Derniers Avis : La Place d'une autre - Page 4

Beau film sur les classes sociales du début du 20ème siècle mettant surtout en avant la condition féminine et toutes ses barrières pour la classe ouvrière, notamment "les gens de maison" qui n'avaient aucun droit sinon celui de se taire comme dit une des actrices, bonne engrossée et chassée manu militari au début du film. Sabine Azema est toute en retenue par rapport à ses rôles habituels et elle en est d'autant meilleure ; quant à LYna Khoudri que l'on a vue récemment dans Haute couture avec Nathalie Baye, elle excelle dans un registre à l'opposé de ses rôles habituels, mais n'en est pas pour le moins excellente. Bien que l'on souhaite une fin heureuse, elle est peu trop "happy end" ... dommage, c'est un peu décevant

1914 pendant la grande guerre . Un autre monde dans lequel les femmes n'avaient pas trop de place . Une rencontre entre deux femmes que tout sépare . Sabine Azema ose être cette femme qui fera passer le cœur avant la raison ...qui osera le non correct .
J'ai vraiment aimé ce côté non conventionnel , non moral du tout.....voir dérangeant.
Un beau film.

« La place d’une autre » (2022) est le 3ème long-métrage d’Aurélia Georges. On est en 1914 et Nélie Laborde (Lyna Khoudri, actrice remarquée dans « Papicha » de Mounia Meddour - 2019), orpheline, qui vient d’être renvoyée de sa place de bonne après pourtant un geste « déplacé » du maître de maison, va errer dans Paris puis s’engager dans la Croix-Rouge. Elle est affectée en tant que brancardière à un poste d’ambulance dans les Vosges où elle se dévoue auprès des blessés. L’ambulance va recueillir une « voyageuse » (Maud Wyler) – Rose Juillet - venant de Suisse qui doit rencontrer Éléonore de Lengwill (Sabine Azéma), riche héritière de la bourgeoisie protestante de Nancy, pour avec une lettre de recommandations de son père décédé, devenir sa lectrice. Des obus tombent sur le poste d’ambulance et la « voyageuse » étant donnée pour morte, Nélie va – pour essayer de changer de vie et de statut social - prendre son identité et avec la lettre de recommandations, devenir la lectrice d’Éléonore. Des liens très forts se tissent entre les 2 femmes mais le destin a ses desseins tortueux …
Tous les acteurs sont formidables avec une mention spéciale pour Sabine Azéma dans ce rôle de riche héritière vivant en dehors de la guerre dans son monde. Grâce à un scénario bien construit ce film sur l’usurpation d’identité – thème assez classique –dure de 2 h mais s’écoule grâce à un suspense bien géré et des personnages d’une grande finesse. De plus la photo, la lumière, les décors et les costumes sont remarquables.
Un film qui ne fera sûrement pas beaucoup d’entrées mais qui mérite amplement d’être vu !

Certes, le tout est fait de façon très académique, tant sur le fond que sur la forme. Mais ce tout est vraiment bien fait. La mise en scène est sobre et élégante, l'histoire forte et cruelle. L'ensemble bénéficie d’une direction artistique, simple mais au service d’une belle reconstitution d’époque. Celle-ci, très troublée, une opportunité pour ce genre d’usurpation d’identité, loin des réseaux sociaux et autres modernités. De beaux portraits de femmes aux destins différents, de par leur naissance ou perturbés par la guerre, des personnages attachants, pour une distribution très convaincante. Lyna Khoudri et Sabine Azéma forment un joli duo, tout en finesse, bien accompagnées par le rare mais talentueux Laurent Poitrenaux et par Maud Wyler. Pas un chef, d’œuvre, pas inoubliable mais un beau film, touchant voir poignant, qui nous fait passer un bon moment.

Très belles images esthétiques : les décors sont réussis, les costumes aussi. Ils représentent bien cette époque, première guerre mondiale 14-18;  Mais le déroulement de l'histoire est lent. Des passages parfois  inutiles qui ne  rajoutent rien,  sauf peut-être des minutes, non indispensables.
Le duo des deux actrices fonctionne correctement ;  Sabine Azéma revient à l'écran dans un rôle de femme âgée, elle garde l'oeil  toujours pétillant. Mais j'ai  préfèré la rencontre Khoudri /Baye dans "Haute couture". Lyna Kkoudri  est bien mais ce ne sera certainement pas son meilleur rôle ; elle manque de puissance , une certaine fadeur, un peu éteinte, sans doute son personnage qui veut ça. 
Il est intéressant de voir la condition des femmes début du siècle dernier, en particulier chez les plus démunies. Mais la thématique  "la place d'une autre " a un goût de déjà vu.  Une fin un peu à l'eau de rose. Ètait-elle nécessaire ? Un moment plutôt agréable, un peu mélo avec beaucoup de MAIS. Bon film télé du dimanche soir . 

Très bon film sobre et élégant. Lyna Khoudri et Sabine Azema excellentes! Mise en scène simple, suspense ...

Moi aussi je veux vivre dans un manoir somptueux et faire la lecture à une veuve riche et sympa...!
Les deux actrices sont terribles et il n'est pas compliqué de s'identifier à l'une ou l'autre mais l'ensemble reste malheureusement du niveau d'un téléfilm des années 80... il manque le souffle et le cisèlement d'un film comme Frantz, réalisé par Ozon sur un thème similaire!

Film classique sans rythme qui montre que l'usurpation du nom montre la complication de la vie de la jeune fille
En échange celle qui veut reprendre son nom souffre des mois , des années

Un téléfilm d'un autre âge qui vient encombrer les grands écrans, alors qu'il aurait toute sa place sur une plateforme ou une chaîne de télé. C'est long et ennuyeux, d'un académisme étouffant, aucune tension dramatique, la direction d'actrices est étonnante, soit elles en font trop, (Sabine Azéma se tortille comme la vieille dame de Babar, au lieu de jouer simplement une femme de son âge et Maud Wyler surjoue tout et roule des yeux) soit elles ne font rien (Lyna Khoudri, décidément bien fade, qui n'a en gros que 2 expressions). Ajoutez à cela une musique composée au kilomètre, et un scénario cousu avec de grosses ficelles : spoiler: Alors qu'elle n'est jamais entrée dans la maison, la vraie Rose trouve tout de suite la chambre de Nélie, ou bien comment Azéma sait-elle où Nélie est allée dormir ? Sa calèche l'attend néanmoins devant la porte du foyer, pile au moment même où elle en sort...

Dommage, on tenait là un sujet intéressant. Il aurait fallu plus d'enjeu, plus de suspense, peut-être. On passe le temps en regardant les décors, les costumes ...

Il y a de tout dans ce film : le drame social, le film d’époque, le thriller… et les trois genres sont admirablement intégrés. L’image est belle, colorée et lumineuse malgré l’atmosphère sombre d’époque ; la musique, un peu trop présente et symphonique. Les trois actrices sont remarquables. Lyna Khoudri insaisissable incarne le conflit d’identité, Maud Wyler déchirée montre une légitime colère, Sabine Azéma est un roc ébranlé. Aucune des trois n’est parfaitement aimable, aucune des trois n’est finalement détestable.

Le montage est classique, trop selon la critique, je ne partage pas ce point de vue : les premières minutes sont extrêmement intenses. Suit une longue partie qui a pour but de décrire une époque, une ambiance, une lenteur d’être dont nous ne nous accommodons plus guère ; on pourra effectivement la trouver ennuyeuse... Une troisième partie davantage thriller, avec une finale qui donne un sens à l’ensemble et nous laisse partir sur un questionnement.

Car le film est intéressant sur la question des représentations et de la ségrégation sociale qui en résulte, de l’identité, de l’équilibre entre les sentiments et la raison. Par le choix d’un film d’époque, Aurélia Georges nous livre un film universel et nous laisse déterminer notre point de vue.

Ai vu "A la place d'une autre" de la réalisatrice Aurélia Georges. Film historique à la photographie admirable de Jacques Girault, à la reconstitution mesurée et à la musique symphonique envoutante de Frédéric Vercheval, "A la place d'une autre" est également un film à suspens psychologique. Nélie, jeune fille prostituée saisie l'opportunité de la guerre de 14, pour devenir infirmière et s'élever un peu dans l'échelle sociale. Elle rencontre Rose Juillet fille de bonne famille qui a une lettre de recommandation pour devenir lectrice chez une bourgeoise de Nancy. Nélie, suite à un bombardement s'empare de son destin, va à Nancy et se fait passer pour Rose. Le film est très touchant par ce thème de l'élévation sociale pratiquement impossible à cette époque. La guerre permet de rebattre les cartes injustement distribuées à la naissance. Lyna Khoudri comme à son habitude est très intense dans son jeu, et le duo qu'elle forme avec Sabine Azéma (la vieille dame de Nancy) fonctionne à merveille. Aucun de ses deux personnages n'est manichéen. Cet équilibre est déstabilisé par le rôle de Rose qui n'est pas très bien écrit et qui est délicat. Beaucoup de facilités de scénario font qu'on ne croit pas tout à fait à la deuxième partie du film et c'est dommage. La mise en scène un peu trop sage pour ce sujet d'imposture à une tendance également à affadir le propos. Le film comporte plusieurs coups de théâtre mais qui sont de plus en plus improbables pas tant sur le papier que par la façon dont le film est construit et découpé, On s'attache énormément à une "imposteuse" et on rejette un peu le personnage qui veut récupérer légitimement sa place... La réalisatrice-scénariste se retrouve un peu embourbée parce qu'elle ne choisi pas vraiment de point de vue entre ses deux personnages.

Film correct mais le démarrage est difficile : lent, manque de musique et j'ai pas réussi a rentrer dedans

Le film commence a être intéressant a partir de 45 min. Je me suis pas ennuyé pour autant mais j'ai pas adoré non plus.

Un film sympa mais qu'on oubliera rapidement à mon sens : les émotions restent un peu superficielle dommage

De bons comédiens mais un rythme trop lent, ça manque de vivacité. Je n'ai pas passé un bon moment, je me suis même endormi. Dommage

Le film aborde avec délicatesse la question de l'identité et du transfert de classe dans un contexte où la guerre de 14-18 n'est finalement pas le combat principal. L'interprétation des actrices, déterminées à survivre chacune à leur manière donne toute sa profondeur à un film qui rappelle la difficulté de faire le bon choix, si tant est qu'une telle option existe.

Le thème de l’usurpation d’identité se serait prêté à un thriller. L’idée à effleuré la réalisatrice nous disent les secrets de tournage. Elle a cependant préféré rester à cheval sur plusieurs registres : historique, social… Et puis surtout un style très littéraire. Le spectateur connaissant les tenants de la situation dès le départ n’attend plus que les aboutissants. Ceux-ci se révèlent assez ternes, sans surprise, sans beaucoup de rebonds (on s’éloigne du thriller !). Reste donc le fond historique (la Grande Guerre), d'assez loin car ce n'est pas directement le sujet. Les aspects sociaux présents sont montrés mais pas vraiment explorés car ce n’était pas le sujet non plus. Dommage. Pourtant, avec Victor Hugo et les Misérables comme évocation au travers des dialogues et de la mise en scène. Une scène de lecture puisque "lectrice" est la fonction de celle qui a pris la place... On a vu plus subliminal. Au final, quelque chose de fourre-tout qui manque d’entrain et entretient somme toute l’ennui du spectateur. De la difficulté de transposer au cinéma l’ambiance d’un roman (en français « La morte vivante » ou « Passion et repentir »). De 1870 (une guerre aussi) dans le texte original on passe à 1914. Ce n’est pas avoir beaucoup d’imagination, ça !