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    Chers camarades !
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    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    85 abonnés 221 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2021
    En 1972, j'ai parcouru l'URSS pendant deux mois dans mon camping-car.
    Ce film, situé en 1962, est comme une réminiscence : la situation que j'ai connue était tout à fait identique.
    J'atteste donc que tout est plausible !
    Et j'en profite pour saluer la performance de Julia Vitsoskaia
    norman06
    norman06

    298 abonnés 1 598 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2021
    Un film d'un intérêt historique certain mais aussi et surtout un poignant portrait de femme. La sobriété du noir et blanc et les plans fixes maîtrisés contribuent au pouvoir de fascination d'une œuvre qui n'oublie pas pour autant l'efficacité narrative.
    traversay1
    traversay1

    3 097 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 février 2021
    Andreï Kontchalovski (adoptez l'orthographe que vous voudrez), 87 ans, toutes ses dents, et un talent intact. Après le somptueux Michel-Ange, le cinéaste russe a enchaîné avec Chers camarades !, qui revient (une vraie découverte pour beaucoup) sur un événement sanglant de l'histoire de l'URSS, datant de 1962, mis sous le boisseau jusqu'en 1992 et pour lequel personne n'a été jugé. Noir et blanc impeccable pour ce film on ne peut plus éclairant qui introduit un personnage de fiction, une officielle soviétique bon teint, pour mieux appréhender les tenants et aboutissants d'une répression menée après une grève et une manifestation d'ouvriers. Kontchalovski est à son affaire pour nous mettre dans l'ambiance de la période (Khrouchtchev est au pouvoir et certains regrettent Staline), y compris les antagonismes entre l'armée et le KGB. Le film est un poil moins convaincant dans le récit intime d'une femme dont la foi communiste est ébranlée par sa réalité coercitive et déçoit franchement dans sa conclusion aussi brutale que plate. Mais peu importe, la reconstitution est épatante et Kontchalovski fait preuve de brio dans les scènes d'action autant que dans les réunions où s'expriment propagande, servilité et convictions. Le cinéaste, qui a réalisé en 1966 l'excellent Le bonheur d'Assia, connait la Russie des années 60 comme personne et gratter la peau de l'URSS a dû le rajeunir, pour de bons et mauvais souvenirs, sans doute. Chers camarades ! est sa façon à lui de se rappeler et la démonstration vaut pour tous ceux qui ont oublié (ou qui ne l'ont pas connu) comment l'on vivait à cette époque derrière le rideau de fer.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    169 abonnés 380 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2021
    "Chers camarades" raconte un massacre survenu en 1962, dans la région de Rostov, à l’encontre d’un mouvement social. Cette répression fût longtemps cachée par le régime soviétique. Kontchalovski parvient à faire un film historique et politique très fort, donnant avec le recul nécessaire, une représentation juste de la société soviétique maintenue sous un contrôle idéologique de fer. Tourné avec un noir et banc somptueux, un montage abrupt et des comédiens impeccables, ce film est une œuvre d'une pure réussite cinématographique.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 809 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2021
    Je crois bien que Chers camarades est le premier film que je vois de Andrey Konchalovsky et c'était vraiment un beau film. Déjà plastiquement le noir et blanc est vraiment réussi, c'est soigné au possible et on a quelques plans, notamment sur la fin, en extérieur qui sont juste à tomber... mais surtout il arrive à rendre touchante l'histoire de cette femme, membre du parti et du comité municipal de sa ville (?).

    J'aime sa façon de dépeindre la société soviétique, comment même les plus convaincus doutent du pouvoir en place, doutent de sa capacité à rattraper le niveau de vie de la classe moyenne américaine. Cette histoire est la fin pour son héroïne et ses concitoyens du rêve soviétique.

    Cette femme, stalinienne pratiquante (comme toute femme qui se respecte) va donc vivre de l'intérieur une grève qui va tourner en bain de sang et qui va être étouffée par le pouvoir. La construction de sa personnalité est intéressante puisqu'elle est partagée entre sa foi dans le soviétisme, bien qu'elle n'approuve pas nécessairement certaines décisions, notamment la hausse des prix, et le fait de retrouver sa fille portée disparue après que l'armée (d'après la version officielle) ait ouvert le feu sur les grévistes.

    Un vrai beau personnage féminin, tiraillé entre son rôle de mère et ses convictions politiques.

    Mais surtout, à ce drame familial Konchalovsky montre les rouages politiques qui amènent à des prises de décision, comment sont manipulés les faits, les personnes pour réussir se couvrir, dissimuler la vérité, etc. C'est une entreprise glaçante qui est à l’œuvre, mais pas totalement déshumanisée, puisque l'héroïne trouvera l'aide d'un agent du KGB. Et réussir à montrer les gens qui obéissent par peur d'être fusillés, tout en gardant une part d'humanité face à une mère désemparée, c'est assez touchant.

    Je note juste que si la scène où on se met à tirer sur la foule a marqué pas mal de spectateurs, ce passage m'a moins marqué que la même scène dans un Bloody Sunday par exemple. Peut-être que la mise en scène est trop propre, trop soignée, pour réellement retranscrire l'horreur d'une tuerie (bien que la fille qui se prend une balle dans la gorge secoue pas mal) et je la trouve bien plus adapté pour décrire les rouages du parti ou le drame familial...

    Sinon, le film m'a rappelé ma vocation : devenir commissaire politique.
    velocio
    velocio

    1 165 abonnés 3 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2021
    Comme c'est de plus en plus souvent le cas, "Chers camarades !" se confronte à une histoire qui s'est réellement déroulée. C'était au début du mois de juin 1962, à Novocherkassk, l'ancienne capitale des cosaques du Don, à 1000 kilomètres au sud de Moscou. Une histoire qui a été gardée secrète jusque dans les années 90 ! L'histoire d'une grève dans une usine de construction de locomotives, une grève contre l'augmentation des prix combinée à la baisse des salaires et qui a vu des membres du KGB ou des membres de l'armée tirer sur les manifestants faisant 26 morts et 87 blessés. Le film se focalise sur Liouda, membre du comité communal du Parti communiste, une femme qui regrette le temps de Staline avec qui, pour elle, un véritable communisme aurait vraiment pu voir le jour s'il était toujours à la tête du pays et qui serait favorable à des peines très sévères contre celles et ceux qui refusent de suivre la ligne du Parti. Toutefois, cette femme est aussi mère de famille et sa fille Svetka était parmi les manifestants. Sa fille n'étant pas rentrée à la maison à la suite des évènements, Liouda part à sa recherche, que Svetka soit morte ou toujours vivante, aidée par un membre du KGB.
    Kontchalovski a tenu à réaliser un film qui se rapproche dans son esthétique au cinéma soviétique de l'époque des évènements : noir et blanc, format 4/3. "Chers camarades !" montre une société très hiérarchisée, ainsi que les luttes internes qui existaient au sein de l'URSS, l'exemple le plus frappant étant les rapports entre le KGB et l'armée. Remarquablement interprété, en particulier par Yuliya Vysotskaya qui joue Liouda, "Chers camarades !" a remporté le prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2020. Toutefois, on peut regretter une petite baisse de régime lorsque le film quitte l'histoire de la grève et de ses suites pour se focaliser sur la recherche de Svetka par sa mère.
    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2021
    Vous cherchez un film qui sorte de l’ordinaire : assurément vous ne trouverez pas mieux que le dernier film d’Andreï Konchalovsky. Mais attention ! Si vous désirez vivre un bon moment, loin de toutes les angoisses du monde contemporain, ce film est à déconseiller. Rien de plus austère et de plus déprimant (en apparence, du moins) que ce retour sur une page de l’Union Soviétique des années 60, dominée alors par la personnalité de Khrouchtchev.
    Nous sommes en juin 1962. Une grève éclate à Novotcherkassk, dans le Nord-Caucase. Elle émane de l’usine de locomotives locale : les ouvriers protestent contre les conditions de travail qui leur sont imposées ainsi que contre l’augmentation incessante des denrées alimentaires. La riposte du pouvoir ne se fait pas attendre : l’armée est envoyée sur les lieux et des chars sont déployés dans la ville. Le film donne à voir l’événement par le prisme d’une femme, Liouda, fonctionnaire zélée au service du Parti Communiste, dont la fille va prendre fait et cause pour les ouvriers en révolte. Au terme d’une répression sanglante, la jeune fille s’avère introuvable : a-t-elle été tuée ? Enterrée à la hâte dans une fosse commune ? Le film va suivre l’itinéraire de Liouda qui se présente alors sous la forme d’une enquête au service de la vérité sur les massacres. En même temps, il traite d’un événement qui a réellement eu lieu et qui a été occulté pendant trente ans par les autorités soviétiques.
    Résumée ainsi, on comprend que l’intrigue n’incite guère à quelque bon délassement estival. D’autant que le noir et blanc est de rigueur et que le format adopté est un format étroit (1.33), soit celui qu’adopta le cinéma muet, mais aussi la télévision des années 50. Le réalisateur, Andreï Konchalovsky, l’a expliqué : il lui était impossible d’évoquer les massacres de Novotcherkassk en ayant recours à la couleur, pas plus qu’il ne souhaitait utiliser le format standard des films actuels. C’est donc avec les moyens dont disposaient les médias soviétiques dans les années 60 que le film a été réalisé.
    Et là, coup de génie, il faut le reconnaître. Car rien de plus émouvant que ce travail sur la matière qui nous donne à voir un film complètement atypique, ingrat dans la première demi-heure, mais qui finit par imposer une esthétique admirablement travaillée, nous faisant penser à certains films de l’Europe de l’Est des années 50 et 60 sobrement réalisés mais d’une qualité artistique indéniable.
    Il n’est du reste pas interdit de songer par moments (en particulier dans les mouvements de foule) à des cinéastes soviétiques qui ont marqué l’Histoire du cinéma, en tête desquels on citera tout naturellement Eisenstein. Une chose est certaine : Konchalovsky est un cinéaste qui compte et qui ne cesse de surprendre par ses partis pris tant politiques qu’artistiques.
    Alors, un conseil : si vous n’avez pas peur de vous ennuyer au fil des discussions du Comité local du Parti et si vous souhaitez découvrir un film bougrement intelligent et non dénué d’humour (mais il faut bien chercher…), courez voir le dernier film d’un cinéaste qui aime à la folie le 7ème art : son dernier film le prouve amplement.
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 629 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 septembre 2021
    Ce film tourné en 2020, parait l’avoir été dans les années soixante-dix , quasi contemporain de « Quand passent les cigognes » de Mikhail Kalatozov. Le contexte ( une grève dans une usine d’Etat ) cadré dans un noir et blanc formel, très académique, nous renvoie immédiatement à cette époque. L’émeute ouvrière sera terriblement réprimée dans un accent de furie de la part des autorités complètement dépassées par les événements. Ce à quoi assiste médusée une fonctionnaire du comité central pour qui l’avenir du pays réside dans un communisme absolu, celui que défend Khrouchtchev, et sa politique très répressive. La fin des illusions de cette jeune femme couronnée par la disparition de sa fille, solidaire des grévistes. Dans ses erreurs et son aveuglement, Loudmila (Yuliya Vysotskaya) incarne pleinement cette terrible histoire aux accents toujours présents.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    46 abonnés 733 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2021
    Konchalovsky est complètement à l'aise - sauf peut-être au moment de conclure- dans cette reconstitution d'une révolte réelle des ouvriers dans une commune russe en 62. Un noir et blanc parfaitement approprié pour le contexte est au service de scènes mélangeant les mouvements de foule, et celles plus intimistes des héros principaux. K ne juge, expose comment certains cadres ont pu croire sincèrement que c'était mieux sous Lénine, ou sous Staline, ou sous Kroutchev! Avec des partisans de tous les camps au sein de la même famille. Cette vision est l'un des aspects les plus originaux du scénario, en comparaison avec les scènes de "tirages de tapis" collectives lorsque le système a déraillé et qu'il faut trouver des coupables. Bien que parfaitement filmées, elles moins novatrices dans la dénonciation de la hiérarchie communiste. Y. Vitoskaya est absolument confondante pour exprimer ses propres contradictions entre convictions politiques et amour de ses proches. La volonté du pouvoir d'effacer le passé et de réécrire l'histoire vire à l'universel et est d'une modernité effrayante. Cinéma septembre 21
    Caton le Censeur
    Caton le Censeur

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Belle évocation en noir et blanc de l'Union Soviétique des années 60.
    Certains y verront un académisme suranné, qui me plaît pour son charme désuet.
    L'héroïne, partagée entre son attachement au socialisme et la brutalité du régime, apporte un intéressant conflit psychologique.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 janvier 2022
    En 1962, dans une ville ouvrière d’URSS des ouvriers dont les conditions de vie se dégradent se rebellent contre le pouvoir en place. Le pouvoir soviétique fera tirer sur les manifestants pour éteindre le feu, mettra la région sous cloche et fera taire pendant près de 30 ans tous ceux qui oseraient parler de cette « non affaire ».
    Il aurait été facile de placer le spectateur du côté des grévistes, cependant Konchalovsky met au centre de son récit une fonctionnaire zélée qui profite pleinement de sa position dans le parti et des avantages que sa situation lui confère. Convaincue, sa vie c’est le parti, et elle croit en l’idéal communiste plus qu’en sa famille. Lorsque tout dérape, que l’on tire sur le peuple dont sa fille fait partie, elle se retrouve prise entre deux feux : son aveuglement politique et son instinct maternel. La posture de l’héroïne vient souligner le terrifiant pouvoir des idéologies. Ce film questionne donc bien sur l’endoctrinement des masses. Plus qu’il ne condamne frontalement le soviétisme, il montre bien comment un régime se disant gouverner pour le peuple gouverne contre le peuple.
    Malgré un certain académisme, on est tenu en haleine par le climat anxiogène bien restitué de ce système. L’héroïne sait qu’elle ne peut faire confiance à personne car elle serait la première à trahir quiconque lui demanderait de l’aide dans les mêmes circonstances.
    Mécanique des systèmes totalitaire qui ferait penser à « Z », « L’aveu », « Section spéciale »…. A Costa Gavras, en fait. Donc rien de neuf mais un bon film vu la référence de poids.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    68 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2021
    Après Michel-Ange, Konchalovski frappe fort avec cet épisode réel de répression « brutale » d’une lutte sociale consécutive à une augmentation des prix alimentaires….

    Les autorités n’ont pas envisagé, une seconde, une rébellion possible….
    À travers cet épisode de la période Kroutchev, le réalisateur nous dresse un tableau « noir », tragique, resté secret !!!

    Une recherche d’authenticité; le film en noir et blanc est sobre, dépouillé mais rythmé.
    La mère, apparatchik zélée et admiratrice de la fermeté stalinienne se retrouve tout à coup confrontée « idéologiquement »
    à sa fille « manifestante » ….
    Mélo ? Pas du tout ! Simpliste ? Pas du tout !

    Plutôt, une remise en cause progressive qu’elle n’aurait jamais entamée, sans sa fille…..
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    67 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2021
    Un film enthousiasmant (primé à la Mostra de Venise) dans un noir et blanc d'époque.... qui nous donne souvent l'impression d'être dans un documentaire. Un film sur les horreurs du communisme soviétique -le massacre de Novotcherkassk, en 1962- , et en même temps.... un film actuel autour d'un personnage fascinant, un film qui nous fait rentrer au plus profond de la foi.... ou du fanatisme. Car Liouda (Ioulia Vyssotskaïa) croit au communisme comme Thérèse de Lisieux à la sainte Vierge. Membre du comité municipal, (et maitresse occasionnelle du président de ce comité) elle n'a qu'un regret: que Krouchtchev ait critiqué Staline. Et qu'il ait fait libérer quelques koulaks et autres prisonniers politiques! Etre un dirigeant du parti a, entre parenthèses, certains avantages. Pendant que le peuple se bat pour obtenir un oeuf, Liouda est servie largement à l'arrière de l'épicerie, et elle dispose d'un appartement apparemment assez spacieux.
    Ca se passe dans le Caucase, le pays des cosaques du Don, une région où les habitants seraient peut être moins dociles que dans la Russie profonde? Le gouvernement ne cesse de faire augmenter le prix des denrées de base, le lait, le kéfir.... et quand le directeur de l'usine de construction ferroviaire, une usine d'intérêt national, décide de baisser le salaire des ouvriers, ils se mettent en grève, marchent sur le comité, balancent quelques pierres dans les vitres, terrorisant le président du comité régional venu rétablir l'ordre (i.e, créer le désordre par ses vociférations déplacées)
    Tout le monde débarque dans la petite ville, représentants du Comité Central, du KGB, de l'armée. La ville est bouclée. Chacun doit signer une promesse de confidentialité. Personne à l'extérieur ne doit savoir! Il ne manquerait plus que la rébellion se propage à d'autres usines, à d'autres villes. Les réunions s'enchainent. Les hauts gradés, au milieu de l'estrade, pratiquent la langue de bois. On sent, cependant, un certain flottement. Certains veulent une répression dure mais d'autres, moins écoutés, suggèrent de temporiser. Le général qui dirige les opérations est pour charger les armes... avec des munitions à blanc mais il se faire sèchement remettre à sa place. On s'y croit! On est dedans! C'est parfois confus mais jamais rasoir.
    Et Liouda? Elle bout. Elle n'y tient plus, elle prend la parole: ce ne sont pas des ouvriers. Les ouvriers russes croient à l'avenir du communisme, au travail bien fait; les meneurs sont des repris de justice; de ces opposants malencontreusement libérés. Pour ceux là, il faut la peine de mort, sans hésitation.
    Finalement c'est bien la méthode dure qui est employée, sans qu'on sache très bien qui a donné l'ordre de tirer, il y a plusieurs dizaines de morts, dont certains sont évacués discrètement hors de la ville. Quand Liouda rentre chez elle (persuadée que ce n'est pas l'armée qui a tiré, mais des snipers anti-communistes.... et que si Staline était encore vivant, rien ne se serait passé comme ça) elle retrouve son vieux père (Sergeï Erlish), qui a ressorti sa tenue (interdite) de cosaque et une icone ancienne de Notre Dame de Kazan... mais pas sa jeune fille Svetka (Yulia Burova), qui était à la manifestation. Liouda est maintenant une mère folle d'inquiétude, qui court partout, y compris à la morgue, pour retrouver -sans succès- sa fille (peut être morte, mais peut être aussi arrêtée), avec l'aide inattendue d'un responsable du KGB -c'est encore une jolie femme.... Moment de vérité, quand au point d'aller débiter son discours de répression devant les différents dignitaires, elle s'enfuit pour se réfugier aux toilettes, prier un Dieu auquel elle est censée ne pas croire.
    Liouda est une personnage fascinant, qui porte en elle tous les sectarismes, elle est scientologue, elle est islamiste.... elle est tous ceux là, qu'une idéologie porte et fait vivre.
    Le passionnant film d'Andrei Konchalovski, un jeunot de 84 printemps, est tout simplement indispensable. A voir absolument
    maugis
    maugis

    12 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2021
    Excellent film qui montre le fonctionnement des rapports entre les responsables politiques sous Khrouchtchev ainsi que le contrôle monstrueux de l’information.Suite a une baisse des salaires couplée a une une hausse des prix une grève éclate dans une province ce qui entraîne une remontée de panique jusqu’àu Politbureau avec un blocus de la ville ,l intervention de l armée et l’intervention de snipers d un service secret qui tirent sur les grévistes dans le but de provoquer une émeute.
    Il est remarquable de savoir que ce film ai été autorise sous Poutine, ancien du KGB, le réalisateur a du montrer un « gentil colonel » du KGB qui utilise ses passes droit pour rechercher la fille de l’heroine
    Pascal
    Pascal

    118 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2021
    Vu en avant première ce magnifique film de Kontchalovsky, lion d'argent au dernier festival de Venise. Au passage, le film me paraît très superieur à l'ennuyeux "nomadland " auréolé du lion d'or et oscarisé. A 80 ans Kontchalovsky réalise un film qui fera date et après son "michel ange " on peut dire qu'il est en forme. Il pourrait sans nul doute, donner une leçon de cinéma à beaucoup de réalisateurs contemporains. Il s'agit ici de décrire le massacre d'ouvriers grévistes dans l union soviétique de Kroutchev. Événement soigneusement caché pendant des décennies par le pouvoir. Il n'y a aucun manichéisme dans ce film et le metteur en scène décrit les faits et le comportement de certains acteurs du drame de façon chirurgicale. On comprend aussi comme fonctionnait la société soviétique dans sa quotidienneté. Portrait d'une société totalitariste après le premier volet abordé en 2016 avec "Paradis" qui montrait alors celui de la société Nazie. "Chers camarades " sera sans aucun doute un des meilleurs films de l'année 2021. A voir sans hésiter.
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