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    Les Sorcières de l'Orient
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Sorcières de l'Orient" et de son tournage !

    Genèse

    Alors qu’il était responsable de l’iconothèque de l’INSEP, le réalisateur a visionné des films déposés par un entraîneur de volleyball. C’est là qu’il a découvert des images de l’entraînement de l’équipe féminine de volleyball du Japon dans les années 60. « La séquence ressemblait à s’y méprendre aux dessins animés japonais sur le volleyball, et notamment au célèbre Jeanne et Serge diffusé en France à la fin des années 80 ». En se documentant, il a appris que ces joueuses vivaient, travaillaient et s’entraînaient toutes dans une même usine textile. « Historiquement, au Japon le volleyball est lié à l'industrie textile qui a développé la pratique de ce sport à destination de ces ouvrier·ères et employé·es, et comme la main d'œuvre de l'industrie textile est principalement féminine, le volleyball est un sport plutôt "féminin" au Japon ».

    Déjouer les standards du documentaire sportif

    Julien Faraut regrette que le sujet occulte la forme dans la plupart des documentaires populaires. « J’ai envie pour ma part de faire aussi du cinéma et de faire coïncider mon sujet à une forme adéquate. Je voulais que les joueuses, dont on a que trop peu entendu la parole, se racontent elles-mêmes, et du coup j’ai refusé dès le départ d’écrire une voix off, de raconter leur histoire avec mes mots et mes tournures de phrases ».

    La rencontre avec les Sorcières

    Julien Faraut a mis un an pour retrouver les joueuses de l’équipe, certaines étaient déjà décédées, d’autres malades. Le réalisateur a fait appel à la traductrice et interprète Catherine Cadou, qui est à peu près de la même génération que les anciennes sportives, et qui a notamment collaboré pendant une quinzaine d'années avec Akira Kurosawa. « Les joueuses étaient assez étonnées au début de voir un Français qui souhaitait faire un documentaire sur leur histoire, et Catherine a beaucoup contribué à créer un climat de confiance », explique le réalisateur. Désireux de se montrer le plus respectueux possible, Faraut n’a rien filmé lors de sa première rencontre avec les joueuses et s’est contenté d’enregistrer leurs réponses à un questionnaire unique. Le tournage des images s’est fait dans un deuxième temps. Ce sont elles qui ont décidé du lieu où elles souhaitaient être filmées.

    Changement de surnom

    "Les Sorcières de l’Orient" ont d’abord été surnommées le "Typhon de l’Orient". Ce surnom provenait de la presse soviétique lors de leur tournée européenne un peu avant les Championnats du monde de 1962, quand elles sont arrivées en URSS avec une vingtaine de victoires consécutives. Lorsqu’elles ont battu les joueuses soviétiques, déjouant les pronostics des journalistes de l’URSS, elles ont hérité du surnom de "sorcières de l’Orient". Elles ont d’abord eu du mal à l'accepter car il est péjoratif au Japon, avant de comprendre qu’en Occident, les sorcières ont des super pouvoirs et peuvent être sympathiques.

    Des pionnières de la pop culture

    Le succès des joueuses était tel qu’elles ont inspiré la pop culture, dont l’animé Attack N°1 (Les Attaquantes en France), dont on voit des extraits dans le documentaire. Le réalisateur développe : « C’est à partir de leur histoire que s’est construit le canevas archétypal des animés sportifs : la glorification de l’esprit d’équipe, de la rigueur de l’entraînement et de la botte secrète qu’on utilise pour remporter la victoire finale. Les réalisateurs d’Attack N°1 ont forcément regardé les images d’archives des Sorcières. Les échelles de plan, les cadrages, la composition des cadres des images d’archives et de l’animé sont très similaires [...] ».

    Une figure ambiguë

    De nombreux commentateurs occidentaux ont laissé entendre que Hirobumi Daimatsu, l’entraîneur des joueuses, était un tortionnaire, ce qui expliquait leur incroyable série de 258 victoires. Si Julien Faraut a lui-même eu des doutes sur la personnalité de Daimatsu, il a vite compris qu’ils n’étaient pas fondés et que l’entraîneur faisait figure de père de substitution pour les joueuses, quasiment toutes orphelines de leur père, mort durant la guerre. « Paradoxalement je crois que les Occidentaux étaient gênés que des femmes puissent s’entraîner "comme des hommes". C’est dans notre regard que Daimatsu est devenu le bourreau qu’il n’a jamais été, ce qui est révélateur de notre vision des femmes et du sport. […] Daimatsu n’a jamais été un tyran, mais un entraîneur de très haut niveau. On ne parle pas ici du sport de loisir. Ces femmes sont des pionnières du sport de haut niveau contemporain, elles n’avaient pas peur de se faire mal, elles étaient de très grandes compétitrices ».

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