Avis sur Jeunesse en sursis

Pendant 2 heures, la réalisatrice empile une succession de petites scènes, le plus souvent sans aucun rapport les unes avec les autres, sans souci affiché de raconter une histoire. Certes, ces scènes de dialogues entre lycéen.ne.s ou de dialogues d'un lycéen ou d'une lycéenne avec un de ses parents sont bien filmées, avec des plans séquence bien maitrisés, avec une belle lumière, mais on souffre quasiment en permanence de la vacuité de ces dialogues et, surtout, d'entendre la plupart des phrases prononcées par les protagonistes se terminer par des gloussements d'une grande niaiserie. Vacuité des dialogues ? La réplique la plus intéressante, "je ne sais pas ce qui est pire, ne pas aimer ou un amour non partagé", donne une idée de ce que peuvent donner les autres. Alors oui, sur les 122 minutes que dure ce film trop long et trop bavard, force est de reconnaître que, alors que la fin approche, il y en a 5 qui sortent du lot : un garçon et une fille dansent ensemble, ils ne se parlent pas, ils se contentent de se regarder. Si seulement le film avait été tout du long de ce niveau !

C’est une réalisation de l’Ukrainienne Kateryna Gornostai. À cause de la guerre en Ukraine, Jeunesse en sursis n’a pas pu être distribué dans son pays d’origine.

Dans le contexte actuel, il est toujours intéressant d'avoir un film venant d'Ukraine. Celui-ci se passe avant la guerre et va permettre de se faire une idée sur le quotidien du pays avant ces tragiques des événements.

Jeunesse en sursis va avoir des qualités indéniables. Déjà par sa portée sociologique. Ce drame se présente comme un témoignage d'une époque désormais révolue. Ce groupe de jeunes fonctionne bien ensemble avec ses amitiés, ses rivalités et ses amours. On se laisse porter par cela. Le choix, de rajouter en parallèle les témoignages des adolescents, permet d'ajouter une grande plus-value. Cela duplique l’implication émotionnelle. La bande originale fonctionne bien et permet d’avoir de beaux passages.

Le casting est très réussi avec des adolescents vraiment bons. L’alchimie passe entre eux, et nous avons l’impression être plongée dans un véritable groupe. Les différentes relations entre les membres sont bien gérées, et créent la dynamique.

En revanche, il faut reconnaître qu'à plusieurs moments cela manque d'impact. On a du mal à voir un scénario qui se dessine. La trame va être de suivre un groupe d'adolescents comme finalement, il en existe des milliers. Il faut donc rester parfois attentif pour ne pas non plus se perdre dans le flot. On aurait aimé un point fort afin d’avoir une histoire plus marquée.

Masha effectue sa dernière année de lycée. Elle traîne le plus souvent avec deux amis aussi anti-conformistes qu'elle. Pour son premier long-métrage, l’Ukrainienne Kateryna Gornostai a travaillé étroitement sur les personnages avec 25 adolescents, qui ne se connaissaient pas auparavant. Cette chronique, réaliste, se révèle attachante bien que rien de vraiment marquant ne s'y déroule. Les comportements des trois amis inséparables et des autres garçons et filles de leur classe surprennent par leur relative sagesse et il n'y est question que de manière secondaire de consommation de drogues ou d'alcool, de harcèlement ou de tentative de suicide. Ces jeunes gens éprouvent cependant les tourments de leur âge à travers des interrogations sur l'avenir et leur place dans la société. Ces questionnements apparaissent notamment à plusieurs reprises dans des scènes d'entretiens individuels où l'on ne sait si ce sont les vrais adolescents qui s'expriment ou leurs personnages. Une façon de brouiller la frontière entre documentaire et fiction.

"Stop-Zemlia" est un film sur le passage à l'âge adulte mettant en scène de nombreux personnages, mais surtout un trio d'amis avec Masha que l'on peut considérer comme le personnage principal de cette histoire. Il s'agit d'une chronique réaliste sur une génération en pleine incertitude alors qu'ils se trouvent à un tournant de leur vie. Kateryna Gornostai, qui a travaillé avec des acteurs amateurs, propose un film proche du documentaire se déroulant sur une année scolaire avec une structure épisodique qui comprend notamment des séquences où les personnages sont face à la caméra pour exprimer ce qu'ils ressentent. Les adolescents du monde entier sont pareils et cela se voit une fois de plus ici puisque le film ne montre rien de nouveau. Il est notamment question d'amour, de dépression, de sexualité, des relations que l'on peut avoir à cet âge-là ou encore du regard que l'on a envers soi-même. Je pense que c'est le genre de film que j'aurais apprécié davantage si j'étais dans cette tranche d'âge. Ce film ne procure pas ce sentiment de nostalgie, c'est même plutôt l'inverse puisque l'on se rend à quel point on peut parfois être stupide à cet âge. Ce n'est pas le cas de la majorité des personnages, et la fragilité de Masha la rend attachante, mais je n'ai pas réussi à m'identifier à l'un d'eux. Au final, un petit film réaliste qui se laisse voir, mais sans plus.

À montrer de toute urgence aux lycéens !! Un aperçu authentique et sensible du sentiment troublant d'être jeune, un regard intime sur la jeunesse ukrainienne. Un film des premières fois : les premiers amours, les premiers baisers, les premières soirées, les premiers doutes aussi. Si le propos est universel, il trouve une résonance particulière dans le contexte actuel. C'est une sorte de photographie de cette jeunesse d’avant-guerre, une jeunesse très semblable à la jeunesse de n'importe quel pays européen. Un film nécessaire, donc. Mais aussi un vrai film de cinéma, avec une lumière incroyable et une bande son au top signée Maryanna KLOCHKO.

Très beau film. Très sensible, avec une grande liberté de montage et un modernisme.exotique (bo électro slave pointue, costumes...) . Douloureux quand remis en perspective des évènements actuels. Une claque de fraîcheur pour un quinca de mon espèce.

Je recommande ce film "jeunesse en sursis", en ukrainien "стоп земля" (nom d'un jeu genre chat perché).
On comprend à son visionnage que les adolescents de Kyiv sont les mêmes que ceux de Paris, Berlin ou Londres. Cela confirme l'Ukraine ancrée dans l'Europe.
Si vous voulez revivre ce passage à la vie d'adulte avec un peu de nostalgie, mieux comprendre votre enfant qui vit cette période difficile ou vous préparer à sa métamorphose physique et morale, allez-y vite.
Les acteurs donnent le sentiment qu'ils sont filmés dans leur vie quotidienne, on oublie que c'est une fiction tant leur liberté de jeu et de dialogue a été grande pendant le tournage.
Tourné avant l'invasion russe, réalisé juste avant l'épidémie de la covid, on comprend néanmoins que la guerre est déjà présente dans la vie de ces lycéens de toute origine et classe sociale et que l'insouciance n'est pas complète.

Un film sur la jeunesse en Ukraine, mais qui finalement semble unniversel. Ses angoisses, ses peurs, ses questionnements face au passage au monde adulte, dans un pays en plein bouleversement. Le parti pris de la réalisatrice est de filmer la bulle dans laquelle les jeunes évoluent. L'extérieur, la guerre, la confrontation à l'autorité sont bien présents, mais suggérés et dont les effets sont intériorisés. Un film introspectif avec des acteurs non professionnels très attachants.
On attend le prochain film avec impatience.