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    Tori et Lokita
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    263 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2022
    Tori et Lokita confirme cette attention aux gestes, ceux du travail, ceux de la débrouille. Leur précision détermine leur survie. La simplicité des plans ouvre à l’émotion : qu’il y ait suspense ou tranche de vie, c’est le spectateur qui construit le récit dans sa tête. Les dialogues ont leur importance, mais plus encore les métaphores. Ces enfants chantent par exemple dans un karaoké une chanson en italien (« il faut oublier tes larmes »), signe de leur passage par l’Italie dans leur périple migratoire, sans que le récit n’y fasse davantage référence. « Pas le choix » – l’argent est au cœur du drame : payer les passeurs, aider la famille au pays, obtenir des papiers… La tension monte au fur et à mesure que se tend le piège de devoir prendre toujours davantage de risques pour sauvegarder l’amitié qui les lie. C’est cette mécanique que révèle le film, jusqu’à un final qui confirme la position des cinéastes contre le système imposé par les politiques migratoires. (extrait du compte-rendu du festival de Cannes 2022 sur Africultures)
    velocio
    velocio

    1 158 abonnés 3 021 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2022
    Les frères Dardenne sont de nouveau en grande forme, et on retrouve dans "Tori et Lokita" tout ce qu’on a toujours aimé dans leur cinéma : ce côté nerveux, cette absence totale d’afféterie et de grandiloquence, la pugnacité dont font preuve leurs personnages pour s’en sortir dans des conditions difficiles. Ce thriller social, ce film de fiction qui plaide pour un accueil plus humain des migrants et, plus particulièrement, des mineurs non accompagnés, a été couronné du prix spécial du 75e anniversaire du Festival de Cannes. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-tori-et-lokita/
    Dora M.
    Dora M.

    45 abonnés 479 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2022
    Tori et Lokita sont liés par une amitié extrême, si bien qu’ils se font passer pour frère et sœur. Ils sont tous deux des réfugiés sans papier en Belgique, exerçant des petits boulots pour s’en sortir et réussir à envoyer de l’argent à leurs familles, mais le quotidien est rude.
    C’est une belle histoire, tout simple, malheureusement commune, importante à raconter, très puissante. Les dialogues sont justes, il n’y a pas de fioritures, pas d’accessoires pour tirer les larmes et pourtant l’émotion suscitée par cette histoire est forte.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 163 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2022
    Une fois n’est pas coutume, Les frères Dardenne viennent encore bouleverser nos cœurs avec un drame social. Une adolescente Camerounaise du nom de Lokita attend d’avoir ses papiers en règle tandis que son petit frère Tori les a déjà. En réalité, ce dernier, orphelin, vient du Bénin et a rencontré Lokita sur le bateau de migrants clandestins. Aujourd’hui en Belgique, ils sont inséparables et ont besoin l’un de l’autre. Le long-métrage sans prétention nous emmène dans le quotidien de ces deux enfants réfugiés qui tentent de se faire une place en Europe. Entre livraison de drogue et culture de cannabis, les enfants se retrouvent dans un monde qu’ils ne maîtrisent pas mais qu’ils tentent de gérer au moins. Tourné avec des acteurs non-professionnels, “Tori et Lokita” présente une intrigue sombre mais ne tombe jamais dans le pathos. On aurait cependant apprécié des rôles un poil mieux joués pour plus de crédibilité et des rebondissements moins linéaires pour plus d’entrain.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 384 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 octobre 2022
    J'aime beaucoup la filmographie des frères Dardenne, mais " tori et lokita" à mes yeux, ne tient pas la route et constitue leur premier gros ratage depuis " la promesse" ( sans doute un de leurs meilleurs film).

    Reprenant la problématique des immigrés qui fuient un enfer pour en retrouver un autre sous nos latitudes, thème que les Dardenne avaient déjà abordé dans " la promesse" justement, "Tori et Lokita" prend cette fois le point de vue des migrants.

    Les défauts de ce film sont nombreux et le prix du 75ème festival de Cannes obtenu en 2022 constitue une sacrée fleur faite au film, raté presque de bout en bout.

    Les deux acteurs principaux ne sont pas bien dirigés et surtout pas convaincants ; beaucoup de longueurs pour un film de 85 minutes qui en paraît presque le double, presque aucunes scènes ne fonctionnent au milieu d'un scénario intéressant, mais dont la mise en image ne laisse place qu'à trop peu d'émotion pour les personnages principaux.

    Les aficionados des réalisateurs verront ou reverront avec un meilleur bénéfice " la promesse" ou " l'enfant ".
    Cinememories
    Cinememories

    439 abonnés 1 431 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 juin 2022
    Luc et Jean-Pierre Dardenne ont fait du chemin depuis « Rosetta » et ont brassé un certain nombre de récits s’installant dans le quotidien funeste d’âmes errantes, parfois contre leur gré. Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont changer leur recette, car leur caméra colle toujours au dos de personnages qui ne demandent qu’une impulsion ou un élan pour s’élever. Toutefois, l’équilibre ne tient qu’à un film, comme d’habitude et il suffit d’un rien pour que la chute soit fatale, sinon très embarrassante. Comme pour « La Promesse » ou « Le Silence de Lorna », les frères belges continuent d’explorer les difficultés d’intégration pour des migrants plutôt jeune. Cette jeunesse, ils vont ainsi les faire lutter, contre tous et entre deux chants qui pourraient bien les aider à se rapprocher de ce foyer que tout le monde recherche.

    Un bateau a vu débarquer nombre de clandestins et a permis de rassembler deux enfants qui vont partager la même histoire et pratiquement les mêmes déboires. Le cadre social est parfait pour les cinéastes qui déroulent leur dénonciation avec un peu trop d’autorité, jusqu’à perdre en efficacité sur la réaction qu’ils cherchent à susciter auprès du public. Ce qui différencie les Dardenne à Ken Loach dans ce film, c’est bien l’émotion, déployée avec vigueur pour l’un et aspirée par le mécanisme du cadrage pour l’autre. Si nous les savons à l’aise avec cette caméra épaule, plusieurs petites choses pèsent dans la balance. La performance des comédiens non-professionnels peut être le premier frein, bien que l’on puisse reconnaître une certaine justesse de la part du jeune Pablo Schils en Tori. Mais pour ce qui est de Lokita, Joely Mbundu ne transpire pas toujours cette dure réalité qui se joue à l’écran. Elle, qui subit les pires situations face à un dealer trop exigeant, finit par perdre pied et ses crises en témoignent.

    Dans l’attente de papiers officiels, ce deux-là vadrouille quand ils le peuvent, à la recherche de sous, par tous les moyens, même illégaux, afin de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. L’état restant en sourdine face à la détresse de Lokita, la responsabilité lui revient, mais ce n’est pas un choix. Ce n’est d’ailleurs plus une surprise pour les habitués de ce cinéma, qui tourne autour de héros, impuissants et qui étrangement, ne cessent de trébucher jusqu’au bout. C’est n’est donc pas le récit le plus optimiste des récits que l’on ait pu voir chez les Dardenne, pourtant, ils savent jouer sur l’empathie recherchée, notamment dans une première partie qui ne laisse pas le spectateur respirer, si ce n’est le temps d’un karaoké, qui révèle une grande sincérité dans un élan solidaire.

    « Tori & Lokita » cumulent toujours plus d’obstacles et s’en créé de plus en plus à travers des concessions douteuses. Si la musique et la fraternité semblent être leur unique échappatoire dans ce quotidien chaotique et un peu trop manichéen, il sera difficile de se laisser entreprendre par un discours si sombre et révoltant, simplement parce qu’au fur et à mesure que l’on avance, nous prenons de la distance avec les protagonistes. La caricature des « vilains » n’aide pas et les quelques situations incongrues, qui manquent de réalisme. Et c’est pourtant sur ce terrain que les réalisateurs cherchent à nous emmener. Il manquera donc de la finesse et un bon recul pour qu’un tel récit, qui se positionne légitimement vis-à-vis de l’immigration, puisse pleinement captiver.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    168 abonnés 380 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 octobre 2022
    Rien de neuf chez les Dardenne. Ce film est une pénible leçon de morale qui exploite l'image des migrants noirs pour flatter le confort moral de ses spectateurs. Manichéen, lourdingue, ce film pèse trois tonnes. Il est aussi simpliste, facile, très attendu malgré la force de ses deux interprètes principaux. Les autres personnages ne sont que des caricatures inexistantes.
    Christoblog
    Christoblog

    740 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 octobre 2022
    Il y a comme une tendance masochiste chez les Dardenne.

    Tori et Lokita sont sympas, attendrissants, et on a vraiment envie que leur vie soit belle, que les gens qu'ils croisent soient sympas, qu'ils ne soient pas exploités et que la femme s'arrête dans les derniers plans pour les prendre en auto-stop. Les interprètes sont d'ailleurs formidables tous les deux.

    Las ! Les Dardenne leur font subir tout ce qu'on peut imaginer de pire comme humiliations en tout genre, petites et grandes. Le film, par son accumulation de circonstances défavorables, finit par plus ressembler au manifeste d'une ONG qu'à un film de cinéma.

    C'est dommage, car la mise en scène est solide et l'art de raconter des Dardenne est intacte : le problème est uniquement dans l'angle choisi pour raconter cette histoire, trop édifiante pour être émouvante.

    Cela fait un bail que les frères ne nous ont pas proposé un vrai bon film...
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    50 abonnés 414 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 octobre 2022
    Tori, 10 ans, et Lokita, adolescente, se sont rencontrés sur le bateau de leur passeur. Tous les deux viennent d'Afrique et espèrent faire leur vie en Belgique. Pour ne pas être séparés, ils disent être frère et soeur.

    Toujours dans une expression cinématographique naturaliste, les frères Dardenne poursuivent leur peinture des opprimés de ce monde. On reconnaît ici les recettes du duo qui donne 'impression que tous les personnages de leurs films font partis d'une seule et même famille. Tous laissés pour compte ne cessant jamais de se débattre pour survivre.

    Cela pourrait lasser. Mais leurs héros et les  circonstances qui les plongent dans la misère ne sont jamais les mêmes, la liste des malheurs dans lesquels l'Humanité plonge ses enfants étant infinie. Dans tout ce sombre, les frères Dardenne ne manquent jamais de célébrer l'entraide. Face à l'oppression des uns, d'autres, moins forts peut-être, se soulèvent quand même.

    Les deux jeunes comédiens amateurs, Pablo Schils et Joely Mbundu sont magnifiques.

    sanscrierart.com
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    79 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 octobre 2022
    Ai vu "Tori et Lokita" de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Les frères Dardenne parlent régulièrement de l'enfance dans leurs films et particulièrement des enfants confrontés à la vie rugueuse des adultes et à une société sans état d'âme (Le Fils, Le jeune Ahmed, Rosetta...) ici tel est à nouveau le cas. Tori et Lokita se présentent comme frère et soeur mais se sont rencontrés lors de leur migration en traversant la Méditerranée. L'Etat Belge doute de leur lien de parenté et pendant que Lokita espère obtenir des papiers, les deux jeunes adolescents sont rackettés, exploités, humiliés, battus... Les Dardenne reproduisent sur un scénario très bien écrit et très bien documenté (à leur habitude) une forme qui fait leur marque de fabrique et artistique, mais qui les enferme de plus en plus dans un style unique qui devient mécanique. Pas de musique, une caméra souvent à l'épaule, des cadrages en fonction de l'action, de l'improvisation... tout cela fonctionne à merveille quand les comédiens sont excellents qu'ils soient professionnels ou amateurs, mais ici les deux acteurs sont souvent maladroits et manquent beaucoup de fluidité dans leur jeu et de spontanéité surtout dans les dialogues. C'est dommage et cela enlève une bonne partie de la magie des Dardenne. Le film qui commence comme un documentaire et qui évolue à toutes petites touches vers un thriller est bien trop prévisible pour surprendre le spectateur. Il faut dire que la barque scénaristique est bien chargée. On aimerait être bouleversé par la trajectoire de ses deux personnages qui se raccrochent l'un à l'autre comme à une bouée par temps fort. On est loin de la magie des grands chefs d'oeuvre des Frères et également du dernier opus "Le Jeune Ahmed" qui m'avait bouleversé. Peut être faudrait il que les Dardenne prennent plus de risque pour sortir de leur zone de confort formelle pour nous surprendre à nouveau, malgré leur immense talent d'observateur.
    traversay1
    traversay1

    3 078 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mai 2022
    A l'instar d'un Loach, le cinéma social des frères Dardenne forme un tout homogène mais dont chaque œuvre séparée possède sa structure particulière et des nuances dans le ton. Pour évoquer l'immigration africaine en Belgique et l'utilisation des enfants et adolescents qui en sont issus à des fins délictueuses, les réalisateurs ont choisi d'épurer leur trame jusqu'à l'os, nous privant de ce fait d'un certain nombre d'informations qui auraient été utiles pour comprendre les situations qui nous sont délivrées sans ménagement, nous immergeant de manière brutale dans une jungle urbaine sans pitié. Le film est entièrement focalisé sur ses deux jeunes héros, interprété par des amateurs parfois livrés à eux-même, le reste étant composé d'individus nuisibles et sans nuances aucune. La solidarité entre les deux personnages principaux est touchante mais la linéarité du film ne leur donne pas une consistance suffisante pour que l'on se prenne vraiment à les accompagner dans leur court périple hérissé de dangers. Les messages sous-jacents sont suffisamment compréhensibles pour que les Dardenne se contentent de faits (jusqu'à quel point sont-ils inspirés par la réalité ?) exposés dans leur crudité. C'est efficace mais sur un mode mineur dans un exercice tout entier tourné vers le drame et donc nécessairement frustrant pour qui attend davantage sur le plan narratif, sans parler d'une mise en scène purement fonctionnelle.
    Zebrakelo
    Zebrakelo

    3 abonnés 228 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 octobre 2022
    Bien que le film ait un côté très réaliste, notamment par le beau cadrage "épaule" et l'atmosphère, les acteur-rice-s principaux-ales ne sont pas crédibles, ce qui ne permet pas d'accrocher.
    Heureusement qu'il est court.
    Patrick L.
    Patrick L.

    8 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 octobre 2022
    Le propos des frères Dardenne est clair
    Film choc qui vous frappe en pleine poitrine
    Ça donne à réfléchir sur les conséquences profondes de la consommation ordinaire de cannabis et les conséquences humanitaires de la défaillance de l'état sur l'accueil des migrants
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 282 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2022
    Tori et Lokita sont deux mineurs subsahéliens immigrés en Belgique. Ils vivent dans un foyer, travaillent au noir dans une pizzeria et se rendent complices de petits trafics pour gagner un peu d’argent. Inséparables depuis qu’ils se sont rencontrés sur le bateau qui leur a fait traverser la Méditerranée, ils se font passer pour frère et sœur. Mais leur histoire ne tient pas devant les services de l’immigration qui, s’ils ont accepté de délivrer un titre de réfugié à Tori, le refusent à Lokita.
    Pour obtenir de faux papiers et rester en Belgique auprès de Tori, Lolita est obligée d’accepter le travail que lui confient des trafiquants de drogue sans scrupule.

    Depuis un quart de siècle les frères Dardenne nous livrent à intervalles réguliers des drames ciselés au scénario soigneusement écrit, au montage hyper efficace, mettant en scène des héros désespérés, damnés de la terre, filmés souvent de dos, caméra à l’épaule, confrontés à des dilemmes moraux insurmontables. Leur cinéma est encensé par la critique. Chacun de leurs films est sélectionné à Cannes et en repart couvert de gloire : deux Palmes d’Or (pour "Rosetta" en 1999 et "L’Enfant" en 2005), prix du scénario pour "Le Silence de Lorna" en 2008, Grand Prix pour "Le Gamin au vélo" en 2011, prix de la mise en scène pour "Le Jeune Ahmed"…. "Tori et Lokita" est reparti de Cannes en 2022 avec le prix du 75ème, inventé tout exprès pour les frères Dardenne.

    Cette avalanche de récompenses peut susciter la lassitude sinon le soupçon. Cette constance à explorer la même veine peut être dénoncée comme l’épuisement d’un genre et l’incapacité à le renouveler. Murielle Joudet dans "Le Monde", l’exprime à la perfection dans sa critique de "Tori et Lokita" : « C’est l’habituel marathon de la souffrance, un peu plus sombre que d’habitude. Consciemment, l’intention des cinéastes reste inchangée : ils veulent éveiller les consciences, faire que les spectateurs « éprouvent aussi un sentiment de révolte contre l’injustice qui règne dans nos sociétés ». Inconsciemment, la mise en scène articule tout autre chose : celle-ci ne provoque plus vraiment d’empathie face à deux héros excessivement sanctifiés, mais un effet de déréalisation face à la démultiplication des malheurs, au dépouillement des décors, et au pessimisme qui semble teinter la conscience politique des Dardenne. Ici, ce n’est pas la violence du monde qui s’acharne sur le noble duo, mais bien plutôt un engrenage scénaristique, reconnaissable au premier plan. »

    La critique est pertinente. Elle n’en est pas moins injuste : reproche-t-on à une montre suisse de donner l’heure exacte ?
    Certes, le cinéma des films Dardenne n’a pas changé et reproduit de film en film les mêmes recettes éprouvées. Mais il le fait avec une telle efficacité qu’on ne s’en lasse pas. Loin de céder à la facilité, les frères Dardenne, bientôt septuagénaires, filment toujours à l’os, en retirant de leurs scénarios tout ce qui n’y est pas indispensable. Leurs films dépassent rarement l’heure et demie ("Tori et Lokita" dure quatre-vingt-huit minutes) car ils n’ont pas besoin de plus pour produire leur effet et délivrer leurs messages.

    Alors, oui : les frères Dardenne ne sont pas des optimistes benêts. Leurs films se terminent rarement par un "happy ending" œcuménique. Et "Tori et Lokita" n’y fera pas exception. Mais c’est peut-être parce que l’état du monde et celui des plus fragiles n’incitent guère à l’optimisme hélas.

    Un seul bémol peut-être : la pauvreté de l’interprétation. Dans leurs films précédents, les frères Dardenne savaient s’entourer des meilleurs : Jérémie Renier, Olivier Gourmet, Cécile de France, Adèle Haenel, Marion Cotillard…. Depuis "Le Jeune Ahmed", ils font tourner des quasi-inconnus qui n’en ont pas le talent.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2022
    « Tori et Lokita » est le dernier film de Luc et Jean-Pierre Dardenne, récompensé par le Prix spécial du 75ème Festival de Cannes… car une 3ème palme d’Or aurait été une trop grande « première » ! On suit 2 adolescents sub-sahariens exilés (probablement de l’ex-Congo belge) liés par une invincible amitié : Lokita (Joely Mbundu ), une bonne quinzaine d’années qui n’a pas pu obtenir ses papiers et ne peut donc travailler officiellement ni même devenir aide-ménagère alors que Tori (Pablo Schils) qui une dizaine d’années et a eu ses papiers car il a été « torturé » … ne peut pas travailler. La filiation est difficile à admettre par les services d’immigration belges alors qu’un test ADN aurait pu lever le doute mais à vrai dire existe-t-elle réellement, les 2 enfants s’étant peut-être liés pour survivre pendant leur exil via la Sicile ? Tous les 2 sont hébergés par un foyer d’accueil et Lokita travaille pour un cuisinier… en dealant. Le passeur lui réclamant de l’argent et elle souhaitant envoyer plus d’argent à sa mère, elle refuse de se prostituer deviendra une « cultivatrice » avec une seule visite par semaine des « patrons » pour lui apporter à manger et ramasser la récolte.
    Un film typique des Frères Dardenne avec un scénario qui tiendrait sur une page mais qui est magnifiquement filmé de façon linéaire, sans effets cinématographiques particuliers et sans pathos excessif… mais nous fait suivre les efforts et l’intelligence de Tori pour retrouver sa sœur séquestrée dans un hangar désaffecté un peu en dehors de la ville, et bien sûr sans téléphone portable pour éviter tout traçage par la police de cette ferme pour le moins singulière.
    Un film dont il serait outrageux de dire qu’il n’est qu’un excellent documentaire sur les « Mena » - mineurs étrangers non accompagnés -, problème non spécifique à la Belgique pour lequel les pays européens ne semblent pas faire de zèle afin de pouvoir les intégrer au plus vite !
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