Un jeune couple spécialisé dans l'UrbEx (Exploration Urbaine) se rend en plein coeur de la France profonde pour aller visiter une maison réputée hantée et qui a été ensevelie lors de la création d'un lac artificiel.
Le cinéma de genre est tellement conspué par le cinéma français que l'on ne boude pas notre plaisir lorsqu'une production française pointe le bout de son nez. The Deep House (2021) est une coprod' franco-belge tournée en Occitanie (pour les prises de vues en extérieur et en Belgique pour les prises de vues sous-marines) et réalisée par le tandem Bustillo & Maury (À l'intérieur - 2007). Sur le papier, le film se démarque de ce que l'on a déjà pu voir, puisqu'il est uniquement basé sur un pseudo "high concept", celui d’une maison hantée et dont les ¾ du film se déroulent sous l’eau. Passé la découverte du concept, le film va rapidement montrer ses faiblesses et son absence d’intérêt.
The Deep House (2021) démarre des plus mollement avec son couple féru d’UrbEx (ayant pratiqué cette discipline pendant plus d’une décennie, autant vous dire que je ne m’y reconnaissais pas), alors certes, leur démarche est clairement dans l’air du temps, oubliez le travail photographique et la découverte du lieu, ici tout ce qui compte, c’est la course aux clics, aux vues et aux likes (triste génération). Passé la présentation des personnages, le film s’enlise petit à petit dans le ridicule avec nos deux héros qui suivent aveuglement un autochtone qui leur indique où aller pour visiter la fameuse demeure.
La suite du film se déroule ensuite intégralement sous l’eau, avec la reconstitution d’une demeure qui étonnamment, supporte admirablement le poids des années à être submergée (on n’y croit pas un instant). Clairement les décors laissent à désirer, entre les bibelots qui sont encore à leur place et le papier-peint encore sur les murs comme si de rien n’était (idem pour les tableaux accrochés aux murs, à croire que la maison aurait été submergée la veille). Pour avoir visité des lieux submergés ou envahis par l’humidité, je peux vous assurer que le travail sur les décors et accessoires a été bâclé.
La mise en scène de son côté s’avère pantouflarde, en dehors de deux pauvres jumps-scares, le film ne propose rien. Pas la moindre once de tension ou de frisson (le jeu d’ombres et de lumières n’est pas crédible pour une maison située au fond d’un lac), la séquence de la poupée de chiffon ou le chandelier qui flotte, rien ne va. Pour un film dit d’épouvante-horreur, pour ressentir la moindre frayeur, il faut vraiment être fragile ou n’avoir jamais vu le moindre film d’horreur dans sa vie. Ajouter à cela, les effets found-footage qui desservent totalement le film en rendant illisible la plupart des séquences.
Même la distribution ne parvient pas à convaincre. A aucun moment Camille Rowe & James Jagger (fils de…) n’arrivent à insuffler une quelconque émotion. On ne croit jamais en leurs personnages tout simplement parce qu’ils ne dégagent absolument rien et s’avèrent particulièrement mauvais (mention spéciale à James, surtout dans la dernière partie,
lorsqu’il se retrouve possédé, visiblement il n’était pas possédé d’un quelconque talent d’acteur…).
C’est toujours regrettable lorsqu’un film de genre hexagonal s’avère décevant, surtout lorsque l’on aime le cinéma de genre et que l’on aimerait que le cinéma français s’y intéresse plus. Mais ici, rien à faire, c’est prodigieusement mauvais et ce, malgré sa courte durée, il n’y a absolument rien à en retirer.
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