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    Pleasure
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    100 critiques spectateurs

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    Tumtumtree
    Tumtumtree

    151 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 octobre 2021
    Tout était à craindre de ce film sur la pornographie hardcore, annoncé par une bande-annonce qui joue dans ses premières secondes sur une ambivalence racoleuse et par une affiche du même acabit. Mais les échos de la presse soulignant que c'est l’œuvre d'une femme qui a construit une vraie complicité avec sa comédienne contrecarrent cette première impression de malaise. Pleasure est en effet un film bien plus complexe et bien plus intéressant que les apparences le laissent supposer. Il serait fort long d'expliquer pourquoi. Cela tient, d'abord et avant tout, à la trajectoire de cette très jeune Suédoise venue à Los Angeles pour percer dans le porno hardcore. Ses motivations réelles interrogent tout le long du film et jusqu'à une fin d'une grande efficacité et d'une grande intelligence. Pourquoi s'inflige-t-elle tout cela ? L'argent ? La gloire ? La recherche d'une nouvelle confiance en soi bafouée ? Le cul ? Le frisson ? Impossible à dire, et par cette suspension des causalités, le film gagne en densité. En second lieu, l'actrice est extraordinaire. Elle incarne parfaitement cet entredeux d'une toute jeune femme innocente venue là car "les Suédois sont chiants" et devenant, étape par étape, une star de l'industrie du sexe, le tout, sans jamais en être dupe. En troisième lieu, les seconds rôles sont aussi très bien. Les amies de l'héroïne complètent bien le profil de celle-ci par les origines populaires de l'une et l'âge plus avancé de l'autre. Le regard sur les hommes est saisissant ; on pourrait y consacrer toute une critique de 10 000 signes... La jeune femme croise en effet quelques hommes attentionnés, soucieux de son devenir, de son confort, tout en la contraignant à une violence sexuelle que l'industrie impose ; d'autres sont des robots administrativo-mécaniques qui se contentent de déclamer des clauses légales avant de faire leur taf ; les troisièmes, des espères de vieux pervers libidineux venus dans le X pour épancher leurs fantasmes ; les derniers, des tarés ultraviolents qui camouflent leur sadisme derrière des justifications professionnelles. Et c'est sans compter sur cette armée d'anonymes, amateurs de porno hardcore, qui ressemblent à Monsieur tout le monde mais regardent le soir des filles de 19 ans endurer une double pénétration anale (WTF ?!?). C'est d'ailleurs l'un des grands intérêts de ce film : vous dégoûter à vie du porno hardcore... Les coulisses de cet industrie sont montrées avec une telle précision et une telle subtilité qu'on n'a plus aucune envie d'approcher en quoi que ce soit cet univers fondé sur la transgression sadique. Le quotidien de ces starlettes X alterne représentations fantasmatiques, respect des horaires et des contrats, politesse policée vis-à-vis du collègue avec qui on vient de baiser, ultraviolence et humiliation, gestion triviale de son corps et de son quotidien (lavements, lessive, etc.). Le tout, dans cette ambiance si particulière d'une Los Angeles parfaitement retranscrite. Restent enfin la mise en scène et la musique, superbes toutes les deux. Notamment cet effet de cuts blanches et noires servant à retranscrire ces moments où la violence est tellement grande que l'esprit se met en veille pour ne pas l'endurer, ou tous ces plans traduisant la perception réelle qu'a l'actrice tournant la scène et voyant les affreux pieds de l'acteur ou son visage tout bouffi. Les choix musicaux sont variés et très bien pensés. Bref, je croyais voir un petit film un peu lubrique, et dieu merci, j'ai vu une grande œuvre de cinéma, intelligente, sensible, belle et qui dénonce justement un des grands n'importe quoi sadiques du monde contemporain.
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    125 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2021
    Ce ne sont ni la meilleure réalisatrice ni la meilleure actrice du mooooonde ...! Mais au moins deux scènes, très réussies et très intenses psychologiquement, justifient à elles seules le déplacement... mémorables ! Et remarquable montée en puissance:))
    Audrey L
    Audrey L

    548 abonnés 2 399 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2021
    Festival de Deauville, premier jour. On ouvre avec grand bruit le programme dépliant du festival, afin de se faire sa grille (son parcours du combattant), et là, "oh surprise" : "PLEASURE : interdit aux -18 ans.". Tiens, tiens... Autant dire qu'on était curieux. Et une fois sortie de la séance, premier constat : la restriction est un brin zélée, un "simple" -16 ans avec avertissement sexuel aurait suffit, pour cause : on ne voit jamais l'acte sexuel en soit, seulement les préparatifs (attention, nombreux pénis masturbés, vulve rasée en gros plan) et l'après (le sperme étalé sur le visage de la jeune fille, ou que cette dernière s'amuse à recracher lentement). Mais pas de scène "porno" comme on peut le penser (l'acte est simulé). Ce qui n'enlève rien à la puissance de ce Pleasure, étant tout de même une grande découverte des coulisses de l'industrie pornographique, avec ses variantes (torture-porn, gay-porn, à plusieurs, fétichisme, etc...). On suit donc une jeune actrice (stupéfiante Sofia Kappel) qui souhaite percer dans le monde du X, en ne reculant devant aucun sacrifice, repoussant ses limites toujours plus loin (on a le cœur qui se brise à chaque fois que la jeune fille se force à aller plus loin). Comment rester insensible à ces scènes de torture et humiliation, à ces viols (même pour de faux), à tout ce qui est suggéré ? Pleasure vous met en face d'un univers de l'ombre que l'on méconnaît, ou dont on fait des raccourcis malvenus ("ce sont des pervers, ils aiment ça, ça rapporte bien..."). On aurait simplement aimé que le film soit encore plus jusqu'au-boutiste, car il oublie bon nombre de points essentiels à aborder, à commencer par les MST (qui sont un fléau dans ce milieu), les drogues excitantes (la libido des acteurs peut souffrir vite de cette activité trop intense pour leur corps et leur mental), manque de confiance en soi, conséquences dramatiques des douches vaginales à répétition (on la voit les enchaîner, mais on ne dit jamais les atroces maladies qui surviennent souvent par la suite), et surtout le côté faussement "récréatif" de ce métier qui est un léger contre-emploi ici. Faire un personnage principal qui vient "par plaisir", préfère aller dans les tournages extrêmes pour monter en grade plutôt que de s'assurer un confort dans les scènes "classiques", accepte même de tourner gratuitement, ne contribue pas vraiment à l'image des acteurs de charme. On conforte un peu le cliché "pervers" avec cette jeune fille, sans compter que l'on romance un peu le tournage : on a du mal à croire que les techniciens et acteurs masculins soient de gros nounours patients avec la jeune actrice qui leur fera perdre du temps comme celle du film. Malgré ces manques, Pleasure a permis à Sofia Kappel (seule actrice "non professionnelle du X" du film !) de tirer son épingle du jeu, idem pour sa réalisatrice qui a jeté son pavé dans la mer de Deauville, en créant un vrai ras-de-marée (tout le monde en a parlé copieusement, well done, Ninja). Une plongée dans les coulisses du X pas parfaite, mais définitivement osée.
    dejihem
    dejihem

    117 abonnés 659 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 octobre 2021
    Le film est intéressant mais qui ne va pas au bout de la démarche.
    Plusieurs séquences montrent à quel point l'industrie du porno n'est pas là pour soigner une blessure narcissique, pécuniaire, ou un conflit familial.
    Il est là pour avalir, soumettre et humilier.
    Une scène fort intéressante montre deux brutes devenir d'un seul coup prévenants et faussement sensibles lors d'une scène où l'actrice principale se fait gifler, étrangler, et autres joyeusetés. Comportement bien sûr intéressé à finir le tournage pour pouvoir monétiser les séquences tournées. Cette scène résume bien le film sur le côté toxique de l'industrie pornographique, mais ne révèle pas les motivations psychologiques profonde du personnage principal.
    Ce film montre en creux à quel point la société étasunienne est profondément capitaliste et machiste.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 octobre 2021
    Une jeune Suédoise, blonde et pulpeuse, vingt ans à peine, débarque à Los Angeles. Sous le nom de Bella Cherry, elle entend percer dans le X. Elle est prête à tourner les scènes plus extrêmes pour atteindre le Graal : devenir une "Spiegler Girl".

    Il y a quelques mois, en plein confinement, Netflix avait diffusé un documentaire exclusif sur l’industrie du porno, "Hot Girls Wanted". On y suivait en Floride, l’espace de quelques mois, trois jeunes femmes et leur agent. Sans verser dans le misérabilisme ni dans le voyeurisme, cet excellent documentaire dépeignait une réalité sordide : des jeunes filles qui, sans qu’aucune contrainte physique ou psychologique soit exercée sur elle, décidaient, par attrait pour l’argent facile, pour soigner une blessure narcissique ou pour solder un différend familial, de faire de leur corps un objet sexuel.

    C’est exactement la même réalité que dépeint, sur un mode fictionnel, "Pleasure", un film suédois tourné par une militante féministe et anti-porno, dont il faut évidemment considérer le titre comme une antithèse provocatrice : le plaisir lubrique que les images du X donnent à des millions de masturbateurs solitaires (80 % des hommes « consommeraient » (sic) du porno) est le résultat de l’asservissement et de l’humiliation de milliers de jeunes femmes

    Le film – comme le documentaire avant lui – a une qualité : il montre l’ambiguïté d’une industrie et de ses « modèles » qui reposent sur une logique capitaliste. Si les modèles sont asservis et humiliés, c’est parce qu’elles le veulent bien ! Une scène – parmi bien d’autres – est particulièrement éclairante à ce sujet : la scène "hardcore" à laquelle Bella Cherry accepte de se livrer, qui la voit giflée, molestée, insultée par deux hommes brutaux et violents. La jeune femme, n’en pouvant plus, les implore d’arrêter… ce qu’ils font immédiatement, s’inquiétant de son état, la rassérénant, lui proposant une pause et un verre d’eau. Va-t-elle continuer ? le réalisateur insiste : c’est à elle de décider. Elle n’est forcée à rien. mais que les choses soient claires : on a dérangé une équipe de tournage, une maquilleuse, un cadreur et deux acteurs. Il serait dommage d’en rester là et de ne pas mettre le film dans la boîte. Si elle se déballonne au milieu d’un tournage, elle devra faire une crois sur sa carrière.

    "Pleasure" est interdit aux moins de seize ans en France. Sa classification a fait l’obejt de deux visionnages et de longs débats devant la commission chargée de rendre un avis au ministre de la culture. On imagine volontiers les débats : le contenu du film, ses images très crues (à noter que si on voit beaucoup de pénis, plus ou moins érigés, en plans plus ou moins rapprochés, le film ne compte pas un seul gros plan de sexe féminin), plaidaient automatiquement pour une interdiction aux moins de dix-huit ans. Pour autant, on peut légitimement considérer que des adolescents de seize ans, gros consommateurs de videos X, pourraient utilement voir ce film pour toucher du doigt – si on ose dire – la réalité sordide qui se cache derrière les images dont ils sont si friands.
    selenie
    selenie

    5 431 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 octobre 2021
    Pour jeter une pierre dans l'eau d'entrée, il y a un soucis de crédibilité en ce qui concerne l'actrice Sofia Kappel. Non pas qu'elle soit mauvaise, juste une question de physique. Comme l'a annoncé la réalisatrice-scénariste, la ligne directrice du film repose sur le consentement des actrices. Pourtant à aucun moment on ne voit un homme agir contre la volonté d'une femme (je vois d'ici les harpies féministes hurler !), elle a toujours le choix, certe en risquant de perdre son job mais elle a toujours le choix qu'on le veuille ou non. D'emblée, pour choisir de gravir les échelons du porno on sait qu'on est pas chez Disney. D'ailleurs, la réalisatrice dans une autre déclaration l'avoue : il fallait aussi montrer que Bella avait du pouvoir et qu'elle n'était pas nécessairement une victime ! Sur ce point, on peut dire que Ninja Thyberg évite un manichéïsme qui aurait pu être aisé. On peut néanmoins déceler une certaine complaisance ou plutôt une indifférence quant à la frontière entre le X et la prostitution. Malgré tout, le film n'embellit rien et même dans le beau on y voit que le laid ce qui n'est pas non plus agréable durant 1h45 d'un film qui reste sans surprise...
    Site : Selenie
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 octobre 2021
    Et pourquoi pas un simple docu(l) sur cette industrie hollywoodienne du X ? Parce qu'il s'agit de la vision très personnelle d'une cinéaste, Ninja Thyberg, et d'un film qui parle du rêve américain d'une jeune suédoise, à la fois candide et ambitieuse. Dans Pleasure, les meilleures scènes sont celles d'avant ou d'après tournage. Il n'y a rien de hard dans le film, du côté des images, sinon suggérées et souvent difficiles à regarder, mais en revanche, les mots, dégradants et humiliants, montrent à quel point de crudité cet univers est machiste et toxique, jusqu'à la nausée. Ce n'est pas un film de voyeur que cette naissance sous X d'une jeune femme qui n'a aucun pouvoir sinon celui de se soumettre et il y a beaucoup de souffrance et bien peu de plaisir. Pour autant, Ninja Thyberg s'éloigne de l’œuvre moralisatrice attendue et impose sa manière, tantôt en force, tantôt en subtilité, avec un talent indéniable. Sofia Kappel, qui n'est en aucun cas une actrice porno, est époustouflante dans un rôle terrible d'où il est à espérer qu'elle ressorte intacte, tellement il lui est demandé par sa réalisatrice. Qu'un regard féminin se pose sur cette industrie pas comme les autres, et pourtant assez semblable dans son fonctionnement, est évidemment essentiel à sa crédibilité. Cependant, il faut insister là-dessus, malgré son caractère ultra-réaliste, le long-métrage n'est pas un documentaire mais bien une fiction, au rythme infernal et où la musique, en particulier, est utilisée de façon très efficace, offrant un contrepoint à un style glacial, la majeure partie du temps.
    micdon0616
    micdon0616

    8 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 octobre 2021
    Un des films les plus forts de cette année. Une réalisation d'une immense intelligence. Seule une femme est capable d'apporter un tel regard.

    A travers le parcours de cette jeune fille en quête d'une gloire incongrue, c'est l'ultra violence de notre monde, ces situations de quasi exclavagistes, cette surenchère systématique transposable dans tous les milieux, la perte totale des valeurs, du beau, des sens au profit d'un mercantilisme systématique et immonde qui sont montrés. Dans ce film, il faut se vendre, en faire toujours plus, toujours dans le sens de la laideur, la violence. Il faut être capable de tout accepter.

    Une réflexion puissante sur notre monde et ses dérives.

    A voir.
    Stephan M.
    Stephan M.

    33 abonnés 108 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 octobre 2021
    C'est un film qui se la joue branché trash porno dans la réalisation, d'autres l'on fait avant comme Gaspard Noé a déjà été au bout de cela avec Climax sur la drogue.

    Ce film c'est des moments d’ennuis (on n'a bien compris que nous sommes à l'heure du portable/réseaux sociaux) qui alternent avec les scènes de tournages porno. En allant voir ce film, je pensais découvrir la réalité du porno dans toutes ses dimensions, mais à part quelques scènes, il ne fait que effleuré le sujet et cela reste trop superficiel

    Le seul intérêt du film c'est de mettre en évidence que nos désires, nos fantasmes ne sont pas toujours en concordance avec le passage à l'acte qui peu devenir douloureux physiquement et mentalement

    L'actrice Sofia Kappel n'a pas l'envergure nécessaire pour que l'on s’intéresse à ses mésaventure dans le porno, elle a trois mimiques pas plus, je pleure, je suis blasé, je rigole avec les copines
    Le physique des actrices n'est pas en concordance avec la réalité de ce que nous voyons dans le porno à part le côté juvénile assez malsain
    C'est une vision qui me semble un peu trop bourgeoise du porno, racoleuse avec les scènes de sperme sur le visage et l'impression un long clip fashion désabusé
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    796 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2021
    Comment faire passer Showgirls et Boogie Nights pour de vulgaires films familiaux !

    Avec Pleasure, Ninja Thyberg signe un premier film choc et coup-de-poing pour public averti. Une plongée sans aucune censure dans l'industrie du X, qui flirte avec le docu-fiction.


    Le postulat est très simple : on suit Bella Cherry/Linnéa, jeune suédoise de 21 ans qui débarque à LA pour percer dans le porno. S'ensuivra donc une ascension dans ce milieu, où cette dernière va en découvrir les coulisses (tout comme le spectateur) au fur et à mesure où Bella va performer des scènes de plus en plus extrêmes.


    Et bien sûr, rien nous est épargné dans un film qui dénonce le male gaze qui gangrène le milieu, en nous plaçant devant chaque séquence qui n'est jamais érotisée.

    La mise en scène est maitrisée (quelques effets de décalage bien sentis entre , sans être dans le naturalisme documentaire ou la sur-esthétisation qui mettrait une distance avec son aspect réaliste.

    Toujours en prenant le point de vue sa protagoniste, le film n'y va pas avec le dos de la cuillère (séquences d'humiliation, de bondage et autre triolisme pas très Charlie), et est par ailleurs constitué quasi intégralement d'un casting de vrais hardeurs pour plus d'authenticité.

    Heureusement, Pleasure n'hésite pas à verser dans le rire jaune, via l'absurdité de ce à quoi on assiste sans aucune fioriture.


    Mais surtout, le film est porté par une superbe performance physique de Sofia Kappel, dont il s'agit du tout premier rôle.

    Concernant les limites du film, on pourra néanmoins pointer une intrigue finalement assez classique qui ne dévie jamais réellement de sa feuille de route, au profit de son exploration du milieu. On aurait aimé un parcours et une étude de personnage plus poussée qui s'ouvre un peu plus (comme le Showgirls de Verhoeven), bien qu'en filigrane on peut y déceler un métrage qui aborde notre société et ses structures (sans toutefois s'écarter de son sujet premier). La fin se veut également assez abrupte, mais on tient là un film pertinent, frontal et quine laissera personne indifférent
    Kiberen
    Kiberen

    15 abonnés 91 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 octobre 2021
    Lorsqu'on lui demande dès le premier plan où elle apparaît si Bella vient pour le travail où pour le plaisir, Ninja Thyberg pose tout de suite l'ambiguïté de l'industrie de la pornographie, milieu où le plaisir et les limites sexuelles sont encadrés dans un ensemble professionnel et financier, et qui constituera le thème majeur du film qui sera construit jusqu'au bout. "Pleasure" pouvait partir dans le sordide où dans le sur-réalisme, il choisit finalement une voie entre les deux, en abordant cette industrie d'un point de vue clinique.

    Clinique, tant on montre chaque aspect de l'industrie pornographique avec une froideur et un sérieux absolu : les contrats à signer pour sécuriser qu'il n'y ait pas de plainte post-tournage. La gestion des acteurs et des actrices sur le plateau, la pression générale qui règne du fait qu'une journée de tournage coûte cher. Thyberg déconstruit ainsi tout le processus d'un tournage pornographique, du moment où on place les actrices sur un tournage jusqu'à la douche post-coït. Le film n'oublie également pas tout ce qu'il y a autour, que ce soient les réseaux sociaux où les soirées mondaines où l'avenir d'une carrière peut se jouer.

    Tout ça, Bella le traverse avec un mélange de peur et de détermination. Elle veut être actrice pornographique, elle est prête à aller loin, même si elle aura besoin de se trouver du courage pour progresser dans ce milieu. La route sera longue, mais est ce qu'elle en voudra le coup ?

    Thyberg porte énormément d'attention sur tout ce qui cadenasse cette industrie, ce qui fait que ce qui n'est pas juste reste caché loin des yeux du grand public. Pourquoi une actrice est elle prête à cacher les pires actions d'un être humain pour continuer de progresser, le film prendra le temps de construire le chemin qui mène à cela. Que ce soit concernant les rivalités, les non-dits, jusqu'à qu'elle point on est prêt à repousser nos limites et ce qui nous définit pour ne pas être mis à la porte, rien à reprocher de ce côté-là.

    Le film ne reste malheureusement pas absent de faiblesses : souhaitant raconter l'histoire d'une jeune suédoise arrivant à L.A, le film baigne dans un style film indé West Coast que je trouve usé depuis un certain temps et qui ne m'exprime que de l'ennui. Le rythme se veut sec, mais cette volonté attire souvent des faiblesses de coupes, certaines scènes s'arrêtant bien trop brutalement et l'enchaînement se fait de manière maladroite (dommage, tant l'une des scènes majeurs se situant au milieu du film est un exemple de bon montage). Le rythme se veut sec, mais cette volonté attire souvent des faiblesses de coupes, certaines scènes s'arrêtant bien trop brutalement et l'enchaînement se fait de manière maladroite (dommage, tant l'une des scènes majeurs se situant au milieu du film est un exemple de bon montage).

    De manière générale, on se retrouve face à un film au propos essentiel, mais qui rate le coche par moment, notamment dans son approche du sexe : avec son ouverture sonore sur fond noir, vu et revu, "Pleasure" arrive à l'heure sur les questions du féminisme, mais traite le sexe d'une façon qui semble un peu daté sur certains points, tant le film arrive trop longtemps après des œuvres déconstruites comme "Nymphomaniac" où "Love" concernant le sexe, et plusieurs décennies après "Boogie Man" de Paul Thomas Anderson qui cherchait déjà à nous révéler l'envers du décor de la pornographie. Trop classique et important à la fois, montrant le sexe de manière nouvelle, mais nageant dans un style west coast dépassé, le film se retrouve malheureusement dans un ensemble bâtard.
    Hervé L
    Hervé L

    59 abonnés 598 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 octobre 2021
    Un film absolument nul sur l'envers du décor de la pornographie ou une jeune suédoise pas très jolie et pas très futée pars à Hollywood pour son plaisir c'est ce qu'elle dit au service d'immigration en fait pour devenir actrice porno. Tout semble faux dans ce film elle n'aura aucun plaisir et beaucoup de souffrances à essayer d'introduire avec difficulté des objets ou des sexes de plus en plus énormes pour le plaisir d'une industrie totalement dominée par des hommes cyniques. Être pénétree par le plus gros sexe semble le seul enjeu sans savoir que ce n'est pas la taille qui compte mais la façon de s'en servir.... Bref ils n'ont jamais entendu parler du Kama Soutra.Sans parler des maladies des dégâts psy et des produits pour aider à tenir... Comment des jeunes femmes peuvent en arriver là ? L'appât du gain ?
    Ciné-13
    Ciné-13

    92 abonnés 887 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 avril 2022
    Glauque et malsain, le film veut révéler la toxicité de l'industrie pornographique. Mais attendu qu'il ne révèle pas les motivations psychologiques profondes de Bella, il ne dépasse pas le simple documentaire. On voit de vrais hardeurs jouer les beaux rôles de "professionnels". Rien ne nous est épargné : lavements, risques de mycoses, masturbations, BDSM, viols simulés, fellations sur sextoys, La contradiction de Bella la Suédoise qui veut être la meilleure est incompréhensible : traumatisée par une scène, elle en redemande et nous laisse perplexe. La fin nous fera peut-être croire qu'elle arrêtera de louvoyer?
    Immoral! Non plutôt écervelée sans conscience!
    Henry Golland
    Henry Golland

    5 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 mai 2022
    L'ultra gauche a encore frappé dans ce film.
    Je croyais que le film dénonçait l'industrie du porno mais en faire non.
    Et puis comme par hasard, les méchants acteurs pornos sont blancs et les gentils respectueux sont de la diversité. Un film qui plaira beaucoup aux cheveux bleus et aux hommes soja.
    C'est dommage parce que je pensais qu'on se dirigeait plus vers un film à la "The Deuce" qui était une excellente série traitant du sujet, mais en faite non. On est plus dans un délire de bobo neofeministe
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    472 abonnés 920 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 octobre 2021
    Tout le sel ou plutôt l'acide autour de Pleasure est contenu dans l'une de ses dernières scènes. Un énième tournage pornographique mettant en vedette Bella avec une consœur. Derrière la caméra, le metteur en scène (Mick Blue, un authentique hardeur) s'efforce de diriger. Sauf que Ninja Thyberg (la vraie réalisatrice) le rend étranger à ce qui se joue réellement, à savoir une relation de pouvoir dans ce qu'elle peut être de plus déstabilisante et ambigüe. Notre héroïne arrive à un point crucial de sa carrière, ce moment où tout ce qu'elle a choisi, accepté ou subi converge dans un magma d'émotions contraires.

    Une note d'intention qui sied parfaitement au long-métrage. Il est évident que Thyberg s'est plongé dans l'univers du X pour en dépeindre la routine quotidienne : les séances photos un peu ridicules, les premières fois, les tournages mécaniques ou éprouvants, les rapports entre comédien.ne.s,...Il y a un parfum d'authenticité incontestable, en cela que Pleasure ne joue jamais la carte du misérabilisme, du choc facile ou de la caricature. Oui, c'est cru, impudique, charnel mais jamais excitant ou complaisant. L'ascension de Bella dans le porno sera parsemée de découvertes dont certaines flouteront la ligne entre pénibilité et abus. Quelle ambition avoir dans un monde où l'extrême est la norme pour percer ? Derrière le symbole qu'il représentait autour de la libération sexuelle, l'excellent documentaire Inside Deep Throat traitait de cela. Avec la même amertume. La pornographie n'est qu'un microcosme parmi tant d'autres qui gravitent autour de ces mêmes questions de domination ou de réussite sociale. Vivre dedans signifie lutter contre les affres du temps, l'affaissement biologique, l'énorme concurrence et parfois l'éthique pour rester au top. Des questions bien plus prégnantes pour la femme dans un milieu où l'instrumentalisation du corps féminin prédomine largement. Il suffit de voir les partenaires hommes de Bella pour se rendre compte du fossé qui sépare les actrices de leurs homologues masculins. À terme, la toxicité d'un tel fonctionnement ne peut conduire qu'à la mort intérieure à moins de dire stop pour prendre l'air.

    On peut décider que le chemin et sa destination sont connus d'avance, c'est légitime. Véridique même. Il est cependant hautement respectable de voir un tel effort et une telle abnégation de la part de l'équipe de Pleasure. Sofia Kappel est éblouissante dans un premier rôle extrêmement exigeant aussi bien physiquement que psychologiquement. On ressort de l'expérience un peu comme Bella, chamboulé, épuisé, impatient de retrouver l'extérieur pour souffler.
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