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    5ème Set
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    traversay1
    traversay1

    3 086 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 mai 2021
    Le sport de prédilection d'Alex Lutz, c'est l'équitation et non le tennis. Même s'il s'est entraîné dur pour le tournage de 5ème set, son niveau reste encore très bas, selon ses propres dires. Pourtant, il est très crédible dans le film, notamment pour tous ces petits gestes ou rituels du joueur qu'il a énormément travaillé. La grande force du long-métrage de Quentin Reynaud, c'est son réalisme avec le parti pris de s'intéresser à un tennisman, jeune espoir qui n'a pas percé, classé au-delà de la deux centième place mondiale et qui; à 37 ans, doit disputer les qualifications de Roland-Garros pour accéder au tableau final. 5ème set est le portrait intime d'un homme qui n'a pas renoncé malgré les pépins physiques et qui ne peut se résoudre à abandonner la partie malgré tous les revers (dans tous les sens du terme) qui ont jalonné sa vie. Et cela, sous le regard d'une mère possessive déçue par les échecs de son rejeton et d'une épouse qui a sacrifié sa propre carrière. Autre atout du film : sa manière de montrer un match, loin de la perfection des images télévisées, en mettant en valeur la "violence" des échanges comme sur un ring couleur ocre où deux boxeurs s'envoient des coups à distance. A cet égard, les 25 dernières minutes de 5ème set sont remarquables, une pièce en 5 actes, pleine de bruit, de fureur et de suspense. Alex Lutz est exceptionnel dans ce rôle de "has never been" auquel les deux excellentes actrices que sont Kristin Scott Thomas et Ana Girardot donnent la réplique avec beaucoup de répondant.
    AvisAmateur
    AvisAmateur

    1 abonné 13 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juin 2021
    Super film, captivant de bout en bout et original.
    Alex Lutz est toujours très bon et incarne bien le personnage.
    A voir sans hésiter !
    Ciné-13
    Ciné-13

    91 abonnés 887 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 novembre 2021
    Ultra crédible! Conférences de presse crédibles, coups de raquettes crédibles, univers et coulisses de Roland-Garros, doutes et ténacité de Alex.
    Il a un regard tellement profond dans lequel on décèle toute les frustrations.
    On commence avec le 24ème caprice de Paganini pendant l'IRM. Puis le rythme est lent avec des nappes de musique enveloppantes pendant les instants de doute ou de concentration.
    Et puis la fureur des coups, des combats sur les courts.
    Stupéfiant!
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    676 abonnés 1 416 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juin 2021
    J'ai toujours un petit blocage avec le comédien Alex Lutz, il a un "je-ne-sais-quoi" d'agaçant qui m'a toujours un peu rebuté.
    Mais pour ce film parlant de tennis, il fallait forcément que je m'y plonge ! Et la surprise est plutôt bonne !
    Un ancien grand espoir du tennis français, après de lourdes blessures, tente toujours à 37 ans de vivre de son sport malgré un classement au-delà de la 100ème place mondiale...
    Ce drame nous immerge donc dans la difficulté du quotidien pour ces centaines de joueurs et joueuses de tennis aspirant à sortir de l'anonymat en tentant leur chance au plus haut niveau.
    La mise en scène est hyper réaliste (y compris les séquences sur le terrain) et l'acteur principal est véritablement très convaincant, épaulé de plus par deux actrices impeccables : Ana Girardot et Kristin Scott Thomas.
    Une oeuvre tennistique très réussie !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 140 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juin 2021
    Il y a les jeunes et puis il y a les anciens.
    Il y a ceux qui commencent leur carrière et ceux qui la terminent.
    Jeux de regard entre les deux générations. Chacun observe la situation de l’autre et se projette.
    Forcément on s’interroge.
    Comment finirais-je moi qui commence ?
    Ai-je fait ce qu’il fallait quand j’ai commencé, moi qui finis ?
    Et « 5ème set » se pose là au milieu de tout ça.

    Étonnamment Quentin Reynaud, l’auteur de ce film, n’est pas un auteur en fin de carrière.
    Au contraire, au moment de tourner ce film il n’avait que 37 ans et c’était seulement son deuxième long-métrage.
    Et pourtant son film parle d’un homme en bout de course.
    Thomas Edison – son héros – arrive à la fin de sa carrière. Il était un espoir et puis a connu un long tunnel. Un très long tunnel jusqu’à la fin. Une fin qu’impose la loi inflexible de l’âge. Une fin que dicte un corps poussé à bout.
    Les questions forcément se posent.
    Les questions sur « les raisons de… »
    Les questions sur la pertinence à s’obstiner.
    Les questions sur le « à quoi bon… »
    …Et pourtant Thomas Edison dans ce film a 37 ans, soit l’âge de l’auteur.
    En somme Quentin Reynaud aborde ici cet instant de vie comme une charnière.
    Une croisée des chemins.
    Or c’est là que se trouve l’un des grands intérêts de ce film.

    « L’un des grands intérêts » dis-je car, dans les faits, « 5ème set » sait aussi faire valoir bien d’autres qualités.
    Dès les premiers plans, Reynaud nous renvoie à l’élégance de sa technique.
    Technique plastique tout d’abord avec un cadre métrique et un vrai sens de la mise en scène de son sujet, que ce soit par les couleurs ou bien encore la (dé)composition du mouvement.
    …Mais technique narrative aussi. Il suffit d’un ralenti pour comprendre l’intensité et l’importance d’un lancé ; une balle qui tournoie en l’air pour y lire « Roland Garros » ; puis la marche d’un homme au visage usé qui vient faire une IRM de son genou avec un sac de tennis sur le dos et des chaussettes roussies par la terre battue.
    Pas un mot et déjà beaucoup de choses sont dites.
    Pour ma part, c’est comme ça qu’un film parvient au mieux à me faire la cour…
    …ou plutôt devrais-je dire « le court ».

    Car le héros central reste bien le court dans ce film.
    Un court qui opprime les corps, tourne les têtes, malmène les familles.
    On l’adule alors qu’il maltraite.
    Il laisse des cicatrices et pourtant on veut l’embrasser à nouveau.
    Il y a presque dans cette image du court l’idée d’une projection de l’ego.
    Pas certain que Reynaud ait vraiment pris conscience d’à quel point son film questionne le mal de notre époque – l’hypertrophie de l’ego dans nos parcours de vie – mais à explorer avec sincérité et exhaustivité les turpitudes de son héros, il parvient malgré tout (et peut-être malgré lui) à fournir un portrait habile de son temps.

    Parce qu’au fond le bon Thomas n’est ni héros, ni anti-héros.
    Il est juste présenté comme le produit d’une situation donnée.
    spoiler: Thomas est avant tout le produit d’une mère fan de tennis qui a cru en lui mais qui l’a peut-être broyé ; transformant cette quête égotique pour la réussite de Thomas en quelque-chose de plus complexe… Réussir c’est aussi se réconcilier. Se battre c’est aussi préserver une relation passée qu’on n’a pas voulu vaine. Mais Thomas est aussi le produit d’une femme aimante qui a su l’accompagner, à ses dépends. Elle, elle est passée à autre chose. Elle a dû assumer les conséquences de sa grossesse comme d’autres doivent affronter une opération du genou. Elle a fait le choix d’une autre alternative. Un questionnement différent. Une autre manière d’appréhender ceux qui vivent au travers de « projets de vie ». Et puis il y a l’enfant, ou plutôt les enfants qui structurent aussi l’existence de Thomas. Son propre gosse qui l’adule. Son apprenti qui le questionne sur le passé et sur l’avenir. Et puis il y a ce jeune gamin de dix-sept ans qui appelle à conscientiser la fin d’un cycle…

    …En fait, à bien y réfléchir, Thomas a le choix sans l’avoir.
    Il a certes des alternatives qui s’offrent à lui, mais au final il restera toujours le même homme. Un homme qui a consacré sa vie au court.
    Un homme qui n’a que ça et ne sera d’ailleurs jamais vu autrement qu’à travers ça.

    Et c’est peut-être là que se trouverait et la limite et la force de ce « 5ème set ».
    Limite d’abord car un film comme celui-ci ne peut que nous amener à interroger sur son propos et sa finalité.
    Quand bien même explore-t-il toutes les facettes de ce culte de l’ego que ce film ne peut s’empêcher de magnifier ce combat autodestructeur.
    Cet homme a beau souffrir et faire souffrir tout le monde autour de lui que néanmoins sa détermination fascine ; que son auto-lacération au service de la cause du court devient à travers la caméra de Quentin Reynaud quelque-chose de beau.
    (Et doit-on s’en étonner de la part d’un jeune auteur issu d’un milieu privilégié qui, dès le plus jeune âge, s’est vu offrir la possibilité de jouer au tennis, à l’acteur mais aussi au producteur ?)

    Seulement c’est aussi une force que je ne peux nier d’un autre côté : oui ce film est beau.
    Et même si parfois Reynaud s’abandonne à de la caméra au poing qui, moi, me laissera toujours pensif sur la réalité de sa pertinence, il faut néanmoins bien lui reconnaitre qu’en retour les matchs sont particulièrement bien retranscris.
    Qu’il s’agisse du goût du détail, de la sublimation des outils et des lieux, ou bien du rythme et de la tension d’une partie, Raynaud fait le boulot.
    Et l’air de rien c’était une partie délicate qu’il fallait savoir jouer.
    Car n’oublions pas que la Fédé de Tennis a financé le film. Pas mal de partenaires ont aussi visiblement demandé à être sur-représentés à l’écran (Aahh… Wilson… Aesics… On ne voit que vous à l’écran !) Le risque était donc grand de se transformer en une sorte de « Top Gun » du tennis, le talent de Tony Scott en moins…
    Mais fort heureusement, Quentin Reynaud a su jouer de ses contraintes pour mieux les poser comme des effets de réalisme.
    Sur cet aspect d’ailleurs : chapeau. Les échanges sont assez remarquablement filmés ; questionnant d’ailleurs régulièrement sur les méthodes utilisées…
    spoiler: (Pour le coup, la blessure du match final, j’ai grimacé comme pour un vrai match.)

    …et d’ailleurs c’est particulièrement agréable d’avoir l’impression de suivre un match de Roland Garros au cinéma.
    …Un plaisir au moins équivalent à celui que j’ai ressenti en voyant un concert de Queen sur grand écran grâce à « Bohemian Rhapsody ».

    D’ailleurs, à bien tout prendre en compte, cet effet de réalisme est peut-être ce que le film réussit de mieux. (C’est Roland qui va être content.)
    C’est ce qui me fait d’autant plus regretter certains choix.
    Alex Lutz pour commencer.
    Certes il est excellent mais il est aussi très vieux. Trop vieux pour le rôle.
    Ça se voit que le mec a plus de quarante balais et moi c’est le genre de détail qui me perturbe et nuit régulièrement à mon immersion.
    Énorme question aussi sur le choix de ce nom de personnage : Thomas Edison.
    Juste… Juste non.
    Thomas Edison ce n’est pas possible.
    Soit ça a un sens et dans ce cas c’est totalement grossier et absurde.
    Soit ça n’a pas de sens et dans ce cas c’est totalement con.
    Le mec est français et n’est pas du genre à révolutionner quoi que ce soi. Et même si j’ai bien compris que l’américanisme est particulièrement prégnant au sein de cette maison de production hexagonale qui se fait appeler « Apollo » avec une petite fusée en guise de logo, je pense qu’à un moment donné il faut aussi savoir réfléchir aux symboles qu’on emploie pour éviter de rappeler en permanence au spectateur qu’il est en train de regarder une œuvre faite d’artifices.
    (Oui je sais : je suis chiant et tatillon, mais je sais que vous aimez mes critiques aussi pour ça, vilaines canailles que vous êtes. Alors bon…)

    Ainsi, malgré tout et l’un dans l’autre, « 5ème set » reste pour moi un film à voir. Indéniablement.
    Et si on est en droit de blâmer quelques erreurs, qu’on les mette sur le dos de la jeunesse.
    Car après tout Quentin Reynaud est loin d’être en fin de match.
    Ce set de cinéma, ce n’est que son deuxième.
    Il a encore le temps de peaufiner son jeu, maitriser sa technique, et de devenir ce qui nous manque que trop dans le circuit hexagonal : un auteur qui confirme.
    Damien Vabre
    Damien Vabre

    145 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 juin 2021
    Sur les espoirs déçus et la pression dans le sport de haut niveau, 5ème Set est assez touchant mais pourquoi cette ambiance sinistre et cette tête de chien battu tout le film? Cet homme vit de sa passion, sa femme est belle et son enfant adorable, tout n'est pas noir dans sa vie, j'ai été agacé par un excès de pathos.
    Pauline Chanfrey
    Pauline Chanfrey

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2021
    Enfin un film de sport crédible, au plus près des joueurs de tennis de haut niveau. Très bonne mise en scène, Quentin reynaud signe un très beau deuxième film.
    Alex lutz est époustouflant dans ce film.
    Le suspens des dernières minutes vous scotch à votre fauteuil !

    A voir à voir à revoir !
    steph D007
    steph D007

    3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2021
    Très beau film sur la difficulté du sport de haut niveau et ses conséquences familiales , psychologiques. Nécessité de la résilience, courage , volonté. Bravo au réalisateur qui a bien traité tous ces aspects..Film à voir absolument.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    61 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 janvier 2022
    Le sport c'est avant tout des émotions et ce film en manque terriblement, tout y est d'une platitude affligeante à l'image de la performance sans âme d'Alex Lutz.
    critik+
    critik+

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 juillet 2021
    Scénario famélique pour le 5ème set le plus long et le plus ennuyeux de ma vie. Dialogues de bac à sable. Bref, quel gâchis quand on a des acteurs de ce niveau. Heureusement, le tennis, le vrai, est bien plus passionnant.
    Mehdi Mitchell
    Mehdi Mitchell

    4 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 avril 2022
    Jeu set et...
    Voilà c'est un peu comme si tu regardes un match de finale de Roland Garros et que ta télé te lâche avant la fin du match. Superbe film avec un excellent Lutz, mais purée cette manie de ne pas écrire de fin au film, j'ai envie de dire non merci. Ça fait lapdance sans finition et c'est jamais agréable.
    Alice025
    Alice025

    1 511 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 juin 2021
    Un film intéressant sur le monde du tennis et plus précisément sur l'enjeu d'une carrière passé un certain âge. Le scénario est de bonne qualité, Alex Lutz nous livrant une prestation admirable et réaliste de ce tennisman qui veut prendre une revanche sur son passé. On y voit l'envers du décor et certaines sacrifices et conflits familiaux qui peuvent en découler également.
    Le match final est palpitant et le dernier plan du film est idéal. Belle découverte.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    iceman7582
    iceman7582

    39 abonnés 1 154 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 avril 2022
    Pas un mauvais film mais globalement déçu. L'histoire tourne vite en rond et on comprend assez rapidement qu'il ne se passe pas grand chose. On se contente de suivre les regrets du personnages sans réels intérêt au final. La prestation de Alex Lutz est malgré tout à souligner.
    mat niro
    mat niro

    294 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2021
    Thomas (Alex Lutz) a 37 ans, il est marié à la belle Eve (Ana Girardot) et ils ont un enfant de trois ans. Jadis, il a perdu une demi-finale à Roland Garros alors qu'une grande carrière lui semblait promise. Freiné par des blessures récurrentes à un genou, il décide de participer une dernière fois au mythique tournoi en passant par les qualifications. Quentin Reynaud est un ancien joueur également et ça se voit ; jamais le tennis n'a été filmé de façon aussi convaincante au cinéma. Alex Lutz est assez bluffant raquette à la main (même si il a parfois une doublure) et le résultat est plus que crédible. Son personnage fait preuve d'une résilience extrême et ce film plaira quand même en priorité aux amateurs de la petite balle jaune tant les images tennistiques sont présentes et nombreuses.
    Chris58640
    Chris58640

    183 abonnés 726 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juin 2021
    Les conditions sanitaires ont contrarié la sortie initiale de « 5ème Set » et elles ont peut-être, paradoxalement rendu service au premier film de Quentin Reynaud qui, du coup, sort sur les écrans après un chouette tournois de Roland Garros, ce qui peut lui attirer des spectateurs. Franchement, il faut savoir que « 5ème Set » est un premier film car la première chose qui saute aux yeux, c’est la qualité de la réalisation. Je l’ai déjà dit plein de fois, filmer le sport au cinéma est terriblement difficile. Cela peut paraitre paradoxal vu que la télévision sait très bien le faire, mais souvent le cinéma a bafouillé devant le sport. Dans le cas présent, il s’agissait pour Quentin Reynaud de filmer un sport hyper maitrisé par la télévision : le tennis. Reynaud a choisi de varier son approche : il filme les points en caméra rapprochée, nous fait vivre les échanges comme si nous étions Thomas Edison, ou comme si nous étions son adversaire. Il arrive par ce biais à rendre compte de la vitesse de la balle, de la longueur du court, chose peu évidente à évaluer devant sa TV. Le score apparait sur fond noir, sans fioriture, il n’en faut pas davantage pour marquer le suspens. Le match final, qui prend à lui seul pas loin des 20 dernières minutes du film, est censé être télévisé. Alors Quentin Reynaud en profite : il continue de filmer les points à hauteur de joueur mais aussi parfois hors champs au travers des yeux et des réactions des spectateurs, voire des téléspectateurs. Et puis, le dernier jeu est filmé intégralement « à la France Télévision », avec les commentaires et les ralentis. Les trois méthodes combinées rendent les matchs, et notamment le dernier, aussi palpitant qu’une demi-finale Nadal/Djokovitch : on est cloué sur son fauteuil et on souffre avec les joueurs comme si on était sur le court. C’est du très beau boulot de réalisateur, pour un premier film c’est assez remarquable. Surtout que le film ne manque pas d’autres qualités hors les scènes de matchs, la photographie est soignée, les plans sont bien réfléchis et je souligne l’importance que Quentin Reynaud a accordée au son. Déjà sa bande originale est parfaitement intégrée aux images mais surtout, il accorde un soin tout particulier à ce qu’on pourrait appeler les « son parasites » : les réminiscences d’un souvenir sonore, les clameurs du court mitoyen qui déconcentrent, le bruit sec de la balle. « 5ème Set » est un film dans lequel le son prend une vraie place et ce n’est pas si souvent. Même si les seconds rôles sont parfaits, celui de Kristin Scott Thomas et d’Ana Girardot étant si bien écrits qu’on pourrait presque développer un film sur leur personnage (notamment Eve, l’épouse qui a arrêté sa carrière et dont on sent qu’elle s’est sacrifiée pour Thomas, et pas toujours pour le meilleur), c’est la performance d’Axel Lutz qui va mette tout le monde d’accord. J’imagine qu’il est doublé sur le court, mais c’est tellement bien fait qu’on oublie complètement ce paramètre au bout de deux minutes. Il est formidable, faisant passer par le regard toutes les émotions possibles, la rage de vaincre, la souffrance physique, le désarroi du sportif en fin de carrière, la peur du vide, tout simplement. Affuté, hyper impliqué dans son rôle, faisant passer toutes les émotions sans jamais en faire un once de trop, il est parfait et parfaitement juste et il signe une performance de haute volée. Lutz est un acteur qu’on aurait bien tort de cantonner à un style ou un autre, il est capable de tout jouer et il le prouvera encore. Le scénario de « 5ème Set » a plein de qualité mais la première, c’est d’évoquer un sujet bien peu traité par le cinéma : le sport de haut niveau, son ingratitude, et la souffrance physique et psychique qui l’accompagne. Je me souviens avoir évoqué cela au travers d’un des personnages des « Crevettes Pailletées » qui avait des soucis avec la presse, et avec sa fédération et m’être dit que cela aurait pu faire l’objet d’un film entier. Et bien le voilà, ce film que j’espérais sur ce sujet, et le scénario ratisse large : souffrance physique, souffrance psychologique, parents sur impliqués à la limite du toxique, dureté incroyable des médias sportifs, relations complexes avec l’argent et les sponsors, rivalités plus ou moins saines avec les adversaires, difficulté à envisager la reconversion quand on a tout sacrifié, sacrifice professionnel et personnel du conjoint, etc… On sent que Quentin Reynaud (car en plus de réaliser et d’incarner l’entraineur de Thomas, je crois bien qu’il est à l’écriture du film) veut traiter son sujet de manière large et ne pas se contenter du drame d’un homme face à sa raquette. Il n’y a qu’un seul absent au tableau, la fédération française de tennis dont on se demande, quand on voit « 5ème Set », à quoi elle peut bien servir à part encaisser les licences ! spoiler: Si on excepte une scène finale terriblement frustrante et une fin qui n’en n’est pas une tout en en étant une (il faut voir le film pour comprendre cette phrase !)
    , je ne vois pas grand-chose à redire sur « 5ème Set » dans son ensemble. Sans être un chef d’œuvre, « 5ème Set » est malgré tout un film de grande, de très grande qualité. Il marquera peut-être, l’avenir le dira, un tournant dans la carrière d’Axel Lutz.
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