Avis sur Une barque sur l'océan

Un film qui change et une réelle belle surprise en cette fin d'été ! On y découvre deux acteurs inconnus mais vraiment envoûtants, Hari Santika dans le rôle d'un jeune pêcheur en quête d'amour et de reconnaissance est une vraie découverte. Les images sont somptueuses et nous donnent à voir une Indonésie enchanteresse, mais sans jamais tomber dans la carte postale. On a la sensation de vivre avec les habitants de la merveilleuse île de Bali, bercés par la musique, impeccable du début à la fin. On y ré-entend avec bonheur du Ravel, du Debussy et c'est un plaisir pour tous les sens. Douce mélodie d'amour impossible, le film traite d'un sujet peut-être souvent abordé, mais avec un oeil tout à fait neuf et novateur. Si vous souhaitez voyager sans bouger de votre siège, c'est vraiment le film à aller voir en ce moment.

"Une barque sur l'océan", titre du film, est également un morceau de Maurice Ravel. Le cinéaste Arnaud de Parscau nous conte la romance entre un jeune Balinais et une française avec pour toile de fond la musique classique. Un endroit paradisiaque avec des décors magnifiques ne suffit pas à faire un bon film ; celui-ci est parsemé de clichés avec en premier lieu cette idylle impossible du fait de la différence de milieu. C'est dommage car les deux acteurs ne sont pas mauvais mais l'ensemble s'apparente plus à un piètre téléfilm sous les tropiques.

Il s’agit d’une adaptation libre du roman « Martin Eden » (1909) de Jack LONDON (1876-1916) et dont il existe déjà 4 versions cinématographiques dont les plus connues sont celles de Sidney Salkow (1942) et de Pietro Marcello (2019) qui elle, se déroule à Naples (et non en Californie comme dans le roman). Arnold de Parscau a fait le (bon) choix de garder la trame d’origine (ascension d’un autodidacte qui croit en son talent et tombe amoureux d’une jeune femme qui n’est pas de son milieu) mais en la transposant à Bali et dans le monde de la musique. Le film s’intéresse moins aux rapports de classe sociale et sous un autre angle, celui des expatriés européens et des balinais réduits aux tâches subalternes (taxi, jardinier, serveur). La romance entre Margaux (Dorcas COPPIN, à la beauté préraphaélite), étudiante pianiste et Eka (Hari SANTIKA), pécheur et vivant chez sa sœur mariée) reste conventionnelle mais il est difficile d’innover sur un tel sujet, tellement traité au théâtre (intrigue de nombreuses pièces de Molière) qu’au cinéma mais les deux acteurs, par leur courte expérience, apportent beaucoup de fraicheur et de sincérité à leurs personnages. La déception amoureuse constitue l’un des thèmes du film, aussi fort que la reconnaissance décalée dans le temps du talent musical d’Eka ( spoiler: ce qui ne le satisfait pas car il estime n’avoir pas changé et qu’il s’ennuie, seul et sans amis
). Le tournage à Bali évite les clichés de cartes postales, malgré une belle photographie et les deux scènes de combat de coqs et de danse balinaise qui ont leur intérêt scénaristique. On y retrouve bien l’ambiance des expatriés (français), au comportement néocolonialiste et pratiquant l’entre soi. Sans oublier que les personnages vivent où l’Occident n’est plus le centre du monde : Eka cherche à faire produire sa musique en Australie. Les références musicales sont bien choisies, telles que « Le Trio élégiaque n°1 » de Sergueï Rachmaninov, composé à 19 ans et « Une barque sur l’océan » (1906), 3e morceau (sur 5) pour piano de la composition « Les miroirs » de Maurice RAVEL et dédié au peintre Paul Sordes. Outre le titre du film, c’en est aussi la dernière image.

Film très romantique à tous les niveaux et d'une rare pureté ! Tout le contraire d'un film commercial qui met en valeur les acteurs et la musique . J'ai moi même participé à la maquette musicale du film en tant qu' hautboiste et ce fut un régal ! Un film d'une profondeur rare et qui me fait rêver ! A découvrir absolument ! Bravo pour ce gros travail ! Béatrice Bédier

Un film s’ouvrant telle une Romance emplie de charme, de fines rêveries et de douceur se refermant en un Drame véridique : le suicide d’un jeune Pianiste virtuose dans la fleur de l’âge. C’est l’histoire d’un amour infini impossible et indicible aux oreilles et yeux d’une société fragmenté par des classes sociales et une hiérarchie emmurée qui se solde par un désespérant chagrin noyé dans l’océan ; poignant ! L’Acteur principale dans le rôle d’Eka Santika n’a rien à envié des vedettes aux grands rôles. Espoir comme désespoir se lisent sur ses lèvres, se perçoivent dans ses compositions musicales… On apprécie le dépaysement inhérent aux prises de vue dans des environnements naturels emprunts de liberté et de sérénité telles les rizières verdoyantes en cascade, les bassins bordés par des jardins arborés, les plages bercées par le soleil et les embruns de l’océan…

J'ai vraiment passé un très beau moment de cinéma devant ce film de ce jeune réalisateur Arnold de Parscau, qui n'en est pas à son coup d'essai, car il avait déjà notamment tourné pour David Lynch. Dans un tout autre univers, il nous transporte cette fois grâce à ce film sublime, dans une Indonésie à l'exotisme et aux charmes infinis, pour mieux servir son histoire de spoiler: désillusion amoureuse
. Les acteurs sont beaux et bluffants, le rythme est soutenu et on est tout de suite "embarqués" dans ce tourbillon d'aventures et de mésaventures du personnage d'Eka, qui trouve dans l'acteur Hari Santika, un merveilleux alter-ego. Pas de bémol ici, le voyage est immédiat !

J'ai vu ce film par hasard en avant première et me suis laissée embarquer par cette romance teintée de drame. Si le début est un peu lent à démarrer, j'ai trouvé l'histoire d'amour entre Eka et Margaux très plaisante, et les paysages de Bali très joliment mis en images. L’ascension malheureuse vers le succès du jeune Balinais est décrite tout en finesse. Un film que je conseille vivement aux mélomanes, notamment aux amoureux de classique. On remarquera le morceau "Une Barque sur l'Océan" également entendu dans l''excellent "Call Me By Your Name" de Luca Guadagnino. Une belle réussite, donc.

De bien belles images et un beau jeu d’acteurs. La romance impossible reprend à son compte les codes du genre en y ajoutant un je-ne-sais-quoi d’exotique et d’intense. Nous sommes immergés dans le destin merveilleux et tragique d’Eka, notamment grâce à la musique originale, somptueuse composition de Cyrille Marchesseau dont c’est visiblement le premier long-métrage. Des scènes qui restent en tête, comme cette fin sublime et suspendue dans le temps. Un vrai moment de plaisir !

Tout a été déjà tellement bien résumé : entre les deux acteurs principaux Hari Santika et Dorcas Coppin, l'histoire et les paysages sublimes de Bali, c'est un régal ! La beauté est partout, Arnold de Parscaut a su se glisser autour des personnages et nous livrer un superbe film qui mérite d'être vu. On en ressort un peu troublé ...

Excellent film qui nous fait découvrir la profondeur et l'authenticité d'un pays avec comme fils conducteurs une romance très bien amenée et une bande sonore somptueuse accompagnant le film du début à la fin...