Avis sur Drôle d'endroit pour une rencontre

Vu à l’époque alors que j’étais adolescent, je n’avais pas du tout aimé ce long-métrage que je trouvais irréaliste et mal écrit, ceci malgré des critiques qui furent dithyrambiques. Toutefois, maintenant que l’âge avance, je me suis dit que je n’avais sans doute pas la maturité nécessaire pour apprécier le film à sa juste valeur à l’époque. Malheureusement, le constat est similaire aujourd’hui : visiblement imperméable à cette histoire, je n’ai toujours pas accroché. Pire, je trouve le film toujours aussi ridicule avec ses personnages hystériques et aux comportements peu crédibles. J’ai eu beau me dire qu’il s’agissait d’un OVNI, je ne trouve pas du tout l’ensemble réussi. Je n’aime toujours pas les personnages et je me contrefiche de leurs atermoiements petits-bourgeois. Par contre, j’avoue que la réalisation est bonne, voire même assez moderne pour l’époque. Mais alors cette écriture et ces dialogues qui sentent le Bertrand Blier de seconde zone, non vraiment ce n’est pas possible. Pas nécessairement un mauvais film, mais clairement pas pour moi.

Après "Le dernier mètro", "Je vous aime", "Le choix des armes" et "Fort Saganne", Catherine Deneuve et Gèrard Depardieu sont à nouveau rèunis en 1988, à l'affiche d'un premier long-mètrage, cette fois! "Drôle d'endroit pour une rencontre" de l'ècrivain François Dupeyron qui èclatera beaucoup plus tard dans "La chambre des officiers". Ici, point de reconstitution èmouvante de l'enfer des gueules cassèes de 14-18 mais l'histoire d'un mari qui abandonne son èpouse sur l'aire de repos d'une autoroute! Avec une sensibilitè à fleur de peau, Deneuve y rencontre un remarquable Depardieu dont l'automobile est en panne! L'ambiance du film devient rapidement ètrange, filmèe dans un dècor d'une attristante banalitè, devenant au final une rencontre ètonnante pour les êtres ègarès! Un film à dècouvrir...

Un film très original porté par des dialogues percutants et servis par 2 stars qui prennent un plaisisr immense à jouer ensemble sur un registre particulier.

Scénario un peu juste pour 1h30 de film ou alors avec des dialogues vraiment béton ce qui n'est pas vraiment le cas ici. Le couple Depardieu Deneuve arrive tout de même à maintenir un peu le film, le début est même assez sympa on retrouve bien l'ambiance parfois bizarre de certaines aires d'autoroute.

Ah l’occasion de son décès j’ai décidé de me lancer dans l’œuvre de François Dupeyron, et logiquement j’ai commencé avec ce métrage au titre long, mais banal, et qui reflète en fait bien le film !
Franchement il y a quelques bons aspects. Notamment l’ambiance. Le film distille une étrange atmosphère, parfois aux limites de l’onirisme, mélancolique, triste, crépusculaire, sans humour. C’est un film très déprimant, mais qui frôle avec l’irréel, et m’a rappelé par certains côté l’ambiance de la Rose de fer de Jean Rollin. Dans un style évidemment très différent. Si la mise en scène plate du réalisateur n’est pas du tout attrayante, du moins les décors minimums mais bien choisis, la photographie avec le grain années 80 et la bande son d’opéra judicieuse permettent de compenser, et d’avoir visuellement un film efficace.
Malheureusement au service de rien ! Alors je comprends, cela est assez voulu, la banalité est voulue, mais faut être franc : 1 heure 30 de rien c’est lassant ! Pas de rebondissements ou presque, des personnages versatiles à un point rare, des événements qui tombent comme un cheveu sur la soupe (la serveuse !), et un vide abyssal qui se conclue banalement. Dupeyron filme un morceau de la vie banale des gens pendant quelques jours sur une aire d’autoroute ! Si ce n’était les invraisemblances de certaines séquences, on croirait presque tenir un documentaire ! C’est vite très lourd et lassant ! Et parfois artificiel, comme le début.
Les acteurs ont beau faire ce qu’ils peuvent (quoique Deneuve ne semble pas des plus à l’aise avec son rôle), les situations improbables, la versatilité des personnages, la faiblesse des seconds rôles (la serveuse) affaissent leurs efforts. On ne croit pas une seconde à ce personnage de chirurgien qui a le temps de passer sa semaine à démonter son moteur sur une aire d’autoroute !
En clair Drôle d’endroit pour une rencontre c’est un premier film empesé, qui s’apparente à un joli exercice de style, surtout sur la forme et l’ambiance triste et mélancolique, mais l’amateurisme de la mise en scène de Dupeyron, et l’absence de véritable propos et rigueur scénaristique affaissent l’ensemble. Compte tenu du fait que c’est un premier film, et pour l’ambiance et la musique, je donne 2.

Un film particulièrement pénible et qui m'effare quand je lis le prix qu'a engendré le tournage. Typiquement le genre de film qui a donné une image de "masturbation intellectuelle" des films français.

C'tait le bon temps où les producteurs et les acteurs français OSAIENT prendre des risques... Ce "Drôle d'endroit" est un OVNI. Deux "stars" (Deneuve et Depardieu) largués sur une aire d'autoroute, par temps froid. Comme "entre parenthèses", l'un suspendu à une vie dépourvue de sens (Depardieu, qui démonte le monteur de sa voiture et hésite à le remonter) et l'autre, "jetée" par un mari qu'on ne verra pas (Deneuve, bordeline, dans un de ses rôles les plus forts, et dont les regards affolés flanquent la frousse). Une 1ere oeuvre d'une très grande originalité, presque invisible, et qui mérite d'être (re) découverte - ne serait ce que pour ses interprètes.Scénario parfait, mise en scène très maitrisée : Dupeyron faisait une entrée remarquée dans le cinéma.

Bon film, il faut être honnête en revanche absolument tout repose sur le jeu de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, le scénario n'est pas à la hauteur de ces deux acteurs emblématiques.

C'est un film très agréable, qui me rappelle un peu les aires d'autoroutes du départ en vacances (donc de bons souvenirs). Le rôle de Deneuve est intéressant car il change un peu des femmes un peu rèches ou froides qu'elle joue de temps en temps. La musique d'opéra est superbe. Un film très méconnu à mon sens, c'est dommage !

Des qualités bien-sûr (les acteurs notamment) mais une histoire qui finit par tourner en rond, et donc le film s'épuise.

Le script était concis : �grand acteur échange une vieille voiture contre Deneuve�. Le grand acteur en question, c'est Depardieu, pour une ixième collaboration vouée à son propre culte. En ça, la grande ligne précitée ne va pas être accompagnée de petites lignes aussi fantastiques. Les dialogues radotent, les répliques piquent du nez. L'aire d'autoroute manque de poésie et le duo s'étouffe sur la psychologie de ses personnages.

Il faut attendre que l'ambiance se construise, comme l'autoroute qu'on ne prend jamais, comme la promesse de partir du film sans que cela ne soit, bien sûr, possible. Et l'arbre de goudron finit par porter ses fruits néo-noirs, la psychologie bouche ses ornières par la force de se connaître, nous et les personnages, et la surcouche des conversations s'homogénéise enfin comme la nuit au-dessus des lampadaires. Il fallait lire entre les lignes (blanches) pour voir la poésie, et la voici qui éclot avec la force molle d'une plante perçant le tarmac.

Dommage que cela doive venir avec la vacuité d'une histoire ne contenant au final pas grand chose, à part la morne atmosphère portée dans des relents de sueur et de bière par les routiers pour qui l'aire de repos fait comme une oasis. Ici, ce n'est pas du sale qu'est née la beauté. 

septiemeartetdemi.com

On résumera le film à ce que son titre et son affiche peuvent invoquer: une rencontre nocturne, étrange, sur une aire d'autoroute, entre un automobiliste en panne en train de démonter son moteur et une femme jetée là (au sens propre comme au figuré) par son mari excédé.
La singularité de la situation et du décor, celle du personnage joué par Depardieu, invectivant d'abord l'importune, rappellent, par moments, les univers surréalistes d'un Bertrand Blier. Cependant, le film, qu'on peut voir éventuellement comme une parabole de la rencontre amoureuse, parait artificiel et inabouti. Par manque d'extravagance sans doute, et de relief humoristique ou dramatique sûrement. Le sujet semble alors une fausse bonne idée, soit qu'il manque de profondeur, soit de loufoquerie.
Et puis, si Depardieu, en type énigmatique qui s'entiche petit à petit de la belle blonde, se montre à l'aise dans le registre de l'irrationnel déjà expérimenté chez Blier, on ne peut pas en dire autant de Catherine Deneuve. Elle est peu convaincante dans cet univers -à cause d'une composition qui parait terne, académique- et pas davantage en femme désespérément amoureuse, attendant spoiler: vainement
le retour (ou le demi-tour, devrait-on dire) de son homme.

Ce cinquième duo Depardieu-Deneuve évolue dans un film tres plat et pourtant doté d'un scénario très innovant par le cadre de l'aire d'autoroute. Mais c'est lent et la fin etait trop prévisible. La prestation du duo est excellente comme d'habitude mais ca ne suffit pas...

film excellent et très original ... quoi de plus loufoque que de se retrouver / se rencontrer sur une air d'autoroute ???
jeu d'acteurs magistral entre depardieu et deneuve !
typique année 80
beau jeu de lumière dans des décors très " autoroutiers "

En tant qu'admiratrice inconditionnelle du duo Depardieu-Deneuve, je n'ai pu qu'apprécier voire chérir ce film ! En effet, nonobstant les caractéristiques techniques, qui m'intéressent peu pour ce genre de production cinématographique, je me suis régalée face aux jeux de regards, à la gestuelle des acteurs. Ces derniers, semblent parfaitement se compléter, ils sont une parfaite représentation du mythe de l'Androgyne. Pendant une heure et quarante minutes, j'ai frissonné d'émoi. Le tournage en huis clos intensifie la relation et la mise en exergue des deux personnages. J'ai assisté à une danse, un ballet entre les deux figures emblématiques du cinéma français "moderne". Je me permets de réarranger la maxime de Michel de Montaigne pour la transposer sur ce film : "Parce que c'était lui, parce que c'était [...]".