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inspecteur morvandieu
14 abonnés
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3,0
Publiée le 9 février 2024
Christine, jolie veuve de 35 ans, se remémore ses anciens soupirants inscrits dans son carnet de bal de jadis. Elle éprouve le besoin de les revoir un par un comme pour raviver les jeunes années. Mais le temps passé est impitoyable. Le film de Julien Duvivier, sur des dialogues parfois brillants de Jeanson, est globalement pessimiste. On ne s'en étonnera pas de la part du cinéaste. La mélancolie, le cynisme, l'échec (et jusqu'à l'embonpoint...) caractérisent des hommes qui ne sont plus ceux qu'a connus Christine (Marie Bell) et qui désillusionnent, désenchantent la jeune femme. Ce film à sketches, inégal comme souvent, n'a d'unité que dans l'amertume et dans le constat que la disgrâce a succédé à la jeunesse. Duvivier a convoqué les "monstres" du cinéma français de l'époque. Louis Jouvet, spoiler: en patron de cabaret proxénète, cynique et lucide, impose son magnétisme; Raimu, dans un rôle façonné pour lui, donne dans la truculence méridionale; tandis qu'Harry Baur, spoiler: en homme brisé et réfugié dans les ordres, trouve un emploi assez conventionnel. C'est davantage dans les numéros d'acteurs que dans ses idées ou son inventivité scénaristiques qu'on trouve en définitive le meilleur du film.
La vie est faite de bonheur,d aventure,joie mais aussi des coups durs,des barrières si c est le cas nous nous rappelons les.bons souvenirs d d'enfance. Carnet de bal résume bien cela la nostalgie d une récente veuve riche,et une grande solitude. Dans ce marasme elle découvrit par hasard un carnet lui appartenant dont elle n avait plus le souvenir,contenant tout ses prétendants présents lors de son bal. Elle se met en quête de les revoir un par un pour voir ce qu ils sont devenus,et elle n est pas au bout de ses surprises. Un très bon film de Duvivier, assez noir par moments le passé révolu n est pas forcément ce qui nous fait avancer, on peut s y brûler les ailes.
Curieuse visite dans le carnet intime d’une femme mûrie par le temps partant à la recherche de conquêtes inabouties dans sa jeunesse, cette année de bal où elle dansât avec pas moins d’une dizaine de cavaliers que aujourd’hui elle désire à nouveau rencontrer… Voir ce qu’ils sont tous devenus… Étaient-ils fous d’elle ? Prêts à donner leur vie ?
Avec Un Carnet de Bal, Julien Duvivier et sa distribution stellaire (Raimu, L Jouvet, Fernandel, H Baur, P Blanchar, PR Willms, F Rosay) ont légué au cinéma mondial le plus poignant des requiems à l'amour inassouvi.
Lorsque cette jeune veuve prospère et insouciante se découvre saisie par la curiosité de renouer avec ses anciens soupirants, elle découvre pas après pas le cimetière de leurs vies, apparemment brisées par son choix innocent de jeune fille pour l'un d'entre eux seulement.
Aucun autre film n'a comme lui dépeint l'amour porté par l'homme à la femme de ses rêves comme l'unique et essentiel guide de la vie, ni le fait d'en être privé comme une aussi terrible blessure. Car aucun n'en a guéri : le plus patient d'entre eux, venu habiter sur la rive qui fait face au palais de sa dulcinée, est mort sans jamais l'avoir croisée, laissant derrière lui une mère rendue folle à l'idée qu'il soit parti sans jamais avoir vécu ; le compositeur a renoncé à jamais à la gloire de son talent pour se consacrer sans espoir à des enfants malhabiles ; le médecin prometteur a fui aux colonies sans en ramener autre chose qu'une maladie tropicale et le naufrage d'exercer en avorteur ; le brillant avocat s'est laissé radier du barreau pour tenir un casino et organiser en expert les méfaits d'acolytes monte-en-l'air ; le beau montagnard est devenu guide et risque chaque jour sa vie pour le loisir de citadins ; le fier élu subit sans se révolter l'épouse acariâtre qui le houspille et s'oublie dans le tourbillon agité de la vie municipale ;
Fernandel enfin concluait le bal en en restituant intacte la mémoire et celle de ses soupirants, dégrisant le souvenir doré que le temps en aurait forgé, tandis que lui-même ne consacrait plus son ciseau qu'aux coiffures d'hommes...
Tous n'ont connu que la fuite et le manque, sans remède ni rémission, prouvant chacun jusqu'à l'abîme que leur promesse indéfectible à l'âme amie les avait liés à jamais.
Carnet de Bal bouleverse au tréfonds, car il nous relie à toutes ces vies entr'aperçues dans leur interminable agonie, ces vies cramponnées au radeau de la Méduse après que la tempête ait déchiré leur voile amirale
Leur valse grise nous hante car nul ne peut quitter ce film sans méditer sur le nombre des naufragés qui nous entourent et sur le sort de nos propres naufrages...