Avis sur Les Chemins de la gloire

Certes les scènes d'action ne sont pas si mal, mais c'est le scénario qui est d'une indigence assez rare. On croit que le film va se baser sur la rivalité entre deux officiers, d'autant qu'ils en pincent tous les deux pour la même donzelle. Admettons, mais voilà que se pointe Lionel Barrymore, et c'est pitié de voir ce grand acteur jouer ici un rôle d'une débilité absolu, à ce point que les séquences avec lui en deviennent insupportables. Et comme si ça ne suffisait pas on nous ajoute une longue prière à la "vierge Marie". Pour ceux qui considèrent Hawks comme un grand réalisateur, je leur conseille de visionner spoiler: la scène du papier qui brûle. On a donc un papier que Barrymore aimerait voir brûle, c'est idiot mais la question n'est pas là, Hawks commence par nous montrer le feu de la cheminée en gros plan, il suffisait par exemple d'un courant d'air opportun et l'affaire était pliée de suite, ben non Hawks ne fait pas ça, le courant d'air emporte le papier à un mètre de la cheminée, et s'en suit un bavardage nunuche de cinq minutes sur le pourquoi du comment de la chose complètement inutile, avant que je vous le donne en mille, le papier finisse par brûler.
L'un des films de guerre les plus lamentable que j'ai eu l'occasion de regarder.

Howard Hawks signe en 1936 "Les chemins de la Gloire", où il nous emmène sur le front de la Première Guerre mondiale suivre un capitaine malade mais brillant et respecté qui va voir arrivé un officier tombant amoureux de son amie infirmière.

Hawks mêle film de guerre, d'homme et de famille. La guerre est omniprésente et horrible, obligeant les soldats à régulièrement aller combattre les allemands et voir la cruauté et l'horreur de la guerre mais c'est aussi un film où les hommes sont face à leur destin, vivent avec la peur de la mort chaque jour. Hawks dresse un portrait de certains d'entre eux, notamment un capitaine solitaire et alcoolique qui n'a qu'une infirmière pour lui donner quelques moments de gaieté dans sa vie. Un capitaine respecté et dur, qui va d'abord voir un officier venir face à lui, puis son père voulant se battre sous les ordres de son fils.

Et c'est assez brillamment que Hawks met toutes ces histoires en parallèle et livre un film où il retranscrit toute l'horreur et les particularités de la guerre et des humains mais aussi toute l'émotion autour de ce triangle amoureux qui se met peu à peu en place. Bénéficiant d'une belle qualité d'écriture (dialogues, personnages...), il nous emmène au cœur de cette guerre entre caserne et discours mais toujours d'un point de vue humain, on ne voit d'ailleurs quasiment jamais les allemands. C'est l'horreur de perdre des camarades et amis, de les voir souffrir, de se battre et d'y jouer sa vie qu'il met en avant. L'héroïsme est présent, parfois de manières totalement désespérées et jamais traité avec lourdeur. L'histoire prend quelques chemins inattendus pour finir avec un final tragique et réussi où Hawks en fait là aussi ressortir toute l'émotion. Le triangle amoureux n'est jamais omniprésent mais sait se faire touchant car bien traité, avec en plus quelques très belles scènes, telle cette rencontre dans un sous-sol sous les bombardements...

Bien rythmé, "Les chemins de la gloire" bénéficie d'une belle mise en scène d'Hawks, qui donne de la tension aux moments propices et de l'émotion à d'autres. Le récit est bien construit et, tout en s'attardant sur le capitaine, donne de l'importance aux autres personnages. C'est aussi vis-à-vis de ces grands tableaux de soldats poilus (et il porte bien ce surnom !) que le film sait se faire saisissant à l'image des divers grands discours ou le portrait de ce sergent. Hawks filme la guerre de manière assez sombre, usant d'une belle photographie en noir et blanc et d'un jeu d'ombres se rapprochant parfois de l'expressionnisme. Dans l'ensemble les interprétations sont bonnes et les acteurs savent se fondre dans les rôles de soldat, à l'image d'un très bon Warner Baxter et d'une mignonne June Lang au visage inoubliable.

Hawks livre là un grand film de guerre à hauteur d'homme en y mêlant héroïsme, émotion et horreur, dans une période où la peur de la mort, tout comme la cruauté humaine et de la guerre, est omniprésente...

Film de guerre par Howard Hawks se déroulant en 14-18, Les chemins de la gloire bénéficie d'une mise en scène réussie, avec son bon lot de scènes fortes dont les scènes de batailles. Au milieu du drame on retrouve quelques scènes de comédie, de légereté, pour mieux rendre les personnages humains, et les thèmes de la filiation et du triangle amoureux s'entremêlent au brulôt anti-guerre. Pour défauts néanmoins, quelques longueurs et un couple principal joué par un duo pas assez charismatique pour nous convaincre.

Sur un sujet proche, ce film n’égale pas « la grande parade » de Vidor ou encore « A l’ouest rien de nouveau ». Il n’en reste pas moins impressionnant, la mise en scène de Hawks donnant du panache à l’ensemble, surtout lors des scènes de bataille, très réussies. Reste l’histoire d’amour, un brin convenue, même si les comédiens font passer beaucoup d’émotion. Quant à la morale sur le sens sur devoir, elle parait bien désuète de nos jours, même si l’on reste loin du détestable message de "va-t’en guerre" de « Sergent York ».

Remake du film français de Raymond Bernard "Les Croix de bois" que je n'ai pas vu hélàs mais qui passe pour être très bon, "Les Chemins de la gloire" n'est pas à mettre parmi les grands Hawks même si le film recèle quelques qualités. Pour ce qui est de l'interprétation, on peut être légitimement très partagé. June Lang se contente de rouler des yeux de merlan frit et de susurrer son texte, Fredric March d'habitude excellent apparaît ici un peu terne, Warner Baxter s'en sort pas trop mal même s'il fera beaucoup mieux ailleurs notamment chez John Ford, mais Lionel Barrymore lui est formidable et apporte beaucoup d'émotions et de fraîcheur avec son personnage. C'est sans conteste le grand point fort du casting. Certains passages sont très réussis comme l'attaque du village dévasté occupé par les allemands qui donne lieu à des scènes aux rendus très réalistes. Et même s'il ne possède pas la force d'un "A l'Ouest rien de nouveau", "Les Chemins de la gloire" réussit à reconstituer de façon assez convaincante l'enfer des tranchées. Le tout avec une grande sobriété, qualité qu'on ne peut enlever ni à Howard Hawks ni à ce film.

Seconde collaboration de William Faulkner et de Howard Hawks. Les scènes d'action possèdent l'authenticité des plans d'actualités tournés à l'époque. Une réussite.

Un classique du genre qui dose les hardiesses de "The Big Parade" (1925) avec l'habiletè commerciale de "All Quiet on the Western Front" (1930). On sent qu'il y a dans cette oeuvre de Howard Hawks une connaissance des combats et des horreurs du conflit et que le cinèaste a mis là-dedans ses souvenirs d'instructeur dans l'aviation militaire, aussi bien que ses rancoeurs contre les horreurs de la Grande Guerre! Warner Baxter et Fredric March sont bons mais c'est Lionel Barrymore (touchant) dont on se souvient dans ce règiment! Quoi que June Lang est si belle à regarder qu'on en oublierait presque cette fichue guerre! Pas un nouveau chef d'oeuvre de Hawks mais un film pacifiste qui s'èlève aisèment au-dessus des conventions du sujet, du triangle amoureux à la relation père / fils en passant par les actions hèroïques...

On reconnait tout de suite ce qui est cher à Hawks dans ce film, l'esprit de camaraderie des hommes, dans une situation délicate. Une rivalité entre deux hommes, qui se respecte, mais qu'une femme vient troubler, et déjà, l'infirmière est une héroïne qui porte la marque de fabrique de Hawks; comme les blondes chez Hitchcock, ici, ce qui nous marque, c'est la sophistication de cette femme, dès la première scène où on l'a découvre, assise dans une position plus que légère, et ensuite toujours apprêtée alors que l'action se situe en France durant la première guerre mondiale.
Le reste du film n'est qu'un hymne à la bravoure, avec cette percée dans les lignes ennemis.
A noter la reconstitution du village Français dans l'esprit américain, les tranchées, et tout le décorum des studios de Los Angeles.
Reste un film dynamique, où l'on ne s'ennuie pas et où l'émotion peut vous prendre par surprise.

Un film très largement inspiré des Croix de bois de Dorgelès (ah ! la fameuse scène de la mine !) qui par bien des égards est une très grande réussite de Hawks. Si le réalisateur n'atteint pas le génie de "Scarface", de "Seuls les anges ont des ailes", des "Rivières rouges" ou de la "Terre des pharaons", ces "Chemins de la gloire" n'en restent pas moins un énorme moment de bravoure, un très grand film de guerre qui vaut pour son réalisme et sa vision sans concession et héroïsme du soldat face à la mort. Quelle mise en scène !

La Partie reconstitution des combats de la première guerre est plutôt une réussite et rivalise avec des grands classiques. L'ambiance du film est aussi intéressante mais bizarrement le travail sur ce triangle amoureux parait assez faible. Le personnage interprété par June Lang par exemple reste totalement superficiel et la confrontation entre les deux soldats est quelque peu escamoté.