Ca brasse de Lair !
Oh qu'il est bien pourri ce jeu de mot ! En même temps, après ce qu'il vient de se passer sous mes yeux encore endoloris, l'espoir d'un éclair de génie s'est disloqué comme créature mutante diurne au soleil.
Pensez-donc ! Une anglaise maquillée pour faire ressortir son regard déterminé, poitrine dardée dans la pénombre d'un laboratoire abandonnée en plein Afghanistan, une ribambelle d'insurgés sur le dos et des messages facilement compréhensibles pour toute personne ne parlant pas le russe : "Pour mourir, c'est par là !" Et alors que notre belle pilote de chasse dont l'avion a été récemment abattu s'avance dans ce dédale soviétique, on ne peut s'empêcher de lui souffler à l'oreille : "Tu chauffes. Tu chauffes", jusqu'à ce qu'apparaisse enfin ces modules de stases dans lesquels végètent le danger annoncé, bigger than the talibans. "TU BRÛLES ! TU BRÛLES !".
Et bien sûr ça tire dans tous les sens aussi surement que ça dégommerait à la sulfateuse dans un avion !
Tout sonne admirablement faux dans ce démarrage laissant supposer que Neil Marshall a un homonyme. Mais non, c'est bien le réalisateur de The Descent et Dog Soldiers que l'on retrouve derrière la caméra. S'agissant là des deux seuls films que j'ai vu de lui, les réalisations à priori approximatives qui ont suivis n'ont pas pu me préparer au déferlement de clichés qui n'allait pas s'arrêter en si bon chemin.
Menace immédiate et impitoyable identifiée ! Groupe de militaires gentiment foireux arrivé. Petit jeu habituel du "j'ai vu quelque chose, on va tous mourir / calmez-vous, c'est peut-être le soleil qui altère votre jugement, il est particulièrement violent et barbu par ici" qui se termine sur la rencontre fatidique pour beaucoup de rôles dispensables avec nos monstres humanoïdes, sortes de Venom à petit budget. Et là, pendant quelques minutes, après un affrontement à sens unique servant uniquement à réduire les effectifs et à faire prendre conscience de la menace au groupe, on voit poindre un autre film, presque aussi engageant que Dog Soldiers en son temps avec une petite scène d'autopsie qui nous rappelle au bon souvenir des loups-garous de l'époque et un ralenti décisif où notre équipe de choc nouvellement formée s'engage dans la dernière ligne droite de l'intrigue. Un petit goût à peine prononcé de série Z de bonne qualité où l'on se moque des clichés. Drôle quand ceux-ci sont alignés depuis le début avec un sérieux inébranlable. Où alors j'ai pas compris ?!
Pour en finir, notre joyeuse bande repart donc conclure l'affaire et débarrasser le monde de cette menace à l'origine suspecte tout en récoltant au passage quelques réponses. On entre dans la dernière partie, où pour la nécessité des affrontements et pour les besoins évidents des derniers morceaux de bravoures, nos mutants sont devenus bien moins dangereux, passant du "aucune chance de survivre à une mandale" à "avec une poêle, y'a moyen que je m'en sorte".
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"Allez-y, je me sacrifie.
- Non, on peut pas te laisser là.
- Allez-y !
- D'accord."
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"Où est la cleptomane ?
- Je comprends pas, elle était juste derrière moi.
- On peut pas l'abandonner, je vais la chercher.
- T'es chiant, c'est quand même parce qu'on voulait te sauver à la base qu'on est dans cette galère. Si à chaque fois que quelqu'un se fait avoir, celui qu'on a été cherché précédemment y retourne, on va pas y arriver. Bon en même temps, on est venu te chercher car on savait que tu ferais la même chose pour nous, ce qui prouves donc finalement on a bien fait."
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"Oh une montre !".
The Lair, c'est finalement un mélange raté entre The Descent et Dog Soldiers, la tension du premier et l'humour anglais du second en moins. C'est convenu, balisé, assez inefficace et rapidement oubliable malgré deux petits moments particulièrement gores sur la fin.