Ça y est, j'ai vu mon premier Godard ! Non pas que ça soit exceptionnel en soit d'en regarder, mais il y a quelques années ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Le premier truc à dire sur ce film, c'est qu'il ne doit pas être regardé en tant que film, ou plutôt que c'est plus que cela. C'est plus expérimental qu'autre chose. Et je comprends ceux qui ont détesté, qui trouvent que c'est de la fumisterie, parce qu'effectivement j'ai passé un moment assez bizarre pendant 1h30, l'impression d'osciller entre le franchement nul et la remise en question totale de ce qu'est le cinéma. Car c'est bien ça que le film prétend faire, remettre en question, déconstruire. Godard a compris qu'un film c'est de l'image, du son et un récit. Du coup il va tout chambouler, enregistrer les sons en studios, ou au contraire ne pas arranger le son dehors pour que les conversations soient couvertes par le bruit ambiant. Il va jouer avec l'image, ne pas utiliser de script, faire des jump cut (?) à tout va. Il casse aussi la relation avec le spectateur, lorsque les personnages nous parlent directement. Forcément c'est perturbant mais cela permet de voir vraiment le film, tout devient visible en fait, on voir ce qu'est le cinéma (au sens technique). Oser faire ça c'est juste incroyable. En prime le film se permet des séquences assez mémorables, comme dans la chambre d’hôtel qui doit occuper près d'1/3 du film, ou l'interview de l'écrivain (être immortel puis mourir) il se permet de proposer une vision de la femme libre, croqueuse d'homme (comme un homme quoi). Bref il y a une tonne de choses à voir dans ce film, du bon, du moins bon, c'est très perturbant, donc ceux qui n'aiment pas sont excusés, mais très enrichissant si l'on accepte que le réalisateur modifie nos habitudes de spectateur.
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