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    La Communion
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    velocio
    velocio

    1 162 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2020
    La communion est le 3ème long métrage du réalisateur polonais Jan Komasa. Un film qui a rencontré un très gros succès en Pologne, qui a reçu le label Europa Cinémas aux Venice days de la Mostra de Venise 2019 et qui faisait partie cette année de la sélection finale de 5 films pour l’Oscar du meilleur film international. Un film d’une grande force qui parle de la foi, du pardon et du droit à une seconde chance.
    Des individus qui trompent leur monde en se faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas, cela arrive régulièrement dans la vraie vie, et, par conséquent, cela arrive également dans le cinéma. On pourrait penser qu’il n’est pas facile de se faire passer, avec succès, pour un prêtre lorsqu’on n’a que 20 ans et que l’on n’est jamais passé par un grand séminaire : comment arriver, dans ces conditions, à être crédible lorsqu’on est amené à célébrer des messes, des mariages, des baptêmes et des enterrements ? C’est pourtant le sujet de La communion et le film s’inspire d’un événement qui s’est réellement déroulé en Pologne : un jeune homme a réussi à se faire passer pour un prêtre pendant 3 mois ! Le journaliste Mateusz Pacewicz avait couvert ce fait-divers et il en a tiré le scénario de La communion, en ajoutant 2 éléments très importants : Daniel, le faux prêtre du film, sort d’un centre de détention pour mineurs dans lequel il avait été envoyé pour un meurtre commis à l’âge de 15 ans ; le village dans lequel il est amené à officier a connu une tragédie peu de temps auparavant : un accident de la route qui avait fait 7 morts et entrainé le rejet d’une habitante du village par le reste de la communauté.

    De la part du réalisateur et du scénariste, le choix a été fait, et c’est heureux, de ne pas répondre de façon péremptoire à la question que l’on ne peut pas ne pas se poser : ce désir affiché dès le centre de détention de devenir prêtre est-il totalement sincère ou bien s’agit-il d’un subterfuge destiné à hâter sa remise en liberté ? Toujours est-il que le crime qu’il a commis ne lui permet pas, a priori, d’accomplir ce « désir » et c’est le hasard qui va l’aider dans sa démarche. Et c’est lui, le criminel, qui va être amené à recevoir en confession les péchés des villageois, c’est de lui que va venir le pardon. C’est lui qui doit convaincre la communauté villageoise de pratiquer le pardon alors que cette même communauté serait incapable de lui pardonner si elle apprenait la vérité sur son imposture. C’est pourtant lui, le jeune homme qui n’est jamais passé par le grand séminaire, qui va permettre au village de retrouver la sérénité. Quelles sont les qualités principales d’un prêtre ? La mise en pratique de ce qu’il a appris au grand séminaire ou bien ses qualités de psychologue, son habileté innée à résoudre les conflits ?
    Avec l’Irlande, la Pologne est le pays européen dans lequel la religion catholique a conservé le plus d’importance sur la vie des citoyens. Dans certaines régions de ce pays, dans de nombreux villages, le prêtre a toujours un rôle prépondérant quant à la façon de penser et de se comporter de la communauté. C’est dans un tel village, moralement très conservateur, que le scénariste Mateusz Pacewicz et le réalisateur Jan Komaza introduisent un ancien meurtrier de 20 ans usurpant la fonction de prêtre. C’est avec beaucoup de compassion et d’empathie que ce microcosme singulier est observé, sans jugement péremptoire, avec un espoir de rédemption au bout du chemin. Un film passionnant qui marque fortement les esprits.
    dejihem
    dejihem

    117 abonnés 659 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 mars 2020
    Puissante allégorie de la situation de la Pologne aujourd'hui : différences entre générations à considérer la religion, la sexualité et tout le reste. Extraordinaire mise en scène tout en tension, se terminant en un paroxysme de…
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 septembre 2022
    « La communion » est le deuxième film du jeune cinéaste polonais Jan Komasa.
    Daniel (Bartosz Bielenia), 20 ans, est dans un centre de détention et il est – si je puis dire –l’enfant de chœur du père Tomasz lors des messes organisées dans la prison. A sa sortie, il doit aller travailler dans une menuiserie … mais il n’ira pas et par un curieux concours de circonstances, il va atterrir chez le prêtre de la paroisse. Celui-ci étant très malade et Daniel s’étant présenté comme étant le père Tomasz, Daniel va le « remplacer » pour quelques jours et ainsi avoir à gérer une petite paroisse endeuillée par un terrible accident de voiture ayant tué 6 adolescents et un conducteur de camion dont l’épouse est « lynchée » par le village.
    Les méthodes employées par Daniel ne sont pas « conformes » aux traditions catholiques : il parle d’un Dieu sur terre et proche des personnes avec des prêches directement adressés aux villageois et des attitudes assez spectaculaires (cf. la scène du baptême), faisant tiquer la bonne de l’ancien curé. Mais Daniel va progressivement attirer à lui la sympathie des villageois et il va même réussir à résoudre le drame lié à l’accident … Cependant le destin va le rejoindre et après une dernière « exhibition » dans l’église – mystique et expiatoire qui n'est pas sans rappeler le titre polonais du film (Corpus Christi) -, Damien va rejoindre la prison avec une scène finale tout à fait stupéfiante.
    Ce film très spectaculaire nous interpelle sur la possibilité ou non d’être racheté de ses fautes – ici un crime dont on ne connaît pas la nature exacte et un terrible accident de voiture – et sur la limite entre une foi « dogmatique » et une attitude empathique et proche des gens. A noter au passage que le cinéaste égratigne le rapport de force entre le politique (le maire du village qui est le propriétaire de la menuiserie) et le religieux (cf. le dialogue dans la voiture et ensuite la bénédiction de l’annexe de la menuiserie).
    Bref un film tiré en parti d’un fait divers réel, élu meilleur film européen et ayant concouru pour les Oscars, est stupéfiant et on en sort réellement « vidé ». A souligner la performance de l’acteur - Bartosz Bielenia – dont la qualité de l’expression tant verbale que gestuelle est sidérante avec une oscillation permanente entre un désir de rédemption et un désir de pouvoir (cf. la dernière scène).
    Anne M.
    Anne M.

    62 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mars 2020
    Daniel, 20 ans vit en Pologne et purge une peine dans un centre de détention pour la jeunesse. Il a une personnalité troublante et énigmatique : son visage angélique et inspiré cache aussi de la violence et quelque chose de sauvage. Son casier judiciaire l’empêche d’entrer comme il le souhaiterait au séminaire.

    Il part travailler dans un village et par le jeu des circonstances, il devient prêtre par intérim dans la paroisse. Les habitants ont récemment vécu un drame terrible. Daniel va les aider à trouver de l’apaisement.

    Si le film permet de voyager et de découvrir une Pologne rurale, il met aussi l’accent sur l’importance de la religion dans le quotidien des habitants. Avec des acteurs inconnus à découvrir. En particulier Bartosz Bielenia, remarquable.

    J’ai aimé énormément ce film assez dérangeant et réalisé avec finesse. Il ne donne aucune réponse, n’énonce aucune thèse ou théorie, aucun dogme. Au contraire, il pose beaucoup de questions. Je suis sortie du cinéma très perplexe.

    Comment définir le sacré ? Quelle différence entre un gourou auto-proclamé et un ministre de culte ? Qu’est-ce que le pardon ? Quel est le rôle des Eglises dans la cité ? Quel est leur pouvoir ? Quelle rédemption espérer avec un passé judiciaire ?

    « La Communion » reste avant tout le portrait sombre d’un jeune homme tiraillé entre le bien et le mal, évoluant un funambule sur un fil au-dessus du vide, animé par une foi qui le dépasse.

    A ne pas manquer.
    Mon blog : larroseurarrose.com
    Camille P.
    Camille P.

    18 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2020
    Daniel, vingt ans, polonais, sort d’un centre de délinquants. C’est un jeune paumé qui évolue dans un univers marqué par le désœuvrement, la violence, la drogue et l’alcool … il est pourtant très attiré par l’église, une vocation qui lui est interdite du fait de son passé criminel.

    Le hasard et un malentendu permettent finalement à Daniel de se faire passer pour prêtre spoiler: et d’officier en tant que tel pendant plusieurs mois dans un petit village.
    Intéressant de voir ce prêtre improvisé spoiler: faire preuve d’un pur bon sens auprès des paroissiens et leur tenir un discours hyper moderne et convaincu.

    En voyant ce film, inspiré de plusieurs histoires vraies, j’ai réalisé à quel point les hommes d’église, en revêtant un simple habit, pouvaient inspirer confiance aux fidèles. D’où la nécessité pour l’église, me semble-t-il, de former et d’encadrer sérieusement ses prêtres.

    Les sermons de Daniel et ses actions quotidiennes, parfois discutables, plaident par ailleurs pour une modernisation de l’église !

    Le film pointe aussi l’hypocrisie des croyants qui, bien que pratiquants et fidèles de la messe hebdomadaire, ne se dispensent pas de manœuvres et de bassesses en contradiction avec les principes chrétiens.

    Se pose enfin la question de la rédemption et du droit pour un homme au passé discutable de repartir à zéro et de prêcher la bonne parole, pourquoi pas.

    C’est donc un bon film dans lequel on ne s'ennuie pas une minute, avec des rebondissements et qui fait réfléchir.

    Coup de chapeau pour Bartosz Bielenia, l’acteur principal qui, avec sa gueule d’ange (sorte de Grand Corps Malade plus jeune), incarne brillamment le jeune Daniel.
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mars 2020
    Ce film a été choisi par la Pologne, cinématographie plutôt rare sur les écrans, pour concourir à l’Oscar du meilleur film étranger. Et il a été parmi les finalistes bien que « Parasite » ait bien entendu rafler la mise. « La Communion » est un bon film, pertinent et intéressant qui plus est, mais de là à recevoir autant d’éloges, il y peut-être un pas que nous ne franchirons pas. L’histoire narrée ici apparaît en premier lieu possible mais, plus elle avance, moins elle le devient et vire à l’improbable. Et pourtant, c’est bien une incroyable histoire vraie qui est portée à l’écran. Du genre qui fait les choux gras des journaux tellement elle est folle. Mais le film ne fait cependant que s’en inspirer, difficile donc de démêler le vrai du faux dans le scénario. Et elle nous semble tout de même parfois excessive sans qu’on puisse juger de la plausibilité des faits.



    On y voit donc un repris de justice devenir prêtre d’un petit village rural de Pologne par le biais d’un concours de circonstances heureux. Il va peu à peu s’attirer l’amitié de certains membres de la communauté mais aussi l’animosité d’autres. « La Communion » choisit fort heureusement de traiter cette histoire sous le versant du drame. C’est une histoire basée sur le principe d’imposture, un procédé narratif employé de manière régulière au cinéma du carton « Arrête-moi si tu peux » de Spielberg à « Le Talentueux Mr. Ripley » de Minghella. Cela fonctionne très bien ici et les différentes sous-intrigues que le script convoque se marient bien, cristallisées autour d’un malheureux accident de la route dont les conséquences divisent la communauté. On est captivé par ce qui se joue à l’écran hormis peut-être une histoire d’amour pas vraiment nécessaire et qui fait parfois accessoire ou apparaît comme un passage obligé inutile. On ne ressent pas non plus assez l’étau inéluctable qui se resserre autour du protagoniste principal mais on s’amuse de la manière dont il endosse avec réussite la soutane et tout ce que cela implique. Les différents personnages qu’il va rencontrer et les situations qui en découlent sont fluides et le tout est psychologiquement intéressant et pertinent.



    Mais la force principale de « La Communion » est clairement son incroyable acteur principal, quasiment de tous les plans. Bartosz Bielenia, et son regard bleu transperçant, offre une performance toute aussi dingue que l’histoire dont il est le héros. Dans la violence, la peur ou l’empathie, il est impeccable et impressionnant. Le film de Jan Komasa est donc plutôt une réussite qui lui doit beaucoup. On y disséque également intelligemment la force de la religion (et des non-dits) dans les campagnes de Pologne très pieuses et la manière dont les secrets et les magouilles prévalent dans ces coins reculés. L’étude humaine est donc aussi de la partie avec brio ainsi qu’une mise en scène travaillée dotée d’une photographie volontairement froide en accord avec le contexte. En revanche, on a du mal à comprendre la dernière séquence ultra-violente et qui tranche totalement avec le reste du long-métrage. Elle marque l’esprit, notamment l’ahurissant dernier plan, mais elle semble tirée d’un autre film du type « Fight Club ». Etrange manière de conclure.



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    cinono1
    cinono1

    253 abonnés 1 984 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mars 2020
    Porté par un acteur de quasiment tous les plans, La Communion embrasse de nombreux thèmes comme la rédemption, le poids du passé, le pardon, la délinquance et montre les rouages d'un petit village polonais se relevant d'une tragédie. C'est la force et un peu la faiblesse du film, de parler de beaucoup de choses au risque de n'en traiter aucun en profondeur. Car l'ensemble apparait parfois décousu, l'ambiance du village est intéressante ou comment le poids du passé plombe ses habitants et font naitre les ressentiments mais les situations sont amenés assez maladroitement. Le film se montre parfois cruel, parfois élogieux envers la religion en en montrant à la fois la théatralité et le pouvoir de ses mots
    leobis
    leobis

    46 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2020
    Un pamphlet contre l'église et la vindicte populaire, belle démonstration de l'existence en tout un chacun à la fois du pire et du meilleur.
    Carole Laure C.
    Carole Laure C.

    3 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2020
    Un film fort, profond. Une réflexion sur la valeur de l'engagement, la vocation. Des acteurs époustouflants.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 mars 2020
    Un très beau film qui continue à hanter l'esprit après la séance. Bravo pour le jeune acteur principal plein de talent ! Le film est à revoir !
    Laurent C.
    Laurent C.

    237 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2020
    "La communion" est un film sur l'imposture. Le sujet a été souvent traité au cinéma mais jamais de cette manière. Car le film met en scène un jeune délinquant, aux immenses yeux bleus, comme saisis de lumière, qui, pour échapper à sa condition, se retrouve dans la peau d'un curé. Contre toute attente, le récit fonctionne. Pourtant, l'invraisemblance était le risque fondamental du long-métrage, tant la situation demeure improbable. Ce garçon a le cheveu ras, l'air hargneux, même, si au moment où il quitte le centre de redressement, il demande à son responsable l'autorisation d'intégrer le séminaire. Inconscience ? Provocation ? Ou tout simplement, vocation. Le film ne répond pas à la question.

    Le long-métrage polonais prend le pari de critiquer une société aussi dévote qu'elle est pétrie de ressentiments et d'archaïsmes. L'originalité de ce garçon qui se glisse dans la peau d'un prêtre transforme totalement un village qui semble figé derrière une mystérieuse disparition d'adolescents. A chaque instant, la mise en scène laisse peser le doute sur le fait que le jeune-homme soit démasqué. Et pourtant il poursuit si rôle avec aisance comme si, derrière son cheminement initiatique et salvateur, c'était tout un village qui devait se purger de ses démons.

    On ne s'ennuie jamais dans ce récit aussi sombre que lumineux. Il y a quelque chose du thriller, du conte moderne. Le film surtout dresse la satire d'une société européenne, aveuglée par l'illusion religieuse et la folie du bien-pensant. Le comédien principal se donne avec force et engagement dans un rôle de composition où il aurait pu sombrer dans la caricature.
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 628 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 juillet 2020
    Le titre français édulcore quelque peu l’original ( «Corpus Christi ») sans entacher la force et la puissance d’un brûlot politique où l’amour et le pardon, la vengeance et la haine, la foi et la raison , conjuguent les efforts d’un jeune délinquant qui découvre sa vocation pastorale au cœur de son établissement pénitentiaire. Un événement nullement fortuit le conduit à devenir prêtre au sein d’une paroisse qui un an après vit encore dramatiquement la disparition de plusieurs de ses enfants. Une thématique imbriquée dans de nombreux sujets que le cinéaste maîtrise parfaitement pour révéler la personnalité hors du commun de ce prêtre simulé que Bartosz Bielenia incarne totalement dans une histoire peu banale, mais bien réelle. Le scénario parfaitement écrit s’inspire en effet d’une histoire vraie.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 mars 2020
    La communion est le troisième film de fiction réalisé par Jan Komasa mais son premier à être distribué en France. Ses deux aînés, La chambre des suicidés (2011) et Insurrection (2014), ont été très remarqués notamment en Pologne, pays du cinéaste. Le scénario du film est inspiré d’une histoire aussi vraie qu’étonnante : un jeune prisonnier se fait passer pour un prêtre. Le parcours tracé, les lieux visités et les personnages secondaires ont été repris en l’état par le scénariste Mateusz Pacewicz au fil d’une narration à la construction rigoureuse. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/03/09/la-communion/
    Denis Lecat
    Denis Lecat

    66 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    Un excellent film, bien joué, rythmé, au scénario surprenant. Sur la base d'une usurpation, un jeune homme (très bien joué) accomplira auprès d'une communauté des actes étonnants. C'est un film qui parle de morale, de rédemption, d'amour et de foi en dehors des canons de l'église. Presque mystique, parfois amusant, il prend aussi des tournants mélodramatiques. A découvrir absolument, donc, cette pépite polonaise récompensée par un prix Europa Cinemas.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    67 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Eh bien, les Polonais sont les rois du grand écran en ce moment. Jan Komasa n'a pas la carrière internationale d'Agniesza Holland, mais ce film complètement ancré dans son pays -il faut vivre dans un monde où la religion catholique est présente à chaque moment de la vie pour concevoir La Communion- va certainement lui donner la visibilité qu'il mérite!

    Daniel (interprété par Bartosz Bielenia, jeune acteur charismatique avec son regard transparent, légèrement exorbité, vite inquiétant) est un peu plus qu'un petit délinquant. Il a même déjà un très lourd passé, avec la mort d'un jeune au cours d'une bagarre. Mais il sert la messe (quotidienne obligatoire), dans ce centre fermé où les garçons apprennent la menuiserie et il a la foi. Pour ses camarades, qui ne l'aiment guère, Daniel cherche surtout à se faire bien voir du tout puissant père Tomasz (Lukasz Simlat, encore un beau visage), pour obtenir un régime de semi-liberté. Car le frère du mort se retrouve aussi dans le centre, et il a bien l'intention de faire la peau de Daniel. Mais le spectateur, lui, qui a vu le jeune homme prier dans sa chambre, croit à la sincérité de cette foi. Sauf que dans cette âme troublée, elle se mélange à toutes sortes de pulsions, la sexualité bien sûr, le goût de la fête et de l'alcool, l'envie de liberté. Daniel est un creuset de désirs qui tirent en tous sens.

    Bien sûr, s'il pouvait devenir prêtre, tout deviendrait simple (pense t-il). Mais avec son passé, aucun séminaire ne l'acceptera. Alors, au lieu de rejoindre la menuiserie où il est attendu pour sa semi-liberté, il fuit, rejoint l'église du village, se fait passer pour un jeune prêtre auprès du vieux curé, épuisé et miné par l'alcoolisme.... et voilà: Daniel se retrouve curé suppléant. Il joue le jeu! -mais est ce vraiment un jeu?

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    Il est convainquant: il apprend dans les livres le déroulement des offices et les paroles liturgiques; mais en même temps, il parle avec ses mots à lui. Et cela passe plutôt bien: les villageois semblent apprécier cette parole non formatée.

    Mais dans ce village, il y a eu un drame, matérialisé par un panneau montrant les photos de six ados rieurs. Un accident de voiture, épouvantable, sept morts, dont le fils de la sacristine qui ne cesse d'examiner Daniel, mi amicale, mi méfiante. Le septième? Le conducteur de l'autre voiture. Rejeté par tous, forcément coupable, forcément ivre (les jeunes l'étaient aussi, mais chut!). Personne ne parle à la veuve. Le curé a refusé qu'il soit enterré en terre chrétienne. Pourquoi Daniel se met il en tête de réconcilier les parents inconsolables avec leur passé -les entraînant dans des séances de thérapie libératoire sauvages-, d'obtenir enfin l'inhumation du septième homme dans le petit cimetière catholique? Pourquoi veut il jouer un rôle qui pourrait être, à la limite, celui du pasteur qu'il n'est pas? Est il à ce point entré dans son personnage? En même temps, il y a la chair, symbolisée par le fille de la sacristine, en révolte contre sa mère et la morale.

    Bien sûr, la supercherie finira par se faire jour et Daniel sera renvoyé à sa condition.

    On est empoignés par la force singulière et l'originalité de ce film, immersion dans une âme à la fois primaire et incroyablement complexe. A voir!
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