Le film du réalisateur de Ghost in the shell regorge de nombreuses questions sans réponses. Bien plus approfondi que Matrix, ce thriller futurise nous encourage immédiatement à la méditation tout comme pour le film précédent de Mamoru Oshi. Tourné en Pologne, avec des acteurs polonais et accompagné d'un magnifique opéra, Avalon nous plonge dans un monde post-apolapytique, qui nous fait penser à la guerre civile dans la poudrière des Balcans. Parmi les civils apeurés qui courent pour sauver leur peau, des soldats habillés de noir courent et attaquent, évitant au passage les tirs des adversaires et d'énormes hélicoptères de guerre terrifiants. Puis on s'aperçoit qu'il s'agit simplement d'un jeu de simulation. Ash, joueuse émérite, gravit de niveau en niveau, avec une ambition sans borne afin d'atteindre le niveau le plus élevé. Mais n'est-ce pas pour la reconnaissance, pour se sortir de ce monde embourbé dans l'obscurité, où tout est pareil chaque jour, comme si le temps s'était soudain arrêté, et où les statues n'ont plus de visages? Dans ce monde qui ressemble à un purgatoire, la jeune femme tente de s'en évader, en préférant la solitude, quite à sacrifier ses anciens camarades. Avec le mythe de la table ronde, elle est à la recherche du graal, soit à l'échappatoire, la terre des 9 soeurs: Avalon. Dans un futur chaotique, le recours aux mtyhes ancestraux est nécessaire pour se sentir appartenant à une nation, pour ne pas oublier le passé culturel et historique de sa terre natale. La mise en scène, c'est du jamais vu, avec une pellicule jaunie et sombre, où les couleurs n'existent pas, où les décors semblent sortirent d'un dessin animé futuriste, où la réalité n'a plus de raison d'être. Mais où est la réalité? Et où est la fiction? Question majeure dans ce film splendide et transcendant qu'il faut absolument voir et revoir.