Avis : Hyena - Page 4

Un film d'action, c'est du moins ce que l'on espère. Avec la densité des personnages et la cohérence d'une intrigue qui permettent de ne pas se poser de questions et de profiter de ce type de cinéma.
Or, des questions, on a plus que le temps de s'en poser tant les longueurs sont récurrentes. Pour combler ce non-sens du rythme, les scènes gratuitement triviales ou bouchères abondent, qui n'apportent rien d'autre que... des scènes de violence. On s'ennuie ferme. Le héros, flic ripoux à la personnalité très superficielle, ne bénéficie d'aucun des dialogues qui permettent d'"habiller" l'âme du anti-héros et d'en faire autre chose qu'une marionnette. Les mafieux albanais sont très méchants, on l'a compris, mais est-ce que cela suffit à leur faire faire n'importe quoi? A minimiser l'intrigue? Bon sang, que ce film est ennuyeux! Et ne parlons pas de la fin, inexistante, en queue de poisson: une impasse. Tout ça pour ça?

Hyena est un bon film à la réalisation impécable et avec des acteurs très impréssionnant ( les frangins kabashi en impose ). Je comprends pourquoi ce film est adoubé par Nicolas W. Refn tant la ressemblance avec pusher est flagrante. Mais Hyena a sont identité et son auteur, un artiste a suivre de très près.

Hyena de Gérard Johnson a été une bonne surprise lorsque je l'ai découvert. S'inspirant du genre des thrillers français, mais plus encore de
"Pusher" de Nicolas Winding Refn ou du "Bad Lieutenant" d'Abel Ferrara, Hyena se démarque par sa réalisation stylisée, réaliste d'un univers sombre et ultra violent. L'histoire d'une relation glauque entre flics londoniens corrompus et nouveaux caïds albanais prend aux tripes, saisi, et malmene de par sa cruauté et son inexorable descente aux enfers. La première scène dans la boîte de nuit, sous une B. O. d'enfer et un jeu de lumières soigné annonce la couleur de ce qui va s'ensuivre. Le parcours de Michael Logan, alias Peter Ferdinando, inspecteur au stups, oscille entre corruption et rédemption. Les scènes de defonce à la cocaïne sont tellement bien filmées que je me suis demandé si elles n'étaient pas réelles. Obligations et déformations professionnelles pour supporter toute cette violence sadique et barbare ? Plus on avance dans le film plus cette violence se veut choc et monstrueuse.
Hyena reste un très bon thriller inédit prenant aux tripes et nous gardant en haleine jusqu'au final qui toutefois interroge sur le sort de Logan. À noter les très bonnes interprétations du personnage central Peter Ferdinando et de Neil Maskell alias Martin. Saisissant.

Hyena est un bon thriller assez cloque et légèrement dans la lignée de la trilogie "Pusher" sans l'égaler, mais cette fois ci de l'autre côté du miroir.
Le film est rythmé et on ne s'ennuie pas un seul instant même si parfois ca manque un peu de crédibilité. Autre bémol, la fin qui laisse perplexe...

Je ne peux pas critiquer ce film, je n'ai tenu que vingt minutes, le délai de grâce que j'accorde à toute réalisation avant de quitter si ma note flottante descend à 4/10 ou à moins. Je suis sensible aux avis des critiques qui signalent discrètement les prises de vues nerveuses et dynamiques, caméra à l'épaule, car ça me permet d'aller voir ailleurs. En guise de remerciements, pour celles et ceux qui partagent ma phobie, je signale donc que ce film est réalisé (pendant le 20 premières minutes au moins) avec un caméscope,lors d'un séisme de magnitude 7, et ça ne m'étonnerait pas que le pauvre cameraman soit précocement atteint d'une forme cinématographique de Parkinson. Donc, si comme moi, vous n'aimez pas qu'on transforme votre fauteuil douillet en nacelle de montagnes russes...à bon entendeur et désolé pour tout ce qu'il y a de certainement très valable dans ce film.