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    Les Herbes sèches
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    Mai T
    Mai T

    3 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 septembre 2023
    Vraiment ennuyeux comme film! Le début du film a des scènes très sombres où on distingue à peine les visages des acteurs. Et puis l'histoire d'un prof d'art plastique qui n'enseigne pas grand chose aux élèves à part soit crier soit avoir un rapport malaisant avec une élève! Et en plus d'être manipulateur ... Aucun intérêt de suivre l'histoire d'un tel personnage.
    JB D
    JB D

    5 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 septembre 2023
    Du haut de ses 3h17, le nouveau film de Nuri Bilge Ceylan a l’ampleur d’un grand ouvrage russe - quelque part entre Tchekhov et Dostoïevski. Par sa durée tout d’abord, qui permet l’étirement de la parole et l’étude des caractères, mais aussi par son regard contenu sur des évènements à priori banals et mineurs. Depuis au moins « Winter Sleep », le maître turc a évolué d’une évocation picturale bouleversante (« Nuages de mai », « Uzak » et « Les climats » en particulier) a une matière plus immédiatement littéraire ; à la fois plus retors et plus profonde mais dans laquelle se tiennent debout, encore et toujours, des figures-paysages.

    On rentre dans le cinéma de Ceylan comme dans la difficulté à s’approprier un nouveau récit ; ses films ont le sentiment si particulier des premières pages, des premières lignes, celles où flottent l’incertitude identitaire des personnages et notre difficulté à les cerner. Tout son cinéma semble bâti en ce sens, non parce qu’il se veut cryptique, mais parce que ce qu’il montre des êtres humains s’est perdu dans l’écart des décennies récentes. Chez Ceylan, une personne est autant réelle que fictionnelle ; elle dit quelque chose d’existant chez chacun, mais elle a une individualité propre qui nous sépare d’elle. Les actions, mues par des sentiments qui dépassent le cadre schématique et explicatif, sont parfois dures à saisir : en cela c’est un cinéma qui accorde une profonde relation à l’incertitude et à l’infamiliarité, à la perplexité. Le monde rural tout d’abord, qu’il filme avec une compréhension rare, comme si Ceylan avait grandi partout où il filme : attention si particulière aux horizons et à l’inscription de l’homme dans une Nature puissante, fondamentale dans la compréhension de la mécanique sociale. Et cette société des hommes qui s’inscrit dans cet horizon puissamment désespéré ; on y comprend ô combien il est dur de vouloir en sortir, de vouloir devenir quelqu’un. Ainsi « Les herbes sèches » est la réflexion de l’homme éternellement inaccompli.

    C’est une oeuvre monumentale, d’une durée nécessaire pour montrer comment un glissement peut opérer, si petit soit-il, dans la certitude des hommes. La beauté du film tient d’ailleurs dans la dimension révélatrice des personnages féminins : la mise à mal des idéaux socio-politiques, la mise en doute des croyances, l’ouverture au désir. Une séquence magnifique de tête-à-tête fait basculer le film dans une dimension presque onirique, repoussant l’idée du film à thèse vers le véritable sujet qui le traverse parmi tant d’autres : la désillusion.
    Ceylan traite comme souvent la micro-société comme un échantillon des maux du monde : la difficulté ontologique de séparer le corps de l’esprit (en témoigne un étonnant plan-séquence dans les coulisses du tournage), la perte des idéaux, l’inévitable mouvement intérieur qui nous pousse à nous grandir vers un monde meilleur, et la possibilité de vivre dans la croyance qu’il le soit. C’est aussi l’école comme premier lieu social, la corruption spirituelle, l’homme et la nature, l’homme et sa nature.

    Il est compliqué d’évoquer un cinéma aussi riche et intellectuel, sinon qu’il réussit le miracle de donner à voir l’ouverture vers le coeur. Samet est en cela un personnage « à la russe » parce qu’il a la profondeur du type rude, ouvertement détestable, confit dans une complaisance intellectuelle d’une grande arrogance - et dont l’intériorité fonctionne comme un mystère qu’il faut percer. Fonctionnaire frustré de ne pas être un lettré du monde, Samet enseigne dans une petite école perdue au sein de laquelle il professe avec l’ignorance que peut avoir l’impact d’un adulte sur un enfant. Au sein de ce monde fermé, désabusé, où tout le monde tente de vivre à la fois les mouvements météorologiques et les petits jeux de pouvoirs, Samet fait la rencontre d’une intrigante femme rescapée d’une attaque terroriste (Merve Dizdar, magnifique Prix d’interprétation féminine à Cannes). La rencontre n’a d’ailleurs pas lieu comme source de désir mais par l’imbrication d’un jeu de manipulation entre son collègue et elle, et qu’il va renverser à son avantage. La solitude masculine se mue non pas en idylle, mais en étude de personnages autour desquels se noue un second récit, qui est celui de l’accusation d’une jeune élève contre Samet, élevant le récit à une question plus contemporaine : le rapport d’emprise et l’ambiguïté d’un enseignant qui se pense accusé à tort.

    On reproche de nouveau à Ceylan sa misanthropie, alors que toute la subtilité du film est de montrer les nuances de la situation, l’ambiguïté évidente de Samet (qui probablement ne pense pas à mal), et l’attitude étrange de la petite fille, dostoievskienne au possible (le rire forcé comme mouvement nerveux du charme) ; le désespoir d’une vie rude, l’enneigement progressif de l’image, la difficulté à se tenir debout dans le monde reculé, les adultes qui savent et les enfants qui ne savent pas encore. Mais qu’est-ce donc de misanthrope là-dedans? Ceylan, au contraire, a la puissance du romancier qui sait donner du sens entre les lignes, qui sait composer des sentiments réels, parfois opaques, et qui ne sont jamais des « trucs » scénaristiques. Il dit avec force l’archaïque système éducatif de ces régions reculées, oubliées, jamais contées. Il parle de la frustration des intellectuels mais aussi de l’espoir d’une vie meilleure, et surtout, en embrassant le point de vue nuancé d’un personnage à priori abject, il veut donner à voir le germe d’une pensée nouvelle : n’y a-t’il pas plus beau que de prendre plus de 3h pour n’arriver qu’à un infime changement, à la compréhension d’un mal qui a été fait? N’est-ce pas la réalité des hommes que d’essayer de percer les nuages, et de substituer à la perversion le sentiment de résilience, de résistance ?

    Comme certains auteurs accusés de sérieux (Mungiu, Roustaee…), on ne regarde pas assez bien, et d’assez près, le cinéma de Ceylan et le génie de sa mise en scène, qui n’est pas qu’une question de beauté picturale. Ce qui est beau avant tout, c’est de voir que la caméra est toujours placée du côté de la classe, du côté des élèves ; elle n’apparaît qu’à deux courts moments du point de vue du professeur. Et le cinéma, ne l’oublions pas, c’est aussi cela : savoir de quel côté se tient la caméra, et donc de qui elle se fait le porte-paroles. « Les herbes sèches » est de ces films qui s’inscrivent dans un regard éthique du cinéma : que les dernières images donnent à Samet le recul d’observer, seul en haut d’un sommet rocailleux, le contrebas desséché par le soleil d’été, montre la prise de hauteur du personnage face à ses erreurs. Et la petite fille, qui revient alors comme un souvenir ardent, riant dans la neige lors d’un plan d’une beauté à vous émouvoir aux larmes, est bien celle qui clôture le film : la promesse incertaine d’un avenir de l’autre côté de la plaine, là où ont été percés les nuages.
    FlorenceCsilla E
    FlorenceCsilla E

    3 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 août 2023
    Une merveille de simplicité pour voir la complexité des êtres humains dans toute sa nudité.
    Très bien filmé, on prend le temps de rencontrer chacun des personnages.
    Magnifique film !
    Marko P
    Marko P

    3 abonnés 18 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 août 2023
    Je redoutais ces 3h17 de film à la réputation de dialogues interminables… et j’ai été captivé du début à la fin, sans ennui, sans somnolence, ébloui par cette construction subtile qui déjoue constamment ce que le récit pourrait avoir de convenu ou prévisible. Le film contient deux histoires qui se contaminent l’une l’autre. On démarre dans un récit qui ressemble à “La chasse” de Thomas Vinterberg mais dans une ambiance rurale et enneigée de ce petit village perdu d’Anatolie. Deux élèves accusent deux des enseignants de comportements équivoques à leur encontre. C’est un véritable thriller psychologique qui s’enclenche avant de bifurquer vers une autre histoire de triangle amoureux qui culmine par une séquence impressionnante de dîner en forme de joute oratoire très tendue puis de moment d’intimité particulièrement émouvant. Enfin la dernière partie semble d’abord être un jeu de déconstruction un peu pervers avant que le cours de la vie et la saison suivante ne viennent remettre les choses à leur place. Pas de psychodrame larmoyant. Quelque chose d’une humanité aura circulé entre tous ces personnages malgré les égarements successifs et on sort du film avec un sentiment d’apaisement et d’élévation. C’est magnifique et même si je préfère le Nuri Bilge Ceylan plus abstrait et contemplatif des débuts, il faut reconnaître que sa fascination pour Tchekhov depuis “Winter Sleep” porte ses fruits. Il est très probablement un écrivain contrarié mais surtout un cinéaste majeur.
    eric67
    eric67

    4 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 septembre 2023
    je crois que je le laisse des films de Nuri Bilge Ceylan. Si certains passages sont très réussis, les acteurs excellents et la réalisation souvent fine, je trouve néanmoins que c'est trop long, qu'il y a à présent beaucoup de répétitions avec les films précédents et que certains passages sont inutiles.
    Klaus
    Klaus

    3 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juillet 2023
    Quel dommage de ne pas comprendre le turc, car les textes et dialogues sont déjà, avec les sous-titres, merveilleux de profondeur et de sensibilité. Et sans lassitude, malgré la longueur (3h14) qui pourrait dissuader d'aller voir ce film. Ce serait dommage.
    rotkif
    rotkif

    1 abonné 67 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2023
    Un beau film qui prend son temps pour parler du temps qui passe, d'une société turque divisée, aux confins de l'Anatolie.
    Yveline P.
    Yveline P.

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2023
    Encore un très beau film de Nuri Bilge Ceylan, dans lequel l'hiver est un personnage, et les acteurs excellents. Ambiguité et zones grises sont très bien évoquées, comme toujours, ce qui donne sa force au film. Avec un passage très curieux dans lequel on quitte le film !
    Kwara
    Kwara

    3 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juillet 2023
    Somptueux ! Digne d'un film du Maître Terence Malik ! À voir absolument. Le soin de la photographie est absolu. Du très grand cinéma.
    O.M.A.
    O.M.A.

    1 abonné 87 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 août 2023
    Les longs dialogues, bien filmés et bien joués, constituent l'intérêt principal de ce film "psychologique".

    Le personnage principal trouve laid l'endroit où il se trouve (par contrepied, la caméra s'attarde volontiers sur ces paysages) : "c'est celui qui le dit qui l'est".
    Pari audacieux du réalisateur d'avoir tout axé autour d'un homme égocentrique et jaloux.
    Antoin3
    Antoin3

    1 abonné 31 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 septembre 2023
    Woah, ce film mérite bien plus que ce qu'il n'a déjà ( prix d'interprétation féminine )

    C'est une histoire un peu particulière qui va aborder beaucoup  de thèmes différents et qui conviendra donc un public très large car on peut se sentir touché(e) par n'importe quel sujet qui est abordé dans le film. Pour moi les trois thèmes forts qui sont revenus le plus dans ce film sont clairement la pédophilie, le temps qui passe ( l'enfance, l'adolescence, la vie d'adulte et la vieillesse ) et enfin le 3 ème theme, le temps qu'il faut pour apprendre à connaître une personne.

    C'est un film très particulier parce qu'on est à la fois dans le regard du personnage principal et à la fois aussi dans le regard du spectateur qui regarde le film, c'est à dire qu'on voit le film d'un avis intérieur et extérieur.
    Le personnage principal est difficile à cerner car il n'est pas juste méchant ou juste gentil c'est beaucoup beaucoup plus complexe que ça. Un personnage le dit clairement dans le film :  il faut prendre du temps pour connaître une personne. C'est-à-dire que le personnage paraît très gentil quand il est en train d'enseigner aux élèves mais nous en tant que spectateur on voit aussi comment il agit avec ses proches et avec ses collègues. On va également voir comment il entretien sa relation avec son colocataire ( il va coucher avec la femme de son colocataire ) et donc ces relations hors scolaire ne sont pas tellement positives.
    Et le film nous le fait bien comprendre, avant même de l'avoir commencer on sait qu'il va prendre son temps, 3 h 20 de film ça n'est pas rien. 

    Tout cet aspect aussi autour du temps qui passe est très très intéressant. Dans ce film on voit de tous les âges c'est à dire qu'on voit des enfants de 5 ans, de 12 ans, des adolescents toute cette chaîne de vie est regroupé dans un même film de 3h20.
    Je sais que quand j'étais petit je me disais que quand on serait plus grand il n'y aurait plus de problèmes et cette scène ne fait que renforcer mon idée de moi enfant : le personnage principal qui dit a ses élèves dans les classe " oui vous pouvez venir me voir mais pas si c'est pour me dire qu'intel vous a tapé ", comme si les enfants  étaient les seuls à avoir des problèmes et qu'il fallait régler ça seuls alors qu'en réalité les adultes en ont tout autant ( et ils ont besoins d'en parler )  Et ces scènes de problèmes entre adultes et personnes plus âgées sont montrés au fur et à mesure  ! 

    Le troisième theme, qui est la pédophilie, est très  marquant.
    Au début il y a cette scène où le personnage principal est très tactile avec  une fille et on apprendra plus tard qu'en fait c'est son élève,  il lui offre aussi des cadeaux, il la convoque dans son bureau etc. Et son collègue ( qui est d'ailleurs aussi son colocataire ) est également un pédophile. Sauf que les enfants ne vont pas se laisser faire ils vont en parler autour d'eux et cela va se savoir, au point où ces deux professeurs vont être convoqués chez le recteur. Ces deux professeurs sont donc mis devant le fait accompli et doivent avouer les gestes qu'ils ont eu avec leurs élèves...bien sûr ils vont nier. 

    Il faut parler également de ces longs plan caméra, ces long moment qui ne sont pas couppé de façon ignoble comme on le voit souvent au cinéma. Là ici les acteurs connaissent leur texte, prennent conscience de l'etat psychologique dans lequel est leur personnage et c'est juste ultra impressionnant. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ça au cinéma, des scènes si longues, caméra fixe sans jamais que la scène soit coupé c'est juste mémorable. Le changement de visage quand les acteurs apprennent une information, le temps de laisser faire les choses, le temps de laisser réagir, le temps juste de prendre le temps de filmer correctement une scène. 

    On peut y voir à la fin quelque chose de très philosophique. Car cette scène de fin ou le personnage principal monte cette coline, voit ce corbeau, les deux être vivants se regardent et l'oiseau s'envole, manière de dire ( en tout cas je l'ai interprété comme ça ), que la fille s'en va pour de bon et que plus jamais ils ne se reverront. Il pensait a elle tout le temps, il l'aimait, il y a une scène où il doit aller éteindre les lumières de l'école et va éteindre les lumières de sa classe et fixer longtemps une table et une chaise, et bien sûr, c'est la table de la jeune fille.

    J'avais quelque chose à dire aussi sur une scène qui m'a énormément marqué car c'était très très inattendu. C'est la fameuse scène où le personnage principal couche avec la femme de son colocataire et cette femme va lui demander d'éteindre les lumières qui sont au fond de l'appartement. Il va les éteindre et à un moment donné il va voir cette porte, il va l'ouvrir et là il y a 5 minutes où on est dans le décor du film, dans les coulisses du film c'est à dire qu'on voit des fonds verts, des caméras on voit tout ce que le cinéma nous cache pour faire un film et j'avoue que j'ai pas tellement compris cette scène mais je sais que je l'ai adoré car c'était vraiment original.

    C'était juste phenomal et c'est pour ça que j'aime le cinéma. Parler de thèmes souvent peu abordé dans la société, le jeu d'acteur, les plans de paysages à couper le souffle, le montage.

    Fin c'est un pur bijoux de cinéma.
    Joanna Paris2015
    Joanna Paris2015

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 août 2023
    Magnifique. Un film de plus de 3 heures (où j'ai du lire les sous-titre) et on ne voit pas le temps passer.
    Grandin9 E.
    Grandin9 E.

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 juillet 2023
    Je suis sorti du cinéma sonné, en grande partie par l’incarnation des acteurs, je ne parle pas de jeux d’acteur, pour moi c’est bien au delà , ils ont tous une véracité de l’être humain, une intériorité qui m’a scotché, impressionné !!!! Cela leurs donnent une force digne des grands acteurs ou comédiens, ils entrent en scène on ne voit qu’eux, ils attirent le regard par leur seul présence, ils sont incarnés, il y a comme une histoire dans leur état d’être, c’est peut être leur vécu ??? Ils dégagent comme on dit parfois….
    Je n’ai pas vu passer les 3h17….
    Le personnage de la jeune femme est puissant, elle a du charisme, se montre au dessus des hommes, son histoire lui a peut être donnée l’humilité et le pardon face à l’humanité. Elle fait face aux éléments, est lucide, droite dans ses bottes, courageuse, intelligente….ne se contente pas de parler mais agit.
    Quand je vois que ce film obtient la même note de 4 que le dernier « Mission impossible », je comprends bien qu’elle correspond à deux genres de cinéma totalement différents….
    Le cinéma du proche Orient a cette authenticité, cette nouveauté que j’apprécie, notre cinéma occidental, j’ai l’impression qu’il a déjà presque tout raconté, il y a peu de surprise, les jeux d’acteur, du déjà vu.
    Conseiller ce film est difficile, cela dépend de notre pôle d’intérêt dans le cinéma, on y ressent ce qui nous touche.
    Theo
    Theo

    2 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2024
    Dans les vastes étendues de l'Anatolie orientale, "Les Herbes Sèches" de Nuri Bilge Ceylan tisse une toile dramatique enveloppante, mettant en lumière les luttes intimes d'un jeune professeur d'art, Samet, joué avec une subtilité captivante par Deniz Celiloğlu. Le rêve d'émancipation de Samet à travers une affectation à Istanbul se heurte brutalement à la réalité rurale, où les frontières entre l'innocence et la transgression s'estompent sous le poids d'accusations accablantes.

    spoiler: Ceylan, en collaboration avec Ebru Ceylan et Akın Aksu, sculpte une narration qui plonge profondément dans les nuances de la solitude, des aspirations brisées et de la complexité des relations humaines, marquée par une accusation d'abus qui ébranle l'existence même de Samet. La relation en dégradation entre Samet et Kenan, interprété avec une intensité palpable par Musab Ekici, ajoute une couche de tragédie à la décomposition de l'amitié sous le fardeau des soupçons et des malentendus.


    Le choix de Merve Dizdar pour Nuray offre un contrepoint lumineux à l'obscurité enveloppante, apportant une lueur d'espoir et de rédemption dans le tourbillon d'épreuves de Samet. La prestation de Dizdar, couronnée d'un prix à Cannes, est un témoignage de la force tranquille qui peut émerger de l'adversité.

    La beauté austère de l'Anatolie, capturée avec une majesté cinématographique par Kürşat Üresin et Cehavir Şahin, sert de toile de fond poignante à ce drame humain, où chaque paysage semble refléter l'état d'âme des personnages. Le film, bien que soutenu par une production impressionnante et des contributions significatives d'ARTE France, TRT et du Doha Film Institute, réussit à maintenir une intimité qui rend l'expérience cinématographique profondément personnelle et universellement résonnante.

    Bien que "Les Herbes Sèches" puisse parfois sembler s'attarder un peu trop longuement sur certaines scènes, diluant peut-être l'impact de ses moments les plus puissants, cette approche permet également une immersion complète dans l'expérience vécue par les personnages. Le film navigue habilement entre le drame personnel et les commentaires sociaux, sans jamais se laisser submerger par l'un ou l'autre.

    La bande sonore, discrète mais efficace, complète l'atmosphère, ajoutant une couche supplémentaire d'émotion sans jamais dominer le récit visuel. Les performances, en particulier celles de Celiloğlu et Dizdar, sont d'une telle authenticité qu'elles donnent l'impression de ne pas jouer mais de vivre véritablement leurs rôles, soulignant la capacité du film à capturer la complexité de la condition humaine.

    "Les Herbes Sèches" est un film qui reste avec vous, ses thèmes et ses images vous hantant bien après la fin du générique. C'est une réflexion mélancolique sur les choix, les conséquences et la recherche incessante de vérité et de rédemption dans un monde qui, trop souvent, préfère la simplicité des jugements hâtifs à la complexité de la compréhension. En fin de compte, "Les Herbes Sèches" est un voyage cinématographique qui, bien qu'il puisse ne pas atteindre la perfection absolue, laisse une empreinte indélébile sur l'âme du spectateur, un exploit remarquable qui justifie pleinement l'attention qu'il mérite.
    pascalvimard
    pascalvimard

    1 abonné 9 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2023
    Un grand film composite, tous les ingrédients pour faire un film ennuyeux, et pourtant les 3h passent de grands plans en scenes intimes, des regards politiques, des personnages impossibles à retrouver dans du cinema commercial, toute la gamme de ce que le cinema peut proposer.
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