Avis sur Lunettes noires

J'y ai cru ! J'y ai cru que ça allait être un bon film !
Certes pas "le retour" du Dario Argento d'autrefois, mais au moins un bon film, ce qui aurait déjà été pas mal vu tout ce qu'il a osé pondre depuis un paquet de temps.

La séquence d'intro, sans être grandiose, est prometteuse.
Ensuite, l'accident qui va rendre aveugle l'héroïne du film est joliment filmé et spectaculaire. Très belle cascade. Résultat bien craspec.

Après évidemment on a peur.
Comme à son habitude Dario Argento va-t-il enfiler les scènes de remplissages vides et stupides au dialogues ineptes en attendant le prochain meurtre ?
Étrangement non ! Le film n'a pas autant d'action qu'on pourrait l'attendre, mais étonnamment vu le bonhomme, la plupart des scènes sont intéressantes, voire intelligentes, et la relation entre l'aveugle et le petit garçon est belle et bien écrite.

Puis quelques autres scènes-chocs, peu nombreuses, et surtout décevantes vu le manque de gore.
Mais on pardonne, car pour une fois l'histoire, bien que linéaire, est assez intéressante, et certains moments émouvants.

Argento présente dans ce film un style différent, et abandonne ce qui faisait sa marque:
. De nombreux meurtres hyper chorégraphiés et spectaculaires
. Les gros plans des mains gantées et des armes pour tuer les victimes
. La surprise/le choc de découvrir qui est le tueur (ici on le sait en milieu de film)
Tout ça aux oubliettes !
Franchement ça manque, mais c'est compensé par une bonne atmosphère et parfois de très belles images.

J'ai toujours, toujours trouvé Dario Argento très surestimé.
Pour moi le "génie" n'a toujours été qu'un bon faiseur de surface, sachant créer de bonnes ambiances avec des images travaillées, qui soignait plus ses scènes chocs que le reste du métrage et se contentait de scénarios minimalistes ne reposant que sur un twist final plus ou moins convaincant, et d'acteurs laissés en roue libre et souvent mauvais.

On passe sur pas mal de facilités et le manque de réels rebondissement, l'ensemble se laisse voir agréablement car pour une fois les personnages existent et sont attachants.

Puis vient le dernier quart du film... et tout s'écroule d'un coup comme un château de cartes !
Argento repart outrageusement dans ses pires défauts, les incohérences et le portnawak.
Et si on était confiants toute la première heure de voir quelque chose qui se tienne respectablement debout, là on va être gâté !

A partir de la scène où l'héroïne et l'enfant arrêtent une voiture sur la route pour fuir le tueur, tout part en sucette, et pas à moitié !
On retrouve le Argento qu'on connaît que trop bien, celui des nanars/navets, et qui fait qu'on finit sérieusement par se poser plus de question sur son intelligence que sur ses compétences.

Je ne cherche pas à être méchant gratuitement, mais quand je vois tout ce qui suit, je ne peux m'empêcher de sincèrement m'interroger quand on filme des inepties pareilles !
Le paragraphe suivant ne contient que des SPOILERS, démontrant l'immensité du génie scénaristique:

spoiler: L'idée de départ est très intéressante et part très bien: Le mec qui s'est arrêté a un fusil. Tandis qu'il se fait agresser par le tueur, le gamin prend le fusil. Il ne sait pas s'en servir mais l'aveugle lui dit comment faire. Il sera ses yeux. Trèèèèès bonne idée ! Mais qui tombe vite à l'eau. Un deuxième mec sort de la fourgonnette (pourquoi a-t-il mis autant de temps ?!?) et vient aider le premier, et à eux deux mettent le tueur à terre. Et là... l'aveugle et le gamin au lieu d'en finir avec le tueur alors qu'il est immobilisé, se barrent dans la forêt en balançant le fusil... Ouaaaaate ?!? Je sais que dans les films d'horreur les victimes font des trucs idiots pour que le film ne se termine pas trop vite, mais là... Après c'est un festival ! L'aveugle perd la trace du gamin et parvient à marcher seule dans la forêt (je rappelle qu'elle est aveugle) et trouve une maison. Ben voyons ! Le gamin y arrive peu après et ils se retrouvent. Ben voyons ! Mais c'est la maison du tueur. Ben voyons ! Et en plus, comme par hasard, il est là. Ben voyons ! (Il était à terre maîtrisé pas deux mecs, ellipse totale là-dessus.) On apprend alors que depuis tout ce temps, s'il traque la prostituée aveugle, c'est parce que au début du film, alors qu'il l'avait engagée pour une passe, elle l'a virée de chez lui parce qu'il puait... Deubeul-Ouaaaaate ?!? C'est ça la motivation du tueur ?? Seriouly ??? Susceptible le mec. Argento's Style ! Bref, il est pas content, alors il les attaque pour les tuer, mais il se fait attaquer à son tour par la chienne de l'aveugle qu'il avait emmenée avec lui puisqu'il est aussi maître-chien. Ben voyons ! La chienne l'attaque pour défendre sa maîtresse, elle égorge le vilain monsieur dans une gratuité gore à la Argento comme on ne l'espérait plus, et puis voilà. Ben voyons ! Je sais qu'un berger allemand c'est assez fort, mais on ne fera pas croire qu'il peut avoir aussi facilement le dessus et de façon totale comme ça. Mais le bon vieux Argento complètement débile qu'on connaît a réapparu depuis vingt bonnes minutes, alors on fait avec.

Fin des SPOILERS.

Jusqu'à 1h05 j'aurais mis un bon 7/10 à tout ça, mais après le manque d'intelligence du bousin insulte tellement la mienne, que je descends d'un coup à 5/10 (la fin vaut 3/10, délit de connerie). Et je suis généreux !

Une histoire basique linéaire et sans souffle. Les acteurs sont transparents. Le méchant lui n'est en rien effrayant, aucun charisme, rien. Le duo de tête quant à lui ne fonctionne pas, à la fois mal interprété et sans alchimie, un duo qui questionne sur son existence. La mise en scène est digne d'une série b. À oublier. Reste juste une très bonne bande son.

Sincèrement, ce film partait bien, et pour un Argento récent, c'était déjà énorme ! Visuellement, on retrouve le réalisateur, avec des jeux de couleurs, un meurtre sanglant à l'arme blanche, une musique saturée qui rappelle ses classiques, une ambiance un peu poisseuse avec du sang et de la prostitution, un côté un peu intriguant avec l'eclipse, bref, on se sent forcément dans un environnement douillet si on aime le giallo et Argento. Ensuite, le film offre quelques scènes spectaculaires plutôt bien menées dans un film à petit budget, la relation entre l'héroïne et l'enfant chinois est étonnamment touchante, en particulier car l'héroïne interprétée par Ilenia Pastorelli est vraiment convaincante. Actrice très investie, personnage subtil, le film repose énormément sur sa prestation dans son milieu. J'ai beaucoup aimé son jeu, et même s'il y a des maladresses dans son histoire avec l'enfant (leur amitié est un peu rapide vu l'évènement qui les lie), eh bien ces maladresses restent elles-mêmes touchantes. En somme, le métrage est plutôt convaincant dans une large part. Quelques petites lacunes, un coté serial killer mis de côté au profit du côté drame qui sans totalement convaincre surprend et fait finalement plaisir car Argento a sûrement besoin de ça pour sortir de son manque d'inspiration, mais sinon, le film se tient. D'autant que le rythme est assez bien tenu et qu'Asia Argento est elle aussi bien amenée et convaincante. Puis, puis curieusement, Argento revient au côté serial killer vers la moitié du film, et là... Au début c'est timide, les meurtres deviennent incohérents, les victimes font n'importe quoi, on connait l'identité du tueur et elle ne surprend pas du tout. Pendant encore un petit moment, le film ne sombre pas complètement, puis vient le dernier quart d'heure à peu près. Et on retrouve du n'importe quoi dans la veine de Dracula 3d. Photo moche, décors de jungle improbable, personnages à pied plus rapide que les bagnoles, attaque de créatures invraisemblables en pleine Italie, victimes encore plus débiles qu'avant, même la mise en scène perd en solidité pour tenter de cacher les incohérences de certains passages (avec les chasseurs, ouch!). Toutes les bonnes intentions de la première partie, la construction intéressante des personnages, de leurs relations, la belle esthétique de l'image, tout cela est bazardé au profit d'un slasher ridicule dans les bois qui s'achemine vers une conclusion nanardesque. Vraiment, je suis hyper déçu car j'aime Argento, car ce film est bon dans sa première moitié, mais finalement, et je le pense sincèrement, Argento devrait vraiment tourner la page du giallo, éviter de raccrocher, comme ici, laborieusement le wagon giallesque à un film qui aurait été un joli petit drame simple et touchant s'il n'avait pas eu ce boulet au pied. Dommage. 2.5

Merveilleuse histoire d'amour, de résilience et de solitude. Un petit miracle inespéré à l'ère des suites, des reboots et des blockbusters façon Marvel : le Maestro Dario Argento, avec pour seules armes sa sensibilité, un micro budget et quelques collaborateurs précieux (l'actrice Illenia Pastorelli, la monteuse Flora Volpelière, le directeur de la photographie Matteo Cocco et le musicien Arnaud Rebotini), trouve l'énergie -à 81 ans et après dix ans d'éclipse cinématographique- de composer avec LUNETTES NOIRES/OCCHIALI NERI une de ses oeuvres les plus chaleureuses, touchantes et épurées. Loin du baroque, du gore et du formalisme un peu froid de son "âge d'or" des années 70. Un thriller concis qui privilégie les personnages et les émotions. Le point de vue adopté ici est celui de la victime, du paria de la société, pour une approche quasiment inédite chez le cinéaste. Formidable Illenia Pastorelli. Brillante ouverture. Et une des plus belles dernières séquences vues chez Argento: douce, amère et poignante. Un film intimiste et attachant qui pourrait bien être une conclusion idéale à 50 ans de carrière, et qui aurait largement mérité une sortie cinéma dans notre beau pays...

Cela fait déjà 12 ans que Dario Argento n'avait pas tourné un film et cela fait encore plus longtemps qu'il ne nous avait pas offert une réussite et ce n'est pas Lunettes Noires qui va être sa renaissance. De toute façon à 80 ans, il n'a plus rien à nous prouver et j'avais préparé à l'avance mon esprit en ne m'attendant pas à un film épatant.
Je vais être indulgent et généreux avec ce film car s'il est clairement un succédané des anciens giallos et qu'il possède de nombreux défauts (dont un tueur pas assez développé) et d'invraisemblances, toutefois j'ai passé un bon moment devant ce film. Il est peu long et plutôt rythmé et il est destiné à tous les amoureux du cinéma de genre italien, les autres "passez votre chemin".
Le réalisateur se rend lui-même un hommage, on retrouve comme dans Le Chat à neuf queues un adulte aveugle aidé par un enfant sauf que cette fois-ci c'est une femme aidée d'un garçon au lieu d'un homme et d'une jeune fille. Cette femme vit de son charme autrement dit elle pratique le métier dit "le plus vieux au monde" suite à un accident de la route elle perd la vue. Cet accident a été provoqué par une poursuite en s'échappant d'un tueur à ses trousses, il traque les prostitués, et involontairement elle va tuer les parents d'un petit garçon.
Cet enfant va l'aider lorsque le tueur sera à nouveau à ses trousses.
Le rôle principal est confiée à une inconnue, Ilenia Pastorelli qui a fait de la...télé réalité et Asia Argento, la propre fille du réalisateur, est présente dans un rôle secondaire. C'est elle aussi qui a conseillé son père pour le choix du compositeur de la B.O. ; le français Arnaud Rebotini qui a signé une musique très efficace.
Ce n'est pas un film génial mais il fonctionne, biens sur on peut regretter une mise en scène qui est loin de retrouver la folie de ses films les plus renommés.

Après plus de 10 ans d'absence derrière la caméra, l'octogénaire Dario Argento revient... au giallo. Va-t-il chercher à réinventer ou pasticher ce genre qui l'a rendu célèbre, et qui est désormais régulièrement référencé dans le cinéma d'horreur ? Que nenni !
"Occhiali Neri" est un giallo premier degré tout ce qu'il y a de plus sérieux, ne jouant jamais la carte du méta. On y suit une prostituée, rendue aveugle par un tueur en série, et qui va être traquée par celui-ci. Elle sera aidée par un orphelin chinois dont les parents ont été des victimes collatérales du tueur.
Le concept de l'aveugle menacé(e) par un tueur n'est pas neuf. On le retrouvait déjà dans "See No Evil" de Richard Fleischer, ou "Blink" de Michael Apted. Même dans le deuxième film d'Argento, "Il gatto a nove code", l'un des protagonistes était aveugle.
Néanmoins le réalisateur utilise une approche quasi dramatique assez agréable, faisant passer l'enquête policière et la caractérisation du tueur totalement au second plan (comme souvent dans les gialli). Il se centre surtout sur cette call-girl (touchante Ilenia Pastorelli) contrainte de revoir son mode de vie et ses relations sociales, bref de se repenser alors qu'elle est isolée.
Je ne vais pas mentir, il y a bien quelques petites longueurs, même sur 1h25. Mais outre les deux personnages principaux attachants, l'ambiance fonctionne bien. Si Dario Argento ne tourne plus à la manière baroque des années 70 (et c'est dommage !), il sait manier sa caméra, et rendre des plans inquiétants. Il est toujours adepte des exécutions graphiques. Et Il est ici appuyé par une jolie musique électro signée Arnaud Rebotini, à deux doigt du synthwave, qui évoque le cinéma d'horreur des années 70/80. La rumeur raconte qu'Argento voulait initialement engager les Daft Punk (!), mais ils se sont séparés avant la production du film...
Finalement, "Occhiali Neri" est une jolie surprise. Sans évidemment atteindre les sommets précédents du réalisateur, je dois avouer que ça fait plaisir de revoir un giallo à l'ancienne en 2023, sans cynisme ni fioriture.

Thriller réalisé par Dario Argento, Lunettes Noires est un long-métrage de bonne facture. L'histoire se déroule à Rome et nous fait suivre une prostituée nommée Diana, qui après l'attaque d'un tueur en série, va devenir aveugle. Suite à cet événement dramatique, elle va faire la rencontre de Chin, un jeune garçon lui aussi victime collatérale de l'agression. Tous les deux vont s'allier alors qu'ils sont poursuivis par le dangereux psychopathe. Ce scénario s'avère prenant à suivre sur toute sa durée d'une heure et vingt minutes, grâce à un rythme soutenu ne laissant aucun temps mort. De plus, il fait parfaitement ressentir la cécité de la jeune femme devant s'accommoder de cette nouvelle vie. Une péripatéticienne convenablement interprétée par Ilenia Pastorelli, secondée par le juvénile Xinyu Zhang. Le reste de la distribution joue des rôles moins approfondis mais tout aussi agréables. De plus, la relation entre les deux victimes procure des échanges appréciables, soutenus par des dialogues somme toute convaincants. Sur la forme, la réalisation de Dario Argento est efficace à défaut d'être créative. En effet, la mise en scène est assez ordinaire mais tout de même qualitative. On retiendra d'avantage la b.o. accompagnant ces images. Celle-ci est la grande force du film tant ses notes percutantes et omniprésentes confèrent toute l'ambiance oppressante et angoissante à l'intrigue. Ses compositions mêlant sonorités anciennes et modernes sont marquantes et donnent envie d'être réécoutées au-delà du générique de fin. Une conclusion qui s'avère sans surprise mais tout de même satisfaisante, venant mettre un terme à Lunettes Noires, qui n'est pas un long-métrage indispensable mais qui possède tout de même assez de qualités pour en faire un film à visionner.

Objectivement ce n’est pas un bon film du tout mais je ne peux pas m’empêcher de kiffer un nouveau film de Dario Argento, d’autant plus qu’il est bien mis en scène et que l’éclairage est génial et finalement très important dans le récit. J’ai trouvé la BO géniale et comme dans tous les films du réalisateur, bien utilisée pour augmenter cette sensation de peur. Les costumes sont très beaux mais la photographie est juste passable.

Ilenia Pastorelli est vraiment incroyable, elle est extrêmement réaliste en non voyante et Asia Argento ne sert pas à grand chose dans le récit mais ça n’empêche qu’elle est toujours une bonne actrice. Par contre l’enfant joue extrêmement mal, c’est affreux vraiment et ce n’est pas les dialogues bêtes et mal écrits qui vont améliorer la crédibilité inexistante de son jeu d’acteur. Le scénario est quand même relativement mal écrit et débile, les décisions les plus bêtes, les personnages les prennent c’est assez fou de voir à quel point ils ne réfléchissent pas. Je trouve que ce qui est le plus réussi ca reste l’arc narratif sur l’accident qui va rendre aveugle notre protagoniste et tout ce qui tourne autour de la rééducation et donc du personnage d’Asia Argento mais dans l’historie en elle même, ça ne sert à rien mise à part rendre la tâche encore plus difficile pour elle de survire et donc plus de peur pour nous…mouaiiiiis, pas convaincu. D’ailleurs le tueur c’est n’importe quoi, il aurait donc fait tous ça juste parce qu’elle lui aurait dit qu’il puait. En tout cas je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, au contraire j’ai un minimum apprécié.

Devenue aveugle à la suite d'un accident de voiture causé par un psychopathe, Diana, une escorte-girl, continue de se faire traquer par le tueur en série qui a fait plusieurs victimes comme elle. Pour son retour à la réalisation après dix ans d'absence, Dario Argento propose grosso modo une longue course-poursuite ponctuée par quelques pauses. Si la première partie est prometteuse avec un meurtre graphique et une bonne scène d'accident, ce qui suit est poussif. Il y a du mouvement, mais c'est très linéaire. Un coup le duo échappe à la police, un coup au tueur, et ça se répète sans cesse. De plus, la raison des assassinats est gratuite, donc l'histoire n'est clairement pas engageante. Malgré un scénario écrit il y a de nombreuses années, ceci explique peut-être cela, le célèbre réalisateur italien ne retrouve pas de sa superbe avec un film assez quelconque dans sa filmographie.

A 79 ans, le réalisateur de "Suspiria" et "Dracula" Dario Argento sort discrètement son "Lunettes noires" qui suit les pas d'une prostituée devenue aveugle suite à un accident de la route. Le scénario bien fade n'aide bien entendu pas la mise en scène dramatique à relever le ton du thriller horrifique. Si on ne s'ennuie jamais, nous ne sommes pas non plus emballés face à cette série B quelconque.

J’avoue que je n’attendais pas grand chose d’un Dario Argento aujourd’hui; ses plus grands films ayant été réalisés il y a bien longtemps. La scène d’ouverture m’a agréablement surpris et m’a fait dire pourquoi pas. Un des papes du Giallo semblait bien de retour avec un tueur mystérieux et des meurtres bien sanglants. Dommage que son film s’étiole un peu par la suite. La faute à sa direction d’acteur qui semble absente, un montage erratique et une musique trop présente. Mais malgré ces quelques défauts qui sautent aux yeux j’ai passé plutôt un bon moment.

Dario Argento de retour avec un giallo ! Un miracle serait-il possible ? L'espace d'un instant on y a cru, au tout début en fait avec cette image léchée et cette musique qui rappelle tant de bons souvenirs. Mais malheureusement ça prend l'eau très rapidement. On se retrouve avec des personnages principaux transparents, une intrigue bancale et inintéressante puis surtout avec un ennui total. Ça s'énerve un peu sur la fin mais alors bonjour les incohérences ! On en vient à s'énerver tout seul et à souhaiter la mort de tout le monde histoire que le calvaire prenne fin ... Un ratage de plus pour un Argento vieillissant et qui n'a visiblement plus la fibre.

Le grand retour de Dario Argento après 10 ans de silence, un retour aussi attendu ne pouvait générer que de la frustration, on retrouve quelques scènes clés du grand réalisateur mais le scénario, la musique et la mise en scène sont trop has been pour faire mouche. Pétard mouillé

Étant persuadé que ce film sortirait en fin d'année, je me suis rué dessus lorsque j'ai appris qu'il était finalement sorti en février de cette année, dans un certain anonymat d'ailleurs. J'attendais beaucoup ce film puisqu'il marque le retour de Dario Argento derrière la caméra après dix ans d'absence. Néanmoins, je n'étais pas dupe non plus car après des films comme "Le Fantôme de l'Opéra", "Giallo" ou "Dracula" (j'ai en revanche une petite affinité pour "La Troisième Mère"), je n'attendais plus grand-chose d'un réalisateur qui fut pourtant le maitre de l'horreur italien dans les années 70 et 80. Et finalement, même si le film possède évidemment de gros défauts, eh bien c'est plutôt malgré tout une bonne surprise ! M'attendant en effet à quelque chose de très mauvais, j'ai été ravi de voir qu'Argento revenait ici aux bases du giallo. Nous retrouvons en effet tous les codes du genre, à savoir le meurtrier à l'arme blanche, les plans en vue subjective, la lame qui brille, les gants en cuir etc. Et ça fait plaisir de retrouver tous ces codes en 2022, époque où le genre semble avoir été délaissé, mis-à-part pour quelques réalisateurs souhaitant avant tout lui rendre hommage comme le couple Hélène Cattet et Bruno Forzani ou encore Yann Gonzalez. Seulement voilà, force est de constater qu'Argento n'est plus aujourd'hui le maitre du genre et a beaucoup perdu de sa technique ! Malgré sa courte durée (une heure vingt), nous avons un film au rythme plutôt lent qui peine à avancer et qui se perd quelques fois dans de très longues séquences (comme celle où Diana et Tchang sont dans les bois par exemple). De plus, les personnages restent constamment en surface, nous n'en apprenons finalement que très peu sur Diana et les motivations du tueur sont très minces, elles ne sont jamais vraiment creusées et paraissent donc que très peu crédibles. Ainsi, une nouvelle fois depuis le début des années 2000 (voire même un peu avant), le réalisateur donne l'impression de délivrer un film amateur, ce qui est bien dommage ! On retrouve en revanche une mise en scène maitrisée (ce qui n'était plus le cas depuis quelques films), même si la photographie est plutôt fade, et puis une très bonne B.O. qui rappelle l'âge d'or des giallos ! "Occhiali neri" n'est donc pas le navet auquel on était en droit de s'attendre mais reste malgré tout oubliable, surtout par rapport aux précédents films du réalisateur.

Mais qu'arrive t il à Dario Argento ? Décidément en panne d'inspiration. Le thriller est quelconque et manque d’intérêt puisque ce n'est pas un whodunit. On apprend qui est l'assassin très vite. La course poursuite finit par lasse. Le jeu d'acteur de l'enfant est plutôt limité. Le film gagne 3 avantages : sa courte durée, la présence d'Asia et le charme incontestable et bien en avant de son actrice prinicpale.