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    Dark Waters
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    348 critiques spectateurs

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    black B.
    black B.

    37 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2020
    Le film retrace le scandale du teflon, et principalement l'entreprise DuPont qui a fait beaucoup de dégât et qui continu d'en faire aujourd'hui. On suit l'avocat Robert Bilott interprété par Mark Ruffalo, dans une quête presque perdu d'avance, on a parfois du mal à croire ce qu'on entend tellement c'est choquant, mais le film reste fidèle et même les vrais noms sont conservé.. Au delà de l'histoire, les interprétations sont bonnes et la réalisation plutôt correct. 3.6/5
    selenie
    selenie

    5 476 abonnés 6 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2020
    Dans la grande tradition du genre, des milliers de pots de terre tentent de faire payer un pot de fer pour des empoisonnements terribles pour lesquels un individu risquerait la chaise électrique dans certains pays. S'il s'agit d'un récit porté sur une longue et interminable procédure entre pénalistes le film s'attarde aussi logiquement sur les victimes et leur désarroi, sur l'intimité de Robert Bilott et les conséquences sur sa famille sans trop en rajouter, et ne tombe pas dans l'écueil de l'avocat chevalier seul contre tous en n'omettant pas le soutien de son supérieur et de ses associés alors même qu'on comprend la position peu confortable de leur cabinet vis à vis de leurs clients habituels. D'un drame humain effrayant et effroyable, le film se positionne plus en un thriller écolo-financier prenant et terrifiant mais aussi touchant quand il le faut.
    Site : Selenie
    Gaspard Conan
    Gaspard Conan

    5 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2020
    Le réalisateur américain Todd Haynes nous livre un "Dark Waters" qui tient toutes ses promesses.
    Le film, avec une progression lente, qui se veut bien évidemment réaliste vis-à-vis de la durée "excessive" du procès, nous parle d'une histoire vraie : celle d'un célèbre avocat, Robert Bilott (très bien interprété par Mark Ruffallo) spoiler: défenseur avéré de l'environnement et qui a osé, en 2016, dénoncer les pratiques chimiques de l'entreprise DuPont dans les eaux à Parkersburg en Virginie Occidentale, qui empoisonnent petit à petit les habitants et les animaux alentours.
    Cette affaire, très médiatique à l'époque, entre parfaitement dans les problématiques auxquelles notre société doit malheureusement faire face aujourd'hui, comme l'écologie, la pollution voire même le non-respect de l'environnement. spoiler: Par son "Dark Waters", Todd Haynes montre aux spectateurs toute la pression qu'a dû endurer l'avocat Bilott "à cause" de cette prise de risque, de cette poursuite engagée de son plein gré contre l'entreprise chimique DuPont.
    Certes, ce film d'environ deux heures peut d'abord paraître long, mais rapidement une atmosphère tendue et étrange se met en place, et nous sommes obligés, par leur importance, de suivre avec attention le déroulement des recherches de cet avocat acharné.
    Pour obtenir cinq étoiles, "Dark Waters" aurait pu créer plus de suspense encore par rapport à cette affaire que certains vont qualifier "d'apathique", en la rendant plus attrayante par les images, les plans, même si c'est en réalité très bien réalisé dans l'ensemble.
    L'histoire en elle-même est plus terne, plus sobre, faisant passer le réalisme des faits et le message avant la mise en scène mais de la part de Todd Haynes, prendre ce parti de la "sobriété" a été une réussite, dans "Dark Waters", afin de conter brillamment ce récit à suspense. Oui, une réussite. Une réelle efficacité, puisque que le spectateur sera captivé à chaque seconde du film, à chaque nouvel élément à résoudre, à assimiler, et à comprendre. L'intrigue est maintenant lancée, il ne reste plus qu'à observer toutes les épreuves physiques et morales que vont devoir subir non seulement l'avocat et sa famille, mais aussi de l'autre côté les victimes, au cours de ces années de recherches et de combat, de guerre, unies autour d'un seul et unique but, spoiler: faire tomber cette entreprise milliardaire et donner justice à toutes les personnes qu'elle a pu toucher dans son passage...
    Yves G.
    Yves G.

    1 297 abonnés 3 300 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2020
    Robert Bilott (Mark Ruffalo) est un avocat d’affaires dans une prestigieuse société d’avocats de Cincinnati spécialisée dans la défense des grands groupes industriels. Un paysan, proche de sa grand-mère, vient lui demander d’assurer sa défense : ses vaches meurent les unes après les autres et il suspecte la société DuPont d’avoir contaminé l’eau qu’elles boivent.
    Commence pour l’avocat entêté une guérilla judiciaire contre l’un des plus grands groupes industriels au monde qui durera près de vingt ans.

    Un homme. Seul. Face à l’Injustice.
    Oui. Je devrais proposer mes services aux majors hollywoodiennes pour rédiger les trois mots qui barrent souvent leurs affiches. Ces trois là serviraient souvent : "Mr Smith au Sénat", "Du silence et des ombres", etc. Leur variante « Une femme. Seule. contre l’injustice » aurait pu servir aussi pour illustrer "Erin Brockovich" – qui, dans sa version française a été affublée d’un sous-titre sursignifiant « Seule contre tous ». Les Américains aiment à opposer l’individu au « système ».

    La formule n’en est pas moins efficace et elle fait mouche dans ce film inspiré de faits réels. Mark Ruffalo – qui l’a produit et qui y joue le rôle principal – y est, comme d’habitude, parfait. Il ballade sa silhouette de bouledogue dans le cinéma hollywoodien depuis une vingtaine d’années sans avoir atteint le statut de star qu’il mérite ; mais il réussit à chacune de ses apparitions à trouver le ton juste : "Spotlight", "Foxcatcher", "Zodiac"…

    Il est entouré d’une pléiade de seconds rôles efficaces : Anne Hathaway, dans le rôle ingrat de son épouse dévouée, Tim Robbins, son patron compréhensif, Bill Camp en paysan redneck, Bill Pullman qu’on n’avait plus vu depuis des lustres….

    "Dark Waters" (les distributeurs français ont choisi de reprendre le titre original alors qu’en Espagne et au Portugal ils l’ont traduit par « Le Prix de la vérité » et en Allemagne par « La Vérité empoisonnée ») dure plus de deux heures. C’est long. Mais c’est le minimum syndical pour ce genre de films. La douleur humaine et l’entêtement ont besoin de temps pour se laisser appréhender.
    Corbett
    Corbett

    24 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2020
    Super film à mi chemin entre Spotlight et Erin Brokovich sur une histoire passionnante d'un avocat qui se battera pendant des années pour défendre la population victime la pollution de grands groupes industriels, pour enfin faire éclater la verité. Marik Ruffalo n'a jamais été aussi bien et on est heureux de retrouver Tim Robbins au top de sa forme sans oublié Anne Hataway et son look fifities mais finalement très moderne dans la place qu'elle a au sein de son couple. Un grand grand film qui restera longtemps dans les mémoires.
    Barnabé Jarrot
    Barnabé Jarrot

    16 abonnés 62 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2020
    Un thriller complètement captivant et bouleversant. Porté par un Mark Ruffalo exceptionnel, Dark Waters est un
    grand film de cinéma. Efficace, engagé, nécessaire. Prodigieux ! A voir absolument.
    DestroyGunner
    DestroyGunner

    22 abonnés 865 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2020
    Si le film guigne vers le superbe "Erin Brockovich" de Soderbergh, il n'a pas le personnage aussi flamboyant et la superbe de la pulpeuse Julia Robert, ni une histoire aussi trépidante. Mais il s'en sort bien, grâce à un scénario plus classique pour un film du genre épopée US judiciaire, et avec de bons acteurs, sans verser dans le plaidoyer facile contre les multinationales pollueuses. On peut donc recommander sans réserve.
    tonyhw
    tonyhw

    42 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2020
    Malgré un petit air de déjà-vu, ce drame inspiré de faits réels séduit facilement par sa sobriété et sa sincérité. Mark Ruffalo (également coproducteur) est impressionnant de justesse.
    Margot1812
    Margot1812

    28 abonnés 89 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2020
    Dark Waters est un film intelligent, qui pousse a une réelle remise en question de nos modes de vie et de nos habitudes . Mark Ruffalo est époustouflant, Todd Haynes signe un nouveau film d'une grande qualité !
    montecristo59
    montecristo59

    34 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mars 2020
    Todd Haynes signe un film aussi efficace que soigné, classique dans son genre pour ce qui concerne le scénario, avec un M.Ruffalo très investi et remarquable. Il égale voire surclasse en impact des réussites du genre comme "Irin Brockovich" ou "Promise Land" par exemple, et il a ceci d'utile qu'il nous informe sur un combat mené jusqu'à ce jour encore par l'avocat qu'incarne Ruffalo (Robert Bilott). Qu'on se le dise si on a besoin d'investir dans une batterie de casserole car DuPont en a traîné plus d'une, et son célèbre téflon continue malheureusement de sévir !
    S'il peuvent aider le grand public à ne pas prendre pour argent comptant les sornettes toxiques des publicitaires et des industriels, Haynes, Ruffalo et tous leurs comparses n'auront pas perdu leur temps. Bravo !
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    335 abonnés 520 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2020
    Ce film américain traite d'un fait très actuel dans son thème. C'est l'histoire vraie de cet avocat d'affaires Bob BILOTT qui va prendre la défense des victimes d'une grande entreprise chimique DuPont. Ce film du réalisateur de « CAROL » est réalisé avec beaucoup d'efficacité. L'avocat est incarné par un Mark RUFFALO époustouflant de réalisme. A noter qu'il est à l'origine de ce film et en est également le producteur. C'est absolument passionnant à suivre jusqu'au terme de ce film sur un scandale environnemental et sanitaire.
    FG92
    FG92

    2 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2020
    le principe pollueur-payeur peut faire mal mais il est amplement justifié dans le cas des produits persistants rejetés impunément pendant des années tant par Du Pont que par 3M !
    Ces 2 grandes compagnies américaines ont durablement pourri des millions d'hectares et ainsi affecté la qualité de l'eau disponible pour des millions de personnes pour toujours plus de profitabilité ...
    traversay1
    traversay1

    3 122 abonnés 4 629 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 février 2020
    Tout le monde connait le téflon, utilisé dans de nombreux secteurs : chimie, textile, aéronautique, automobile. En revanche, bien peu de gens savent que le PFOA ou acide perfluorooctanoïque est une sorte de colle industrielle pour faire tenir le Téflon. Et dont la haute toxicité est avérée comme le montre Dark Waters, film à charge sur la façon dont un avocat américain s'est attaqué depuis une vingtaine d'années à un géant de la chimie, dont le nom est mondialement connu. Le long-métrage est d'utilité publique, dénonçant avec force détails la manière dont une entreprise toute puissante empoisonne sciemment la population et pollue la planète, sans une once de remords. C'est ce qui s'appelle avoir des casseroles, en téflon, évidemment ! Le scénario de Dark Waters s’inscrit dans la lignée des films d’enquête sanitaire ou écologique, avec pour modèle déposé l'Erin Brockovich de Soderbergh. Il est assez étonnant de retrouver Todd Haynes aux manettes du film, très loin du style flamboyant de Carol ou de Loin du paradis. Le cinéaste a opté pour une manière très sobre, c'est le moins que l'on puisse dire, faisant passer le réalisme des faits et le message avant la mise en scène qu'on ne peut qualifier que de terne, terme que l'on ose à peine écrire concernant un réalisateur connu pour son excellence virtuose. Dark Waters est sans doute à l'image de son personnage principal, peu sympathique d'emblée mais tenace et prêt à risquer sa carrière et sa vie à une cause pour laquelle il se sent investi. Mark Ruffalo, initiateur du projet et producteur, joue ce héros, seul ou presque contre une entreprise gigantesque et un système corrompu, avec une absence d'effets qui frise la perfection. Il porte le film sur ses épaules, qu'il a suffisamment larges, mais il est dommage que Anne Hathaway, à ses côtés, n'ait rien d'autre à jouer que le rôle de l'épouse dévouée qui s'occupe d'élever ses enfants tandis que son mari se consacre à sa vocation de chevalier "blanc". Et encore une fois, il est vraiment regrettable que d'un point de vue purement formel Dark Waters ne soit pas à la hauteur de son sujet.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 013 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 septembre 2020
    Pour Todd Haynes « Dark Waters » tient assurément de l’exercice de style. Le projet lui est proposé par Mark Ruffalo suite à la lecture d’un article de Nathaniel Rich paru dans le New York Times Magazine au sujet du procès entamé en 1999 par Robert Billott, avocat dans un cabinet de Cincinnati spécialisé dans la défense de l’industrie chimique, contre Dupont Nemours qui utilisait un terrain proche de l’une de ses usines pour y enfouir des déchets toxiques. Le réalisateur a été séduit par la possibilité qui lui était offerte, lui le cinéaste de l’intime, de se mesurer au film de procès, genre typiquement américain, auquel se sont confrontés de grands réalisateurs comme John Ford, Otto Preminger, Alfred Hitchcock, Sidney Lumet, Stanley Kramer, Robert Mulligan, Martin Ritt, William Friedkin, Alan J Pakula ou plus récemment d’autres comme Francis Ford Coppola, Bob Reiner, Jonathan Demme et Steven Soderbergh. C’est justement l’ombre tutélaire du film de Soderbergh, « Erin Brokovitch, seule contre tous » qui plane au-dessus de l’affiche de « Dark Waters ». Les deux films évoquent l’empoisonnement de l’eau par des multinationales sans scrupule qui usent de l’armada d’avocats à leur solde pour nier tout d’abord puis ensuite amoindrir leur responsabilité. Todd Haynes a délibérément choisi de ne pas recourir au suspense de l’enquête pour faire davantage s’interroger le spectateur sur les ressorts qui poussent un homme à s’engager brutalement dans une voie contraire à celle qui jusque-là a guidé sa vie. Malheureusement, c’est précisément sur ce registre qu’il ne parvient pas à convaincre pleinement. Pourquoi un avocat nouvellement promu associé dans un cabinet prospère qui a bâti sa réputation sur la défense des entreprises de l’industrie chimique va-t-il aller jusqu’à mettre sa situation, son couple et sa santé en jeu afin de défendre une cause qui ne l’a jusqu’alors jamais vraiment ému ? La trame de l’avocat contre une multinationale étant désormais classique, le réalisateur tenait là une approche intéressante qui lui était offerte par un cas réel dont le principal protagoniste pouvait encore livrer sa vérité. Les quelques images chocs à la limite du gore fournies en entame tout comme la visite à sa grand-mère habitant sur le lieu de la pollution ne suffisent pas à comprendre les motivations profondes de Robert Bilott (Mark Ruffalo). Le grand acteur qu’est Mark Ruffalo malgré la réelle conviction qu’il met dans son interprétation n’arrive pas à donner une réelle substance à cette profonde mutation. Paradoxalement, on comprend mieux le changement de pied du directeur du cabinet d’avocats joué par Tim Robbins qui arrivé en fin de carrière est intimement troublé par l’acharnement de son associé qui lui fait comprendre tout ce à quoi il a choisi de renoncer pour sa réussite et lui donne pour le coup une occasion de conclure sa carrière sur une sorte de rédemption symbolique. Le refus du suspense, seule véritable arme pour transcender un genre très codifié et plutôt statique se paye donc au prix fort pour Todd Haynes qui n’est pas parvenu à ses fins. La tentative était plutôt osée et louable mais sans doute pas à la portée d’un réalisateur bien plus à l’aise quand il est lui-même à l’écriture ou à l’origine des projets dans lesquels il s’engage. Reste la volonté louable d’apporter sa contribution à la dénonciation des pratiques indignes des grands groupes qui finissent tout de même Outre-Atlantique par être lourdement condamnés. On aimerait qu’il en soit de même au sein de la vieille Europe.
    Cinememories
    Cinememories

    443 abonnés 1 433 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2020
    L’eau a beau être un symbole de vie et de pureté, mais l’homme et ses ambitions repoussent bien loin cette observation dorénavant. Au coeur d’un drame judiciaire et d’ordre environnemental, nous pouvions bien nous demander en quoi le réalisateur de “Loin du Paradis”, “I’m not there”, “Carol” et “Le Musée des Merveilles” pouvait bien apporter à un scandale d’une telle envergure. Pourtant, Todd Haynes a su insuffler de son style dans ce nouvel objet réaliste et immersif. Un grand travail sur les décors et accessoires afin de rendre crédible une époque pas si lointaine, années 90 et début des années 2000. La communication, les échanges d’informations, de fournitures, les démarches contre une menace naissante, tant de détails ont été brossé, car en dehors du récit, le film d’offre pas forcément plus en rigueur cinématographique. Nous restons sur une réalisation classique, mais qui n’amputera pas pour autant le message d'ordre public, qui bouleverse encore les modes de vie d’aujourd’hui et de demain.

    Et pour bien comprendre de quoi on parle, il faut savoir de qui on parle. Ici, les industries chimiques ne sont pas les héros du monde modernes, mais bien des descendants du vice et du mal. Pourtant, la majorité des institutions véhiculent de bonnes valeurs jusque dans leurs marchandises, mais il faut rappeler qu’on peut les confondre avec les consommateurs. Dans l’exemple choisi, la société DuPont a réussi un tour de force, celui d’empoisonner son voisinage et sans représailles conséquentes. Evidemment, l’usage de la paranoïa est fortement prononcé, mais le film tranche sur l’ambiguïté et nous offre dès l’introduction, telle une oeuvre codifiée du genre horrifique, le ton et la couleur glaçante d’un récit qui bouleverse. Le combat d’un seul homme devient un combat de la survie pour tous. D’une révélation à une autre ou d’une explication chimique à des exemples plus concret, les éléments rassemblent le genre humain dans le même panier et le choc est inévitable.

    Et pour soulager une nouvelle injustice, c’est l’avocat Robert Bilott (Mark Ruffalo) qui retourne sa veste et ouvre une frontière importante sur la gestion des déchets et une arnaque mondialement connue aujourd’hui. L’acteur donne donc tout ce qu’il a pour convaincre son audience et il mérite en effet notre attention, car le travail de Haynes sublime chacune de ses implications. Ses inquiétudes se transforment en tension et cette tension se métamorphose en révolution, qui avance passivement mais qui arrive à maturité, en pensant notamment aux réclamations gouvernementales sur les problématiques climatiques. Tout finit par devenir noir, avec un cynisme maîtrisé, mais qui déplace souvent le metteur en scène dans l’ombre de son intrigue qui s’exprime de lui-même. On ne ressent pas constamment sa patte mélodramatique qui l’a révélé, mais c’est avec surprise que l’ensemble fonctionne, autant dans la provocation qu’à la sensibilisation.

    Ainsi va le cinéma, qui sait aussi bien catapulter des blockbusters assourdissants que des oeuvres autour de la conspiration et qui restera longtemps dans les esprits. Mais il y avait de la place pour plus d’audace. Le film s’est alors contenté d’être un bon élève, qui surfe sur la vague de la rigueur, sans pour autant négliger une palette émotionnelle nécessaire. Des drames familiaux sont parfois expédiés dans cette marre d’idéaux, apparemment non miscibles et toxiques. Dommage que l’on n’apporte pas plus de controverse du côté de la multinationale, négligeant mais puissant. Peut-être est-ce un choix clairvoyant, révélant son immunité, même dans la passivité. Et ce sera sur cette visibilité réduite que les démarches administratives et laborieuses auront plus d’impact et de réceptivité de la part d’un citoyen lambda, qui partage sans le vouloir un destin avec ses voisins. Le thriller est judiciaire, mais il est également humain et on ne peut lui enlever cette ambition qui lui offre un temps d’écoute solennel pour qui saura éveiller sa conscience ou son âme.
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