Endiablé est une comédie tout à fait sympathique, même si à mon sens l’ensemble reste assez superficiel dans la manière d’aborder son sujet, ce qui n’en fait qu’un divertissement mineur dans son genre.
Le casting est emmené par le couple Fraser-Hurley, qui se fait visiblement très plaisir. Fraser se glisse avec malice dans une galerie de personnages qu’il campe avec jubilation, même si parfois il en fait un peu trop, semblant singer Jim Carrey en quelques occasions. Mais son talent comique emporte largement le morceau. A ses côtés Elizabeth Hurley décoiffe, à la fois physiquement, et au niveau de son jeu. Au début on peut être un peu dubitatif de la voir incarner le Diable, mais finalement elle s’en sort fort bien, apportant une réelle finesse de jeu, et n’en faisant pas des caisses alors que son rôle s’y prêtait. Enfin Frances O’Connor complète le casting principal, et même si elle est un peu en-dessous ça reste très correct. A noter aussi la présence d’Orlando Jones.
Le scénario est un peu le point faible du film. En effet Endiablé tant à être un peu trop léger. Après un début qui laisse interrogateur, et qui promet quelque chose de plutôt balourd, les choses s’améliore pour virer au divertissement sympathique et émaillé de scènes en effet parfois franchement drôle, sans pour autant qu’une impression de superficialité ne se fasse sentir. Les situations des vœux sont trop courtes le plus souvent, parfois trop vite expédiées, se limitant à une ou deux séquences trop « faciles », et la fin est à l’image du film, trop superficielle. Le twist final est « balancé » pour ainsi dire, ce qui fait qu’Endiablé laisse une impression moins forte qu’elle n’aurait pu être.
Visuellement l’esthétique est travaillée, et le film il faut le dire aussi bénéficie d’un budget conséquent. La mise en scène est propre, mais Harold Ramis ne se mouille pas trop non plus. Des scènes comme la discussion avec le joueur de basket, qui tient en trois types de plans par exemple montre quand même que Ramis n’a pas cherché à se montrer très audacieux. Mais la photographie est élégante, tout comme les décors, qui sont intelligemment conçus en rapport avec le thème du diable, offrant une grande place au rouge, au doré. J’attendais un peu plus musicalement parlant. Il aurait fallu au film un thème entêtant, quelque chose de séduisant et dissonant à la fois, je pense que ça aurait été un gros plus.
Enfin je ne vais quand même pas nier qu’Endiablé reste une bonne comédie. Le début me faisait un peu peur, mais finalement on se retrouve avec un film rythmé, avec de bons moments drôles, une certaine efficacité dans l’émotion, un casting qui tient bien la route, une belle esthétique, bref, si l’ensemble ne marque pas outre mesure, c’est tout à fait plaisant. Et en plus, je précise, même si l’humour est parfois balourd, comme toujours chez Fraser le film n’est jamais vulgaire, ce qui peut apparaitre comme un plus non négligeable pour certains. 3.5.