse, le film dévoile une certaine accointance qui relie Mankiewicz à Kubrick. Il suffit notamment de voir le labyrinthe liminaire où se cache Laurence Olivier pour comprendre d’où Kubrick tient cette invention finale dans «The Shining» (USA, 1980). Summum de l’audace mankiewiczienne, le film-clôture de l’œuvre du cinéaste connote curieusement une très grande ouverture, tant que s’en est prophétique. Les tâches d’ombre de cette prophétie «apocalyptique» sont les automates qui jonchent le décor du film. Les yeux rivés sur les jeux perfides du film, le rire bruyant et résonnant qui répandent sur l’intrigue une étrange présence font de l’œuvre non plus un objet de regard mais un objet-regard. Le film nous observe bien davantage que nous l’observons. Le film se rit de notre complaisance à jouir des jeux pervers. L’éclat aveuglant de la réalité est déjà puissant, Mankiewicz le pressant. En général, c’est la télévision que met à mal le cinéaste en adaptant fort bien la pièce britannique d’Anthony Shaffer. La furtivité avec laquelle les automates s’insèrent entre deux dialogues nous rappelle à la présence de l’image. L’image n’est pas un objet de contemplation, elle est aussi dynamique que notre pensée. Pour le coup, nous sommes ceux qui sont regardés, nous sommes les objets, d’autant plus que la narration nous sublime. Un tel rapport n’existait plus depuis Ozu.
J'avais peur de regarder ce film. Ni l'affiche, ni le synopsis ne me donnait envie. Je me suis donc lancé, avec une confiance aveugle aux membres allociné. Et j'en suis ravi, on est plongé dans un jeu de rôle hyper emballant et convainquant. L'histoire est retour le et bien ficelée, j'ai tout simplement adoré !
Deux monstres sacrés face à face dans un duo mémorable pour des tas de raisons, mais surtout celle de parvenir à maintenir le spectateur captivé de bout en bout avec un lieu unique et deux acteurs qui le sont tout autant. Le Limier est avant tout un jeu sadique d'une cruauté folle qui mène ses deux protagonistes jusqu'au bout de leurs intentions les moins louables... Le film illustre parfaitement combien la torture mentale et la manipulation comme l'usage de certains mots font beaucoup plus de dégâts que toutes les violences physiques et autres séquestrations ! Le venin qui suinte de chaque échange fait mouche et les faux semblants qui dévoilent progressivement la terrible vengeance qui se fait jour font le sel de ce huis clos particulièrement brillant. Il faut s'incliner devant le talent de Mankiewicz qui au-delà de l'exercice de style appelle à se méfier des apparences, à ne sous-estimer personne... Un vrai brulot contre le racisme et toutes les formes d'ignorance qui le favorisent. Avec un message en filigrane : "Ne jamais faire à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse !.. A bon entendeur ...
A mi chemin entre du Losey et How to murder your wife, ce dernier film de Mankiewicz est une belle gâterie, pour lui comme pour nous, portée par deux acteurs géniaux. Un conflit entre deux orgueils immenses, qui va se régler au travers de jeux de manipulation dans lesquels le but est d'humilier l'autre. Les deux personnages se mettent en scène en permanence pour tromper l'autre (un grand dada du réalisateur, traité ici avec un cynisme d'une noirceur réjouissante), entre l'aristocrate irresponsable qui feint le désintérêt pour une femme qu'il aime toujours et l'autre qui prétend une assurance brittish, lui le fils d'immigré italien. Ce qui n'est au départ qu'un jeu va se transformer en intimidation, menace... leur orgueil les empêchera jusqu'au bout de ne pas répliquer aux attaques adverses. Car au final, toutes les blessures qu'ils dissimulent en permanence vont être révélées. Les personnages exposent alors leur richesse, au-dela de la caricature qu'ils affichent au premier abord. Les ressorts de la première partie sont géniaux, dans la seconde partie ils sont un poil prévisibles par contre... Brillant caviar de divertissement intelligent.
Un très bon polar digne d'un Hitchcock avec une dimension plus intrigante. Mankiewicz conçoit un chef d'oeuvre en huis-clos interprété par deux excellents acteurs. La mise en scène est soignée, le scénario est impeccable, parsemé de rebondissements inattendus. Une merveille.
Je rejoins mes camarades en attribuant 4 étoiles à ce chef d'oeuvre. C'est un huis-clos prenant, original, cruel, violent, parfois beau et porté par un duo exceptionnel. Je ne trouve aucun défaut à ce film, il faut le voir absolument!!
Pour son dernier film, Joseph L. Mankiewicz, grâce à une mise en scène théâtrale livre un huis clos machiavélique et surprenant. Le spectateur se fait magnifiquement bien leurrer, les rebondissements et surprises s'enchaînent, sans jamais l'ombre du moindre ennui sur la durée. On ne peut en dévoiler plus sur l'intrigue, de peur de trop en révéler. Le film m'a littéralement bluffé, c'est un must en matière de film Policier.
Joseph L. Mankiewicz réunit un géant du cinéma américain, j'ai nommé Laurence Olivier (Rebecca) et un futur géant, Michael Caine (Prestige), pour cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme, "Limier". Ce huit-clos repose essentiellement sur la performance des deux seuls acteurs du film, davantage que sur l'intrigue, légèrement convenue. Un jeu aussi ludique que dangereux au cours duquel la vie de deux hommes va se fondre dans un décor burlesque, celui de l'intelligence froide.
Dès le générique (cela, on ne s’en apercevra qu’après) et la première scène, le ton est donné : le visiteur qui arrive au domaine s’égare dans un labyrinthe végétal pour rejoindre le propriétaire, qu’il entend être en conversation : il découvre qu’il faut activer un mécanisme pour faire pivoter un morceau de haie afin d’accéder au centre du dit labyrinthe et que la conversation n’en est pas une, l’interlocuteur s’avérant être un magnétophone… Le film consiste à partir de là en une accumulation de faux semblants et de falsifications. Le comportement constant des personnages vise à manipuler et à tromper autrui, comme Mankiewicz vise à manipuler en permanence le spectateur, certains actes des protagonistes changeant rétrospectivement radicalement de sens (la vérification du pouls par le « premier meurtrier » en est l’exemple le plus subtil). Il s’agit là d’un jeu (de jeux) entre les personnages eux même, et entre le réalisateur et le spectateur ; jeu(x) intelligent et machiavélique, qu’il faut apprécier en renonçant à la vraisemblance. Le plaisir est purement intellectuel, loin de tout réalisme (le réalisateur a le soin de présenter son œuvre en nous faisant pénétrer dans une scène de théâtre miniature) ou toute empathie. A ce plaisir jouissif s’ajoute la symbolique de ce jeu auquel se livrent les protagonistes, dont la motivation est un travers inhérent à la nature humaine : la volonté de domination, et son expression perverse qu’est l’humiliation, prenant ici parfois une coloration de lutte des classes. Adaptation d’une pièce de théâtre, le film est bien sûr assez théâtral, au sens où le scénario, diabolique, et les dialogues, ciselés et percutants, sont les principaux ressorts du film ; mais Mankiewicz utilise aussi à merveille les possibilités du cinéma, en faisant se promener et se perdre sa camera dans un entrelac de décors intérieurs sophistiqués et angoissants peuplés d’inquiétants automates. Quant ces « jeux dangereux », relevant essentiellement de la comédie, sont rattrapés par la réalité, ils débouchent dérisoirement sur la mort et la folie ; après ces deux heures vingt de plaisir vénéneux, Mankiewicz conclut sur une considération morale.
Huis clos très étrange qui m’a semblé long et mou mais à force je l’ai trouvé passionnant grâce à l’interprétation de Michael Caine et Laurence Olivier. Voir ces deux acteurs s’affronter est un régal pour les yeux. Jusqu’où iront-ils dans leurs délires ? Le scénario très copieux d’Anthony Shaffer nous donne parfois du fil à retordre et me paraît invraisemblable (comment le personnage de Caine pourrait être d’accord avec le plan initial d’Olivier qui est de lui voler les bijoux de sa femme et de frauder avec la compagnie d’assurance). A part ça, il y a un certain plaisir indéniable à entendre les expressions d’Olivier tels que : «Saint-John Lord Merridew, Millowww», sa performance est très théâtrale par rapport à Michael Caine qui fait beaucoup mieux dans le rôle de l'amant de sa femme, ce qui lui permet un jeu plus subtil et moins cabotin. J'ai bien aimé la mise en scène, les marionnettes animées, les jouets excentriques qui dégagent une atmosphère particulièrement bizarre. Un grand cru !
Tout simplement excellent. Quel scénario intelligent, plein de rebondissements sans en faire trop, l'intérêt ne met pas longtemps à se manifester chez le spectateur. "Le limier" est parfaitement construit sur tous les points. On embarque dans un jeu assez simple dès le départ, pour se retrouver finalement dans une histoire originale et très aboutie qui ne finira pas de nous surprendre. Je ne préfère pas en dire davantage pour que vous puissiez vous confronter à une surprise de taille. A voir de toute urgence.