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eric67
4 abonnés
22 critiques
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0,5
Publiée le 27 septembre 2022
ce n'est pas parce qu'on aborde un sujet sérieux en se prenant très au sérieux qu'on est un grand réalisateur pour autant. Film creux, carrément ridicule par moment et totalement raté sur un sujet qui offrait pourtant beaucoup de possibilités. en résumé : l'équivalent japonais de BHL.
L’adéquation parfaite entre le fond et la forme permet d’évoquer un chef d’œuvre. Rien n’est asséné, tout est suggéré, et l’opposition avec la brutalité des thèmes abordés — solitude et pauvreté de la vieillesse, délitement des liens familiaux, cynisme des firmes exploitant les contradictions économiques d’une société vieillissante — donne à ce film nuancé le choc d’un atémi au plexus.
Les faits divers les plus extraordinaires peuvent exprimer avec évidence des tendances sourdes des sociétés, exacerbant des traits immémoriaux comme ici au Japon où le vieillissement de la population est un problème aigu. Emue par un massacre de 19 personnes dans un établissement pour personnes handicapées, la réalisatrice imagine une fiction très réaliste avec une loi qui encouragerait l’euthanasie ne figurant plus seulement en tant que droit mais - on vient de me le souffler - comme un devoir. La condition des vieux contraints de travailler au-delà du temps réglementaire est décrite en évitant toute caricature. Nous suivons également la trajectoire d’un jeune travaillant à ce programme, d’une accompagnante et d’une employée immigrée, tous crédibles dans cette entreprise terrible. Je n’ai pas lu dans les critiques d’allusion au film bouleversant « La ballade de Nayarama » (1983) où un fils porte sa mère au sommet de la montagne après qu’elle eut réglé ses affaires. Mais je n’ai cessé d’y penser comparant les récits à 40 ans de distance pour des modalités de fins de vie ayant quelques siècles d’écart : la rudesse est la même. La beauté de l’actrice amenée à choisir une issue fatale, les lumières de la photo magnifiant les gestes de la vie les plus anodins et le rythme lent permettent une réflexion face à la mort qui échappe aux hystéries qui ne manqueront pas de se déchainer autour des réflexions engagées sur le sujet dans notre pays sage, pas tant que ça.
Film inconnu, réalisatrice inconnue, on m’avait vendu un film de SF et comme je ne suis pas bégueule, nous voilà dans le cinéma d’à côté.
Dans un futur très proche, le Japon fait face aux conséquences du vieillissement de sa population. Partant du principe que les vieux sont des boulets, le gouvernement fait la promotion d’un programme vantant l’euthanasie des plus de 75 ans. Pendant ce temps-là, trois personnages se débattent pour vivre.
Cette production nippo-franco-philippino-qatari est pour le moins surprenante. Elle pose sans fard la question de l’utilité de l’individu dans une société sous pression collective. Sous la forme d’une chronique sociale, le scénario nous présente une vieille dame en bout de course. Sans pension de retraite car celle-ci n’est plus financée, elle est obligée de travailler pour vivre et garder une place, si petite soit-elle, dans la société. Une jeune immigrée vit de son petit boulot, jeune et pourtant sans place. Un jeune salarié du Plan 75 est confronté à la réalité humaine des conséquences du projet de son employeur. Responsabilité individuelle et responsabilité collective s’affrontent sans cesse dans ce film âpre et lent qui fait la part belle à des portraits fins et assez touchants. Dans cette société de demain et presque d’aujourd’hui, chacun regarde ses chaussures en décidant collectivement de la mort du voisin, poussé au suicide. L’individualisme à son paroxysme. Le libéralisme capitaliste sans le masque de la protection sociale. L’humain de valeur est celui qui produit. On ne pourra que mettre tout ça en parallèle des débats sur le grand âge ou sur le droit à la retraite. Quelle place donne-t-on aux vieux ? Comment passer d’un monde basé sur la valeur marchande à un monde qui saurait voir la valeur humaine individuelle pour le bien collectif ? On le voit le film propose un questionnement intéressant. Pour autant, la forme peu rebuter, surtout si on était venu voir un film de SF. Le rythme est lent et on peine longtemps à savoir où le film va, surtout après une introduction choc et trompeuse. On appréciera en revanche l’interprétation et le réalisme des situations. Reste qu’on sort de là un peu dérangé et que le film manque parfois de force d’incarnation. C’est peut-être dans le registre intime qu’il s’en sort le mieux.
En bref, ce n’est pas un film de SF. C’est un drame social réussi dans le genre, un genre auquel j’adhère souvent difficilement, je le reconnais. Quoiqu’il en soit, les questions posées sont suffisamment importantes pour justifier le visionnage du film.
"Plan 75" est un film qui démarre fort avec le suicide d'un jeune homme, puis qui prend son temps pour développer les personnalités de ceux qui vont être concernées par ce plan. En effet, la population de plus de 75 ans au Japon est incitée à mettre fin à ses jours pour "laisser la place" aux jeunes, valides et vigoureux. On est dans le domaine de la fiction mais il se dégage de cette oeuvre un profond message de tolérance pour ceux que l'on appelle les seniors au fil du film. Caméra d'Or à Cannes 2022, le film de cette cinéaste est saisissant en espérant qu'il ne soit pas prémonitoire. Un sujet délicat traité avec beaucoup d'humanité.
Excellent film et extrêmement prometteur pour un premier long-métrage! Le thème de l'explosion du nombre de personnes âgées au Japon (et qui peut s'appliquer à notre pays, dans une moindre mesure) et du poids financier que cela représente pour l'ensemble de la société, en particulier la jeune génération, est envisagé de manière radicale avec ce plan national destiné à encourager les personnes de plus de 75 ans de choisir la mort volontaire. C'est une succession de scènes relativement courtes où l'issue est souvent suggérée. On suit plusieurs personnages, un jeune employé chargé de promouvoir le plan et de recruter des volontaires, une vieille femme en bonne santé mais isolée, une jeune employée occupée à l'exécution finale du plan. Les acteurs sont excellents dans leur interprétation et leurs personnages ne sont jamais outranciers, chacun n'étant qu'un minuscule rouage qui s'inscrit dans un dessein global. Ce film, plein de pudeur, de sensibilité, de subtilité, m'a interpellée profondément. Il parle d'humanité et de la place que nous voulons, ou pas, laisser à la place de la personne humaine dans notre société. Car ce film d'anticipation qui se situe au Japon, peut, dans un futur très proche, prendre sa place en France. Film magnifique, à voir absolument.
Sublime. On sort bouleversés de cette séance. Un premier film plus qu'encourageant pour la suite, qui mérite un grand nombre de spectateurs. En tout cas, on lui souhaite.
Le film est plat dans sa globalité, on s'ennuie presque pendant les 3/4 du film. Mais ce dernier met l'accent sur une chose importante : la solitude des personnes âgées.
Certaines préfèrent mourir que de rester seules... Et c'est quelque chose de très présent dans nos sociétés.
Ce film m'a touché car l'on peut sentir le mal être que certain Japonais ressente dans la société actuelle. Film pas vraiment de science fiction tellement il est réaliste. Un peu lent et long.
Connu pour le sens du sacrifice de ses habitants à des moments importants de son histoire, le Japon espère que ses citoyens les plus âgés procèderont au sacrifice ultime en acceptant de mourir pour le bien de la population. Situé dans un futur proche, "Plan 75" est un film dystopique centré sur le programme gouvernemental qui encourage l'euthanasie. Pour cela, le gouvernement a mis en place tout un programme avec un accompagnement et même une petite indemnisation. Si la scène d'introduction suggère un carnage, le processus est en réalité plus calme avec une campagne pour inciter plutôt que pour obliger. Les petits vieux sont encouragés à rendre service à la population et tout est fait pour les y pousser même si c'est en douceur. Le concept est évidemment très intéressant, mais entre la mise en scène léthargique et le traitement superficiel, c'est difficile d'y trouver un intérêt ou d'éprouver une quelconque émotion. Trop froid, trop plat, trop ennuyeux. Bref, ce n'est pas terrible.
On aurait pu espérer que le film dépasse son postulat de base, soit en construisant une histoire palpitante autour, soit en développant la réflexion sur le sujet. Il n'en est rien. Le seul but est de nous faire mourir d'ennui (alors que j'ai rien signé pour et que je suis pas payé!).
Partant d'une idée intéressante, Plan 75 se perd dans une écriture inutilement confuse. Le récit manque de rythme, notamment à cause de sa durée de près de 2h. Cependant on pourra en garder quelques belles séquences et des réflexions intéressantes sur la société japonaise.