Avis sur La Civil

“La Civil” est un premier film du cinéaste Mexicain Habacuc Antonio De Rosario. Alors qu’elle part rejoindre son petit ami, la jeune Laura ne rentre pas à la maison. Sa mère est inquiète et est contactée par un gamin qui l’informe qu’elle a été kidnappée et qu’elle doit payer une rançon si elle veut revoir sa fille. L’ex mari pas très aidant et la police n’aide pas Cielo à entamer des recherches. C’est seule contre tous, que nous suivons une mère en quête de sa fille disparue. Coproduit par les frères Dardenne et le cinéaste roumain Cristian Mungiu, “La Civil” dépeint une réalité sociale au Mexique où la misère confronte le pays à la corruption et aux crimes. La caméra ne cesse de filmer Arcelia Ramírez, remarquable dans son rôle désespéré et qui tient le film sur ses épaules. En effet, le scénario manque parfois de subtilité et se borgne malheureusement à être un simple thriller.
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Ce film joue à la fois la carte du réalisme et celle du triller. Or le scénario n'est guère réaliste. Une mère de famille qui se lancerait dans la surveillance d'un gang de narcos en les filmant avec son portable, dans le contexte actuel du Mexique, se ferait inévitablement repérer et assassiner. De plus, les militaires, même si leur méthodes violentes sont montrées, apparaissent plus honnêtes et même plus sympathiques que les narcos, alors que, dans les faits, ils se comportent bien souvent comme des gangs rivaux. La police est montrée plus passive que corrompue. Ce parti pris fait perdre de la crédibilité à ce film qui est par ailleurs bien réalisé avec des comédiens impeccables.

Alors qu'elle est en voiture, Cielo se fait arrêter par des jeunes qui lui ordonnent d'aller à un rendez-vous si elle veut revoir sa fille. Une fois sur place, ils lui confirment qu'ils la détiennent et qu'elle doit payer une rançon si elle veut la revoir. Si seulement c'était si simple, mais Cielo va vite comprendre que ses interlocuteurs ne sont pas très coopératifs. Livrée à elle-même en raison de l'inaction des autorités qui se renvoient la balle, elle décide de prendre les choses en main. Ne vous attendez pas à voir un "Taken" au féminin, "La Civil" est un film réaliste qui expose les problèmes du kidnapping au Mexique. Un fléau avec des autorités qui semblent avoir baissé les bras devant l'ampleur de la tâche. Entre capitulation et complicité, il n'y a pas beaucoup de différence surtout pour les victimes et leurs proches qui se rendent compte qu'ils sont seuls. Teodora Mihai nous présente un pays gangréné par la violence avec des petits voyous qui profitent du chaos pour semer la terreur. L'histoire est racontée au niveau de cette pauvre femme, ce qui renforce le sentiment d'insécurité, mais aussi son courage, car elle peut se faire éliminer à tout moment s'ils s'aperçoivent qu'elle enquête sur eux. Entre un drame doux et touchant lorsqu'il est question de Cielo en tant que femme ou de son mari qui m'a surpris et touché, et un thriller nerveux sous tension, "La Civil" est un film puissant qui tient en haleine jusqu'à la toute dernière seconde grâce à son scénario solide et une Arcelia Ramírez remarquable.

Bien que sa réalisatrice, Teodora Mihai, soit belgo-roumaine, La Civil est un film mexicain pur jus, décrivant le combat d'une mère pour retrouver sa fille enlevée, dans le droit fil du remarquable Sans signe particulier, même si le traitement diffère sensiblement de l'un à l'autre. Mais, là également, il y est question d'une société gangrenée par la violence, où se côtoient les cartels, les paramilitaires et la police et où il n'est absolument pas possible de faire confiance à ses proches, possiblement corrompus. La Civil, placé sous le parrainage des frères Dardenne, de Cristian Mungiu et de Michel Franco, excusez du peu, raconte le combat d'une mère dans un style souvent radical, débouchant sur un thriller tendu, presque à l'américaine, où tout est susceptible d'arriver, à commencer par le plus horrible. Un peu trop long et manquant parfois de cohérence, le film vaut avant tout pour son atmosphère fébrile et l'interprétation hors normes de Arcelia Ramírez, d'une incroyable intensité. Le choc est réel même si son thème n'est pas neuf et le courage de cette mère, dans un contexte insaisissable et délétère, a de quoi impressionner. Il y a un hic, tout de même, avec l'ultime image du film, qui nous montre le regard stupéfait de son héroïne. Si c'est vraiment ce que le spectateur croit à ce moment-là, c'est en contradiction totale avec tout le patient cheminement du long-métrage. Qu'a voulu signifier la réalisatrice dans ce plan final est un véritable mystère, à la fois frustrant et incompréhensible.

Une belle réussite que ce film…Il nous immerge plus de deux heures, dans la violence d’un enlèvement, fait récurrent au Mexique…..Les acteurs sont formidables, surtout la maman, (Arciela Ramirez) qui va se transformer en « justicier »
malgré elle……la tension est à son comble et c’est le genre de film qui heurte psychologiquement le spectateur, quel qu’il soit…Bref on ne sort pas indemne de ce genre de film….C’est un peu la raison pour laquelle j’ai évité ce pays dans mes voyages, choisissant même d’aller au Guatemala….C’est filmé avec puissance et émotion, surtout les scènes d’actions, assez nombreuses……Le film est plus ou moins basé sur des témoignages et cela fait froid dans le dos…Que l’on est bien en Europe…..Ce film est riche et courageux, et il live un message, avec une fin, que j’ai jugée sublime dans son ellipse….Dieu seul saura la fin, même si on devine….Je conseille…..

Du bon boulot qui nous entraîne là où il ne fait pas bon d'aller, à savoir au Mexique, mais cela vaut aussi pour pas mal de pays d'Amérique. Une histoire qui a tout de la véracité et qui nous montre par un cas particulier, que les prétendues démocraties ont laissé choir leur fierté au profit du gain de la compromission et du crime. Au nom de l'idéologie droit-de-l'hommiste qui profite essentiellement aux assassins, on oublie les victimes et les familles. Ceci pour le côté message du film. Pour l'enveloppe, c'est du solide, du bien fait. Il faut tenir 2 heures 10, et on tient, car les acteurs sont convaincants, la réalisation se révèle tout le long. Le scénario suit l'actualité, nous dirions qu'il n'était pas difficile à écrire, mais il sait se montrer discret, bien que direct avec des scènes assez fortes. Il n'y a rien à jeter dans ce film.

Un très Bon film mexicain, dur et sans concessions qui raconte le parcours désespéré d’une mère qui recherche sa fille enlevée par un gang mafieux.
Le film montre très bien La situation tragique d’un pays comme le Mexique ou la pire des violences est quasiment banale sans que cela n’emeuve particulièrement ni la police, ni l’etat.
Les acteurs jouent très bien et il n’y a quasiment pas de temps mort pour ce film de plus de 2 heures.
Seul petit bémol , la fin énigmatique se révèle un peu frustrante.
film a voir !

La Civil n'est pas seulement un film sur le courage d'une mère qui fait tout pour retrouver son enfant enlevée. C'est aussi un film sur une violence devenue ordinaire. On suit pendant 2h20 une femme puissante face au dépassement et l'inaction des autorités. Un très bon moment de cinéma, qui ne laisse pas de marbre.

En effet, la fin est totalement incompréhensible et frustrante; du coup, tout l'interet du film s'effiloche ..... Je donnerais cher pour écouter les raisons du réalisateur(trice?)