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    Nos défaites
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nos défaites" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Nos défaites répond à une invitation qui a été faite à Jean-Gabriel Périot par la Ville d’Ivry-sur-Seine, via son cinéma municipal Le Luxy, de venir faire un film avec la classe de 1ère option cinéma du lycée Romain Rolland. Le metteur en scène se rappelle : 

    "J’ai trouvé l’idée vraiment étonnante, et singulière, car il s’agit non pas de faire un film collectif ou d’aider les lycéens à faire leur propre film, mais de venir au lycée en tant que réalisateur, de passer du temps avec les lycéens et à partir de là, de réaliser un film. D’une certaine manière, les lycéens assistent en direct durant toute l’année scolaire à l’ensemble du processus de création, de la découverte d’une situation jusqu’à l’aboutissement d’un film en passant par les différentes phases de recherches, d’écriture, le tournage, les étapes techniques etc. Je voulais leur faire découvrir un des aspects les plus importants pour moi du travail du cinéaste : la possibilité qu’offre le travail d’un film de se confronter à ce que l’on ne connaît pas, de rencontrer des gens qui nous sont encore, pour des raisons différentes, étrangers, d’affronter l’altérité et de la défaire. Le point de départ de mon projet fut donc simplement de permettre à ces adolescents de se confronter à l’inconnu. Et le cinéma politique et engagé des années post-68 m’est apparu comme un moyen de justement les mettre en face de quelque chose qui pouvait leur sembler éloigné de leurs préoccupations habituelles."

    Le réalisateur Jean-Gabriel Périot

    Né en France en 1974, Jean-Gabriel Périot a réalisé plusieurs courts-métrages à la frontière du documentaire, de l’expérimental et de la fiction. Il développe son propre style de montage qui interroge la violence et l’histoire à partir d’archives filmiques et photographiques. Ses films, dont Dies Irae, Eût-elle été criminelle..., Nijuman no borei (200000 fantômes) ou The Devil ont été récompensés dans de nombreux festivals à travers le monde. Son premier long-métrage, Une jeunesse allemande a fait l’ouverture de la section Panorama à la Berlinale 2015 avant de sortir sur les écrans allemands, suisses et français et d’être honoré de plusieurs prix. Lumières d’été, son premier long-métrage de fiction montré en première au festival de San Sebastian, est sorti en France l’été 2017.

    Organisation du tournage

    Comme sur n’importe quel tournage, sur celui de Nos défaites chaque sujet observé a eu une fonction ou des fonctions bien déterminées. "Il y avait d’un côté des lycéens qui étaient « techniciens », à l’image, au son ou à l’organisation du tournage, de l’autre ceux et celles qui jouaient dans les remakes mais qui avaient aussi chacun en charge le mise en scène d’un remake, c’est à dire, qu’ils devaient s’occuper de faire répéter leurs camarades puis, au tournage, ils devaient les diriger, autant en ce qui concerne le texte que les placements.Sur les remakes des extraits, j’étais là comme un superviseur, alors que ma place de réalisateur a été plus forte sur les interviews. Initialement, il n’était pas nécessairement prévu que les questions soient écrites et posées par moi. Cette décision s’est prise collectivement, et assez tardivement. Ce qui a permis de rendre la structure finale du film plus forte, avec des blocs distincts.À la fin de l’année scolaire, nous avons fait le film en trois jours de tournage, auquel il faut ajouter une demi-journée que nous avons tournée plusieurs mois après pour la séquence de fin", précise Jean-Gabriel Périot.

    Choix des extraits

    La sélection des extraits des films que Jean-Gabriel Périot fait rejouer aux élèves résulte d'un choix collectif. Il confie : "Je leur ai soumis une trentaine d’extraits. On a discuté de chacun d’entre eux. Il y en a sur lesquels ils n’ont pas du tout accrochés, d’autres qu’ils ont au contraire beaucoup appréciés. Comme ils ne regardent peu ou pas de documentaires, et ne connaissaient pas du tout le cinéma politique ou engagé, ils ont été surpris, mais aussi émus, qu’on puisse faire des films si réalistes, si proches de gens vivant dans des conditions difficiles, dans un univers ouvrier. Et j’ai aussi été très heureux par exemple de les voir sélectionner l’extrait de La Salamandre que j’aime particulièrement et qui ouvre le film, dont je craignais qu’ils le trouvent trop abstrait."

    Double série de questions

    Il y a une double série de questions dans Nos défaites. La première est liée à l’extrait joué : Jean-Gabriel Périot interroge les élèves sur ce qu’ils comprennent, ou pas, de la situation mais aussi des mots ou des phrases précises du texte qu’ils viennent de rejouer. La seconde est « Personne ne pourrait, en trente secondes, avoir une réponse claire à ce type de questions. » composée d’un ensemble de questions plus générales qu'il a posées à tous : « C’est quoi une révolution ? »,« La grève ?, »« Un syndicat ? ». "Je les avais écrites en les formulant de manière simple, mais je me suis rendu compte au tournage que ce n’était pas une évidence, d’autant qu’il y avait aussi des questions faussement simples, comme « C’est quoi la politique ? ». Personne ne pourrait, en trente secondes, avoir une réponse claire à ce type de questions", précise le réalisateur.

    Signification du titre

    Jean-Gabriel Périot a choisi ce titre car il porte en lui une contradiction : il est ainsi possible de le lire de façon négative avec la disparition presque complète de ce que portait Mai 68 d’émancipateur, mais pas seulement : "Quand j’entends ces jeunes gens reprendre ces extraits et ensuite en parler, je me rends compte que quelque chose a disparu. C’est, pour eux, un passé qui appartient aux livres d’histoire. Quelque chose de ces combats s’est évanoui. Les mots mêmes de la politique n’ont pas été transmis, ni par l’école, ni par la famille, ni par les médias. Quand des gamins de 17 ans ne savent pas ce qu’est un syndicat, ni expliquer ce qu’est l’engagement ou une révolution, on peut se demander quels électeurs, quels citoyens, on est en train de former. Ce n’est pas leur échec, c’est le nôtre, celui des adultes. Voilà ce que pourrait signifier le titre, dans sa version négative. Mais il y a aussi un versant positif, qui est celui qui m’intéresse le plus et que les élèves expriment eux-mêmes à la fin du film en disant que l’important, c’est le combat, pas les victoires, et que les défaites apprennent à être plus fort, plus conscient. Les défaites ne sont qu’une étape. Une étape qui nous apprend énormément. Il faut avoir éprouvé l’échec pour continuer à se battre."

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