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Kilian Wiedemann
1 critique
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4,0
Publiée le 21 mars 2024
Une véritable célébration de thé. Ce film japonais nous transporte, à travers une réalisation simple, une musique envoûtante et une Kirin Kiki pleine de sagesse, dans la célébration de la vie. La vie n'est qu'éphémère, mais belle, et le moment présent est à vivre pleinement, constamment. Voilà ce que nous apprend ce film, simple, mais beau, et doté de sagesse.
« L’eau chaude sonne plus grave, l’eau froide, plus étincelante » Si cela peut nous éclairer sur les petits plaisirs de la vie. Un peu comme Amélie Poulain. Si cela peut nous faire prendre conscience du monde. La pleine conscience. C’est à la mode en ce moment. Mais c’est aussi le récit d’une vocation et d’une vie entière consacrée à la tradition, le toucher délicat, l’immense respect des gestes délicats témoignant d’une douceur d’âme en vérité.
Mais bon sang, qu’est ce qui m’a pris de regarder un film entièrement consacré à l’apprentissage de la cérémonie du thé ? Quand on n’a pas peur du cliché, on peut affirmer que les films d’auteur sont lents, tout comme le sont les films dramatiques japonais, et qu’un film sur la cérémonie du thé ne peut que l’être aussi, alors imaginez un peu les trois en même temps ! . Pourtant, passé la découverte incrédule et un peu amusée de ce processus incroyablement ritualisé, dans lequel il s’agit de répéter des gestes extrêmement minutieux dont l’utilité pratique n’a rien d’évident, la lassitude et l’ennui, qu’on s’attendait à voir débouler tout moment, ne s’imposent jamais : au contraire, c’est un sentiment de fascination que prend le relais. La cérémonie du thé fonctionne en effet comme une allégorie, à travers le personnage de cette jeune femme à laquelle la société japonaise n’offre pas de perspectives professionnelles ou sentimentales réellement attirantes, même si elle accepte de s’y conformer. Non seulement Noriko renoue avec un art ancestral mais au contact de son maître (Kirin Kiki, dans son ultime rôle) qui dispense gestes techniques et leçons de vie de la même façon, par petites touches implicites, elle apprend peu à peu à lâcher prise, à se concentrer sur le détail, la grâce du geste millimétré, la subtile variation du climat, du paysage ou même du son que produit l’eau versée sur le thé selon qu’elle soit brûlante ou glaciale : elle apprend à simplement ré-apprécier le moment présent jusque dans ses plus infimes nuances, en attribuant à nouveau de l’importance à ce qui est sensé n’en avoir aucune dans une culture moderne qui se doit d’être agitée et productive. Même à travers l’écran, cette séance de méditation, sous couvert d’une observation de ce que la culture japonaise a pu produire de plus singulier, donne d’évidents résultats !
Adaptation du roman La cérémonie du thé de Noriko Morishita, le film Dans un jardin qu'on dirait éternel nous présente l'histoire de deux cousines, Noriko et Michiko, qui, poussées par leurs parents, décident de se lancer dans l'apprentissage de la cérémonie du thé auprès de la maîtresse de thé Mme Takeda, interprétée à l'écran par la regrettée Kirin Kiki. Encore indécises quant à leur avenir, elles vont apprendre, avec la pratique de chanoyu, à écouter et apprécier à sa juste valeur le moment présent, et ressentir l'unicité de chaque instant au sein du perpétuel recommencement des saisons...
Les débuts hésitants et maladroits des deux protaganistes prêtent à sourire, mais soulignent bien l'exigence qu'impose l'apprentissage de la cérémonie du thé. Du pliage du fukusa (carré de soie), au son à produire lorsque l'eau est versée dans le chawan, en passant par le nombre de pas précis pour entrer dans la chashitsu, le film restranscrit avec précision les codes de la cérémonie du thé du point de vue des apprenants. Ainsi, l'art de chanoyu, rigoureux, s'apparente à de l'apprentissage par coeur et à une inlassable répétition des mêmes gestes durant les premières années. Et lorsque des questions surviennent à l'esprit de ses élèves, Mme Takeda leur demande de ne pas réfléchir. Parce que la compréhension profonde de la cérémonie du thé japonaise n'apparaît que lorsque les gestes, absorbés par les mains elles-mêmes, deviennent fluides, et sont en harmonie avec l'instant présent, caractérisés par les mots inscrits sur le kakemono, la fleur de saison idéalement présentée à sa gauche, et le son de l'eau et du vent dans le jardin adjacent à la maison de thé...
Dans l'alcôve, un kakemono sur lequel figure l'inscription "日々是好日". Et Madame Takeda, interprétant, d'un ton enjoué : "Chaque jour est un bon jour"...
Lire la suite : https://chanoyu.fr/articles/ceremonie-du-the/dans-un-jardin-qu-on-dirait-eternel-l-art-de-l-instant-present-chanoyu/?utm_source=allocine/
L’initiation d’une jeune japonaise à l’art du thé. Une chronique apaisante, sensible, et délicate comme savent le faire les Japonais, mais pas super emballante.
Un vrai moment de sérénité et de simplicité. Très belle interprétation, on en sort grandi, si toutefois on adhère à cette philosophie. Mais peut on faire autrement ?
Le film est souvent décrit comme une oeuvre ayant peu d'inter narratif mais célébrant les saisons et le wabi subi japonais. Il est vrai qu'il est d'une grande beauté visuelle et sonore, que les acteurs sont talentueux, mais derrière le "chaque jour est un beau jour" se tient une pensée profonde quant à la perte et aux choix que l'on fait dans l'existence. Magnifique.
Un magnifique film qui nous donne à découvrir le monde subtil, raffiné et spirituel de la cérémonie du thé (茶の湯) toute imprégnée de Zen. Une lenteur maîtrisée et majestueuse pour traiter un sujet tout en finesse. Du beau cinéma japonais.
Il faut se l'avouer, la première partie du film est assez moyenne pour ceux qui comme moi préfèrent le café au thé. En effet "L'art du thé" se révèle être une transmission ressemblant à une cérémonie religieuse assez rébarbative. La suite est plus profonde et s'apparente plus à une réflexion philosophique sur la vie, le deuil et le temps qui passe. C'est un film d'une grande lenteur que je qualifierais d'apaisant à défaut d'être transcendant.
Adapté d’un bestseller de la littérature japonaise, ce film conte la relation de son maitre et de sa jeune élève autour du cérémonial du thé sur une période de 24 ans. Les années s’enchainent tout comme les saisons qui comptent tant dans la culture japonaise ; et la relation élève-maitre semble devenir plus profonde autour d’une passion commune… même si ça ne se voit pas réellement à l’image. Tout est très intérieur dans les relations humaines de ce film. Le réalisateur fait même le choix de laisser hors champ tous les personnages apportant un peu de vie et de piquant à cette histoire : la cousine et les parents de la jeune femme. Donc quasi documentaire, ce film reste malgré tout sensible et délicat et est une véritable parenthèse dans notre monde frénétique. C’est donc apaisant d’entrer dans cet univers minimaliste où le geste tient une place prépondérante : se recentrer sur soit, une sorte de yoga du thé. Dire que l’on ne s’ennuie pas serait mentir tout de même. Si le travail de l’image, du son et des plans est hyper léché, le contenu est maigre et très répétitif à l’image de l’art du thé. On peut aussi penser que ce film à destination d’un public international est une image traditionnelle et vendeuse que les occidentaux ont plaisir à retrouver. Une forme de décalage culturelle parfois artificielle quand on sait que d’autres japonais ont une vie encore plus cadencée que les nôtres. Ce film est donc à ranger aux côtés « Les délices de Tokyo » ; une friandise spirituelle aux couleurs du Japon. Reste à la fin du film un moment de sagesse et de tranquillité bienveillante… c’est toujours ça de pris. tout-un-cinema.blogspot.com
Dans un jardin qu'on dirait éternel est une thérapie sur la vie. On s'y sent bien dans cette œuvre, le temps passe lentement et cela apaise. Chaque détail à son importance pour maitriser la cérémonie du thé. Et ce détail donne une symbolique forte sur la valeur du temps qui passe et les secondes. On sent ce bonheur de vivre. Alors que le temps est monétisé dans notre société, ici on redevient humain et on prends de la distance sur sa vie. Très beau film, les actrices y jouent parfaitement et on est comme en apesanteur sur ces rituels sur la préparation du thé et ces mouvements qui paraissent finalement naturels. Merci Mr Tatsushi Ōmori pour ce beau moment de cinéma.
Je me suis affreusement ennuyé, je me suis meme assoupi. Mais je me suis aussi assoupi parce que c'est le film m'a assi dans un océan de tendresse et de calme, j'etais dans le salon de thé a écouté le ruissellement dans le jardin et le bruit de la préparation du thé. Donc voila jai pas été le plus emballé mais je reconnais que le réalisateur est excellent dans ca capacité a immergé son spectateur dans son histoire.
Attention, merveille ! Le cérémonial du thé dans toute sa lenteur, tous ses rituels, et finalement sa densité, sa profondeur. Ce cérémonial que l'on met des années à intégrer, et qui peut nous sembler si réglé, si conventionnel, qu'il en deviendrait presque vide. Et bien non, ici, c'est le plein qui nous est offert ! Apprendre des gestes, des règles et des routines pour finalement s'en affranchir et savoir s'inscrire pleinement dans cet instant présent. Un morceau d'éternité. À ne pas manquer !